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MA TUNISIE (3)
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Nous avons connu l'hospitalité, la
politesse, la tolérance, la gentillesse et la générosité. La sagesse que nos parents
et nos ancêtres nous ont laissé pourrait disparaître avec le monde dans lequel nous
vivons si nous restons insensibles à notre présent et au futur de nos enfants. Faut-il
attendre jusqu'à en arriver là?
Qu'a-t-on à laisser à nos enfants comme héritage spirituel? Ceux de ma génération,
Musulmans comme Juifs, nous voyons disparaître devant nos yeux la génération qui nous a
précédé et qui nous avait nourri de sa sagesse.
Certains on déjà vu le départ de leurs parents. Ils nous ont donné des exemples
pratiques de la vie, de l'harmonie et du respect pour son prochain. Notre génération
porte une lourde responsabilité, c'est elle qui est le trait d'union entre les
générations passées et celles du futur.. Les Juifs de Tunisie ont réussi à recréer
l'ambiance tunisienne, que ce soit à Paris, à Nice, à Londres, à New York, à Los
Angeles, à Montréal, à Tel Aviv ou à Béer Chéva. Rien n'avait pu effacer les
siècles vécus en Tunisie et encore moins les mélodies et les chants qu'ils avaient
entendus lorsqu'ils étaient encore sur les genoux de leurs mères et grands-mères. Nous
retrouvons presque partout dans ces villes les briks aux pommes de terre ou les briks à
l'oeuf. Le couscous et les boulettes font concurrence aux plats du Moyen Orient. Celà va
de même, pour la musique tunisienne. Nous trouvons aujourd'hui, en France comme en
Israël des nouveaux chanteurs et compositeurs tunisiens, qui n'ont même pas connu la
Tunisie. Ils composent, jouent et chantent les chansons tunisiennes et arabes. Ils ont
hérité de leurs parents la langue, les airs, les rythmes tunisiens.
La nouvelle génération née à l'extérieur de la Tunisie, ne sent ni la nostalgie ni le
regret. Pris par les nouvelles cultures, ils sont parfois à l'opposé de leur parents,
mais ils sentent la nostalgie empreignée dans le coeur des parents. On les voit
d'ailleurs dans les mariages et les communions se perdre même pour un moment, comme ils
le disent, dans l'ambiance qu'ils prétendent ne pas être la leur. Cette réticence est
le résultat d'une certaine insécurité due à l'influence de deux cultures
juxtaposées. Mais pour les parents qui ont quitté leur pays natal, ils ont du mal à
s'adapter à leur nouvel environnement tout en voulant garder leur héritage et leur mode
de vie.
VI
Quand on écoute la musique arabe ou tunisienne on se rend compte qu'on est différent.
Que nous soyons des diplômés d'université ou des simples ouvriers nous sommes
sensibilisés par cette musique et propulsés dans un monde qui n'existe qu'en nous et si
ceux qui nous entourent ne se réjouissent pas de ces sons orientaux que nous aimons et
qui nourrissent nos âmes, nous ne nous sentons pas à l'aise. Ça va de même pour les
Musulmans tunisiens qui n'ont pas grandi dans la même atmosphère. La musique tunisienne
est différente de la musique occidentale.
J'ai connu Tunis lorsque la Hara existait encore, lorsque Bab Esuiqa grouillait de vie,
lorsque Souk El Legrana et Souk Enhass étaient pleins de marchants juifs qui animaient la
vente et l'achat. On me dit qu'il y a Belleville à Paris. C'est certain que l'on trouve
quelques semblants à Belleville, mais quelle comparaison? Lorsque à Sidi Mardoum ou Sidi
Bouhdid je pouvais prendre mon café ou mon thé à mon aise, lorsque je pouvais déguster
des zlabia à Halfaouen les nuits de Ramadan, ma mère, mon père, ma grand-mère étaient
encore vivants.
Je me souviens lorsque les soirées d'été nous allions en groupe au café qui fait le
coin de Bab Elkhadra il y avait Jackie, Bachir et Dédé. Jackie chantait au micro les
chansons de Farid, tout le monde l'applaudissait, le cafetier nous offrait des bouteilles
de limonade à titre gracieux. Cette fois-ci en passant par ce coin j'étais triste.
Est-ce à cause de mon oncle qui n'est plus là pour nous rejoindre comme d'habitude? Ou
parceque mes amis ne sont plus là. Je ne me rappèle pas de leur noms de famille. On m'a
fait visiter récemment. La Goulette, La Marsa, Hamam Elif.. Et bien, j'étais content,
mais il y avait un vide, les membres de la famille qui habitaient là-bas n'y sont plus.
En pensant à tous ces êtres, j'avais du mal à me réjouir. En effet, le Tunis
d'aujourd'hui n'est plus le même Tunis que j'avais connu. Il est certain que la
communauté juive qui avait existé là pendant des siècles avait contribué énormément
à l'ambiance que j'avais connue. Comme le dit Raoul Journo. "YA NARI A'LIQ, YA
BLADI" (C'est dommage pour toi, ma ville). Le bladi de mon enfance qui ne reviendra
plus. De mon point de vue la nostalgie est profonde. Je ne peux plus faire un petit tour
chez Bichi ou chez Khamous prendre un petit apéritif suivi d'un michoui ou un homs bel
camoun chez Daida. Oui, il y a d'autres restaurants, mais les personnes que j'ai connues
de ma génération ne sont plus là. Je sais que je peux avoir tout cela même chez moi,
mais ce n'est pas le côté gourmandise qui me fait souffrir, loin de là, c'est
l'anéantissement de toute une culture tunisienne qui ne pourra pas être reproduite par
quiconque même si on use les mêmes scènes. Ce sont les acteurs qu'on ne peut plus
reproduire et sans eux une nouvelle génération grandira dans d'autres cultures.
Je ne voudrais pas diminuer une musique quelconque, car chacune est une
expression de la culture qui l'a créée. Chaque musique a une valeur spéciale pour les
personnes qui ont grandi dans son atmosphère. Même entre Tunisiens, les goûts
diffèrent. Il va de même pour les civilisations, chacune a sa valeur. Je ne reproche à
personne, je fais simplement des constatations d'un homme témoin de l'histoire qui voit
un monde s'éteindre pour toujours. Il est clair et au profit des Musulmans que pendant
des siècles il y a eu plus de dix millions de Juifs tués en Europe, contre quelques
milliers dans tout le Monde Arabe durant la même période. Aux Etats Unis on se sent
peut-être un peu mieux que dans d'autres pays. Ceci est dû à la mosaïque sociale qui
est composée de nombreuses ethnicitées et de différentes religions.
A suivre
par Emile Tubiana
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