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LA CHANSON DE DIAMANTA |
Introduction Ceci est une chanson de geste, Qui possède tous les éléments De la tragédie populaire (Je l’ai entendue chantée il y a quelques années lors d’un mariage par le très célèbre DOUNKHA. J’ai été très ému en l’écoutant. Et bien sur j’avais demandé au chanteur de me la transcrire. Malheureusement, il ne tint pas parole.
La même histoire racontée en Judéo-arabe (caractères hébraïques) et en Hébreu A paru le mois passé sur le site AMIT4U , de Nathanya Avraham l’a lue, l’a transcrite (en caractères latins) Et à ma surprise, m’envoya cette transcription. Qui a fait naitre l’idée d’une collaboration
Voici la transcription avec bien sur la traduction en Français En bas de page. Traduction, qui sans fausse modestie ne pourra jamais Retransmettre le parfum, ni le rythme, ni la musique intérieure Des beaux quatrains de cette Chanson Chantée dans cette langue en judéo arabe par les juifs du Sud Tunisien, elle prend toute sa dimension. Les paroles sont très émouvantes, Une aubaine pour ceux qui maitrisent la langue de nos ancêtres. (Il y a quelques années, j’avais fait un opéra de cette pièce, passé dans l’ancien PTB, prenant comme repaires les paroles entendues lors de cette fête, qui n’ont rien à voir avec l’original du texte.) -----------------------------------------
DIAMANTA
(Pour le Lecteur qui ne comprend pas le Judéo-arabe Tune Sois patient ! La traduction suivra la transcription.) ---------------------------------------------- KASSAT DIAMANTA Naftah’ ounkoul Hedi Mlzoumet eltafla Eldiamanta Qatabha Haii Sarfati, elli ma’rouf basm Akhou Beya
(Au violon….. Braham Kanoun…Luth…Camus Flute…. Meyer Conteur et Chef d’orchestre…. Breytou.)
‘…Ahhh…Ahhh…Ye ness, ye ness….§§..SS….! Yah’kiou fél medina… fél medina..aa, Fél saoua ou fél ghéba, ou fél sah’ra , hca’ye…hca’ye élli khe’let elrajal téb’qi… ! Bqaw fél sah’ra, tah’t él rih wel new, tah’t él temra ou tah’t él njoum el safiin…
Ouhadi el Kassa
Temma tafla meziana ctiiir Zinha ma illhou ndiiir …Ahhh…Ye guélbi…!
Mezyana camla felfa…aaaa’l Lihaaa lsan ah’la men el aa’sse..eel Oubouha zawali belco..ool Sana’atha th’aoul elah’ri..iir…rrr.…Ya nari…Aâl él chbéb….!
Nhar elco…ool takhdem sana’atha Tekhdem lelbassha oumacletha..aaa Bouha ouomha fi jaretha…aaa Tasref A’lihem masrouf cbi…iir.. masrouf cbi…iir..
Takhde…em nhar ouli…iiil Kaiima bel mouna oueltafdil Nassha zwawla oubouha kill Takhde…eem aa’lihoum mtal el assi..iir..
(Komou ye ness… )
Nhar shafha oueld qbar Jabha tekhdem a’ndou feldar A’ndou mra outlet sghar Ouokhou Aa’zeb sghir
Khadmett a’ndou elaouel youmi..in Shafa el a’zeb ouerma ele’in Kal elha calmatt naksi…iin Ldayem nebkaleq a’shir
Kal elha nebkaleq mlih’ Takhed eDouro menni sh’ih’ Hi khalett clamou fel rih’ Wouharbatt el dar bouha betteghiir
Kal elha bouha..aa lesh jiti Kaletlou nh’ab neke’d fi biti Yalou naa’raf el nakhala takwiti Ouneshrab emaouyet el bir
Bouha sqet , ma qellemhash A’arfha nshed malkahash Msha el darha h’ader besh Lkaha tekhdem fi lah’rir
Kal elha ashbiq me khabarti…ii La shawart khouya ouma..aarti Ah’qili men shqoun etghayarti Lezem tkhabarni betafsi…iir
Ya sidi me a’andi ghyar Yiqatar khireq ye qbir eltoujar Me a’andish qif nekhdem feddyar Le dareq oula dar el jar
El khedma a’la qif bnedem Enti maqshi memlouqa khedem Qif kalbeq ouella yindem Rabbi yissamaa’na a’liq bel khir
Yerjaa’ qlemna lel a’azeb Lemme mshett me lkash ouajeb Sarou dmouou’ qilmwejib Mrad belghram oudmouou’ tektir
Bqa oudmouou’ a’la kheddou Jaw el toubba el qbar a’ndou H’atta tbib maa’raf mardou Kalou qif yicoun ettadbir
Dbell yesser oumardou Kwa H’atta min aa’damou khwa El touba a’yaw fel dwa Ou ma aa’rfou esh etawil
Jemlou ettouba setta Kalou kabrou twetta H’el e’ynou kal “Diamanta” Biha nkoum, a’la khir
Oukhou smaa’ beddawa LeDiamanta kallha aa’mel mrawa Ija maa’ya lkhouya tawa Tshouf menni qol khir
Kallet lou ye aa’rfi smaa’ni Nemshi maa’q laqen ouaa’dni An qan aa’sh khouq yakhedni Wnaqtbou shtrar a’and el soufir
Kal imshi mai’i oughardaq yensar Ouneqtebleq elshtar Ghir yji ma’aya leldar Welli fi belleq yissir
Mshett bqbar wel a’az Outkoul ya rabbi aa’tih elfrej Kaa’det kaddem lamrid H’al e’ynih lka eldounya awir
Shafha shak oumett mesqin Ouheya tebqi oukalbha h’zin Hi oukhouh yisseh’ou eletnin Narhem kwat Ou shaa’let fedmir
El ghram oua’ar wessi’ib Yektel moulah ma fih tbib Yimout mah’rouk oua’andou etaa’rib Eqtar men dbah’ eldqir
Jaweb qbir ettaba Aa’jeb fi hed elmh’aba Shaf el boursou aa’raf eldarba Oukal mezel fih eltewill
Eltbib shedou men assbou’ Jbed meshtan oufassadlou darou’ Falh’in h’arqou jmii’ edlaou’ Ou zed red elnfess klill
Jabou Diamanta oufasdouha Fi arba’a tobba saa’douha Fsidetha aa’la fsidtou h’atouha Jre fidemmou oua’ash bkhir
Sheftoushi mh’abtou ouaa’damou Qif dkhel demha fi jesmou Akhouh nedde besmou Oukal ye Allah enti nadir
A’ash h’ay baa’d me met El nesh kalet h’waej ma’ajbet Ee’jeb kway felmh’abet El mh’aba taa’mal ouqel shi yissir
El touba h’aqmou aa’liha Baa’d shahreyn tjawez biha Hou smaa’ hada eldwe Frah’ ourjaa’ bkhir qbir
Baa’d shahrin tjewez aa’liha A’mel a’ars qbir oufarh; biha Saqen a’andou nassa oumwaliha Oulebessem el melf ouelah’rir
Eltbib a’mel qerwa qbira Ouhadi h’erqa mahishi sghira Ela’azeb aa’tah miett lira Ouzadou rigalou qbir
Zadou mengala oukhatem a’ziz Masnoui’n sana’at Bariz Yesswaw myett Lira Angliz Qlam h’ak mafih tmaskhir
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Voici donc la Traduction de La Chanson de la belle Diamanta. Ecrite par Victor Sarfati, plus connu sous le surnom du FRERE de BEYA.
( DIAMANTA, le portrait.)
Il était une fois une très belle jeune fille Sa beauté n’avait rien de semblable.
Belle, et a très bon caractère. Une langue plus douce que le miel Son père était très pauvre Elle filait de la soie comme métier.
Toute la journée elle œuvrait sur sa tâche Elle travaillait pour se nourrir et s’habiller Elle avait son papa et sa maman à sa charge Elle subvenait à tous leurs besoins.
Elle travaillait jour et nuit Se levant très tôt le matin Sachant combien sa famille était indigente Elle travaillait pour eux comme un prisonnier
(LA RENCONTRE.)
Un jour, elle fut remarquée par un homme respectable Qui l’employa chez lui. Marié avec trois enfants Et un jeune frère a la maison.
Dés les premiers jours de labeur Le jeune homme la remarque. Et lui adresse quelques paroles déplacées « Comme je voudrai être ton serviteur »
(LA FUITE.)
Il lui dit aussi « je serai gentil avec toi Je t’offrirai une pièce d’or » Mais elle ne tint pas compte de ses paroles Et s’enfuit fâchée chez son père.
Son père surpris, lui demanda la raison de sa fuite. Elle répondit qu’elle voulait retrouver sa chambre. « Même si je dois me nourrir de graminées Et assouvir ma soif par l’eau du puits »
Son père se tut, et ne lui adressa aucune parole. Son patron après s’être informé, constata sa fuite. Il lui rendit visite sur le champ, chez elle. Et surpris, il constata qu’elle avait repris son métier.
Il lui demanda la raison de sa fuite Sans avertir ni son frère ni sa femme. « Raconte-moi qui t’a blessée Il faut que je le sache. »
- Monseigneur je n’ai point été blessée Merci beaucoup grand Maître. Je n’ai plus envie de travailler comme domestique Ni chez toi ni chez le voisin.
- Le travail est un choix personnel … ! Toi tu n’as pas été achetée comme esclave Comme ton cœur a change d’avis Que Dieu nous donne que de bonnes nouvelles. » Dit t’il.
(MALADIE D’AMOUR.)
Revenons à l’histoire du frère Qui ne comprenait pas pourquoi la jeune fille était partie. Et ses larmes coulaient à flots Il fut malade d’amour et ses larmes inondaient son visage.
Ses larmes coulaient en torrents sur ses joues Et voila que de grands médecins viennent l’ausculter chez lui; Mais aucun d’eux ne put diagnostiquer sa maladie. Ils se demandèrent quelle serait la solution.
Mais sa maladie empira Même ses os s’étaient vides Les médecins las de prescrire des remèdes Ne sachant point de quoi il s’agissait.
Six médecins se concertèrent Et conclurent qu’il fallait préparer sa tombe Voilà que le jeune moribond ouvre l’œil et prononce le nom de « DIAMANTA. Seulement par elle je guérirai »
Son grand frère entendit les propos. Il rendit visite à la jeune fille en lui demandant un service. « Suis moi et vient voir mon frère. Tu verras de ma part que du Bonheur.
(LES CONDITIONS DU RETOUR.)
Elle répondit - Ecoute grand Maître… Je te suivrai que si tu me promets Que ton jeune frère m’épouse. Et nous signerons tout cela cela devant notaire. »
Il répondit qu’il acceptait sa proposition « Nous mettrons par écrit nos propos. Seulement viens chez moi Et tes souhaits seront réalisés. »
Elle suivit son protecteur avec tous les honneurs En priant Dieu de lui faire retrouver la santé. A son chevet elle s’assit, soudain, Le jeune homme ouvrit les yeux à la vie.
(LA MORT DE L’EPRIS.)
Il la regarda, amoureusement et s’éteignit. Elle pleura le cœur plein de chagrin. Elle et le frère, tous les deux criaient Leur flamme les brulait de plus en plus
L’amour est dur et difficile Il tue sans remède Sa flamme fait souffrir et tue Pire que si elle égorgeait sa victime
Le grand médecin dit alors « L’amour fait des miracles. Il tata le pouls et dit « Il y a peut être une chance »
(LE MIRACLE.)
Le médecin lui prit le doigt Prit une lame et lui ouvrit la veine Soudain sa poitrine commença à bouger Et la respiration reprit doucement
Le docteur prit alors le bras de la belle Diamanta et la saigna Il mit sa saignée sur celle du malade Et le sang de la fille a coule dans les veines du moribond. Et voilà que son souffle reprit et s’est bien senti
(LA RESURECTION.)
Voyez vous, l’amour.et toute sa puissance Lorsque le sang de Diamanta pénétra son corps. Le malade reprit la parole et appela son frère Qui remercia Dieu pour sa miséricorde
Il a ressuscité après sa mort Et les gens racontèrent que ces choses là sont des miracles. Un grand miracle de l’amour. La passion qui fait que tout peut arriver.
Les médecins ordonnèrent à la jeune fille De l’épouser dans deux mois. C’est le seul remède qu’ils prescrivent. Ils furent tous heureux par la bonne nouvelle.
(LES NOCES.)
Deux mois plus tard, il l’épousa Il fit un grand mariage et une belle fête. Il hébergea chez lui sa famille et ses proches Et les habilla de Feutre et de Soie
Le spécialiste avait fait un grand travail C’était une besogne qui n’est pas des moindres Le jeune home lui offrit Mille lires Et ajouta un grand cadeau.
Il ajouta une montre et une bague de valeur Façonnées à Paris. Qui coutèrent 1000 lires Anglaises. …Paroles de vérité et personne ne peut les mettre en doute.
FIN ----------------------------------
Ce conte est chanté par Simon Amiel de Béér-Sheva Le lien pour son disque : http://he.israel-music.com/simone_amiel/diamanta/
Ce travail a été réalisé grâce à l’amitié et la complicité) De deux Tunes Albert Siméoni et Avraham Bar-Shay (Benattia) Qui voudraient partager avec Toi, cher Lecteur La beauté et la richesse de la langue de nos parents Le JUDEO-TUNISIEN |
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