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ROMAN AUTOBIOGRAPHIQUE
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C’est l’histoire d’une vie, mais comment
raconter cette vie , ma vie, sans l’insérer dans l’histoire de toute une
famille dont je suis issue et à laquelle je suis soudée ; comme les branches du chêne,
chacun des membres de notre famille puise à partir du tronc la sève qui le fait exister,
aucun n’a pu s’en détacher sans voir se flétrir la belle identité qui lui
avait été donnée un jour de sa naissance.
Je nommerai cette belle entente familiale « Smala mon aimée », pour son agitation, pour
ses joies et ses peines toujours excessives, pour l’amour que nous portions à notre
grand-mère, pour nos retrouvailles à chaque occasion encore aujourd’hui, et pour
encore toutes ces choses qui sont dans mon cœur et dans ma mémoire et que vous lirez
au fur et à mesure.
C’est une famille comme il y en eut tant au lendemain de la Seconde Guerre mondiale ;
une famille joviale et charnue - si l’on compte le nombre de ses enfants- couvée par
un être aussi beau que fragile que fut ma Grand-mère (que Le Tout-Puissant garde son
âme) ; une famille unique chapeautée par un homme au physique princier et à
l’autorité implacable ; une famille dont le faît supportait le siège sur lequel se
reposait cette aïeule à la douceur d’un pétale de rose en sucre ; cette famille se
composait au début de deux parents et de huit enfants. Il y a eu des mariages dont celui
qui unit mes père et mère, c’est Maman qui appartient à la famille, Papa y fut
introduit plus tard.
Ce soir, un samedi soir familial comme tant d’autres, nous sommes réunis devant un
poste de télévision déchaîné qui retransmet en direct une émission de variété à
faire exploser les tympans ; saoule des chants et des cris poussés par mes enfants qui
m’entourent, je m’évade vers les samedis de mon enfance, ceux qui explosaient
ce même bonheur d’être réunis autour de notre Mémé.
Smala, mon aimée, comme tes ailes protectrices nous emportaient loin de toute crainte,
combien tu savais encourager nos agitations heureuses ! c’était la fête des enfants
à chaque fois que nos jeunes parents faisaient eux-mêmes la fête. Mémé avait la «
lourde » charge de nous garder, mais nous l’aimions tellement que nous devenions
d’adorables chérubins prêts à rire aux éclats à tout instant ; Mémé en
profitait pour nous raconter des histoires qui mettaient dans des situations absurdes un
idiot de village tunisien : Chrah ! Chrah avait jeté
la couverture à pompons par la fenêtre parce qu’il croyait qu’avec tous ses
pieds, elle arriverait avant lui qui n’en avait que deux, un mendiant qui passait,
crut recevoir un don d’Allah en voyant arriver la couverture à pompons sur son dos,
il s’en alla réchauffé ; et la pauvre mère de Chrah s’arracha les cheveux en
criant à la bêtise de son fils. Chrah nous faisait rire comme Toto fait encore rire nos
progénitures. Nous restions serrés autour de notre gentille Mémé, elle savait nous
gâter comme personne, et nous savourions ces instants d’intimité comme le miel dont
elle avait le secret pour recouvrir les gâteaux qu’elle nous servait. Mémé
c’était la championne des plats cuisinés, des desserts tunisiens et autres
gourmandises. Elle aimait faire la cuisine et je crois que c’est grâce à elle que
nous avons tous
étaient initiés à cette finesse des plats orientaux ; je suis née avec le coucous,
bkeilah et les manicottis, et ni le diabète, ni le cholestérol, ni aucune autre maladie
ne me fera oublier ces délices qui me font retrouver à chaque bouchée ma Mémé ;
lorsque le miel se déverse dans
mon palais, lorsque la semoule du makroud à peine croustillant sous mes dents,
s’écrase pour découvrir la chair succulent des dattes sucrées, c’est tout un
retour au passé qui s’ éveille par mes sens, et s’enchaîne dans mon esprit,
c’est tout un panorama d’images qui défilent en ma mémoire pour aiguiser mes
sensations et mon émotion devant ces souvenirs. Et comme tous les tunisiens de ma
génération, je transmettrai à mes enfants le goût fameux de cette cuisine pour que
comme nous, ils puissent s’en délecter non seulement le palais, mais aussi
l’esprit, et que chaque bouchée avalée devienne la raison qui nous fait aimer la
vie et la famille.
Ma grand-mère nous laissait hurler de rire, chanter à tue-tête, sauter et danser
jusqu'à l’hystérie, jusqu'à ce que le sommeil soit le vainqueur de nos ardeurs.
Elle supportait le chahut avec la même sérénité qu’elle avait dû le faire bien
des années auparavant, du temps du vivant de mon fier Grand-père, lorsque sa marmaille
d’enfants s’accrochait à ses jupes. La fête j’ai connue dès le berceau,
la vie je l’ai toujours saisie comme un morceau de gâteau, comme un fruit
d’été juteux, comme un rayon de soleil pointant après la pluie, comme le rire
naïf et désintéressé de notre grand-mère Ginie Smadja !
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