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LE MOMENT EST VENU DE RENVERSER LES RÉGIMES DE DICTATURE |
Les arguments contre le changement de régime sont "arriérés"
Article paru le 28/9/02 dans le Opinion Journal (Wall Street Journal sur le
net)
Par Bernard Lewis, écrivain et professeur à l'Université de Princeton et spécialiste
des questions arabes et de l'Islam; a écrit de nombreux ouvrages sur le sujet
dont le dernier "Qu'est-ce qui a mal tourné? L'influence occidentale et
la réponse du Moyen Orient" (Oxford Press 2002)
Traduction par Albert Soued, écrivain, www.chez.com/soued/conf.htm , le site
des symboles dans la Bible
Parmi les arguments cités pour ne pas intervenir contre le régime actuel
d'Irak, deux ont pris un accent particulier. Le premier est que les
gouvernements et les peuples du Moyen Orient attachent plus d'importance au
conflit arabo-israélien qu'à l'Irak ou à tout autre problème de la région,
et qu'en conséquence on devrait d'abord résoudre celui-ci. Le deuxième
argument est que même si on réussit à changer de régime en Irak, les conséquences
sur la stabilité de la région seraient désastreuses et pourraient mener à
un conflit généralisé et au chaos.
Il est vrai que le conflit avec Israël est la préoccupation majeure des médias
arabes, mais cela n'est pas surprenant, car c'est le seul grief autorisé à
s'exprimer en public dans une région où les problèmes aigus sont nombreux.
On peut même se demander si les gouvernements du Moyen Orient souhaitent réellement
la solution de ce conflit, ce qui les priverait de cette soupape de sûreté,
les laissant alors face à la colère de leurs sujets, en incluant ceux qui
vivent sous l'Autorité Palestinienne. Du fait que la plupart des processus de
paix prometteurs ont échoué d'une manière régulière et monotone, on peut
tirer la conclusion que ces gouvernements préfèrent laisser ce conflit non résolu,
mais à un niveau bas, mijotant à feu doux, plutôt qu'en ébullition.
En tout cas, demander que la question palestinienne soit résolue avant le
problème posé par Saddam Hussein, c'est envoyer à celui-ci un signal clair
qu'il doit à tout prix empêcher sa solution ! Saddam Hussein a en effet répondu
à ce signal de différentes manières, ouvertes ou secrètes. La réponse la
plus remarquable a été l'augmentation de l'allocation donnée aux familles
des "bombes humaines", de 10 000$ à 25 000$! C'est sa contribution
à la solution du conflit la plus remarquée mais pas la plus importante. Si
on doit faire dépendre toute action contre l'Irak de la solution de ce
conflit maintenant plus que cinquantenaire, c'est la voie la plus sûre pour
une inaction indéfinie.
La crainte d'une déstabilisation est réelle et sérieuse et l'on comprend
aisément l'anxiété des régimes du Moyen Orient devant la perspective d'un
changement en Irak. La question cruciale ici n'est pas de savoir comment
Saddam sera renversé ou par qui il le sera, mais ce qui viendra après. La préférence
évidente de certains groupes influents dans ce pays et ailleurs est d'avoir
comme remplaçant un autre tyran, mais plus "sympa", qui serait plus
sensible à nos intérêts et à nos exigences, tout en évitant les risques
du changement de régime. Ceci serait la solution préférée de nos
soit-disant alliés dans la région, qui pour la plupart seraient mortellement
menacés par l'émergence d'un quelconque régime démocratique.
Mais pourquoi serions-nous menacés par un tel changement? La preuve est évidente
que la majorité des terroristes ennemis de l'Occident viennent de ces pays prétendus
amis, et leur principal grief contre nous est qu'à leurs yeux nous sommes
responsables du maintien des régimes tyranniques qui les gouvernent,
accusation qui est en partie plausible, sinon vraie. En dehors de la Turquie
et d'Israël, les deux seuls pays de la région où les gouvernements sont élus
et peuvent être démis par le peuple, la plupart des pays du Moyen Orient
peuvent être divisés en deux groupes: ceux que nous avons plaisir à nommer
"amis" et dont les peuples nous sont hostiles, car ils nous tiennent
responsables de leur oppression et de leurs malheurs, et ceux dont les
gouvernements nous sont amèrement hostiles et dont les peuples en conséquence
attendent notre aide pour les libérer de leur joug.
Les pays les plus remarquables sont l'Iran et l'Irak. Dans les pays sous
dictature, la plaisanterie d'ordre politique est la seule possibilité
d'expression populaire non censurée. Une plaisanterie s'est propagée en Iran
lors de la campagne d'Afghanistan: beaucoup d'Iraniens ont mis un panneau en
anglais sur le toit de leurs maisons, avec le texte "Par ici svp!"
Il est aussi remarquable dans ce pays qu'après les événements du 11
Septembre, de nombreuses personnes sont sorties dans les rues des villes et,
en défiance des autorités, ont allumé des chandelles et ont veillé par
sympathie et solidarité avec les victimes de New York et de Washington. Ceci
contraste avec les scènes de joie notées ailleurs dans les pays arabes. On
nous a souvent dit aussi que si nous parvenions à renverser les régimes de
ce que le président Bush appelle justement l'"axe du Mal", les scènes
de joie dans les villes seraient plus grandes encore que celles qui ont suivi
la libération de Kaboul.
Le renversement d'un régime amène inévitablement des questions, d'abord sur
ce qui va suivre et ensuite sur l'impact qu'il pourrait avoir sur les pays
voisins. Le changement de régime est peut-être une issue dangereuse, mais
parfois les risques d'une inaction sont plus grands que ceux de l'action.
Comme on le dit souvent, il y a peut-être en effet un lien entre un règlement
du conflit en Palestine et un changement de régime dans la région, mais il
faut inverser l'ordre de succession. Il est souvent dit et généralement
accepté que les démocraties ne commencent une guerre. En effet les régimes
démocratiques sont élus par le peuple et doivent lui répondre et à de
rares exceptions le peuple préfère la paix. Même le grand Winston
Churchill, certainement pas un va-t-en-guerre, mais perçu par son peuple
comme un chef de guerre, a été écarté du pouvoir par le peuple anglais
dans l'élection générale de 1945! Il est également vrai, mais moins
reconnu, que les dictatures ne font pas la paix. La guerre mondiale provoquée
par l'Axe germanique se termina par sa défaite. La guerre froide initiée par
l'Union soviétique se termina par son écroulement.
De la même manière, les dictatures qui gouvernent le Moyen Orient
aujourd'hui ne feront pas et ne peuvent faire la paix, car elles ont besoin
d'un conflit pour justifier l'oppression tyrannique de leur peuple, et pour détourner
sa colère conte un ennemi extérieur. Comme avec les puissances de l'axe et
l'Union Soviétique, la paix réelle ne viendra que de leur défaite ou de préférence,
de leur écroulement et de leur remplacement par des gouvernements choisis et
pouvant être démis par le peuple. Ces nouveaux gouvernements chercheront
alors à résoudre et non pas à provoquer des conflits.
Bernard Lewis, professeur et écrivain.
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