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A cause de Camp David ! |
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A cause de Camp David ! (info 010412)
Par Stéphane Juffa © Metula News Agency
Celui qui ouvre un robinet doit pouvoir le fermer, au risque de provoquer une inondation !
A Métula, on est aussi persuadé que Yasser Arafat porte lentière responsabilité
de la détérioration de la situation sécuritaire dans la région et de ses conséquences
militaires. A la différence de nombreux autres analystes, cependant, on pense ici, que la
question de la responsabilité directe du leader palestinien, dans les assassinats
collectifs de civils israéliens est périphérique, dans létablissement de cette
responsabilité.
Le plus grand tort du Raïs palestinien, cest, à nos yeux, davoir tiré le
tapis sous les pieds de toute solution politique du conflit. En exigeant dIsraël daccepter
le principe du droit au retour des réfugiés de 48 et de leurs descendants, Arafat a
plongé la région dans une logique binaire de guerre à outrance. Cette guerre ne pouvant
se conclure que par léradication dIsraël ou par celle de lAutorité
palestinienne.
Pour tout Israélien, en effet, même pour ceux qui avaient tendu des bras grands ouverts
à lémancipation politique du peuple palestinien, il est clair comme de leau
de roche, que le concept de labsorption de cinq millions de Palestiniens sur le
territoire souverain dIsraël, signifie la fin dIsraël. Il est intéressant
de relever, quant à cet élément fondamental de lanalyse de la situation, que non
seulement la quasi-totalité des observateurs stratégiques avait reconnu limpossibilité
logique de la condition dArafat mais également, que bon nombre de dirigeants
palestiniens y ont souscrit. Citons, par exemple le professeur Nusseiba, responsable de la
région de Jérusalem pour lAutorité palestinienne, qui considère, avec justesse,
que le principe même du règlement dOslo, enterre loption du droit au retour
des réfugiés. Pour Nusseiba et pour nous, lexigence du retour de Palestiniens sur
le sol israélien, est antithétique du principe des « deux peuples, deux États
souverains et indépendants ». Le principe dOslo, consiste à proposer une solution
de compromis, au problème de la dualité des légitimités de deux peuples différents
sur une même terre. Lexigence dArafat, procédait, quant à elle, de la
volonté détablir deux États palestiniens, à moyen terme et de les fondre en un
seul État palestinien, à plus long terme. Les deux principes sont incompatibles.
En termes de stratégie, la guerre totale était déclarée, dès la promulgation de cette
exigence par Arafat à Camp David et elle durera aussi longtemps, que cette exigence naura
pas été correctement abrogée.
Le deuxième tort objectif dArafat a consisté à déclarer lIntifada à
Israël, sur la base idéologique de cette exigence et de son rejet des principes dOslo.
Jusqualors, tout était ouvert et négociable, y compris des aménagements
territoriaux majeurs. Jusquà lénoncé de la condition sine qua non du
replacement des réfugiés arabes dans lÉtat dIsraël, limmense
majorité de lopinion publique israélienne, soutenait le principe des compromis
coûteux pour parvenir à la paix. Dès quil fut clair, cependant, que lentité
palestinienne ne se contenterait de rien de moins que de léradication de leur
souveraineté, les habitants dIsraël ont compris, que lestablishment
palestinien ne voulait pas la paix. Lors dune remise à jour très mature de leur
compréhension politique, les Israéliens ont saisi, que la participation palestinienne
aux discussions de paix, nétait en fait quun choix tactique dArafat,
pour tenter dobtenir par la négociation, ce quil ne pouvait pas conquérir
militairement.
Ce nest pas lélectorat israélien, qui a porté Ariel Sharon au pouvoir mais
cest Yasser Arafat. Cette affirmation ne souffre daucun doute. Avant le rejet,
par Arafat, des principes dOslo, le peuple israélien soutenait Oslo. Après Camp
David, lorsque Israël a compris que le choix palestinien était un choix guerrier à
outrance, les Israéliens se sont choisis un chef de guerre. Qui y a-t-il de plus naturel
que cela ?
Côté palestinien, lexigence de léradication dIsraël, prononcée à
mille reprises, sous la forme quon rappelle ici, par Yasser Arafat, a vidé lidée
de « la paix par le compromis » de toute substance, pour la remplacer par « toute la
Palestine par la force ! » Lors, lorsque Arafat a utilisé le prétexte de la visite de
Sharon sur lesplanade du Temple, afin de déclencher « sa guerre » contre Israël,
il avait déjà établi les conditions de ce conflit. Son choix tactique, cétait léradication
dIsraël et de ses habitants, par tous les moyens possibles. Le moyen, cétait
une altercation violente, qui durerait aussi longtemps que durerait Israël ! Tout ce quil
est possible de dire, de ce choix tactique, cest quil est naïf et
irréalisable, tout autant quil est naïf, pour un terroriste-suicidaire, de penser
que son sacrifice participera à lanéantissement dIsraël. Au fond, loption
choisie par Arafat, disposait dun embryon de plan ; il contait embraser la région,
par leffet de sa lutte. Il pensait aussi, quIsraël réagirait beaucoup plus
violemment à ses attaques et que cela déclencherait lintervention dautres
forces armées à ses côtés. Il sest trompé. Sur toute la ligne !
Forts de lobjectif fixé par le chef de lAutonomie, tous les mouvements
palestiniens on poursuivi le but fixé, avec les moyens qui leurs sont propres. Pendant
que les Tanzim du Fatah tiraient sur les habitants de Gilo et sur ceux des implantations
isolées, le Hamas et le Jihad poursuivaient la même finalité, en faisant exploser des
désespérés, au milieu des civils israéliens. Lessentiel, pour les membres de
tous ces organismes, cétait que le compromis des deux États, deux peuples, nétaient
pas lobjectif des Palestiniens, qui lui préféraient celui de lIntifada jusquà
la victoire. Dans les rangs palestiniens, les éléments modérateurs et rationalistes
faisaient soudain figures de défaitistes, quand ce nétait pas de traîtres à
abattre.
Arafat est donc responsable, davoir renoncé à tous les principes qui auraient
permis la coexistence des deux peuples, en bonne intelligence. Il est aussi responsable davoir
déclenché cette guerre et den avoir entretenu la flamme mais il nest pas le
seul responsable de ce désastre. A la Ména, on conserve une grosse ardoise, quant au
rôle trouble, joué dans cette affaire, par certaines capitales européennes. On pense
très spécifiquement ici à linfluence néfaste et irresponsable du Président
Chirac et de son Ministre des affaires étrangères Védrine et on ne retient aucune
circonstance atténuante quant à leur démarche. Tous les diplomates qui connaissent
Arafat, savent quil est têtu comme une mule mais pas inébranlable, aussi,
aurait-il fallu une mobilisation énergique et coordonnée des diplomaties européennes,
afin de faire comprendre au vieux leader palestinien, que loffre du Président
Clinton était providentielle pour lavenir du peuple palestinien et quil
fallait la saisir. On se rappelle encore, que pour sauver les chances de paix entre
Israël et lÉgypte, le Président Carter navait pas hésité à effectuer des
navettes entre Tel Aviv et le Caire, jusquà ce que Bégin et Sadate acceptent de
mettre fin à leurs mésententes. Quelles sont grandes les bottines dun
véritable homme de convictions, de vision et de paix, comme Carter, pour les lilliputiens
affairistes du bord de Seine ! Cétait oublier aussi, à quel point Chirac a partie
liée avec Rafik Hariri et quHariri est, avant toutes choses, la marionnette de la
dictature syrienne. Or, le régime alaouite de Damas est opposé à toute solution
pacifique du différend israélo-palestinien, de là à affirmer que Jacques Chirac a
participé à briser la lucarne de paix au Proche Orient, il y a un pas quil faut
envisager très sérieusement. A Métula, on connaît, dans ses moindres détails, la
succession des faits sétant produits, lors des discussions de Paris, il y a
maintenant un an. On sait la goujaterie forcenée, dont le Président français a
gratifié le très pacifique Ehud Barak et ses manuvres de caviste, pour empêcher
la signature dun accord de cessez le feu entre Arafat et Barak.
Un autre élément de taille, qui a participé à la chute dArafat et qui nous
concerne de très près, touche à léchec de sa propagande. Le Raïs a, en effet,
pensé que la propagande pouvait remplacer la cohérence politique. Arafat était
persuadé, quon pouvait faire gober nimporte quoi aux gringos et que la
sympathie réelle, quéprouvent les occidentaux envers la cause palestinienne,
pourrait pardonner toutes les supercheries. Sur ce point aussi, les Palestiniens se sont
trompés. Les associés de Védrine, de même que dautres désinformateurs, ont fait
passer PRESQUE toutes les supercheries dArafat mais le bon sens des Européens et
des Américains a tout de même réagi aux plus gros morceaux. Lorsque les Américains et
les Européens ont vu, avec quelle joie la rue palestinienne avait accueilli les attentats
de New York, leur instinct les a avisés quil se passait quelque chose de pas clair
dans le royaume dArafat. Lorsquils on vu les mêmes images deuphorie
populaire, après les assassinats collectifs de Jérusalem et de Haïfa, le même instinct
les a prévenus, que le combat dIsraël était probablement le même que celui que
menaient leurs gouvernements contre le terrorisme musulman. En France aussi, même les
déclarations de Védrine et de son ambassadeur en Israël, tendant à imposer, par tous
les moyens, une différenciation artificielle entre le sang des Israéliens et celui des
New Yorkais na pas pris. Le public français nest pas encore tout à fait
crétinisé !
Désormais, les meneurs du monde libre ont décrété le droit dIsraël à se
défendre. A la Ména, on doute que cette volte-face des Américains soit seulement le
fruit des derniers attentats en Israël. Combien de fois était-il possible, de mettre en
garde Arafat, en lenjoignant de refermer le robinet de la violence ? Et combien de
fois, fallait-il encore laisser le leader palestinien, prendre les occidentaux pour des
queues de chaises, en faisant jouer ses farces darrestations dextrémistes
musulmans armés et leur remise en liberté, aussitôt que les caméras séteignaient
? Comme nous lavions prévu, Anthony Zinni na pas fait le voyage de
Jérusalem, pour raviver le processus de paix mais bien pour lenterrer, jusquaprès
la conclusion de la guerre contre le terrorisme musulman. Après les refus buttés dArafat,
de donner une chance à la paix, Bush, Blair et Sharon ont pris deux décisions
stratégiques de première importance :
a) Didentifier le combat dIsraël contre le terrorisme palestinien à laction
menée en Afghanistan et dintégrer les énergies de lÉtat hébreu dans leurs
propres forces.
b) Détablir une nouvelle ordonnance chronologique dans leur effort guerrier, un
nouveau plan de bataille. Dabord, il conviendra de « nettoyer » les dernières
résistances des Talibans, ensuite et lordre a changé en cela, de laisser Israël
démanteler (assassiner, pour Védrine !) le terrorisme palestinien. La troisième phase
consistera à se débarrasser du régime inhumain de Saddam Hussein et la dernière
étape, à soccuper sérieusement de la Syrie et des fantoches qui la représentent
au Liban. Après, la paix globale et durable sera à portée de la main. Cest là lanalyse
des experts anglo-américains et cest la nôtre aussi.
La nouvelle donne représentée par les décisions stratégiques qui précèdent, na
pas fait que demporter ladhésion de la plupart des gouvernements des pays
démocrates, elle a aussi rallié laccord discret des riverains dIsraël. Ce
matin, lÉgypte et la Jordanie ont bien entendu condamné la vaste opération
militaire israélienne en cours mais ils ont terminé leur communiqué commun, en
renouvelant leur soutien sans bornes à la politique menée par lAmérique.
Comprenne qui voudra !
Arafat le Manipulateur a trop tiré sur la corde. En plongeant, de par ses exigences
intenables, la région toute entière dans un conflit sans fin, il était source de
déstabilisation pour de nombreux pays arabes. Tous désirent une pacification de la
région et peu leur importe par quels moyens. Il désirent seulement que le traitement
soit aussi stérile et rapide que possible.
A cause de Camp David ! (info 010412)
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