Hier soir, j'ai eu un brin de spleen et pour le faire passer, j'ai écouté un peu de musique.
J'ai fait une sélection de CD que j'ai placé dans le lecteur ; je me suis allongé, j'ai fermé les yeux, ouvert les oreilles, mon cerveau a pris alors des allures d'Ecuries d'Augias lors du grand nettoyage.

Tout à coup le grand Jacques m'interpelle : " Non, Jeff, t'es pas tout seul" disait-il. Comme je sens une rassra monumentale m'envahir, je me lève et passe à la chanson suivante en me disant bien que Jeff, ça n'est pas moi !

Mon Jacquot entonne alors " les prénoms de Paris " - j'adore cette chanson et qui plus est, elle me fait rire car je pense à ce qu'aurait pu être la version de chez nous " les prénoms de La Goulette " : Une odeur de khandak, une vue sur le canal etc.; et soudain, je pense à l'évolution des prénoms, aux modes des prénoms, la chose est assez extraordinaire dans notre petite communauté. 

Nous avons eu la mode U.S à la libération avec les Sylver, les Sidney, les Chester et autres Ronald ; puis l'Indépendance avec la préparation d'une retraite française a fait des Michèle, des Patrick ou des Bernard. La mode était encore acceptable. Mais la chose devient dangereuse et la fashion victim prend
tout son sens, que penser effectivement des Kevin, des Jordan, des Mickael, des Melinda, des Océanes, des Alizées ? En soi, ces prénoms sont fort jolis ; mais associés à Baranès, Ben Chetrit, Bokhobsa, Zarka ou Zagdoun cela prend une allure périlleuse.

Mais que font les agents de l'Etat Civil ? 

Une prise de conscience ne s'impose- t- elle pas ?

Je les ai souvent entendus rire à propos de ceux qui puisent les prénoms de leur progéniture dans le calendrier allant jusqu'à les baptiser Fêt.Nat. Est-ce pire que de s'inspirer de Gala, Voici ou d'Intimité ?

Jean Joseph Slakmon alias

Jacob Lellouche.