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Accord secret syro-israélien, désengagement iranien et intenses manuvres diplomatiques! |
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Accord secret syro-israélien, désengagement iranien et
intenses manuvres diplomatiques ! (info # 013011)
Par Michaël Béhé depuis Beyrouth © Metula News Agency
Un accord discret et indirect a été conclu récemment entre Israël et la Syrie. Il a
nécessité lintervention massive de la diplomatie européenne mais plus encore, la
formulation de menaces précises de lAdministration américaine, à légard de
la dictature de Damas.
Au terme de cet accord en un seul point, la Syrie sest engagée à mettre fin aux
provocations militaires, auxquelles elle se livrait, par Hezbollah interposé, dans la
région du Golan dite des Fermes de Chabaa.
Cet accord, malgré les tentatives de banalisation, de rigueur à Beyrouth, est non
seulement prépondérant au plan tactique, encore est-il la marque des initiatives
diplomatiques régionales massives, qui sont déployées durant ces dernières semaines.
La décision syrienne est inspirée par la crainte perceptible dune intervention
américaine contre Damas et dune volonté de faire croire à lexistence dun
espacement, entre létatisme syrien et lemploi stratégique et systématique
du terrorisme par celui-ci.
Plus significatif encore, sont les signes de désengagement de lIran, de la scène
politique libanaise et son lâchage des organisations extrémistes islamiques armées. Ce
ne sont pas que des mots, car Téhéran a rapatrié, la semaine dernière, environ 120 de
ses Pasdarans, qui étaient en poste chez nous. Ces Gardiens de la Révolution islamique,
servaient de conseillers militaires au Hezbollah.
La décision iranienne, de se désengager largement de la sphère libanaise, a été
inspirée par plusieurs éléments, tous dune non-négligeable importance. Au titre
de ces événements, nous notons tout dabord, la volonté perse de mettre à profit
la crise actuelle, afin dessayer de réintégrer le concert des nations
considérées comme ayant une attitude politique décente. Il sagit, avant toute
autre chose, pour le régime iranien, de ne pas se laisser prendre du mauvais côté du
conflit.
Les délégations occidentales se succèdent à Téhéran sur un rythme effréné. Les
Européens et les Américains, tentant dassurer les politiques iraniens, que la
porte de la normalisation des relations Occident-Iran est largement ouverte. A en croire
les émissaires de marque venus du Couchant, le prix demandé à la Révolution islamique
iranienne, consiste en une passive neutralité, en ce qui concerne les foyers militaires,
que sont lAfghanistan et lIrak, qui lentourent, ainsi quen un
désengagement de son soutien aux activités terroristes. A en juger par les signes
tangibles sur le terrain, les Iraniens nont pas fait la sourde oreille aux demandes
de la coalition.
Autre élément significatif, dans le raisonnement perse, la satisfaction de voir lennemi
sunnite de toujours, Saddam Hussein, à nouveau dans la mire des Américains. En cas daffaiblissement
de la zone dinfluence pakistanaise à lEst et irakienne, à lOuest, lIran
pourrait bien demeurer le dernier grand État musulman entier dans la région du Golfe. Cest
là une situation, qui na que des avantages.
Dernier élément dappréciation des Iraniens, entrant en concours dans leur
processus de décision, les limites de lusage possible des partis musulmans
religieux au Liban. La direction de lÉtat iranien est pragmatique et calculatrice,
aussi se rend-elle bien compte, que les chances de vaincre Israël militairement, dans la
dynamique actuelle des choses, sont inexistantes. Dautre part, le territoire du
Sud-Liban a été entièrement abandonné par Israël. Dans ses conditions, le rôle
militaire réel du Hezbollah et du Jihad islamique, nest plus daucune utilité
pour la cause chiite. Pire que cela, lentretien de lappareil militaire du
Hezbollah coûte de largent à Téhéran et même beaucoup dargent. Reste laspect
propagandiste du symbole de la lutte contre lennemi sioniste mais à Téhéran, on
croit que pour ces choses-là, les Kalachnikov des fiers à bras, qui terrorisent le sud
de notre pays, sont suffisamment photogéniques et quil nest pas besoin de
leurs adjoindre des conseillers militaires, pas plus que du matériel moderne, coûteux et
embarrassant, en plus, vis-à-vis des Américains.
Selon les conditions actuelles du terrain, le Hezbollah ne peut que terminer sa
reconversion en parti exclusivement politique de notre échiquier politique ou cesser dexister
dans sa conception actuelle. Or cette conversion pose des problèmes au bailleur de fonds
iranien : Les mouvements extrémistes islamiques, au Liban, ne peuvent quavoir une
représentation ethnico-religieuse, puisquils ne focalisentent aucun attrait, pour limmense
majorité des Libanais. Hormis les Chiites, les barbus hystériques du Coran nintéressent
presque personne au Liban ou, plus précisément, ils ont déjà fait le plein de leur
clientèle ! Dans ces conditions, il serait illusoire, pour lIran, de compter nous
imposer un régime hezbollani, doù la décision de limiter les frais. A Téhéran,
on est vraisemblablement parvenu à la conclusion, que le Hezbollah peut remplir sa
fonction politique limitée à meilleur prix, alors on est passé à lacte. Surtout
que, si jusquau 11 septembre, le sponsoring du Hezbollah était avantageux, depuis,
il est devenu embarrassant et personne noublie jamais, que le 2 novembre, Washington
a placé le parti intégriste chiite, comme les groupes palestiniens radicaux, sur la
liste des organisations terroristes. Alors, jusquà ce que les Américains terminent
de régler leurs comptes plus à lest, on pense, à Beyrouth, quil serait
préférable pour tous, y compris pour le Hezbollah, que ce dernier termine son
ré-habillage en parti exclusivement politique.
Pour les citoyens libanais, les décisions, allant dans la direction du gel du front
libano-israélien sont une aubaine. Elles sont surtout à considérer comme une
opportunité à resserrer les liens rassurants avec lEurope, dautant plus que
cette dernière, reconnaît lexistence de laccord entre Damas et Jérusalem et
sen contente, à la place du déploiement de larmée libanaise le long de la
frontière israélienne, comme elle lexigeait précédemment. Le charme discret de lagrément
Syrie-Israël a donné le champ libre aux Européens, en vue de la conclusion de laccord
dassociation, qui formalisera ladhésion du Liban au partenariat
euro-méditerranéen. LUE, qui excluait officieusement toute entente avec le Liban,
jusquà ce que le problème du Sud soit normalisé, est même en train de
reconsidérer favorablement notre adhésion au programme MEDA, qui est linstrument
financier du partenariat euro-méditerranéen. Ici, nous espérons que lélargissement
de lassociation avec lEurope nous aidera à réparer les dommages économiques
abyssaux, générés par laffairisme de copinage, de notre premier ministre Rafik
Hariri. Ce sont surtout ses magouilles avec les géants industriels français, qui ont
laissé le Liban exsangue. Le pillage des coffres publics a permis la construction dune
infrastructure de luxe, qui est absolument inutile à léconomie du Liban. Certains
dirigeants français pensent sans doute différemment, puisquils se sont remplis les
poches avec la manne de la coopération !
En tout état de cause, le gouvernement Liban de tutelle syrienne se sent poussé par lélan
de laccord syro-israélien, puisquil sest mis à participer, très
activement, aux négociations avec lONU et Israël, visant à assurer la sécurité
du village frontalier de Rajar. Tous les habitants de ce village sont des alaouites, de la
tribu du Président Assad. Malgré cela, ils ont tous opté (à part une personne) pour la
citoyenneté israélienne, à lissue de la guerre de 67. Pour corser les choses, un
tiers environ de Rajar, est établi sur le sol libanais et le Hezbollah a souvent utilisé
ce prétexte, afin de mener des incursions à partir du village déchiré. Israël a
annoncé à lONU, durant la semaine dernière, quelle entendait séparer Rajar
et ses habitants, par une frontière grillagée, de la continuité du territoire de lÉtat
hébreu. La manuvre israélienne a eu pour conséquence de faire sursauter les
habitants de Rajar, soupçonnés par Israël, de se montrer trop coopératifs avec les
extrémistes chiites armés, mais qui ne veulent en aucun cas être rattachés au Liban et
le gouvernement Hariri, qui nest pas du tout intéressé par avoir à gérer la vie
de milliers de villageois israéliens-alaouites ! Nous avons parlé hier soir à un
officier de lONU, qui nous a assurés « quaprès le coup de gueule
israélien, il semblerait quon se dirige très prochainement vers une solution de
consensus pour Rajar. »
Je ne veux pas terminer cette analyse, sans donner un grand coup de chapeau à mes
collègues de Métula, pour lexactitude phénoménale de leurs prévisions
stratégiques. Une fois de plus, ils avaient prévu, avec une incroyable précision, la
tournure que les événements allaient prendre ! Dès le lendemain des événements
tragiques du 11 septembre, Juffa avait écrit « que les Syriens navaient aucun
autre choix, que de geler les activités du Hezbollah à la frontière et que la région
frontalière Israël-Liban, se dirigeait vers une période de calme absolu ! » Le 22
octobre dernier, contrairement, semblait-il, aux prévisions de Juffa, un duel dartillerie
opposait les extrémistes religieux chiites à Tsahal, autour des Fermes de Chabaa. Le
rédacteur en chef de la Ména, avec une sûreté de jugement à peine imaginable,
déclarait le même jour, que « ce duel était atypique et non-représentatif de la
situation qui était en train de sinstaurer dans la région et quil maintenait
son appréciation stratégique ! » Un mois après, on apprend lexistence de laccord
de Damas de faire cesser les attaques du Hezbollah contre les positions israéliennes et
le départ des conseillers militaires iraniens. Cest à croire que Juffa parle avec
Al Assad et avec Nasrallah tous les jours
Depuis Beyrouth, nous navons aucune raison de cacher notre estimation pour lexcellence
du travail de nos collègues israéliens et palestiniens et du privilège que nous avons,
à ajouter notre modeste contribution à leur analyse. Vive la paix et vive lintelligence
des hommes de bonne volonté !
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