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Peut-on être à la fois sage et ignorant ? |
Peut-on
être à la fois sage et ignorant ?
"Sage":
Est dit sage, soit celui qui occasionnellement prend une décision pondérée,
réfléchie, soit celui qui vit dans la sagesse.
Dans le terme de sagesse on entend une conduite raisonnée, un certain art de
vivre qui en toute chose se situe dans le juste milieu entre les extrèmes. La
sagesse suppose ainsi que la vie est vécue en accord avec le raison ; c'est
en ce sens que l'on oppose sagesse et et folie.
L'opposé de la sagesse c'est l'outrance, la démesure, le dérèglement,
l'excès, le mépris de toute raison, la folie. Il faut donc distinguer une
conduite sage, du "sage". Il est bien facile de prétendre que les
sages, cela n'existe pas ; mais on sait bien ce que peut représenter une
conduite droite et intègre, car nos remors nous disent bien souvent qu'en
telle occasion, nous aurions pu agir avec plus de sagesse et moins
d'emportement ou de précipitation.
Nous voyons autour de nous, dans la haine et la violence, combien la sagesse
fait trop souvent défaut aux hommes. Nous savons que c'est justement par
cette sagesse que l'homme redevient humain, au lieu d'être bestial et cupide.
Seulement, il est clair que la conduite sage relève de la pratique, on ne
voit pas quelle rapport elle entretient avec la connaissance, s'il y a une
sagesse théorique.
"Ignorant"
La connaissance s'oppose à l'ignorance, mais il y a plusieurs valeurs à
distinguer, car trop souvent confondues. Est dit ignorant:
Celui qui "n'est pas au courant" de telle ou telle chose, de tel ou
tel fait. A l'ignorant s'oppose celui qui est "au courant" ou
"branché". On ignore par exemple la date de la signature de tel
traité, le montant des gains du loto, ou le nombre des morts que cause la
guerre, le crime...etc. L'ignorance porte ici sur des faits, elle est très
empirique. Serait-je plus sage d'avoir accumulé tout le bric à brac de
culture nécessaire aux mots croisés ? Si c'était vrai, il y a longtemps que
la télévision, ou le Web, en bombardant les spectateurs d'informations en
tout genre aurait fait des sages. On peut être ignorant d'un certain domaine
et il est clair que personne ne peut être savant dans tous les domaines du
savoir. Mais est-ce nécessaire à la sagesse ?
C'est aussi celui qui est inculte, qui n'a pas fait d'étude, qui est illettré,
ou analphabète, celui à qui manque instruction et éducation. Cette
ignorance est-elle compatible avec une certaine simplicité de mœurs proche
de la sagesse ? voire Rousseau et le bon sauvage.
C'est aussi celui qui croit savoir, alors qu'il ne fait que se payer de mots
et n'a en fait qu'une vague opinion ou une croyance confuse sur ces choses
qu'il affirme. L'ignorance est alors ici compatible avec un pseudo-savoir,
celui des opinions. Elle implique aussi une absence de claire conscience des
limites de nos propres connaissances. Comment un pseudo savoir pourrait-il
nous guider pour bien vivre? Comment, en nous trompant nous même,
pourrions-nous, dans notre suffisance, être sage ? voir Socrate et les
sophistes.
C'est aussi celui qui ne se connaissant pas lui-même, ne connaît pas la Réalité
de la vie et se trouve constamment abusé par son ignorance (avidya) et en
proie à des illusions. Par ignorance il prend le faux pour le vrai, le
relatif pour l'absolu. Ici la signification est plus métaphysique.
L'ignorance est très intimement liée à absence de connaissance de soi. Le
rapport avec la sagesse est ici très étroit.
Enfin, on peut en un sens dire aussi que l'ignorant c'est aussi l'état de
l'enfant qui est innocent et ne connaît rien, parce qu'il est dans
l'insouciance, plein de naïveté et de candeur. Il peut y avoir en celui qui
conserve l'innocence, une grande sensibilité et une absence d'égoïsme qui
spontanément s'éloigne de ce qui est mal.
"peut-on... être... à la fois ?"
Cette question pose le problème de la comptabilité de la sagesse et
ignorance dans l'unité de l'existence humaine. "Peut-on ?" implique
"est-ce pensable?" ou "concevable ?", "n'est-ce pas
contradictoire ?". Il faut être attentif à la forme d'alternative dans
la question posée. Elle sous entend une très nette opposition. Il faudra la
mettre en valeur et chercher si la conciliation est possible.
L'alternative nous indique aussi deux solutions qu'il faut analyser pour
elle-mêmes en profondeur et non pas une seule au dépend de l'autre.
Problématique:
L'accumulation de savoir n'engendre-t-elle pas la confusion ? Le savoir
technique par exemple, peut-il nous faire avancer en direction de la sagesse ?
La valeur de la culture est au cœur du débat. Les têtes bien pleines ne
font pas pour autant les têtes bien faites. Mais où se situe la différence
?
La culture n'est jamais un remplissage d'informations, y compris les
informations scientifiques. Elle est bien plutôt formation de l'intelligence
qui a en vue la compréhension de ce qui est. Mais quel est le contenu d'une
connaissance qui favorise la compréhension ? On répondra peut être que
c'est une prétention de philosophe que de dire que c'est à la philosophie de
s'en charger et que la culture technique en est tout à fait capable.
Mais tant que le savoir vise à la maîtrise d'un domaine limité, du monde,
de la pratique, on voit mal comment il pourrait comporter en lui la valeur
englobante d'une sagesse. Il y a dans la sagesse une maîtrise de soi, non pas
du monde, une connaissance des fins qui n'est pas d'abord celle des moyens.
Quelle type de connaissance est donc essentielle à la sagesse ? N'est ce pas
celle qui ne se contente pas de fournir une instruction mais pourvoit à l'éducation
véritable ?
C'est justement là qu'il y a peut être une valeur de reconnaissance de
l'Inconnu. Il est bon de savoir reconnaître ses limites, de garder humilité
devant l'infini en reconnaissant son ignorance. Certes un illettré peut posséder
une forme de sagesse acquise par l'expérience et, au contraire, l'érudit,
celui dont la tête est farcie de science, peut ne pas vivre en sage.
Cependant, n'importe quelle sorte d'ignorance n'est pas favorable à la
sagesse. On ne voit pas pourtant quelle sagesse pourrait sortir de l'ignorance
au sens général du terme. L'inculture, la régression une vie instinctive et
animale ne prépare pas la sagesse. Avoir conscience de son ignorance est
chose différente, car dans ce creux intérieur naît le désir sincère et
humble de connaître.
Il faut mettre en cause une conception naïve de la sagesse. Le sage n'est pas
là pour donner, comme le prodige de la mémoire, des dates et des
informations sur tout. Cette omniscience est naïve et sans intérêt. Fort
peu de connaissance conduisent à la sagesse, et même peut être une seule:
la connaissance de soi.
L'exercice constant de la lucidité, l'éveil de l'intelligence à soi-même
vont avec un dépouillement constant vis-à-vis des opinions toutes faites,
des réponses hâtives et tout ce que l'on considère comme allant de soi. Un
esprit qui se contente d'explications toutes faites est un esprit qui
s'endort. La sagesse est dans la lucidité en mouvement qui ne dégénère pas
dans un dogmatisme.
L'ignorant ne sait pas qu'il est ignorant, il n'est pas conscient de lui-même,
conscient de son impuissance. Il ne sait pas ce qu'il veut, ce qui est
susceptible de le satisfaire. Il ne sait pas diriger sa vie, et quand il ne
croit satisfait, c'est de l'autosatisfaction de "l'imbécile
heureux" ; car l'anesthésie de l'intelligence peut aller avec un mutisme
béat, et une auto-satisfaction vide, ce n'est pas ce qui permet de bien
vivre.
L'esprit ne devient profond que quand il a perdu sa suffisance, quand il se
fait vide de contenu et que de la profondeur de son silence, l'interrogation
jaillit. Mais ceci ne peut s'accomplir qu'en pleine conscience. Beaucoup
savoir n'apprend pas à penser. La lumière naturelle de l'intelligence brille
d'autant mieux que sa clarté n'est pas oblitérée par les voiles de préjugés
que l'on interpose entre elle et les choses mêmes.
Une véritable éducation doit en un sens permettre de désapprendre pour voir
par soi-même plus clairement. C'est la signification du doute et de la mise
entre parenthèses des opinions.
La Douda
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