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LE WEB DES JUIFS TUNISIENS

 

"LES EMBRUNS DE MA MEDITERRANEE:"

"MON VOYAGE EN TUNISIE"

Par ISABELLE TAHAR MILLER

6eme Partie

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Le four communal de Djerba

6eme Jour:

Veille de Shabbat. Quel plaisir de penser que je peux flaner a ma guise, ecrire des cartes postales et ne pas songer a avoir a faire le menage hebdomadaire et preparer le repas! D’habitude c’est la course!

Le matin, je traine encore a la piscine alors que Justin decide d’aller a Midoun, une autre grande ville de l’ile, car le vendredi est jour de marche. Il me raconte a son retour qu’il a vu le marche aux brebis vivantes! Tres tendance couleurs locales dont les touristes comme nous se delectent...

Il me raconte qu‘au souk des vetements, le marchand, intrigue par son accent lorsqu’il parle francais, l’a questionne sur sa nationalite! Quand Justin lui a dit Americain, l’autre d’un air heberlue, lui a repondu qu’il etait le premier Americain qu’il voyait en chair et en os! Cela deconcerte Justin qui pense que les Americains, qui sont de grands voyageurs, se remarquent dans tous les pays de la planete.

Justin s’est achete une djellabah d’interieur marron–importable a mon avis-. Mais si ca peut lui faire plaisir.... Il adore ce folklore vestimentaire d’une autre culture (lui qui est toujours en costard-cravate pour son boulot tres serieux d’avocat). Naomi, mon soleil, aura aussi droit en bonne Tune a sa petite djellabah bleue aux fils d’or! On ne se renie pas…..

Nous nous rencontrons en debut d’apres midi pour aller a la Hara Kebira et faire connaissance avec la mere d’Ilan. A la Hara Kebira, l’ambiance affairee, quelques heures avant le coucher du soleil, ressemble celle de Jerusalem avant l’entree du Shabbat. Des seaux devant les maisons me rappellent la fameuse ‘spongia" en Israel: laver le sol a grande eau le vendredi apres midi est un rituel pre-shabbatique israelien incontournable!

Nous nous arretons chez nos nouveaux amis, les Mamou, mais je n’ose trop deranger a cette heure indue car je suis consciente du "stress" qu’occasionne la preparation du Shabbat. L’evier de la cuisine croule sous la vaisselle et le couscous est pret dans son tamis!

Ils nous offrent des halot et du vin fait par leurs soins-car pas de vin casher disponible a Djerba-. Je ne sais comment les remercier et les invite a venir nous rendre visite aux Etats-Unis. Raphael, le mari, tient a nous montrer le four communal. Nous le suivons a grand pas dans les ruelles deja desertes. Le four communal est garde par un vieux monsieur arabe qui enfourne les plateaux et veille a la cuisson du pain et des gateaux. Tout a l’air d’un autre temps, ancestral mais tellement authentique! En fait, chaque famille juive torsade ses hallot differemment afin de les reconnaitre. Une douce odeur de gateau au chocolat flotte dans l’air. Je presse Justin de prendre des photos. Le four sert egalement a cuire la dfina toute la nuit qu’ils viendront recuperer le samedi matin apres l’office. Lydia, l’epouse de Raphael, m’avait dit que les femmes a la Hara sont "interdites" de synagogue et n’assistent pas aux offices, ceci restant une obligation purement masculine! Je trouve cette pratique bien primitive (bien que n’etant pas tres branchee synagogue moi-meme) mais j’ai evite toute polemique sur ce sujet delicat avec les Mamous qui sont visiblement tres orthodoxes et pas contestaires comme moi.

Il est autorise de porter le Shabbat dans la Hara Kebira car ils disposent d’un erouv (pour nos lecteurs non juifs, l’erouv est un fil qui entoure et delimite un perimetre de la ville dans laquelle on peut porter le jour du Shabbat sans trangresser l’interdiction de porter tout objet du domaine prive au domaine public car ce serait une "melakha" (un travail) interdite en ce jour de repos absolu.).

Nous passons devant la boucherie (voir photo): un jeune homme habille d’un jean crado brule une tete de boeuf sur un vieux primus! Vision surrealiste pour moi et Justin! J’ai l’impression de vivre une page de Torah dont les descriptions y seraient similaires. Je dois dire que c’est helas la boucherie cashere! Gloups! Justin et moi nous nous regardons d’un air peu ragoutant! Je prefere ne pas penser a la viande que je vais manger lors du repas du soir!

Dehors, j’achete deux kilos d’amandes vertes que le marchand pese avec une lourde balance manuelle tres rouillee et j’en offre a Raphael pour le remercier de cette visite guidee inattendue. Nous nous saluons et nous nous souhaitons Shabbat Shalom.

La maison d’Ilan est de l’autre cote de la rue. Elle est simple et des que l’on pousse la porte, une fois franchi le traditionnel patio interieur, une odeur de couscous boulettes bien familiere flotte dans l’air. La jeune soeur, une jolie et modeste jeune fille de dix-neuf ans, s’affaire a la vaisselle et Orhyai (prenom de la mere d’Ilan) nous recoit avec chaleur. Je la remercie en hebreu (car elle ne parle pas le francais) de sa generosite. Elle a deja tout emballe dans un couffin!

En chemin, Ilan nous raconte que sa soeur enseigne l’hebreu aux enfants, aux petites filles-les garcons etudiant a la yeshiva-, et qu’elle est tres courtisee. Ici, pas question de sortir ou flirter avec les garcons comme les jeunes filles de ma generation avant le mariage! Les soupirants "tatent le terrain" en demandant au frere si la soeur veut se marier. Elle a apparemment deja recu plusieurs offres de mariage avec des hommes plus ages qu’elle (la trentaine) et elle les a declinees, ce que ses parents ont du accepter a contre-coeur. Mais elle ne doit pas rester celibataire tres longtemps car ce ne serait pas acceptable pour l’honneur de sa famille. Sans compter le "qu’en dira-t’on," sorte de sport national dans les pays mediterraneens. Ilan se plaint de cette mentalite archaique. Lui aime les boites de nuit, s’amuser, vivre comme il dit! C’est vrai que ces gens vivent comme au debut du siecle et ici on a des principes de moralite auxquels on ne deroge pas!

Ilan promet de revenir Motse Shabbat nous voir a l’hotel. Les juifs a la Hara Kebira observent tous le jour du repos et leurs boutiques du souk restent portes closes le samedi.

Il faut nous activer car le coucher du soleil approche. Dans un     elan de folklore, nous revetons nos djelabbahs et c’est bien la premiere fois que je porte le costume traditionnel tunisien un vendredi soir!

Oui, cela serait un joli souvenir culturel pour notre fille Naomi. Apres tout, dans une ou deux generations, la Tunisie de nos parents ne sera plus qu’un vague souvenir pour nos descendants si nous ne maintenons pas certaines traditions.

Allumage des bougies et le soleil se couche lentement dans un vent chaud de hamssine. Assis sur la terrasse, Justin recite ses prieres! Un "lekha dodi" bien familier monte de la terrasse d’en bas.

Au bout de dix minutes, j’appelle mon voisin par la fenetre en le saluant d’un Shabbat Shalom. Il me dit qu’il n’a pu se procurer de quoi honorer le repas du vendredi soir. Je l’invite a nous rejoindre avec son epouse. Apres tout, nous avons assez a manger pour six personnes. Il est ravi!

Nous faisons la connaissance d’un charmant couple de medecins de Nice venus assister a un congres de l’AMIF, l’Association des Medecins Israelites de France. Ils s’extasient devant notre organisation. Rien ne manque: halot, vin, couscous, fruits, assiettes et couverts en plastique....

L’AMIF a prevu plus tard, dans la soiree, pour le groupe, un couscous poisson mais le couple se rejouit de pouvoir manger de la viande comme ils le font habituellement le vendredi soir.

Madame Bittan nous a gate: Pkeila avec du pied-que Justin devore a ma grande surprise-, couscous- boulettes, mininai, schnitzels de poulet, kemia variee harissee a point.. Un vrai festin! Une soiree bien agreable qui ravit nos invites surprise!

Suite au prochain et dernier numero.

 

 

Hallot au four communal de Djerba

 


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