Cock en stock ? Tintin à Rafah ?

Cock en stock ? Tintin à Rafah ?
Par Stéphane Juffa

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Cock en stock ? Tintin à Rafah ?
Par Stéphane Juffa© Metula News Agency (info#110702)

La désinformation au sujet de l¹intervention de l¹armée israélienne à Rafah, dans le désert du Sinaï, par plusieurs médias français, a atteint entre hier et ce matin, des sommets d¹amateurisme et d¹antijuivisme.

Amateurisme, d¹abord, parce que ces médias sont mal informés comme vous allez le constater dans cet article et qu¹à l¹instar d¹Europe 1 dans ses journaux de ce matin, ils font croire à leur public, qu¹Israël détruit des maisons arabes, sans avoir de très légitimes raisons de le faire.

Antijuivisme, certainement, ensuite, car présenté ainsi, le mobile unique des Israéliens est de faire du mal ! Ce qu¹implique le message informationnel d¹Europe 1 et des autres, c¹est que les juifs sont des monstres. Il n¹y a, en effet, que des monstres pour faire du mal sans raison ou par futilité !

Oui, je sais, ces accusations sont terriblement graves et pourtant, l¹observation de la désinformation par les médias impliqués, ainsi que l¹étendue de la distance qui sépare l¹information factuelle de cette désinformation là, conduisent impérativement cette conclusion. Jugez-en par vous-même, après avoir pris connaissance des faits !

Rafah, c¹est la frontière internationale entre l¹Égypte et Israël. La porte nord du désert du Sinaï. En conformité avec tous les accords, c¹est l¹État hébreu qui est l¹unique autorité de régence et de contrôle de ladite frontière. Dans les faits, c¹est plus compliqué, car Rafah est avant tout un camp de réfugiés palestiniens, une sorte de grosse ville hideuse et débridée, qui enjambe les deux côtés de la frontière. Il y a donc Rafah, l¹israélienne et Rafah l¹égyptienne, toutes deux peuplées et dirigées par des clans palestiniens, aux ordres d¹Arafat. Vue du ciel, Rafah c¹est une tache noirâtre, dans les sables ocres, que traverse une sorte de bande pare-feu en son milieu. En fait de bande pare-feu, il s¹agit d¹une route de patrouilles et de démarcation, à l¹usage de l¹armée d¹Israël.

Chaque centaine de mètres, se dresse, sur le grillage, un poste de contrôle israélien. L¹un des plus imposants, c¹est celui que les soldats ont baptisé " Termite ", par relation aux petites bestioles qui passent leur temps à perforer le bois. On va bientôt pouvoir constater, que l¹hyperbole n¹est pas fortuite non plus.

Je suis allé à " Termite " et je peux vous dire que cela n¹a rien du Club Méditerranée ! Les soldats s¹y déplacent avec précaution mais surtout, à " Termite ", c¹est vraiment la guerre incessante. Pas comme dans le reste de la Palestine, où on devrait plutôt parler d¹escarmouches sanglantes mais où un observateur étranger, pourrait se déplacer pendant plusieurs jours, sans entendre le moindre coup de feu. A " Termite ", lorsqu¹on a une demi-heure de répit, on en profite pour se laver et pour manger un morceau. On sait que ça ne durera pas.

D¹aucuns, depuis des salons cossus et les fauteuils confortables des salles de rédactions parisiennes, pourraient croire, que sur la ligne de démarcation de Rafah, dans les sables chauds et sales, c¹est la haine entre les juifs et les arabes, qui donne le ton de la violence et pourtant, ils auraient tort. Ici, la guerre s¹articule autour de la contrebande et la haine est accessoire ! Ici on a à faire à une lutte de cerveaux et de technologies, suivie et dirigée directement depuis l¹état major des deux camps.

A Rafah, il n¹y a jamais eu de cessez-le-feu. Pas même de semblant d¹apaisement momentané ! A Yasser Arafat, à qui mon ami Yossi Sarid, le chef de l¹opposition parlementaire, leader du parti de gauche Méretz, demandait il y a deux jours et en face-à-face, pourquoi il ne mettait pas fin aux attaques de ses troupes contre les soldats israéliens à Rafah ? Arafat répondait " qu¹il ne contrôlait pas les agissements des bandes armées de Rafah et que c¹était le Clan Abu Sema Dana, qui faisait la loi là-bas et des deux côtés de la frontière ! "

Sarid et bien d¹autres personnalités israéliennes et étrangères avaient pourtant averti le leader palestinien, qu¹Israël ne pourrait pas tolérer beaucoup plus longtemps la contrebande d¹armes, auquel il se livrait à Rafah. C¹est en effet, des tonnes d¹armes et de munitions illicites, qui transitent par les tunnels creusés sous la frontière, par les hommes du clan des contrebandiers !

Des armes, pas seulement ! Les Abu Sema Dana concilient aisément les activités nationalistes aux actes de contrebande criminelle, toute aussi lucrative. Ce sont ainsi de grandes quantités de drogue, de devises, de militants du Hamas et de biens de consommation, qui transitent par les tunnels des termites du Sinaï, juste sous les pieds des soldats de Tsahal. A ces denrées rares et convoitées, viennent s¹ajouter des esclaves.
Oui, vous m¹avez bien entendu, les hommes de rang d¹Arafat font de temps en temps transiter des esclaves par les galeries de Rafah ! Ce trafic approvisionne en main d'oeuvre gratuite, les cheikhs de la région.

La pression sur le Président Arafat, pour qu¹il fasse respecter le cessez-le-feu à Rafah, était devenue si forte, ces derniers jours, que le vieux leader avait fini par destituer Abdullah Abu Sema Dana du poste de gouverneur de Rafah et de le remplacer par un homme de l¹Autorité palestinienne, qui était censé se montrer " plus discipliné. "

C¹était de nouveau de la poudre aux yeux pour gringos occidentaux ! J¹ai appris, de source infaillible, que le jour même de la destitution de Cheikh Abdullah, Arafat remettait 45.000 dollars, en espèces à Muhammad Dahlan, son chef de la sécurité intérieure, afin qu¹il acquière en France ( !) un dragueur de tunnels hyper sophistiqué. Ce dragueur high-tech possède en fait deux caractéristiques particulières, qui en avaient fait l¹objet de convoitise des Palestiniens :

Premièrement, non content de creuser, à cinq mètres sous le sol, des galeries à raison de 25 mètres par jour, il mélange automatiquement les gravas à du ciment et à des matériaux adhésifs et les transforme en parois lisses et solides pour les tunnels qu¹il creuse. A la surface, on n¹y voit que d¹alle. Cocorico !

Secondement, le dragueur (serait-ce donc grâce à cet appareil, que les Français on acquis leur réputation de grands dragueurs ? ) est extrêmement silencieux et donc difficilement détectable par les soldats israéliens. Car sur le terrain, c¹était la bagarre continue entre les taupes et les terrassiers ! Tous les quelques jours, les hommes du génie juif, mettaient à jour un tunnel et le détruisaient à grands renforts de bulldozers.

Les Palestiniens espéraient bien, que dragueur made in France, leur permettrait de passer inaperçus aux yeux et aux oreilles de leur adversaire israélien. C¹était sans compter sur des indiscrétions, qui étaient déjà parvenues à la connaissance de l¹IDF. Dans cette véritable confrontation technologique, les Israéliens ont installé, à " Termite ", un appareillage de grande sensibilité acoustique, qui devait leur permettre d¹arraisonner le dragueur tricolore.

Les hommes du clan Abu Sema Dana s¹étaient à leur tour rendu compte des moyens employés par Tsahal, et devant l¹importance stratégique du maintien de leur trafic d¹armes, ils décidèrent alors de l¹emploi d¹une nouvelle tactique. Afin d¹assourdir les fines oreilles du contre-dragueur israéliens, ils se sont mis à balancer des centaines de grenades anti-chars sur " Termite ". Les contrebandiers d¹Arafat, ont réussi à jeter 220 des-dites grenades qui font un vacarme épouvantable, croyez-en mon expérience depuis les maisons avoisinantes, à raison d¹une grenade toute les demi-heures.

Pour l¹état major israélien, le compte était vite fait, l¹équation était simple ! Soit nous laissions, au mépris de tous les accords passés avec Arafat, à savoir le respect des frontières internationales, respect du cessez-le-feu, non-utilisation d¹armes illicites [en fait, le plan Tenet prévoit que l'AP restitue les armes illicites en sa possession, comme condition de la trêve] et interdiction de la contrebande et du trafic d¹esclaves ! (nous sommes en 2001 ? ) - soit nous abandonnions tout contrôle sur la frontière avec l¹Égypte. En clair, la question ne se posait même pas ! Et c¹est pour cette raison, qu¹un détachement blindé est intervenu hier, afin de permettre à des bulldozers de détruire les maisons, que le clan Abu Sema Dana utilisait comme bases pour ses jets de grenades. La bataille a été terrible, au regard de l'enjeu stratégique qu¹elle représentait. Les Palestiniens ont laissé cinq blessés sur le carreau et les Israéliens trois, dont un soldat grièvement atteint. Une quinzaine de constructions ont été rasées, dans une opération qui donne un grand coup de frein au travail des termites d¹Arafat.

A la Ména, on sait bien, que si le public d¹Europe 1 avait été informé des faits ayant eux-mêmes conduit à la destruction des maisons de Rafah, il aurait pu se faire une opinion quant à la justesse des mobiles des Israéliens. On sait aussi, à Métula, que faute d¹être informé, le-dit public, mis en présence par tévé-Chirac des images des bulldozers au travail, ne peut que se méprendre sur les enjeux réels de telles opérations. Il assimilera la destruction de maisons de civils, aux horreurs de la propagande du Quai d¹Orsay, qui laisse subrepticement les Français se faire à l¹idée, qu¹Israël a entrepris le génocide rampant des Palestiniens.

Rien n¹est plus faux mais les désinformateurs racistes, aux ordres (ou sous l¹influence, pour les moins futés) d¹une incitation étatique à la haine ethnique, ne se rendent pas compte du danger de leur dolosive servilité. Lorsqu¹ils rechercheront à nouveau la vérité, il sera malheureusement trop tard !

===Metula News Agency===

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