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Le "silence des agneaux" dans le monde arabe

 

Le "silence des agneaux" dans le monde arabe
• LE MONDE | 23.01.02

L'hebdomadaire "Jeune Afrique-L'intelligent" dénonce, sous la plume d'un journaliste tunisien, la résignation des populations arabes soumises à la dictature et au terrorisme.

Ce cri de colère et de révolte, émanant de l'un des commentateurs les plus modérés du monde arabe, ne peut passer inaperçu. Dans le dernier numéro de Jeune Afrique-L'intelligent, le journaliste tunisien Ridha Kéfi, correspondant à Tunis de cet hebdomadaire, s'interroge sur l'attitude passive, et presque résignée, du monde arabo-musulman face à l'accumulation de souffrances et d'humiliations qui le frappent.

On avait craint de vives réactions après les premiers bombardements américains sur l'Afghanistan mais, en réalité, la rue arabe n'a pas vraiment bougé, hormis quelques manifestations au cours de la première semaine des frappes américaines. Quant au traitement infligé aux Palestiniens par l'armée israélienne, il suscite dans le monde arabe un mélange de colère et de sentiment d'impuissance, mais aucun mouvement de révolte, remarque l'auteur. Comment expliquer ce "silence des agneaux" dans le monde arabe, se demande presque douloureusement le journaliste tunisien, avant de relever que partout, sur les cinq continents, les populations descendent dans la rue pour beaucoup moins que ce qu'endure le monde arabe. En Argentine, le chômage frappe 18 % de la population active, alors que, dans la plupart des pays arabes, il dépasse souvent les 20 %. Quant à la dette argentine (132 milliards de dollars), elle est moins élevée que celle de l'Arabie saoudite (160 milliards). Pourquoi les Saoudiens tardent-ils tant à descendre dans la rue alors qu'ils auraient de bonnes raisons de le faire?

Et Ridha Kéfi de se faire le relais d'une question posée il y a quelques jours par le journal arabe basé à Londres Al Qods Al Arabi : "La situation économique en Argentine est meilleure que dans la plupart des pays arabes, et le phénomène de la corruption y est sans doute moins grave qu'en Arabie saoudite, en Egypte, en Syrie ou même dans les rangs de l'Autorité palestinienne. Comment se fait-il que les Argentins se révoltent contre le pouvoir en place dans leur pays et contraignent leur gouvernement à démissionner, alors que les Arabes se complaisent dans une attitude de passivité et de soumission ?" Les dictatures de Ceausescu en Roumanie, de Suharto en Indonésie et de Milosevic en Yougoslavie, pourtant redoutables, ont toutes été balayées par des insurrections populaires, pour être remplacées par des régimes plus ou moins démocratiques. Pourquoi les Arabes, qui souffrent eux aussi du chômage, de la corruption et de la dictature, ont-ils perdu même la faculté de s'émouvoir et de manifester leur mécontentement ? Le monde arabe vit-il hors de l'histoire, échappant tout à la fois à la mondialisation et au processus de transition vers la démocratie ?

DES DIRIGEANTS INDETRONABLES

Si les dictateurs en place sont les premiers responsables de cet immobilisme - dû à leur peur de devoir un jour rendre des comptes à leur peuple des abus qu'ils ont commis pendant leur règne -, d'autres catégories de personnes portent elles aussi leur part de culpabilité, en premier lieu les dirigeants des services de sécurité, omniprésents dans ces pays. En recourant aux moyens de répression tels que le quadrillage policier, l'intimidation, la torture... pour maintenir en place des régimes impopulaires, ils ont tué "tout sentiment patriotique ou moral chez leurs concitoyens". Egalement condamnables aux yeux du journaliste, "l'élite intellectuelle et politique, volage et corruptible, (...) et les médias, qui fonctionnent non comme des instruments de contrôle démocratique mais comme des moyens de propagande au service de dirigeants indétrônables". Que peut enfanter cet état de délabrement général, sinon "des tyrans et leurs alter ego, les terroristes" ?

N° 2140, du 15 au 21 janvier 2002. www.lintelligent.com

Florence Beaugé


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