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Comme d'habitude je n'écris que ce que j'ai vu et vecu de 1936 a 1948, et il n'y avait
pas que Tunis, chaque ville de Tunisie avait ses clubs sportifs et ses artistes et ses
champions surtout en Boxe qui a vu Young Perez, gagner le championnat du monde,
malheureusement j'étais trop jeune pour pouvoir donner des détails sur lui, mais par
contre nous avions depuis 1936, KID JACO qui a
grandi a la rue des Négresses a Tunis, YOUNG ATTAL a Sidi Mardoum, JO GUETTA et tant
d'autres, c'était le temps ou Max Baer a battu Primo Carnera, c'était l'époque de
l'UST, de l'ITALIA, la SAVOYA
Les matches ou combats se faisaient toujours entre couleurs, bleu et blanc pour les Juifs,
rouge et blanc pour les Musulmans, vert-blanc-rouge pour les Italiens et bleu-blanc-rouge
pour les Français, les bagarres entre supporters étaient tres rares.
A ma connaissance rien qu'a Tunis il avait 2 salles sportives pour les Juifs, l'une
entierement gratuite ouverte tous les soirs apres 5 heures supervisée par Jo Guetta de la
parfumerie Hagege ou on pratiquait presque tous les sports, cette salle était située
dans le fond de la rue du Palmier, la ou
était le Cinéma "LE SPLENDIDE", avec douche chaude gratuite. C'était une
aubaine pour les 90% de jeunes qui habitaient la Hara et tous les autres quartiers Juifs
ou il n'y avait pas de salles de bains.
Et pour ceux plus aisés qui pouvaient payer, il y avait la salle JOE GUEZ, a l'avenue de
Paris qui était ouverte toute la semaine pour tous les sports pratiqués en salle, Boxe
etc..et c'est la ou on pouvait cotoyer des champions de n'importe quel sport.
En natation aussi nous avions en cette période des champions comme ZIZI TAIEB, GILBERT
NAIM et beaucoup de demi-champions, ils étaient tous Juifs Tunisiens. La presse les
acclammait comme Français lorsqu'ils étaient vainqueurs, mais Juifs Tunisiens lorsqu'ils
perdaient, comme c'était le cas de ALPHONSE HALIMI, on lisait dans les journaux le
Français Halimi quand il gagnait, mais le Constantinois quand il perdait, de toutes
façons les Juifs Tunisiens l'ont toujours considéré comme un des leurs, ainsi que
Robert Cohen le Bonois pour nous, le Français pour la France, mais lui au moins, n'a
jamais perdu son titre de Champion du Monde, il n'a jamais mis son titre en jeu apres son
retour de Thailande en 1954, il s'est marié en Afrique du sud et depuis rares les
personnes qui savent ou il est ou ce qu'il est devenu, en ce moment j'habitais moi meme a
Bone, ou nous avions notre Moto club plus de 100 motards des environs sont venus nous
joindre ce qui nous a permis de lui faire escorte, avec chicanes démontées,(échapement
libre) de l'aéroport Bone-Les Salines a la ville qui était toute pavoisée en son
honneur, la ville avait fermé les écoles ce jour la pour que tous les écoliers
soient de la fete, Robert Cohen était a tous
En Tunisie Il y avait de partout des sportifs, VOLLEY BALL, WATER POLO (spécialité de la
Goulette), Cyclisme dans toute la Tunisie, tout le monde n'avait pas de vélo, surtout de
course, a part quelques fils a papa, mais il y en avait en location dans toutes les villes
et tous les quartiers de Tunis et Banlieue, au quart d'heure, a l'heure ou a la journée,
quelque soit le sport tous pouvait se louer chez DOUIEB SPORTS, de la raquette de Tennis a
la carabine.
Ceux de l'interieur de la Tunisie étaient de bons tireurs, avec des champs hors de la
ville pour pratiquer, tout le monde n'avait pas de carabine qui se pretait entre amis et
se louaient aussi, les balles tous calibres étaient en vente libre dans tous les bureaux
de Tabac, les concours de tir se
faisaient meme dans les écoles.
Toutes les villes de Tunisie avaient leurs clubs sportifs et leur équipe de FOOTBALL.
On avait nos champions d'escrime, a Mateur ( Michaud ) 2 Avions biplace appartenant aux
LAPALU. étaient la pour des leçons et des baptemes de l'air pour ceux qui pouvaient se
le permettre et pour la classe moyenne ce n'était pas donné.
TENNIS, PING PONG et BILLIARDS avaient leurs champions de partout, les paris étaient
permis de partout ce qui était tres excitant pour toutes les bourses.
Le skating et les patins a roulettes se pratiquait aussi en particulier au
"REFUGE" situé juste a coté du Cinéma "Le Palmarium".
Pour les campagnards et banlieusards le TIRO était le sport le plus populaire et le moins
couteux, un morceau de manche a balai de 40 cm environ et un morceau de 10 a 12cm pointu
des 2 cotes, a ce jeu aussi on misait, et il y avait des champions.
On avait aussi des Artistes, ceux et celles qui chantaient ( il fallait aller a Alger pour
enregistrer un disque) et des danseuses qui étaient aussi fameuses que les Egyptiennes,
de mon temps c'était entre autres DALAL, WEDDAD, HANAH RASHED etc..
Nous avions nos musiciens et chanteurs aussi fameux que les Egyptiens ou Libanais. Les
chanteurs amateurs donnaient des serenades de partout, le soir dans les rues de Tunis,
cela a commencé aussi chez les filles depuis la parution du film égyptien"LA ROSE
BLANCHE" avec Mohamed Abdelwahab et Leila Mourad dont le pere était le fameux
Kanounji Juif qui est allé s'installer en Israel en 1949, suivi de sa fille.
La plupart de nos jeunes faisaient du scoutisme et il n'y avait pas que le BETHAR dont je
faisais partie avec Ephraim Louzoune comme chef, les locaux étaient situés a l'Avenue
Marcelin Berthelot. on faisait souvent des sorties surtout en banlieue.
Il y avait aussi des salles pour les concours de danse, aussi bien a la Piccola Sicilia
qu'a la jetee de La Goulette (en été) a Tunis et banlieue on dansait de partout.
Pour les courses Paris avait son Vincennes et Longchamp,Tunis avait KASSAR SAID ou la
plupart des bouchers de Tunis et banlieue se donnaient rendez-vous, ils avaient presque
tous leurs chevaux et caleches pour se pavaner surtout en banlieue.
Nous étions les premiers pour la Bouffe, et les premiers pour Kiffer=Simon Barouk SBa1038486@aol.com
A NOTER= Les Musulmans et Chrétiens de Tunis avaient eux aussi, leurs sportifs, leurs
champions, leurs salles, leurs coutumes et leurs traditions et leurs bouffes
Du fait que notre cuisine était CACHERE, elle était unique et appréciée par tous:
Tunisiens et Autres, les plats Tunisiens. Casse-croutes, de meme que les Complets Poisson
chez BICHI ou chez LALOU, les MICHOUIS (Grillades) chez BAIZA ou LILAH étaient uniques et
n'avaient pas leurs égaux du fait de
l'AMBIANCE SPECIALE aussi que vous ne trouverez nulle part ailleurs que Tunis, meme pas a
Paris
P.S. Apres 12 ou13 ans la plupart apprenaient un métier, ils avaient tous de l'argent de
poche et certains meme aidaient leurs parents a joindre les deux bouts, exception faite de
ceux qui avaient des parents assez aisés pour leur payer des études plus avancées dans
les Universités en France ou ailleurs, ce qui a fait d'eux ce qu'ils sont aujourd'hui
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