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SONGE DUNE NUIT DETE
Simon rangea son appareil APS dans son étui, après avoir pris une bonne dizaine de photos de lArc de Triomphe de lEtoile ; puis il se retourna pour admirer la magnifique perspective de la plus belle avenue du monde en pensant quil y a un siècle à peine, tout cela nétait quun vaste marécage et quà lépoque, on payait un sou le couffin de détritus qui servait à combler ce gigantesque « polder » de la « porte de la mer » au port : sacré boulot, quils ont fait, les français ! !
Puis il décida de descendre lavenue nonchalamment, afin de profiter du temps magnifique sur la capitale, en ce 3 août, jour traditionnellement férié, pour cause danniversaire du Président. Plutôt que de profiter de lombre rafraîchissante des Arcades sur le trottoir de droite, il choisit de descendre lavenue à gauche, en plein soleil.
Saliba, où il sarrêtait volontiers, était fermé ; puis, il passa avec nostalgie devant le café préféré de son père, désormais remplacé par Häagen Dazs. En face, le drugstore Publicis, toujours très animé à langle de la rue Charles de Gaulle où klaxonnaient les taxis BB. Juste après la rue de Rome, il sarrêta devant le minuscule débitant de tabac, où son père achetait ses cigarettes « Supérieure », juste à côté de la grande Cathédrale, jouxtant le Mac Donalds si moderne. De là, il était bien placé pour admirer la Résidence, chargée dHistoire, à côté de limmeuble fade mais imposant du CCF.
Emu, il pressa le pas, comme pour sextirper dune foule de souvenirs qui lenvahissaient. Le gazouillis des oiseaux invisibles qui séclataient dans les arbres aux feuillages cubiques se mélangea dans sa tête aux clameurs fantômes des ex manifestants du 1er mai lorsquil passa en face de la rue de Grèce, avant lavenue Georges V. Puis il sarrêta net devant le LIDO, non pas pour regarder les photos des filles emplumées, mais parce que cétait là, létape quotidienne obligatoire, du temps où cétait limmeuble de La Dépêche, et que les gens dévoraient les pages dinformations.
Un coup dil panoramique lui permit de noter les contrastes entre le Fouquets, collé au Théâtre Municipal, le magnifique café de Paris, devenu un cyber-café (ou, comme disait ironiquement Mokhtar, son ami de Sidi Bou, un café pour les internattes) et ces cireurs au milieu de lavenue, qui gênaient les fleuristes et les touristes japonais, toujours en quête de la photo la plus banale.
Toujours au milieu, mais de lautre côté, le terminus de la gare du TGV : bizarre de faire une gare en pleine ville, mais bien pratique tout de même : en moins dune heure, pouvoir joindre les banlieues chics ou populaires comme Nogent, Le Kram, Chatou, Khéreddinne, Saint Germain en Laye ou La Marsa, en évitant ainsi les embouteillages de La Défense ou du passage à niveau de La Goulette, cétait tout de même appréciable.
Il ne sattarda pas devant la galerie du Colisée, devenue la Galerie Point Show : aucun intérêt désormais, alors que tout enfant, son grand kif, cétait dêtre assis au café intérieur juste au moment où le toit coulissait. Il regarda distraitement le film quon jouait en face, au Capitole (un Star Wars) avant doccuper une table à la terrasse du Planet Holywood (anciennement chez Frécho) : pas question de commander un Milk-Shake, il naurait pas pu lavaler rien quen pensant « au lait de poule », spécialité de lancien propriétaire; un Boga ou un Jumat pouvant déclencher un magistral étonnement du serveur, jeune et visiblement pas aimable mais pressé, il prit un ice-tea, histoire de renflouer les caisses de Coca-Cola, qui fabriquait cette boisson sucrée que Simon aimait bien.
Pendant que Simon buvait sa boisson, que le « garçon » avait évidemment apportée sans paille, un TGV en bois passa à faible allure, ce qui lui permit de remarquer que le wagon de 1ère classe, qui avant était en tête ou en queue, était désormais situé au milieu du train.
Puis Simon se leva et marcha rapidement jusquau Rond Point, où la statue de Jules Ferry avait été remplacée par un podium sur lequel un flic « faisait la circulation ». Là, devant la chaleur étouffante, il décida de faire quelque chose dinhabituel et dinterdit : les fontaines doù jaillissaient les jets deau lui faisaient envie : il se déshabilla, très vite, complètement, et entra prendre cette douche capricieuse, sous lil ébahi des passants ; quel kif, cette eau qui laspergeait dans cet endroit privilégié, entre Gambetta et lAlma ! ! ! Lagent de police, réalisant ce qui arrivait, quitta son podium et courut vers la Fontaine quil enjamba sans hésiter, bien quen uniforme. Il attrapa Simon et le tira pour le faire sortir. Simon résistait tant bien que mal, et le flic lui dit, en le secouant : quest-ce que tas mon chéri ? Simon fut étonné de cette question ; puis, une vive lueur lui fit ouvrir les yeux et il réalisa que Rachel avait allumé la chambre à coucher, quil était dans son lit et quil avait rêvé.
Quest-ce que tas, mon chéri ?, répéta Rachel à son mari tout en sueur. Simon répondit : jai fait un rêve un peu bizarre. Dis-moi, Rachel, brass bouk, où tu as acheté les poivrons de la slata méchouîa ? A Belleville, Simon. Ah bon, à Belleville, pourquoi, le Bahri était fermé ? Quest-ce que tu racontes, Simon ? Rien, rien, éteins la lumière, Rachel, et dors .dors ! ! !
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