|
|
Il était une fois, dans un petit village,
Un père de dix enfants, pauvre et sage.
Pour subvenir aux besoins de sa famille,
Tous les matins, même sous un ciel gris,
Il courait toujours, dans le vent et sous la pluie.
Les villageois s'étonnaient de le voir encore en vie.
Le village était assez riche mais on y manquait de boulot
Là où il habitait, il faisait chaud et on manquait de l'eau..
Le pauvre n'arrêtait pas de faire le va-et-vient
Près d'un café, dans l'espoir de faire un lien.
Comme celui-ci n'était pas du tout cher
Et que ses tables et chaises étaient en plein air
Tous les pauvres et les riches y étaient assis
En dégustant leur café matinal bien exquis.
Les riches se levaient et se méttaient tous à rire.
Il cherchait un travail et n'essayait pas de s'enfuir
Le père de famille criait: "Qui a du travail?
Il recevait la même réponse n'importe où qu'il aille.
Le plus riche du village était assis près du seuil
Toujours bien habillé, avec son gros portefeuille.
Soudain un homme qui semblait être étranger
Lui demanda gentiment et d'un ton très léger:
"Monsieur puis-je m'asseoir auprès de vous?"
Le riche n'avait pas connu un homme aussi doux
Il était bien d'avoir un compagnon avec qui rire:
"Mais je vous en prie, monsieur, c'est avec plaisir."
Le riche du village croyait être le seul charitable
Ce bonhomme bien habillé comme dans les fables.
Le riche: "Je suis Riki Yanzes et ici c'est ma place."
L'étranger sans hésiter lui fit tous les hommages
"Mon nom est Bénédiction et je vous ai vu sourire"
Le riche croyait à un malentendu et se mit à rire,
Il lui demanda: "Qu'est-ce que vous faites, Monsieur Bénédiction?"
L'étranger continua: "Je n'ai besoin d'aucune action,
Car je suis moi-même la vraie Bénédiction!
Je rends les gens heureux sans rire et sans façon"
A ces mots Riki Yanzes fit: "Aha, moi aussi
Je rends les gens heureux et sans soucis."
Il appela le pauvre bonhomme qui cherchait du travail
Celui-ci arriva en courant et dit: "Où voulez-vous que j'aille,
Que voulez-vous que je fasse, monsieur, pour vous plaire?"
Le riche fit: "Voici une pièce et vous n'avez rien à faire."
Le pauvre, heureux, prit la pièce et fit demi tour
Avec cette pièce il avait tout juste pour un jour.
Le lendemain les deux riches bonshommes se retrouvèrent
A nouveau au café de la place où on vendait aux enchères
A la surprise des deux riches, le pauvre père malheureux
A nouveau cherchait, qui aurait pu le rendre heureux ?
Bénédiction le voyant, tout étonné demanda à Riki:
"Vous m'avez dit pourtant hier que vous pouviez aussi,
Que vous saviez aussi soulager le sort des malheureux,
Mais ce pauvre homme n'a l'air ni content ni heureux."
Riki Yanzes, essayant de lui montrer son tort.
Appela le pauvre et lui tendit une autre pièce en or.
Comme à l'habitude il prit la pièce, remercia et s'en alla.
Le surlendemain les deux riches étaient de nouveau là.
Ils se retrouvaient au même café du village
Le pauvre courait en criant: "Je suis en chômage,
Qui a du travail?" Cette fois-ci Monsieur Bénédiction fit:
"Je vous prie de ne rien lui donner, ni lui causer des soucis
Regardez comment je le rendrai heureux sans la pièce d'or."
Il l'écoutait et croyait que cet étranger se vantait assez fort.
Certainement il va donner au pauvre une grande somme.
Monsieur Bénédiction se leva et appela le bonhomme:
"Allez-y chez le monsieur de la grande maison rose,
Il cherche quelqu'un comme vous pour qu'il se repose,
Il est très généreux, prêt à vous donner plein de choses."
Le pauvre alla en courant chez l'homme de la maison rose
Il frappa à la porte, un monsieur lui ouvrit le portail.
"C'est vous qui cherchez quelqu'un pour du travail?"
Le bonhomme de la maison rose tout content:
"Peignez-moi cette maison toute en blanc!
Et lorsque vous auriez fini, vous auriez encore des maisons
Le pauvre bonhomme travaille jusqu'au soir en chantant
Les deux riches ne le voyaient plus, car il sortait tôt,
Il travaillait si bien que le riche lui fit un beau cadeau
Après qu'il avait fini toutes ces maisons
Le riche lui donna des recommandations
Le père de famille finit par avoir des ouvriers.
Il passa un jour près de la place bien habillé.
Il n'avait pas l'air de vouloir chercher quelque chose
Les deux riches: "Qu'avez-vous fait de la maison rose?
Mais vous ne cherchez plus du travail?"
Le pauvre lui répondit sans aucune faille:
"Vous rigolez? J'en ai du travail par-dessus la tête
J'ai dû prendre des ouvriers pour finir avant la fête"
Riki Yanzes tout étonné regarda bien Bénédiction:
"Vous avez dû pour son travail lui avancer des fonds?
Lui avez-vous donné en cachette de l'argent?"
Monsieur Bénédiction lui répondit gentiment:
"Lui donner de l'argent? Je n'avais aucune raison
Mais, je lui avais donné ma bonne bénédiction."
L'histoire de la Bénédiction m'a était racontée en tunisien par mon ami Said Abbas,
fils du colonel Abbas, qui servait le dernier Bey de Tunisie. C'était son père, le
colonel Abbas qui avait formé les premiers noyaux de l'armée tunisienne. Said Abbas,
aussi connu sous le nom de Hedi Ben Salem, était lui-même un élève de Saint Cyr,
capitaine de l'armée tunisienne et héros de la bataille de Bizerte. Mort en 1993 aux
USA. Sa femme le transféra à Tunis où il reçut des funérailles avec tous les honneurs
militaires.
A mon tour je trouvais nécessaire de traduire cette histoire d'abord en français, puis
la transcrire en vers pour la relater en sa mémoire. "El Barka fih." Un ami
reste toujours un ami.
Emile Tubiana
Mirodirect@aol.com
|