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DEPUIS LA DEFAITE... |
Article d'Alexandre del Valle paru dans le Figaro
Depuis la défaite des Talibans, écrasés en à peine deux mois par l'action
conjointe des bombardements américains et des forces terrestres de l'Alliance
du Nord, analystes et politiques occidentaux crient victoire et n'hésitent
pas à proclamer la mort d'Al Qaïda, et, du même coup, la disparition
prochaine et définitive de la menace islamiste internationale, d'autant que
l'on se félicite, ici et là, du fait que nos " amis " saoudiens et
pakistanais sont revenus à la raison et auraient cessé de financer le
terrorisme islamiste international, du Hamas palestinien dont on exige de
Yasser Arafat qu'il soit déclaré hors la loi, aux Talibans et aux Islamistes
cachemiris ou tchétchènes, dont Islamabad aurait tout à coup découvert la
nocivité.
Le Pakistan et l'Arabie saoudite : épicentres du totalitarisme islamiste
Or les plus récentes analyses des services de renseignement occidentaux,
russes, ou même indiens convergent pour souligner le persistant et dangereux
double jeu d'Islamabad dont les services secrets de l'ISI, qui ont mis en
place les Talibans en Afghanistan, sont impliqués dans l'attentat kamikaze
perpétré au Parlement indien le 13 décembre dernier et qui a entraîné la
mort d'une quinzaine de victimes. Ce n’est pas par hasard si cet épisode
est survenu peu après la déconfiture des Talibans et l'exfiltration de la
plupart des hommes d'Al Qaïda vers le Pakistan, les commanditaires étant
deux organisations terroristes figurant sur la liste des organisations
terroristes du Département d'Etat : le Lachkar-e-Taiba et le Jaish-e-Mohamed,
soutenues conjointement par l'ISI, Al Qaïda et les Talibans. Or, en vertu de
la loi des vases communiquants, on ne peut plus écarter aujourd'hui le pire
des scénarios possible, à savoir une explosion ( pouvant aller jusqu'à un
conflit nucléaire) du brasier cachemiri permis à la fois par l'arrivée
massive " d'Afghans arabes " et de Talibans et par la surenchère
verbale belliciste de Moucharraf concernant la cause " sacrée " du
Cachemire musulman, le chef d'Etat pakistanais ayant voulu ainsi, depuis le début
de l’intervention, se faire pardonner par son opinion publique, largement
opposée à Liberté immuable et en partie favorable aux Talibans pachtouns
(frères des Pathans pakistanais), le " lâchage " des Talibans
amis. La " cause islamique " par excellence du Cachemire est
d'autant plus incontournable qu'elle a constitué, jusqu'à l'accord de Bonn
du 5 décembre dernier, où Moucharraf a enfin pu justifier sa posture grâce
à la nomination inattendue d'un pachtoun pro-pakistanais (Karzaï, lui-même
ancien pro-taliban)) à la tête du Gouvernement provisoire, un exutoire aux
encombrants islamistes d'Al Qaïda que Moucharraf a laissé gagner le Pakistan
dès septembre afin qu'ils aillent grossir les rangs des mouvements islamistes
indépendantistes du Cachemire. Malgré cela, la révolte gronde toujours dans
les provinces pakistanaises limitrophes de l'Afghanistan, au nord-Ouest, où
les militants de Tanzim Nifaz Sharian Muhammad manifestent pour que soit relâché
leur chef, le Maulana Sufi Muhammad.
Toujours est-il qu’il est erroné de dire que, sous prétexte qu'il s'est
solidarisé avec les Etats-Unis, le Pakistan est devenu un pilier de la
coalition " anti-islamiste ". Il n’est pas inutile en effet de
rappeler que le " pays des Purs ", créé en 1947 pour et par les
seuls Musulmans refusant de cohabiter avec les " Infidèles "
hindous, est un Etat intrinsèquement islamiste, surtout depuis les années 80
où la Charià la plus rétrograde fut instaurée au grand dam des femmes, des
hétérodoxies musulmanes chiites (ismaéliens notamment) et des Chrétiens, régulièrement
accusés de " blasphème " envers Mahomet et dont une vingtaine
d'entre eux ont été sauvagement assassinés il y a peu dans la région du
Pendjab en " représailles " à l'intervention américaine. On
aurait par ailleurs tort de ne juger le Pakistan qu'à travers ses hautes élites
militaires (seule structure plus ou moins pro-occidentale et sécularisée)
qui seraient " forcément anti-islamistes " puisque formées dans le
monde anglo-saxon à l'instar de M. Moucharraf. Pol Pot, Hassan al Tourabbi et
la plupart des cadres islamistes modernes ont été eux aussi formés dans nos
universités...
Mais le Pakistan est surtout le lieu de naissance et la base arrière de deux
parmi les plus importantes organisation islamistes du monde sunnite : premièrement,
le Tabligh, dont les sectaires prosélytes vont fanatiser les Musulmans jusque
dans nos " banlieues de l'Islam " et qui n'a jamais caché sa
proximité idéologique avec les Talibans, d'autant que c'est le Tabligh qui a
recruté ces dernières années la plupart des volontaires européens pour le
Jihad en Afghanistan et les " stages " à Peshawar. Ensuite, le
Jama'at-i-islami - pendant indo-pakistanais des Frères musulmans avec qui il
possède une direction commune mondiale - organisation qui a inspiré, à
travers les célèbres écrits de son idéologue, Aboulal'a Al-Mawdoudi, la
doctrine révolutionnaire-tyrranicide de Sayyed Qutb, laquelle inspire
aujourd'hui non seulement Al Qaïda, mais a influencé tous les mouvements
terroristes égyptiens issus des dissidences des Frères musulmans :Takfir wal
Hijra, Jihad Islamique et Gamaà islamiyya, etc, aujourd’hui tous membres de
la " fraternité Ben Laden " et dont le GIA, le GSPC ou le Takfir
algériens comme Enahda en Tunisie sont les héritiers directs. Rappelons
aussi qu'au Pakistan, une madrasa et une moquée sur quatre sont contrôlées
par des mouvements islamistes directement liés aux Talibans et à leur
courant théologique d'origine, les Déoband, influencé par le wahhabisme
saoudien :Jamiat Ulema i Islami, madrasas de Sami Ul Haq, du maulana Fazlur
Rehman, du Shah Ahmed Noorani, etc. Depuis 1995, ces madrasas ont formé plus
de 20 000 étrangers venus du monde entier (Afrique, Asie centrale,
Afghanistan, monde arabe, etc), ceci avec la bénédiction des services
secrets pakistanais et avec l'argent saoudien ou koweïtien... Tout cela
montre à quel point le Pakistan, co-animateur et fondateur, avec l'Arabie
saoudite, de la plupart des grandes structures mondiales de réislamisation
fondamentaliste (dont le Congrès du Monde Musulman), mène un double jeu vis-à-vis
de l'Occident et est, avec l'Arabie saoudite, l'un des deux principaux épicentres
du séisme islamo-fondamentaliste dans le monde.
Quant à l'autre " ami " de l'Ouest et partenaire dans la lutte
contre Al Qaïda (sic), dont on connaît également le rôle de premier plan
dans le soutien à l'islamisme dans le monde entier à travers, notamment, la
Ligue Islamique Mondiale (Al Rabita al-alam el-islami) siégeant à La Mecque
; l'Organisation de la Conférence Islamique (OCI) siégeant à Jeddah,
l'Organisation Internationale d'Aide islamique ; l'Assemblée mondiale de la
jeunesse islamique, l'Institut du Roi Fahd, les organisations "
humanitaires " acheminant les Moujahidines vers les Balkans, la Tchétchénie,
l'Afghanistan ou ailleurs (Islamic Relief International, Al Haramaïn, IIRO,
etc) et les banques islamiques (comme Dar Al Baraka, Dar al Mal al Islami,
elles-mêmes liées aux banques qui ont financées Al Qaïda : Al Takwa,
BCCI), le 11 septembre a permis de dévoiler le rôle fondamentalement
subversif et ambigu de cet " ami " pétrolier de l'Occident, les
compagnies occidentales nous expliquant que le coût du baril en Alaska ou
dans la Caspienne revient de 10 à 30 fois plus cher que le brut saoudien à 3
ou 4 dollars.... De toute évidence, seule la stratégie pétrolière des
compagnies anglo-saxonnes et leur rôle dans le financement des campagnes électorales
des candidats américains permettent d’expliquer pourquoi l'Arabie saoudite
ne figure toujours pas sur la liste des Etats terroristes ou complices d'Al Qaïda...
Dès le 11 septembre, en effet, nous étions quelques rares voix discordantes
à oser dire ce que la projection de la fameuse cassette vidéo diffusée par
le Pentagone le 13 décembre dernier a permis de révéler : l'implication
directe des hautes autorités religieuses saoudiennes voire même d'une partie
des services secrets saoudiens dans les attentats de Manhattan. C’est que le
pouvoir, en Arabie saoudite, n'est pas détenu par les Saoud, soi-disant
pro-occidentaux, mais également par l'ordre religieux ultra-fondamentaliste
des Wahhabites, qui ont la haute main sur plusieurs ministères et ont des
relais dans les services secrets. La cassette vidéo du 13 décembre est
d'autant plus terrifiante qu'elle prouve que les vrais chefs d'Al Qaïda sont
les religieux wahhabites, qui donnent les ordres à Ben Laden et qui lui
acheminent l'argent donné par de généreux émirs du Golfe, sous couvert de
valise diplomatique ou des services secrets. On peut citer le Cheikh Al Gamdi,
que Ben Laden embrasse au début du document, venu l'assurer de son soutien et
l'autoriser à quitter l'Afghanistan, le cheikh Salih Al-Shwaybi, très
influent en Saoudie, qui prononça une fatwa justifiant l'attentat de
Manhattan, ou encore un autre mentor d'Al Qaïda cité dans la vidéo : cheikh
Ulwan, alias Al Alwan, qui avait lui aussi autorisé par une fatwa les
attentats suicides contre les " Infidèles " américains qui
occupent la terre sacrée d'Arabie. Or, comme par hasard, c'est à peine 5
jours avant la projection de la vidéo que les autorités saoudiennes ont placé
cheikh Salih Al Shuaybi en résidence surveillé de même pour le chef des
services secrets saoudiens le Prince Turki, limogé comme son homologue
pakistanais au moment des attentats du 11 septembre sachant qu'ils avaient
maintenus les contacts avec les Talibans et Ben Laden jusqu'à cette date.
Plus personne n'ignore non plus que l'Arabie Saoudite, comme le Pakistan, est
menacée de l'intérieur non seulement par quelques organisations plus ou
moins extrémistes, mais par un renouveau wahhabite extrêmement populaire
contestant l'alignement pro-américain des Saoud et désireux de revenir au
Wahhabisme des origines dont se réclament Ben Laden mais aussi de nombreux
chefs religieux qui expriment leur contestation politique de façon sournoise
mais bien réelle à travers des organisations d'opposition incontournables
comme l'ARC(Advice Reformation Commitee) dont les représentants les plus
radicaux sont bien sur en exil à Londres mais qui compte en Arabie saoudite
plusieurs dizaines de milliers de sympathisants.
La diplomatie islamiste de Riyad est également visible en Europe, à travers
les innombrables "Grandes Mosquées-centres islamiques " de Madrid,
Lyon, Rome, Londres, etc, sans oublier la Bosnie, où la plus grande mosquée
des Balkans vient d'être inaugurée à Sarajévo, grâce au soutien saoudien
apporté via l'organisation de " bienfaisance ", le Haut Comité
Saoudien (voué à la " reconstruction, l'aide éducative, religieuse et
scolaire "), présidé par le Prince Sultan, gouverneur de Riyad. Depuis
les accords de Dayton, ce sont près de 150 mosquées de facto "
wahhabites " qui ont ainsi été financées et reconstruites, donc prises
en main par l'Arabie saoudite à travers le Haut Comité saoudien. Quand on
sait que les différentes arrestations des membres d'Al Qaïda et d'anciens
"Afghans arabes " naturalisés bosniaques concernaient des employés
du bureau du Haut Comité à Illidja (opération de police du 25 septembre
2001) et que l'Arabie saoudite, qui a décidé de faire de la Bosnie et du
Kosovo l'épicentre de l'islamisation pour l'Europe, est le premier donateur
à la Bosnie (560 millions de dollars par an), cela fait froid dans le dos.
D'autant que nos Islamistes européens recrutés depuis Londres et entraînés
au Pakistan ou en Afghanistan sont souvent passés par les Balkans où ils se
ravitaillent toujours en armes, les frontières avec l'Union européenne et
l'espace Shenghen étant rendues encore plus poreuse par la collaboration des
mafias sud italiennes (Camorra, Sacra Coronna Unita, etc) et de la mafia
albanaise en Mer adriatique, ceci parallèlement à un vaste système de
trafic de clandestins et de drogue qui permet de financer et exfiltrer
n'importe que réseau islamiste... Quant à des Etats également « amis »,
comme le Koweït que nous sommes allés secourir en 1991, leur façon de
remercier les protecteurs occidentaux a été de financer les Frères
musulmans en Europe et aux Etats Unis puis le Hamas palestinien, responsable
du chaos actuel, puis de participer à la création, à Lugano, du Nada
Management Group, l’un des holding-clé de Al Qaïda en Europe !
On se rend donc, à la lumière de ces événements, à quel point
l’Occident s’est fourvoyé en considérant le Pakistan, le Koweït ou
l'Arabie Saoudite comme des Etats « amis » et « alliés » contre
l'Islamisme international.
La fin annoncée de l’islamisme... ?
D'éminents islamologues s'entêtent de nous expliquer, depuis le 11 septembre
et surtout depuis la « défaite d’Al Qaïda », que l'Islamisme est "
moribond ", que le syndrome Ben Laden est l’ultime manifestation d'une
" crispation " et de " l'échec patent de l'Islam politique
" (Olivier Roy) ; que l'islamisme révolutionnaire et salafiste de Ben
Laden est minoritaire, hérétique et impopulaire au sein du monde islamique,
majoritairement « tolérant ». Or, l'étude objective des faits nous prouve
l'exact contraire. A part la Tunisie et la Turquie, depuis une vingtaine
d’années, tous les Etats musulmans du monde ont à des degrés différents
réintroduit tout ou partie de la Charià dans leurs systèmes juridiques
continuent de perpétuer le principe d'inégalité entre hommes et femmes
(partout ailleurs mineures et héritières lésées), Musulmans et
non-Musulmans, de sorte que la liberté de conscience et de " circulation
des religions » est partout interdite (même au Maroc, en Tunisie ou en
Turquie), voire passible de la peine capitale (Pakistan, Afghanistan, Arabie
Saoudite, Iran, Soudan, Nigéria, Mauritanie, etc). Quant à l'échec de
l'Islam politique, on peut en douter : les Frères musulmans, désormais
reconnus en Egypte après des années d'interdiction, disposent de 17 sièges
au Parlement égyptiens, ont également des élus et/ou sont représentés au
Gouvernement en Jordanie, au Koweït, en Algérie, au Maroc, au Soudan, au Yémen,
etc, ou sont à la tête de municipalités comme en Turquie (17 des plus
importantes villes du pays). Plus inquiétant encore, depuis une dizaine d'années,
les gouvernements en place n'ont trouvé d’autre solution pour calmer les
Islamistes que de céder à leurs revendications : en Egypte, Moubarak a fait
libérer 22 000 prisonniers politiques islamistes proches de la nébuleuse
d’Al Qaïda, permis aux Frères musulmans de contrôler des programmes de télévision,
des syndicats professionnels (Médecins), de faire rétablir un droit de
censure et même de faire appliquer la Charià au sein des tribunaux civils.
En Algérie, un code de la famille également inspiré de la Loi islamique a
été réintroduit sous Chadli Ben Jedid, au grand dam des femmes redevenues
mineures, tandis que la Charià est appliquée de force y compris aux Chrétiens
dans onze Etats sur trente au Nigéria. Prenons enfin le cas du voile
islamiste (à ne pas confondre avec le foulard traditionnel dans les
campagnes) : pratiquement disparu dans les métropoles algériennes, égyptiennes,
indonésiennes, ou turques entre le début du siècle et les années 80, il
s’est généralisé en Egypte ou en Anatolie, voire dans de nombreux
quartiers d'Istambul. Certes, tous les Islamistes ne sont pas membres d’Al
Qaïda ! Mais dans la mesure où l’islamisme « modéré » qui séduit
partout les masses musulmanes radicalisées contre l’Occident « judéo-croisé
» est diffusé par les mêmes pôles de réislamisation (wahhabisme saoudien,
Frères musulmans, Tabligh, Déoband, la Jamaà-i-islami) qui sont à
l’origine de l’islamisme jihadiste d’Al Qaïda, il apparaît peu
raisonnable de dire que l’on en a terminé avec le Totalitarisme islamiste,
dont le 11 septembre a montré qu’il est alimenté par des banques,
associations humanitaires, Etats et sociétés reconnus comme interlocuteurs
« amis ». Rappelons seulement que l’expression chère à Ben Laden « judéo-croisés
» est en parfaite conformité avec celle par laquelle la plus prestigieuse
organisation islamique internationalement reconnue, la Ligue Islamique
Mondiale, désigne le monde occidental : « l’Ouest croisé » (al Gharb al
Salibi).
Et si les attentats de Manhattan n’étaient qu’un début ?
En dépit des cris de victoire des Occidentaux et de l'Alliance du Nord, qui
ont certes raison de se féliciter de l'échec des Talibans, il est bon de
garder présent à l’esprit le fait que moins de 500 séides «afghans »
d’Al Qaïda ont été tués ou faits prisonniers, chiffre dérisoire sur un
total de 15 000 membres actifs disséminés à travers une soixantaine de
pays. Parmi eux, près de 5000 étaient encore en Afghanistan il y a peu et
sont aujourd'hui en route vers d’autres jihad, de l'Asie centrale (Vallée
de la Ferghana) au Caucase (Daghestan, Tchétchénie, Abkhazie), en passant
par le Golfe (Saoudie, Koweït, Qatar) ou l’Afrique (Soudan, Erythrée,
Somalie, Egypte, Algérie, Nigéria). Il est donc clair qu'Al Qaïda ne
ressort que très partiellement vaincue de l'opération Liberté Immuable, en
tout cas à peine plus que lorsque que Ben Laden et son QG avaient déjà dû
quitter les bases du Yémen ou du Soudan. Al Qaïda n'est donc pas morte. Ben
Laden n'est probablement même pas son chef réel, et il est à craindre
qu'après une période plus ou moins longue de mise en sommeil et de
reconstitution des réseaux, y compris sur le sol européen, australien,
canadien et américain, l'organisation, décidée à anéantir partout où se
trouvent les " Juifs et les Croisés ", recommence à frapper de
plus belle, cette fois-ci avec de nouvelles armes de destruction massive :
armes bactériologiques et chimiques, valises-bombes nucléaires, qu'Al Qaïda
possède déjà grâce à la collaboration avec des spécialistes des
ex-services secrets est-allemands et soviétiques.
Plus que jamais, et quoi qu'on en dise, la popularité de Ben Laden et de
l'organisation islamiste des Frères musulmans qui est derrière lui, avec
l'appui du wahhabisme international, est sans précédants dans un monde
islamique de plus en plus gagné par la fièvre xénophobe anti-occidentale,
anti-chrétienne et anti-juive, haine que la surmédiatisation globalement
anti-israélienne du conflit israélo-palestinien par les médias occidentaux
contribue à relayer et exporter jusque dans les banlieues de l'Islam en
Europe et même aux Etats-Unis. Car au pays de Georges Bush lui-même, ce sont
près de 80 % des mosquées et centres islamiques (dont le très puissant
lobby CAIR, lié au Hamas) qui sont contrôlés par les Frères musulmans et
les Wahhabites saoudiens. Le verre est donc toujours dans l'oeuf. Et tant que
les Etats occidentaux n’auront pas mis définitivement et impitoyablement
hors la loi les mouvements islamistes comme le Tabligh ou les Frères
musulmans, avec qui nos dirigeants, hélas, négocient, et entrepris
d’appliquer une législation ferme en matière d’immigration et de sécurité,
Al Qaïda pourra continuer à recruter parmi les islamistes condamnés chez
eux et donc accueillis comme « réfugiés politiques » chez nous, parmi les
fils d’immigrés musulmans hélas donnés en pature aux fanatiques prédicateurs
étrangers, et même parmi les convertis Occidentaux. Car là aussi, les lois
de la psychologie sociale sont fort complexes : le nombre de conversions à
l’islam n’a jamais été aussi élevé aux Etats-Unis et en Europe que
depuis le 11 septembre. Formidable leçon de « stratégie hégélienne » (Hégel
parlait du rôle particulier de la violence dans l’Histoire), Ben Laden a
peut être tout simplement compris que plus le Totalitarisme démontre sa
force et sa barbarie, plus il fascine une société frappée par le virus
mortifère de la honte de soi et du syndrome de Stokholm...
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