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OULED BOUGUIBA


Extrait du livre en préparation:
"Les mémoires d'un déraciné"

Extrait d'un chapitre:

OULED BOUGUIBA.


Jean Claude entendait les chansons nationalistes tunisiennes émanant des manifestations spontanées qui se créaient dans les rues par les populations en liesse qui demandaient le départ des français de la ville de Bizerte, unique bastion français restant en Tunisie après l’indépendance

Ces chansons étaient entendues fréquemment sur les ondes Tunisiennes qui parlaient aussi de la guerre en Algérie.


A l’époque la misère et la pauvreté faisaient rage dans les campagnes, les enfants musulmans des campagnes venaient fouiller les poubelles en ville, on les voyait souvent mettre de la nourriture directement de la poubelle à leur bouche ; pour les enfants de la ville, ce n’était pas un spectacle beau à voir.

A part la pauvreté, il y avait une épidémie de teigne qui faisait des victimes dans la population infantile.

Les enfants qui avaient la teigne avaient le crâne rasé, des taches de mercurochrome rouge sur leurs boutons en croûte de cette maladie, ils avaient la tête recouverte d’un chapeau de toile de coton blanc en forme de bol.
Un enfant sur trois avait cette maladie.

Ce que ces enfants de la misère et des rues redoutaient le plus, c’était le ramassage quotidien à travers la ville fait par une brigade de police spéciale en civil, pour les emmener vers des pensions d’éducation spécialement et nouvellement conçues par le président Habib Bourguiba.

Ces nombreux enfants miséreux étaient inconscients, Ils refusaient de partir vers ces institutions, ils ne réalisaient pas que c’était pour leur bien, qu’ils seraient vêtus, nourris, et éduqués.
Cette mesure gouvernementale était une des plus belles attitudes de la nouvelle politique bourguibienne.

D’ailleurs, pendant les déplacements de Bourguiba à Sfax, où ce dernier faisait de longs discours. On apercevait ces nombreux ouled Bourguiba, (enfants de Bourguiba) transformés, ce n’était plus des enfants de rue en guenille. Ils paradaient en uniforme de scout et en casquettes de couleur kaki, ils étaient la fierté de Bourguiba.

Le président était acclamé par ces enfants et par la foule qui scandait en choeur des sempiternels:
Yakhia, Bourguiba. (Vive Bourguiba)
Yakhia, Bourguiba.

Victor Cohen.

En exclusivité pour HARISSA copyright 2004
                                 


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