Le sinistre d'origine criminelle a détruit dans la nuit de samedi à dimanche les bâtiments préfabriqués de l'établissement. Des inscriptions antisémites ont été peintes sur les murs de l'école. Le président du Crif pour Marseille a lancé un «appel au sang froid et à la retenue».

Une école confessionnelle juive de Marseille a été l'objet, hier en début d'après-midi, d'un incendie criminel et d'inscriptions antisémites. Gérée par une association et située à Frais Vallon dans les quartiers nord de la ville, l'école Pardes accueille une centaine d'enfants en maternelle et en primaire.

Avant d'être maîtrisé à l'aide d'un camion pompe par les marins pompiers de Marseille, l'incendie, qui s'est déclaré vers 14 heures, a détruit un bâtiment préfabriqué de type Algeco. Des inscriptions antisémites ont été en outre retrouvées sur les murs du bâtiment principal de l'école. En une allusion très claire aux événements d'Afghanistan, les incendiaires ont notamment écrit «Ben Laden vaincra» et «mort aux Juifs».

Les enquêteurs ont également constaté des bris de vitres ainsi qu'un volet fracturé sur ce même bâtiment qui n'a pas été touché par l'incendie. Réagissant à l'événement, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France pour Marseille, Clément Yana, a lancé, hier, un «appel au sang-froid et à la retenue». «Je ne veux pas qu'à partir d'un acte isolé, vraisemblablement commis par des jeunes, on dise que l'antisémitisme est partout», a-t-il ajouté, tout en se disant «scandalisé» par cet «acte de haine qui touche des enfants». Si, au vu des premières constatations, les enquêteurs n'ont aucun doute sur l'origine criminelle de l'incendie, ils semblent, comme le président local du Crif, privilégier la piste d'un acte isolé plutôt que celle d'un attentat organisé.

Il n'en demeure pas moins que, depuis le 11 septembre, il s'agit du premier acte antisémite directement lié aux attentats aux Etats-Unis et aux frappes américaines sur l'Afghanistan répertorié à Marseille. Une enquête préliminaire a été confiée à la brigade criminelle du Service régional de police judiciaire de Marseille. La direction de l'école Pardes a d'ores et déjà fait savoir que l'établissement sera fermé lundi.

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