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Les Exploits de Rebbi NISSIM depuis 1947
En me mariant, nous avions décidé ma femme et moi de quitter Tunis et d'aller habiter Béja, ou il était facile de continuer nos traditions et surtout de
garder la coutume d'acheter chaque année un agneau pour les fetes de PAQUES.
Béja n'était qu'a 100 km de Tunis, mais en 1947 cela représentait une véritable expédition, les caisses, les paniers,
les valises et tout ce qui représentait un véritable déménagement par train, il fallait etre a la gare a
8 heures du matin pour prendre le train pour l'Algérie, qui devait faire un arret a MASTOUTA, pour prendre place dans la Navette qui
devait nous déposer a Béja dans l'apres midi, a quelle heure et combien d'heures pour faire les 12km a fin de voir les toits blancs Béjaois.
Heureusement on avait des provisions, des couvertures car cela se passait vers la fin du mois de Mars, le train était si rapide surtout a la montée,
qu'on pouvait descendre et marcher a coté du seul wagon et reprendre le train en marche,juste pour se dégourdir les jambes, il n'y avait presque pas de
fenétres, et rares étaient ceux qui n'attrappaient pas une bronchite a l'arrivée, nous avions en plus l'angoisse de penser a la fete, aux gateaux,
et surtout au mouton qu'il fallait acheter quelques jours avant les fetes, le laver, le parfumer. et le pavaner a travers la ville pendant quelques
jours avec des rubans de toutes les couleurs et pour ne rien cacher je n'avais pas en poche meme un franc, et le mouton coutait environ 1000 francs,
je n'arretais a enlever de ma mémoire l'histoire de Emile Kalfon qui avait obtenu de la CFT 2000 francs pour avoir attrappé froid, il fallait trouver
quelque chose et Rebbi Nissim était la, il a fait que a un arret brusque, le plafonnier s'ouvre et tombe en morceaux, un petit morceau sur la tete de ma
femme, EUREKA j'ai trouvé et sans attendre une seconde je tire le signal d'alarme, le train n'a pas mis longtemps pour s'arreter il était déja presque
arrété, et heureusement une goutte de sang a fait son apparition. sur la tete de ma femme, tout le monde était la, le chef de train, le mecanicien, tous
les voyageurs venus pour donner secours a ma femme qui avait perdu connaissance d'un seul oeil. le plus jeune des voyageurs est allé en courant
au village a coté pour téléphoner et faire envoyer d'urgence Docteur et Ambulance.,
Nous habitions en ce temps la chez l'Infirmier du Dr Bartass, Ali Belgassem, juste derriere les Halfon, nous arrivons finalement a la maison en Ambulance,
suivi de la Police, du chef de Gare BIJAOUI et de tous les gosses du quartier, et il y en avait.
Une demi heure plus tard Mr Bijaou revient pour nous demander de ne pas porter plainte, il allait etre l'intermédiaire pour regler cette affaire a
l'amiable sans passer devant les Juges, payer les chapeaux qu'elle était obligée de porter du fait que le Docteur lui avait rasé une partie de la
tete, les soins, la piqure antiténique. le Pharmacien Samama a eu sa part aussi, a part le Dr et l'Infirmier, les bonnes et tout et tout, finalement la
réunion se fait a la Gare entre la CFT, moi et le chef de gare qui aura connaissance du montant qui nous sera versé CASH. il m'a conseillé de refuser
tant qu'il ne me fera pas de l'oeil pour me faire dire oui, et on commence par 2000 francs, NON. 3000, NON, 5000, NON ET NON. l'oeil de Mr Bijaoui n'a
pas encore
clignoté, a 9000. il commencait a ouvrir et fermer les yeux ce qui m'a fait dire. OUI ce n'était plus un mouton, mais deux et des Paques comme je
souhaite a tous les Harissiens, les gateaux de chez Nathan, un costume sur mesure chez ZAKINI a la rue Zarkoun, une moitié de mouton le bas pour le Dr
Bartas et la moitié du 2eme mouton pour les Belgassem, chez qui nous habitions=
Simon Barouk
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