Comment puis-je vous raconter, amis Harissiens et Harissiennes cette histoire extraordinaire d’un miracle qui s’est accompli grace a notre cher Jaco, sur son site Harissa et son chatroom. C’est avec les larmes aux yeux (eh oui! on a tous nos points faibles) que j’ai lu la correspondence que mon cher ami Simon Baroukh m’a envoyee en me demandant d’inclure ses e-mails, dans cette histoire miraculeuse - Simon le sauveur et Albert le sauve, qui se retrouvent 38 ans apres grace a Jaco, le createur de Harissa.

Cela a commence quand j’ai connu Albert sur le chatroom, et on a commence a dire: tu connais un tel? et celui-la, tu le connais??? Mince!!! moi aussi, je les connais!!! Je dois avouer qu’habitant le desert de Tucson (et pas Paris), et etablir un contact, meme avec quelqu’un qui ne connait que des gens qui connaissent ma famille, m’a fait beaucoup plaisir. Il s’est avere meme, que les 2, nous avons quitte la Tunisie, apres l’affaire de Bizerte, en 1961.

De fil en aiguille, Albert me raconte comment, quand il dirigeait un camp de jeunes Juifs pres de Bizerte, lui et Bebert (lui aussi un regulier du chatroom Harissa) ont ete evacues grace a une initiative de sauvetage Juive. Il y a 2 ou 3 semaines, un autre regulier de Harissa, Simon Baroukh m’ecrit un e-mail, car il savait que je m’interessais a l’Histoire.

De fil en aiguille, il me raconte comment il avait aide en 1961, de jeunes Juifs campeurs, bloques a Bizerte. Ben, faut vraiment pas etre un ‘rocket scientist’ pour voir la ‘connection.’ Et, la correspondence entre le sauveur et le sauve parle pour elle-meme.

Mon nom est mentionne, mais c’est Jaco et Harissa qui eux ont fait le miracle!

Albert Uzan a Simon Baroukh

Cher Simon, Tu seras étonné en recevant ce courrier d'une personne que tu crois ne pas connaître. Et pourtant ! Tu te souviens sûrement de ce jour du mois de juillet 1961, un mercredi je crois, où tu es allé à la gare de Bizerte chercher ce groupe de jeunes, bloqué dans le train pour Tunis. Nous venions de quitter précipitamment notre camp du R'mel. Le train ne pouvait pas démarrer car la voie passait près de la base française où la bataille avait commencé.

Tu étais là avec ta camionnette et tu nous as accompagnés dans ce bâtiment, une école peut-être, où nous sommes restés plusieurs jours (et surtout les nuits) dans l'angoisse. Nous devions nous ravitailler à la nuit tombée, alors qu'il y avait un couvre-feu; nous trouvions des cadavres dans les rues, dans une grande chaleur. J'avais 21 ans à l'époque et je dirigeais le camp de l'hashomer hatzaïr. Depuis j'ai toujours raconté autour de moi ces journées qui restent gravées dans ma mémoire.

Et je précise que sans toi, dont je ne me souvenais pas du nom, cela aurait tourné très probablement à la catastrophe car nous n'aurions pas su où aller nous réfugier. Nous sommes restés dans ce bâtiment jusqu'à ce que le cortège de véhicules organisé depuis Tunis vienne nous secourir. Est-ce que je me trompe en disant que tu as choisi de rester, pour te joindre aux civils français évacués par l'armée française ? Cela fait déjà longtemps et les souvenirs s'estompent.

Je t'ai retrouvé grâce à harissa et à Edith Shaked. Je suis en contact régulier avec Bebert , qui avait lancé un appel aux "anciens de Bizerte". Il faisait partie du camp avec moi, et il s'est retrouvé dans la forêt où il a été pris dans les combats. Albert Uzan.

Simon a Albert Uzan:

“Meme venant apres Pourim c'est le plus beau cadeau que j'ai reçu ce matin, savoir que vous vous en etes tirés, toi, Bebert et les autres; je me souviens tres bien de ce que j'ai traversé et enduré, pour savoir que vous etes tous en bonne santé; je me rends compte que Edith Shaked y est pour quelque chose, j'ai fait la navette pour sauver tous les Juifs de Bizerte, je peux encore dire tous, parce ce que je ne pense pas avoir laissé une seule personne en danger, par contre, moi j'ai été arrété et avec ma propre fourgonnete, ils m'ont emmené a EL ALYA ...”

Note: Simon Baroukh m’a donne la permission de publier ses e-mails personnels qu’il m’a envoyes; il m’a dit qu’il veut que son "histoire soit connue avant qu’il parte pour toujours”. Simon est un vieux grand pere de 77 ans, entoure d’une grande flanpee de famille zboubavitch qui n’est pas trop de son gout, et qui, avec Harissa retrouve une famille d’Harissiens et d’Harissiennes qui comprennent ce qu’il raconte, et avec qui il aime revivre ses souvenirs; excusez mon francais. Simon, nous t’aimons tous!