Le rythme de la voix et de ce qu'on voit, par Emile Tubiana

Le rythme de la voix et de ce qu'on voit

Il faut écrire afin de vider son coeur, sans le souci de l'éditeur.
Ce qu'on écrit ne plaît pas toujours aux autres, mais pour vivre
il faut écrire tous les jours.

Il faut sentir chaque instant, calme ou violent, triste ou joyeux,
et sentir carrément ses poumons, ses boyaux murmurer et vibrer
par le courant de l'amour.

C'est un mélange de sentiments qui résonne une fois haut,
une fois bas, une fois souple, une fois froid, une fois chaud, une fois doux,
il nous caresse, il nous trouble

Comme le vent du désert qui se joint au vent froid, il souffle, il hurle,
pour nous faire changer de chemin, pour nous retrouver sans le savoir,
dans la sphère d'ici-bas, la foi du lendemain.

La brise de la mer, le vent et la pluie, les sons de musique,
ou les sons de nos voix reveillent en nous les sentiments que beaucoup
d'entre nous ne connaissent pas.

Tous ceux qui les sentent, constatent sans dire un mot,
sans pouvoir se l'expliquer, ni définir ce qui est si beau, qui leur parvient
de sa lumière de si haut.

C'est à cela que l'être humain devrait aspirer de toujours.
Vivre sans peur, sans souci du lendemain, comme les gens de science
qui mènent leurs projets à bonne fin.

Emile Tubiana

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