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Chronique d’El Fenech : La vrai histoire de l’invention de
l’Harissa !
Harissa était à l’origine une très belle femme, et non point une sauce
piquante, remarquez que parfois celles-ci vont de paire! Elle était une très
lointaine ancêtre de notre ami El Fenech, qui me le confia un soir de nuit
sans Lune à Hak El Ouet.
Cette très belle femme vivait à la court du Dey d’Alger, le trop fameux
Baba Aroudj, Barberousse pour les Francaoui, et Barbarossa pour les Granas !.
Ce Baba Aroudj, ainsi que son nom l’indique avait une grosse barbe, c’était
le grand seigneur, mais aussi saigneur de l’Empire Barbaresque, qui de
concert avec son frangin Kaïr Ed Ine, écumait de ses galéres pirates toute
la méditerranée, des Colonnes d’Hercule à Lépante, de Venise à Gène,
et de Massilia à Hak El Ouet !
C’était l’époque où un certain Cristobal Colombus venait de découvrir
un tout nouveau continent, à la recherche de la trop fameuse épice qu’était
« le poivre « , si prisée des marchants de poil à gratter pour leurs
boutiques de farces et attrapes.
Un capitaine de galère pirate, rapporta une cargaison venue tout droit du
pillage, d’une caravelle venant nouveau monde, dans laquelle notre aïeule
Harissa découvrit des fruits allongés appelés Felfel par les pirates, et le
capitaine de lui confier qu’il en utilisait le jus pour en oindre, les
fesses des galériens récalcitrants, afin de mieux les faire galérer, d’où
le nom de Felfel (abréviation de fel term..... ) !
Notre Dame Harissa excitée par le piquant du récit, décida donc d’y
goutter et là elle se rendit compte, que ce Felfel était un million de fois
plus puissant que le fameux poivre, et elle en conçut en bonne femme
d’affaire, tout le parti commercial qu’elle pouvait en tirer.
Elle décida donc de racheter le reste de la cargaison, que les marins
utilisaient uniquement au titre de châtiment corporel , en y investissant
tout ce qu’elle possédait, et le soir même elle quittait Alger sur la galère
en partance pour Hak El Ouet, où notre Bey ( le salut soit sur lui ), l’y
avait invitée depuis des lustres.
Ainsi arrivée à destination, munie des précieux fruits venant des Amériques,
elle mis au point la fameuse sauce, en broyant ces fruits merveilleux, avec du
sel, de l’ail, de l’huile d’olives et du kozbor, en conservant
suffisamment de graines dont elle avait la détention exclusive, afin de
multiplier les Felels.
Ce qui devait arriver arriva donc, notre Bey goutta à la sauce de notre Dame
Harissa, et son palais en fût si émerveillé que bientôt, il ne put plus
s’en passer, il en réclamait à tous les repas, il y trempait même les
croissants du petit déjeuner, tant et si bien qu’il convoqua notre Dame, et
lui proposa de lancer une industrie agroalimentaire, ainsi fût donc fondée
la SOCONA ( Société des conserveries de Nabeul ), et plus tard le Phare du
Cap Bon.
L’exportation démarra dans tout le bassin de la méditerranée, puis vers
le Moyen Orient, les Indes, et l’extrême Orient, la Chine…et j’en passe
! La Fortune de Hak El Ouet devint immense.
Le fameux poivre objet de toutes les spéculations, se mis à péricliter, de
même que les Bourses, de Venise, Gène, Séville, Madrid, Lisbonne,
Londres…etc… L’Empire Barbaresque lui même, finit par s’effondrer,
car vu la faillite de tous les armements européens, les pirates d’Alger,
n’avaient plus rien à se mettre sous la dent, il finirent d’ailleurs par
aller se faire ratatiner comme mercenaires pour les Turcs, à la fameuse
Bataille de Lépante.
Voilà Mes Chers Lecteurs Harissiens, la vrai histoire de l’Harissa, qui fit
la fortune de tous les Goulettois, aux temps des splendeurs de Hak El Ouet.
Extrait du livre : Le Collier de Felfels.
Berdah
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