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 J.O’Dawan , le départ


   

 J. O’Dawan fixait imperturbable son interlocuteur  persuadé de l’avoir une fois de plus déstabilisé par la pertinence de son argumentation ; il décortiqua quelques pistaches comme il aimait tant à le faire depuis que son propre père le lui avait enseigné comme il l’avait appris lui-même de son père , disposa quelques amandes grillées autour des pistaches décortiquées et se servit un deuxième verre de cet alcool de figue prêt à faire chanter les âmes et les cœurs pourvu qu’il fût servi avec ce degré de fraîcheur propice à ce deuxième repas qu’il s’apprêtait à partager avec  les autres convives . Un silence aussi pesant qu’imprévu fit place au tintement des verres et à cette mastication scandée par la légère brise qui semblait venir de si loin .

 

-         Ainsi , selon toi , ce sont les rabbins eux-mêmes qui auraient décrété dès après la destruction du temple un ensemble de lois non fondées sur des textes plus anciens de manière à s’assurer un pouvoir absolu sur les masses ?

 

Son regard se fit plus dur :

 

-         Non , répondit-il .

 

Nous n’y comprenions plus rien ; une semaine auparavant , à cette même table , il affirmait le contraire :

 

-         Ré-explique alors , s’entendit-il murmurer par la si douce Coleen .

 

Et il ré-expliqua . Pour la deuxième fois .

Plus tard je sus combien il aimait expliquer et surtout « ré-expliquer » ; TOUT et son CONTRAIRE mais la complication apparaissait dès qu’il s’agissait d’expliquer le contraire du contraire car on n’était pas sûr de retomber sur ses pieds .

 

Une « légère brise qui venait de si loin »… ; soudain cette fugitive sensation s’imposa à lui comme une évidence occultée durant de si nombreuses années :

années de ses étés d’enfance au bord des rives de la Méditerranée , celle d’un peu plus bas , celle où il se plaisait tant , à l’approche de la saison d’été , à imaginer ses retrouvailles avec les autochtones de la plage , ceux dont il avait tant de mal à imaginer qu’ils pussent y vivre même l’hiver et qui , obligés de se rendre en ville pour quelques paperasseries administratives

n’hésitaient pas à utiliser ce noble moyen de locomotion , lent certes mais si efficace qu’était le T.G.V. – pardon , le T.G.M.-

TUNIS , GOULETTE , MARSA

Lui , J.O’Dawan ( pour l’instant c’est un nom d’emprunt dont il faudra bien un jour justifier l’origine ) n’était ni de la goulette , ni de la marsa ; il faisait partie de ces apatrides dont on ne savait quelles circonstances avaient mené l’ancestrale tribu dont il était issu vivre sur cette terre ; il y était néanmoins chez lui comme il saura toujours , au gré de ses pérégrinations , créer ce « chez lui  » auquel il restera tant attaché .

 

C’était l’été . Pendant que chacun participait aux jeux de plage , qui le volley , qui la nage , qui les filles , qui les critiques de tous les précédents , J. O’ rêvait : son regard l’éloignait vers le large , au loin , là où enfant il aimait à imaginer ces brindilles jetées à la mer achever leur course sereine et folle en même temps ; lui seul savait que son regard le portait au-delà de la mer vers cette montagne enchanteresse qui l’appelait , cette montagne que les scouts d’avant l’histoire avaient bâtie , pelletée par pelletée jusqu’à lui faire atteindre TROIS CENT SOIXANTE DIX ( 370 ) mètres de haut , je crois même presque la hauteur du Mont Blanc.

Mais cette montagne était de sable car la neige qui n’était tombée qu’une seule fois sur cette Tunis nommée La Blanche avait fondu dans le golfe bleu et avait permis à la jetée d’accueillir bon nombre de pêcheurs italiens et des arabes et un juif et aucun français car leurs filles étaient généralement blondes sauf une .

 

-         Je pars , s’entendit-il oser affirmer devant sa famille médusée .

-         Tu pars ? rétorquèrent-ils en chœur .

-         Je pars , se contenta-t-il de leur répondre .

-         Où ?

-         Au Bou-Kornine .

 

                                                                     ( à suivre…)

  

 

 

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