Au Théâtre ce soir.

Albert SIMEONI
L'Enfant de la Goulette.

LE 22/8/2003

Nouvelle transmise.

Albertinou,
J'ai,  comme promis,  réfléchi au thème de la pièce.J'ai...
Il s'agit de faits véridiques et un peu transformés..Nonna...!  C'est mon arrière- grand-mère que j'adorais : Pia  et nonno c'est  Charles.. Trouve leur un autre nom.}


Breitou est revenu des vacances et il reprends du service..Le teint bronzé, les jambes moins poilues qu'avant son départ, le torse creux mais ' foret vierge' à cause d'une pommade capillaire qui lui a fait pousser les poils  d' en bas plus qu'en haut, 5 X 5 et un corps gras a faire pâlir mon voisin aussi gros qu'une bombonne, il annonce la couleur de cette fin d'été qui a commencé par un contingent de morts de toutes sortes, ici les vieilles, là bas nos jeunes. Bref, Breitou ne
peut se désister à la tache qu'il s'est  fixé car un acteur doit laisser à la porte tous  faits et méfaits. Il est sur les planches usées et gratuites du PTB et il retrouve son public, le meilleur du monde, celui qu'il aime, qui l'aime et qui le déteste. Et qu'il ne voit pas sauf dans son délire bienfaisant.
Des ailes ont poussé sur ses cotes, pour mieux tenir le coup car il est bu, il a été au BB pour rendre visite à ses copines. Cyber
Girl et la faune.

Mesdames, Mesdemoiselles et Messieurs, le Petit Théâtre de Breitou a le plaisir de vous présenter ce soir, une nouvelle racontée par ses soins et qui lui fut donnée par une amie, il y a un an déjà.


PIA , la Nonna,  et CHARLES, le  Nonno.

(Arrangement d' Albert)

Nonna, ..Hic.!  est une femme de 40 ans, jolie brune avec un caractère plus dur que Nonno.. Elle est aussi très 
philosophe avec la vie !

Ce jour là, elle était est dans la pénombre, grignotant les fruits confits (sa spécialité culinaire et notamment la pastèque
confite !) En cachette : Et oui c'était là,  son gros péché mignon et ses kilos superflus y trouvaient matière à s'enrich
oit le soir en jouant à la chkouba,  on était complice).Note de la narratrice)

Lui..
'Brass Pia...! Aân'dek zouz dinari...?'
(Je t 'en pris tu a le deux de carreaux.. § En main.?'

-'Allaich...! Thab tarèf.? Mè'thabch  en'chékèb..?'
('Pourquoi veux tu savoir..? Tu ne veux pas que je marque un point..?')

-'Hram  ââliyè...?'
('C'est un péché.?')

-'Mèn ko'lo'kch...! Qoul oulle nââmèl chkouba.?'
('Je ne veux pas te le dire..! Mange et laisse moi faire un point.')

L'autre, préférait ne pas bouffer la carte que de voir sa femme lui prendre un point.

Et leur jeu n'était que méfiance l'un envers l'autre.

Ce soir là,  les rideaux volent au vent léger. Dehors, à travers les volets,  le doux chant du ressac de la mer vient lécher le sable
fin de la plage.Une douce bise vient caresser son visage.Les enfants dorment ( Elda et Georges : elle les couve comme toute
bonne mère juive et tune !!)...La nuit s'est étendue depuis déjà trois heures sur la ville endormie. Mais la Nonna, toujours
craintive, attend patiemment son mari jusqu'à une heure avancée. Elle ne ferme jamais  l'oil et cela depuis  son mariage tant
que son mari ne  rentre pas à la maison. Elle le couvait son Nonno .
Le premier chant du coq se fait entendre dans le lointain ainsi que la sirène du bateau qui passe le chenal au loin et que la
Nonna devine s'il était marchand ou paquebot. Parfois, las d'attendre, elle ouvrait discrètement les volets, à l'abri des yeux
voisins pour contempler les dernières étoiles  qui se mourraient dans un silence divin. Elle adorait rester là, un châle sur les
épaules, assise sur son tabouret, à  épier  les premières mouettes matinales. Elle en avait pris l'habitude. Pas une plainte ni
gémissement, elle supportait stoïquement les veillées nocturnes de son mari, un invétéré du jeu.   Parfois, elle lui en voulait
d'avoir coupé ce beau lever du soleil quand il rentrait à l'aube. 

Soudain les roues d'une carriole se font entendre sur les pavés de la rue...

Des bruits de pas précipités.
 Il sait lui,  qu'elle est là dans le noir à l'attendre ! Il débouche dans le salon, et s'arrête net.Silencieux..
Là,  Nonna a comprit : c'est encore la catastrophe qui électrise l'air !

Elle soupire :

-'E'ye..! Challoum..! Nes'tènè fik.! Mo'khar tarèf.?'
('..Oui Scialom..! Je t'attendais... Il est tard...!')

Un rituel qui se produisait presque chaque soir et presque chaque soir, il lui répondait par un silence gênant.
Il s'approcha d'elle, lui baise le front puis tout  en riant mais avec quelques trémolos dans la voix, il va lui annoncer quelque
chose à la belle femme qui est assise en face de lui, dans la clarté lunaire !

-'Kôlli élli ââ'mèlt  kif ha'ttè héd mé yarèf ââ'mèl él confit kif'fèk ou kââ'da té'kèl fièm.?'
(' Oh..!   Dis plutôt que tu as encore confectionné,  comme ça personne ne sait le faire  ces petites confiseries dont tu as le
secret et que  tu les consommes. ..!')

Il cherchait à égarer sa femme par des petits mamours qui n'avaient pas de prises sur sa Pia.

La moutarde monte au nez de Nonna .

-'Yè Chélloum..! Choft él wakt.?????? Wé'yèn kent..?'
(' Scialom ! As-tu vu l'heure ????? Où étais- tu ?=

Elle savait où il était car son mari  était porté  surtout les jeux de hasard. Les tripots.
Penaud, il se trémousse sur un pied puis sur l'autre !

Quelle est l'infâme maîtresse qui l'a occupé cette nuit là !!!!
Puis il se met à jouer à l'homme viril et sûr de lui .

-'.Pia..! Ghad'wa tlém él ah'wè'ièj..!'
('.Pia ..! Demain tu fais les bagages !' )

Affirme -t-il d'un ton ferme ..

Nonna ne bouge pas mais sa main qui s'étendait vers une autre pastèque confite s'arrête nette et reste suspendue dans
l'air..Il l'a vu ! Alors il annonce .

-'Kh'rasst kôl chey..! El dar, èl  moubilia...! Gha'douwa tlè'm kol'chei ou ném'chiou él Kram, fèl firma..!'
-('.J'ai tout perdu !!!! La maison et les meubles...Tu emballes toutes les affaires et on part au Kram dans la ferme !')

-'ChnouèEEEEE..?'
_(' Quoi..! ')

 Lance la voix tranchante de Pia..

-' BakIIIIIIII
i kot'li elli mé-yatch tém'chi tél'yab..!  Ech'béch nâ'mèl braj'èl kiffèk.! El layb.! Tné'jèm tèl'yab martèk
louken jit.!'
(' Encore !Tu avais promis que plus jamais tu ne jouerais ! Que vais-je faire d'un homme comme toi ! Le jeu ! Tu jouerais ta
femme si j'étais plus ..')

Il l'écoutait la tête prise entre ses deux mains, il avait envie de pleurer, mais par fierté il se retenait. Il se savait coupable et
surtout sans volonté.

' Ourassi.! Yè amri..! Téwè nââ'mèlèk dar o'khra..! Ameni..! Mou'bilia jdi'dè, tarèf néj'mou nél'kaw ou'eh'de fél Kram, bah'dè
él bhar..! Lou'lidét yèb'kaw khir mél ou'ni.! Ou él ghdi'mèt i jiou mâa'nè .! Ourassi bélli eh'di lé'kher ma'rra.!  Yè marti
lèh'ninè bél ayoun él ghè'zèllè.! I'jjè beh'dè'yè.Nah'lèflèk élli téwè tés'kèn fi kssar béh'dè él gorbi élli sék'nè fiè.!'
 ( 'Sur ma tête..! Ma chérie.!  Tu auras une plus belle maison Pia ! Promis ..! Et des meubles superbes : tu sais on peut
essayer d'en trouver une au Kram au bord de la mer ! Les enfants y seraient mieux qu'ici et le personnel nous suivra c'est
promis. ! Je te jure que c'est la dernière fois ! Ma douce ma mie ma biche aux yeux de velours.! Viens près de moi .Je te
jure que tu auras un palais comparé à cette masure ..)

(Petit sourire en coin quelle ne voit pas mais devine à sa voix.!')

Des promesses de Châteaux en Espagne au quotidien. Pia, s'en nourrissait.  Les avatars de son mari, elle les connaissait
depuis le premier jour où elle la connue, mais voilà il était gentil avec elle, généreux  et surtout éprise de lui depuis  sa
jeunesse et cela malgré son mauvais penchant pour les jeux. Ses parents, à la Pia, l'avaient déjà mise en garde à cette
époque mais elle ne le voyait qu'avec  les yeux qu'elle avait pour lui. Elle l'aimait. Comme on dit 'Tya'dilou keiffou..!

Elle soupire, se lève et se dirige vers lui ..

-'Charles, ââm'rèk mé tné'jèm tèt'bè'dèl...!'
(' Charles...!  Tu ne changeras donc jamais.!')

Et  toute roucoulante, amour oblige,  elle s'approche de lui en libérant se
ronde mais si attirante.. Elle a entrepris de le séduire sachant que rien ne pouvait le faire changer. Elle était du
genre Halkoum et ce dont il profitait de cette faiblesse pour l'amadouer par ses phantasmes,  à chaque fois.
 
Lui...

-'Tarèf.! Choft fél lékher marra élli  sfar'nè.!'
('Tu sais j'ai vu lors de notre dernier voyage une jolie...'!

Des paroles en l'air, des promesses creuses..Dans ses moments là, elle lui met la main dans la bouche puis
l'entoure de ses bras et lui fond encore une fois comme un petit cour sortit d'affaire, une nouvelle fois..
C'est sûr, elle l'aura sa  maison au bord de l'eau au Kram : elle a toujours eut ce qu'elle veut Pia, la grand-mère de mon
amie...

\bleu{Ce récit m'a était donné par une dame formidable dont j'ai tu le nom.}

Voilà sa réflexion.En conclusion.

\rouge{Voilà Albertinou ! Je sais que le sujet est peu prétentieux mais j'ai toujours été épatée par l'attitude de ma Nonna ! Et
Nonno perdait au jeu et chaque fois elle refaisait les bagages !!! C'est peut être pour cela que mon père et moi-même sommes
de véritables bohémiens..
Fais en ce que tu veux : grossis les traits de caractère et les évènements.. Si cela ne va pas, je peux aussi en écrire
d'autres.. '}

 A bientôt

Merci, ma chére amie,

Je n'ai pas eu à grossir les traits de tes grands-parents, c'est du pur jus naturel. Ce genre de caractère d'autrefois était connu
par les anciens. Débonnaires, rieurs, sympathiques, grands mangeurs, ballouteurs, fedlegjiè,  nous tenons d'eux, chacun à sa
façon,  quelque part cette faconde bon enfant   qui se perd à présent,  ce côté inaltérable qui se transmet de père en fille et en
fils. Et c'est tant mieux.  D'où notre fierté à les ressembler et a être ce que nous sommes aujourd'hui, mais en plus modernes 
avec, cependant, moins de temps pour rire et s'amuser...:) :) :)  HIC..:) :) :)

                                                                         

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