Mon petit fils, laisse-moi te narrer
Ce que furent ces grandes batailles,
Mais, ma peine, je ne peux libérer
Trop enfouie au fond de mes entrailles.

J'étais alors un enfant sage
Loin de toutes les turpitudes,
Ne connaissant ni peur, ni rage
Mais que bonté et mansuétude.

Ils sont partis avec courage
Eux, si jeunes et si pleins de vie,
Déjà, au loin grondait l'orage
Qui pressentait l'horreur infinie.

Je les ai vus prendre leurs armes
J'ai compris que c'était la guerre,
Mes yeux se sont remplis de larmes
Quand ils sont tombés à terre.

Je ne voulais pas les voir partir
Pourquoi fallait-il les condamner,
Ils ne méritaient pas de mourir
Ennemis, je ne peux vous pardonner.

L'enfant que j'étais à voulu croire
En vain, qu'il serait possible d'espérer,
Que quelqu'un changerait l'histoire
Pour ne plus voir ces mères pleurer.

Qui pouvait entendre la prière
D'un enfant blessé par le malheur,
De tant de folies meurtrières
Toi seul, peux le savoir, ô Seigneur.

Tu m'as écouté te raconter
Ce que le passé nous a appris,
Que toutes guerres, il faut arrêter
Mais, les hommes l'ont-ils vraiment compris ?

Pourtant, c'est avec tendresse
Toi qui me regarde dans les yeux,
Que tu viens chercher une caresse
Près de ton grand-père déjà si vieux.

Axelle KHAROUBI - DAMAURAY

Pour toutes informations, critiques et commentaires, envoyez un émail a :  jhalfon@harissa.com 

copyright 2003  Harissa  All rights reserved.