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' Je voudrais être grand-père….Ma fille….! '
Nous attendons fébrilement, ta maman, moi et tes beaux-parents, le jour ou le
soir où tu rentreras chez nous, chez eux, pour nous annoncer avec ton joli
sourire accroche aux lèvres, accompagné par cette petite moue naturelle qui
te va si bien, avec un brin de clarté dans tes pupilles, que tu nous a
fabriqué un bébé. 58 ans que j'attends, un peu moins pour ta maman.
Nous attendrons, si D ieu nous allonge la vie, ce moment ou ce soir où tu
nous appelleras en pleine nuit ou en plein jour, pour t'accompagner entourée
par les Mlekhim echarim ( les anges) vers la clinique de ta délivrance.
Nous t'accompagnerons comme j'ai accompagné autrefois ta maman pour ta
naissance, un 18 octobre comme aujourd'hui, un samedi vers les 17 heurs. Quand
cette heure viendra, quand il apparaîtra, nous prendrons soin de lui comme
nous avons pris soin de vous. Il ou elle grandira entre nous, il ou elle
marchera parmi nous, gazouilleras chez vous, chez nous, chez eux.
On ne veut pas patienter trop longtemps et nous avons hâte de le tenir et le
bercer entre nos bras.
Paul ( traiteur Sharon ) lui apprendra la cuisine et moi je lui conterai mes
histoires aussi vieilles et défraîchies que je le serai et qui n'auront plus
courts.
Nous veillerons, si vous nous le prêtez, sur lui pendant ses courts sommeils
nocturnes et ses longues heures journalières. On lui torchera les fesses et
je lui mettrai 'la lebda' celle de ma mère que j'ai gardé dans ma cave en
souvenir de mes petites années.
'….Mon petit enfant chéri, que je ne connais pas encore, j'extrapole sur le
futur car je suis comme un enfant curieux et impatient, qui veut connaître
son cadeau. Connaître ton visage, te bercer dans mes bras. Je ne suis pas
encore si vieux que cela, je te demanderai seulement de ne pas me faire
courir, mes jambes commencent à faiblir et ma cervelle à se ramollir.
Je crains que mes amis d'ici et d'ailleurs me traitent de sénile à un détour
d'un article mais je ne leur en donnerai pas l'occasion car ce jour là, je me
retirerai des planches de la scène comme j'ai su me retirer des terrains
sportifs, des plans d'eau et des dojos.
Et si un jour, par hasard, l' adolescent que tu sera croisera un vieil ami qui
te reconnaîtra dans la rue, il te dira… 'J 'ai connu ton grand-père….Nous
l'aimions….!'
Je voudrais être grand- mère , ma fille DORIS…
Albert L'ENFANT de la GOULETTE.
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