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Extrait de chapitre du
livre en préparation" Les mémoires d'un déraciné" copyright.
Auteur Victor Cohen.
En exclusivité pour le site Harissa.com
Mais, toute la communauté juive dont l’origine en Tunisie remonte à l’ancienne
antiquité et qui compte à peu près 120.000 âmes ne pouvait pas quitté
définitivement ce pays natal, se disait Jean Claude.
Les Juifs sont arrivés dans cette terre de Tunisie après la destruction du
premier temple de Jérusalem en 582 avant notre ère et bien longtemps avant les
arabes, d'ailleurs le peuple arabe n'existait pas à l'époque.
A l’époque c’était l’empire de Carthage, les premiers juifs s’installèrent en
premier lieu à Salammbô pas très loin de la baie de Carthage et à quelques
kilomètres de l’actuelle ville de Tunis.
D’ailleurs ces premiers hébreux baptisèrent Salammbô de l’hébreu «Shalom bo»
signifiant «Paix ici», eux qui n’avait connu que les guerres et la déportation à
Babylone.
Plus tard les juifs de Salammbô qui prospérèrent, rachetèrent aux autorités
babylonienne par l’intermédiaire d’émissaires une partie de leurs frères qui
étaient captifs du roi Nabuchodonosor en Babylonie, l’actuel Iraq d’aujourd’hui.
Ces derniers rachetés par leurs frères de Salammbô arrivèrent par bateaux via le
port de Tyr au Liban, mais à leurs arrivés a Salammbô les autorités locales leur
interdire le débarquement pour une raison mystérieuse.
Ils furent obligés de débarquer plus au sud sur une île pratiquement déserte
qu’on appelait alors Meninx, qui plus tard pris le nom de Djerba mot dérivé de «
Griba », ce nom que porte la fameuse synagogue de l’île.
Ces juifs de Tunisie à travers les siècles on eu une importante implication dans
tous les domaines que se soit an niveau culturel, pédagogique, médical,
économique, que se soit aussi auprès des pouvoirs politiques ou de celui des
habitants locaux, autant au moyen âge que sous les dynasties aghlabide et
fatimide, et même au temps des Beni Hilal ces envahisseurs cruels venus d’Egypte
détruisant et assassinant les populations lors de leurs passage pour islamiser
l’Afrique du nord.
Un rôle important on joué aussi les juifs de Tunisie l’édification de la Tunisie
moderne.
Singulièrement Jean Claude pensait, mais pourquoi doit-on tout quitter ? Tout
oublier ? Pourquoi sommes nous obligés de partir ? D’être déracinés de ce pays
natal ?
Le nouveau gouvernement de Bourguiba veut tout ignoré de la présence des juifs
en Tunisie, il essaie de gommer l’empreinte de leurs passages, de faire en
sorte, comme si les juifs n’ont jamais existé dans ce pays.
Pourtant des preuves indélébiles existent et témoignent de la présence des juifs
en Tunisie.
Et ce malgré la volonté du pouvoir de détruire la majorité des cimetière
juifs,de banaliser et désacraliser les lieux de culte juifs, camoufler les
signes juifs tels que les décorations de chandeliers a sept branches trouvées
lors de recherches archéologiques à Carthage.
Mais pourtant se dit Jean Claude, il y a nos maisons, nos écoles, nos commerces,
nos usines, nos médecins, nos cimetières, nos journaux, nos livres, nos
artistes, nos architectes, nos sportifs, notre cuisine, notre pâtisserie, notre
musique mais tout dans ce pays est imprégné de la culture juive.
Tout dans ce pays porte l’empreinte de la présence des juifs.
Les arabes craignent ils peut être, que les juifs revendiqueraient un jour ce
pays ?
Mais ces aspirations au départ presque forcé, s’étaient faites encore plus
fortes, après les mises en application des décrets du ministre Ben Salah de
transformer en coopératives toutes les petites et moyennes entreprises, les
grandes sociétés privées ainsi que les grandes propriétés rurales.
Cette mesure radicale a fait fuir de Tunisie presque toutes les ethnies non
arabes et une petite partie des arabes.
En fait, cette mesure dite de Ben Salah, consistait à faire en sorte que les
patrons d’entreprises commerciales donnent gratuitement aux salariés
l’entreprise qu’ils s’étaient donné tant de mal à créer et à faire fructifier.
Ils se retrouvaient du jour au lendemain, relégués au rang de salariés.
La spoliation avait frappé très fort toutes les couches de la société, il y eut
beaucoup de faillites dues aux mauvaises gestions des ouvriers devenus nouveaux
patrons sans aucune expérience commerciale. Là, débuta le commencement de la
misère en Tunisie pour une période indéterminée.
Ce décret était applicable pour toutes les religions ou ethnies, les arabes
aussi étaient compris dans celui-ci, mais il y avait très peu de patrons arabes
à l’époque.
Dés son accès à l’indépendance, le gouvernement de la Tunisie de Bourguiba,
instaura une loi sur le contrôle des changes.
Cela voulait dire que l’exportation des devises à l’étranger était interdite
sauf autorisation spéciale.
Pour voyager à l’étranger le quota de devises à prendre avec soi était
insignifiant, l’équivalent de 10 euros environ.
Une autre mesure sournoise, prise parmi tant d'autres par ces mêmes autorités a
été d’instaurer un « formulaire de change des devises », conformément à la
nouvelle loi sur le contrôle des changes.
Ce formulaire à été créer pour dégoûter et faire déguerpir à jamais les
commerçants et les entreprises non arabes ainsi que les populations ethniques
non majoritaire.
Pour importer en Tunisie des marchandises, les entreprises devaient fournir à
l’état tunisien ces formulaires obligatoires via leurs banques afin que les
autorités les autorisent d’échanger leurs dinars tunisiens en devises étrangères
pour payer les produits importés, cette pratique est courante dans le commerce
international.
Quand ces formulaires étaient remplis et donnés aux banques par des entreprises
appartenants à des « non arabes », les autorités ne donnaient aucune suite aux
demandes, les formulaires ne revenaient jamais.
Quand c’étaient des entreprises appartenant à des arabes, les formulaires
revenaient en majorité avec des réponses favorables.
Cette mesure n’étant pas officielle, l’état tunisien n’était pas en infraction
vis-à-vis des lois internationales.
Cette mesure sélective a été une des autres des raisons radicales pour faire
fuir les ethnies non arabes de Tunisie.
Ces derniers distinguant ces mesures défavorables, comprenaient qu’il y avait
une hostilité flagrante envers eux et qu’ils étaient désormais indésirables.
Ils devaient partir définitivement malgré eux pour l’étranger.
Ils devaient refaire une nouvelle vie, démunis de leurs biens et sans aucun
moyen financier dans les nouveaux pays de prédilection.
Ils n’avaient plus aucun espoir de retour dans ce pays où ils avaient vécu une
vie paisible, pacifique et débonnaire.
Ils devaient tout abandonner, pratiquement tout ce qu’ils possédaient, leurs
maisons avec le contenu, les magasins, les commerces, les chalutiers, les
immeubles, les fermes, les oliveraies, les vignobles, les bijoux, les voitures,
etc. etc.
Les ethnies non arabes ne vendaient presque pas leurs biens, cela ne servait a
rien, étant donné que les prix avaient chutés énormément et que les produits de
la vente étaient séquestrés dans des comptes bancaires à la banque centrale de
Tunisie d’ou il était impossible de les transférer à l’étranger.
Ces derniers ne pouvaient pas non plus s’en servir sur place, car ils ne
pouvaient sortir de ces comptes bancaires qu’une petite somme modique par
semaine.
Ces mesures créèrent les motivations aux départs définitifs des ethnies non
arabes qui s’effectuaient en masse, il y avait les français pieds noirs, les
maltais, les siciliens, les italiens, les grecs, les juifs et d’autres
minorités.
VICTOR COHEN.
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