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Comment on fabrique des 'bombes humaines' par Fiamma Nirenstein |
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par Fiamma Nirenstein, Commentary Magazine.
Traduction de Menahem Macina pour CJE
Au cours de sa visite historique en Syrie, en mai passé, le pape Jean-Paul II a été
inopinément relégué au second plan par le jeune nouveau président du pays, Bashar
al-Assad. Plutôt que de rester dans la ligne de l'esprit du moment en saisissant cette
occasion pour proclamer ses espoirs de compréhension mutuelle entre les grandes fois du
monde, Assad a profité de son allocution de bienvenue en l'honneur du pontife, à
l'aéroport de Damas, pour attaquer cruellement les Juifs. Et d'affirmer avec véhémence,
en présence du pape : " ils ont essayé de tuer les principes de toutes les
religions avec la même mentalité qui les a amenés à trahir Jésus le Christ " et
" de la même manière qu'ils ont essayé de trahir et de tuer le prophète
Muhammad."
Un épanchement de haine aussi spectaculaire pouvait difficilement passer inaperçu. C'est
ainsi que tout au long d'un cycle de nouvelles, le cortège habituel des reportages
moyen-orientaux sur les lanceurs de pierres et les colons, les explosions de bombes et les
frappes de représailles, les cessez-le-feu et les mesures destinées à "créer la
confiance", ont cédé le pas à un déluge de paroles sur les propos explosifs
d'Assad. Comme le déplorait le New York Times, Assad " avait non seulement
"gâché" la visite papale mais renforcé sa "réputation croissante de
conduite irresponsable". Aussi, les commentaires sont-ils allés bon train pour
réprimander un nouveau dirigeant, que son inexpérience et son immaturité avaient
apparemment mené à professer, pour employer les termes du Times, l'intolérance
raciale."
Ce qui restait largement ignoré dans tout cela, c'était une bien plus grande histoire -
non celle d'un tyran insignifiant, mais l'histoire du poison qui était si facilement
monté à ses lèvres. Ce que peu de journalistes ont su, ou qu'ils n'ont pas estimé
utile de mentionner, c'est que des sentiments comme ceux exprimés par Assad sont tout
sauf rares dans le monde arabe d'aujourd'hui. Où que l'on regarde, du Caire et de Gaza à
Damas et à Bagdad, des personnalités politiques et religieuses aux auteurs et aux
éducateurs, des avocats aux stars de la pop-musique, et dans tous les médias, les gens
mêmes avec lesquels on s'attend à ce qu'Israël vive en paix se consacrent, avec une
ingéniosité qui va sans cesse croissant, à calomnier et à diaboliser l'Etat juif, le
peuple juif et le judaïsme lui-même - et à appeler ouvertement à leur annihilation. Ce
n'est qu'en refusant volontairement de voir ce fleuve de haine qu'il est possible de se
persuader qu'en fin de compte, " tout le monde " au Proche-Orient veut
réellement la même chose.
La propagande antisémite qui circule avec une telle abondance dans le monde arabe tire
son énergie en grande partie de la technique du "mensonge énorme", c.-à-d. de
la réitération inlassable de mensonges scandaleux concernant Israël ou les Juifs, dans
la ligne du : "plus c'est gros, mieux ça passe". Les exemples sont réellement
innombrables. En Egypte et en Jordanie, des sources d'informations ont, à plusieurs
reprises, mis en garde contre Israël, censé distribuer du chewing-gum mêlé de drogue,
ainsi que des sucreries ayant pour but - disait-on - de tuer des enfants et d'entraîner
les femmes à la dépravation sexuelle.
Quand, récemment, la fièvre aphteuse a éclaté dans le bétail de l'Autorité
Palestinienne , on a immédiatement accusé les Israéliens d'avoir répandu
intentionnellement la maladie (en dépit de la mobilisation immédiate des équipes de
vétérinaires israéliens pour soigner les animaux).
Particulièrement tapageuses ont été les forgeries à propos des répliques
israéliennes à une Intifada qui dure depuis un an. Au début de cette année, au Forum
économique mondial de Davos, en Suisse, une assistance abasourdie a entendu Yasir Arafat
lui-même déclarer qu'Israël utilisait [des balles] à l'uranium appauvri et des gaz
paralysants contre les civils palestiniens. La télévision officielle de l'Autorité
Palestinienne fournissait obligeamment une "évidence" de cette accusation, en
diffusant des scènes de malheureuses victimes secouées de vomissements et de
convulsions. Un autre clip récent de la télévision palestinienne présentait la
reconstitution d'un assaut de l'armée israélienne contre une un maison palestinienne,
aboutissant à la mise en scène du viol et du meurtre d'une petite fille devant ses
parents horrifiés. Quant aux victimes israéliennes des terroristes arabes, la station de
radio "La Voix de Palestine" assurait à ses auditeurs, en avril, qu'Israël
mentait au sujet de l'assassinat d'une fillette de dix mois par un tireur embusqué
palestinien, à Hébron; en fait, expliquait le commentateur, le bébé était arriéré
et avait été étouffé par sa propre mère.
La presse arabe s'est également lancée dans le riche motif classique de l'antisémitisme
européen. Al-Ahram, le principal quotidien égyptien, patronné par le gouvernement,
s'est avéré hors pair à cet égard. Une série récente d'articles relatait, avec un
luxe de détails, comment les Juifs utilisent du sang de Gentils pour confectionner la
matzah de Pâques. Insurpassable en la matière, le chroniqueur Mustafa Mahmud informait
ses lecteurs que, pour comprendre les vrais buts des Juifs, il fallait consulter les
"Protocoles des Sages de Sion", dans lesquels les dirigeants de la conspiration
juive internationale avouent ouvertement leurs " ambitions sans limites, leur avarice
insatiable, leur vengeance impitoyable, et leur haine, qui défie l'imagination".
"La ruse", étaient-ils censés déclarer, "est notre approche, le mystère
est notre méthode." *
C'est dans ce même registre que les porte-parole arabes et islamistes déforment ou
récusent le témoignage du génocide nazi. De fait, nulle part au monde la négation de
l'Holocauste n'est plus chaudement ou largement professée. Une conférence d' 'érudits',
qui s'est tenue à Amman à la mi-mai, a conclu que l'ampleur de la guerre nazie contre
les juifs avait été considérablement exagérée, une allégation ressassée avec
enthousiasme par le Times de Jordanie. Issam Sissalem, de l'université islamique de Gaza,
a récemment affirmé à la télévision palestinienne que, loin d'être des camps
d'extermination, Chelmno, Dachau, et Auschwitz étaient, en fait, de simples "lieux
de désinfection".
Le 13 avril, journée consacrée, en Israël, à la mémoire de l'Holocauste, le journal
palestinien officiel Al-Hayat al-Jadida publiait un article de Hiri Manzour, intitulé
" la Légende de l'Holocauste ". Parmi ses allégations, on pouvait lire que
" le chiffre de 6 millions de juifs incinérés dans les camps nazis d'Auschwitz
était un mensonge " répandu par les Juifs pour mener à bien leur " opération
de marketing international ". Quelques semaines plus tard, à Téhéran, au cours
d'une conférence panislamique largement suivie, le chef suprême de l'Iran, l'Ayatollah
Khamenei, consacra ses observations préliminaires à démontrer la même chose. " Il
y a des preuves ", déclarait-il, " que les Sionistes ont eu des liens étroits
avec les Nazis allemands, et ont exagéré, à leur avantage, toutes les données
concernant le massacre des Juifs... afin de s'attirer la solidarité de l'opinion publique
et frayer la voie à l'occupation de la Palestine et à la justification des crimes
sionistes ".
De temps en temps, toutefois, les mêmes organes d'opinion antisémites qui nient
l'Holocauste estiment nécessaire d'affirmer qu'il a bien eu lieu - mais à seule fin d'en
glorifier les perpétrateurs. C'est ainsi qu'un chroniqueur du journal gouvernemental
égyptien Al-Akhbar a exprimé ses " remerciement à Hitler, d'heureuse mémoire,
qui, au nom des Palestiniens, a tiré vengeance par avance des plus vils criminels qui
soient sur la face de la terre. Néanmoins, nous avons un grief envers [Hitler] : sa
vengeance à leur égard ne fut pas suffisante ".
Une autre variation sur ce thème est le parallèle, désormais incessant, entre Israël
et l'Allemagne hitlérienne. Pour Al-Ahram, " les atrocités commises par l'armée
israélienne montrent... comment ceux qui se plaignent des pratiques nazies utilisent les
mêmes méthodes contre les Palestiniens ". Pour Al-Akhbar, le ministre israélien
des affaires étrangères, Shimon Peres, a les apparences d'une 'colombe', mais est, en
réalité, " un oiseau de proie, un spécialiste du massacre d'innocents ", il
est également responsable d'actes " qui montrent qu'Israël est pire que les Nazis
". En mai, un chroniqueur du journal égyptien Al-Arabi, écrivait : " Le
sionisme n'est pas seulement un autre visage du nazisme, c'est plutôt un nazisme
multiplié par deux ". Il n'est donc pas surprenant que le Président Assad de Syrie,
qui affectionne aussi un tel langage, ait affirmé récemment : " Israël est
raciste, [le premier ministre] Sharon est raciste, les Israéliens sont racistes. Ils sont
plus racistes que les Nazis. "
Il n'est pas difficile de discerner l'effet de ce dénigrement implacable. Dans le monde
arabe, où les sources susceptibles d'équilibrer les informations sur les Juifs et l'Etat
juif sont rares, quand elles ne sont pas inexistantes, Israël a été transformé en rien
moins qu'une abstraction diabolique ; il n'a rien d'un pays, c'est une force maligne qui
incarne tous les attributs négatifs possibles - agresseur, usurpateur, occupant,
corrupteur, infidèle, meurtrier, barbare. Quant aux Israéliens eux-mêmes, on ne les
voit pas comme des citoyens, des ouvriers, des étudiants, ou des parents, mais comme
autant de fantassins d'une même puissance obscure. Le sentiment simpliste induit par ces
caricatures est soigneusement enchâssé dans une chanson à succès récente, au Caire,
à Damas et à Jérusalem-est. Son titre: " Je hais Israël ".
D'une telle haine à l'incitation à la violence et aux actes qui en découlent, il n'y a
qu'un pas. Les écoles arabes n'enseignent pas seulement qu'Israël est mauvais, mais
qu'extirper ce mal est la plus noble des missions. Comme le formule un texte destiné à
des élèves syriens de dixième, " La logique de justice oblige à l'application
d'un seul verdict [concernant les Juifs], auquel on ne peut échapper: à savoir, que
leurs intentions criminelles soient retournées contre eux et qu'ils soient exterminés
" [mise en exergue ajoutée]. À Gaza et en Cisjordanie, les manuels de tous les
niveaux scolaires louent le jeune homme qui choisit de devenir un 'shahid', un martyr pour
la cause de la Palestine et de l'Islam. Et il s'en faut que les leçons s'arrêtent à la
porte de la salle de classe. La télévision palestinienne invite ouvertement les enfants
à se sacrifier. Dans un clip très diffusé, une image du garçonnet de 12 ans, Mohammed
al-Dura - tué en septembre de l'année passée, dans un échange de tirs entre soldats
israéliens et combattants palestiniens armés - apparaît, sur fond de paysage
paradisiaque rempli de fontaines et de fleurs, tandis que l'enfant invite de la main ses
amis à le suivre.
Au début du mois de juin, deux semaines après l'effondrement mortel d'un hall de salle
de banquets, à Jérusalem, la télévision de l'Autorité Palestinienne diffusait un
sermon du cheikh Ibrahim Madhi, qui demandait que "cette Knesset [Parlement
israélien] tyrannique s'effondre [de la même manière] sur la tête des Juifs", et
appelait la bénédiction sur "quiconque met une ceinture d'explosifs sur son corps
ou sur celui de ses fils et plonge au milieu des Juifs". Des manifestations de masses
scandant des slogans, brandissant des drapeaux israéliens et américains en flammes,
ainsi que des combattants en armes, masqués et tirant des balles en l'air, renforcent le
message. Il ne faut pas chercher plus loin pour comprendre comment les enfants grandissent
avec le désir de devenir des bombes humaines - une initiative qui a bénéficié d'une
nouvelle vague d'acclamations de la part des médias, après une explosion-suicide dans
une discothèque de Tel Aviv, qui a coûté la vie à 21 Israéliens, et qui, selon un
scrutin récent, bénéficie de l'approbation de plus de trois-quart des Palestiniens.
" Ce 'missile', écrivait un chroniqueur palestinien enthousiaste, parlant du
terroriste-suicide, "avait une âme qui aspirait au martyre, un coeur qui embrassait
la Palestine, et un corps qui piétinait tous les envahisseurs sionistes ".
L'antisémitisme virulent n'est pas moins essentiel pour maintenir en place les régimes
les plus agressifs et les plus totalitaires de la région. Le prestige dont jouit
maintenant Bashar Assad, de Syrie, dans l'ensemble du monde arabe, dérive en grande
partie de ses dénonciations incessantes d'Israël et des Juifs. Pour sa part, Saddam
Hussein, d'Irak, a fait savoir, à plusieurs reprises, qu'il était prêt à détruire
" l'entité sioniste criminelle ". Et au cas où ses propres efforts n'y
suffiraient pas, il est allé jusqu'à demander l'aide divine, en terminant son discours,
lors du récent sommet arabe, par ce souhait vigoureux : " Que Dieu maudisse les
Juifs ! "
Quant aux 'modérés', comme le Roi Abdullah, de Jordanie, et le Président Mubarak,
d'Egypte, le fait qu'ils accordent une large liberté d'expression aux vitupérations
antisémites leur permet de montrer leur bonne foi populiste, en témoignant de leur
sympathie avec la "rue arabe". Approuvent-ils eux-mêmes de telles vues? Bien
sûr que non, se hâtent-ils de déclarer, suggérant malhonnêtement qu'on ne peut rien y
faire, puisque, sous leurs régimes, même les journaux appartenant à l'Etat et les
stations de télévision ont le droit d'exprimer leur opinion.
Que les dirigeants arabes modérés soient restés silencieux face à l'antisémitisme
croissant, c'est tout à fait compréhensible, à la lumière de l'ensemble de leurs
propres actes en tant qu'hommes d'Etat. Il devrait en être autrement s'agissant des
autorités morales et politiques occidentales, mais ce n'est pas le cas. Dans les jours
qui ont suivi la diatribe antisémite d'Assad, à Damas, c'est en vain qu'on a attendu du
pape - qui avait reconnu l'Etat d'Israël et visité le mémorial de l'Holocauste, à
Jérusalem - qu'il émette une parole de protestation. L'incident aurait pu être, à bien
des égards, [l'occasion d']une réédition du refus de Madame Hillary Clinton - alors
première Dame des Etats-Unis - de rencontrer Suha Arafat, l'épouse du président de
l'Autorité Palestinienne, qui, deux ans auparavant, lors d'une cérémonie à Ramallah,
avait accusé Israël d'empoisonner délibérément l'air et l'eau palestiniens. Et si
l'un ou l'autre des dirigeant rassemblés à la Conférence économique de Davos ont
songé à protester publiquement contre les mensonges de Yasir Arafat, on ne trouve aucune
trace de leur intervention en ce sens.
On peut considérer qu'à l'origine de ce silence général, il y a une forme subtile de
racisme, ou ce que George W. Bush a appelé, dans un autre contexte, " l'intolérance
raciale modérée des basses aspirations ". La suggestion implicite est que les
Arabes sont un peuple retardataire, qu'il ne faut pas juger à l'aune des normes
civilisées de l'Occident. Dans cette lecture, l'antisémitisme rabique n'est qu'un trait
de la culture arabe, parmi d'autres - alors que cette dernière est souvent présentée,
avec raison, comme l'une des plus civilisées et des plus sophistiquées du monde.
Beaucoup d'Occidentaux qui s'appliquent à ignorer les insultes et les mensonges
scandaleux des Arabes à l'égard des Juifs, croient également qu'après tout, les griefs
des Arabes envers les Juifs sont légitimes, quelque excessive que soit la manière dont
[les Arabes] l'expriment parfois. Selon eux, une fois les demandes essentielles des
Palestiniens ou des Syriens satisfaites, cette mentalité disparaîtra, leur haine
d'Israël et des Juifs s'apaisera de même, du fait qu'elle est une manière de faire de
la politique par d'autres moyens. Durant les années du processus d'Oslo, le gouvernement
israélien lui-même a semblé partager cette conception, en ignorant de manière
systématique les provocations verbales arabes incessantes, ou en leur trouvant des
explications.
A défaut d'autre chose, nous aurons au moins appris, de la seconde Intifada, que les
griefs du monde arabe envers Israël n'ont pas grand chose à voir avec les menus détails
de la répartition du territoire et de l'autorité politique, mais qu'íls concernent, par
contre, l'entièreté du projet sioniste et l'existence même d'un Etat juif au
Proche-Orient.
Ce que les Occidentaux (y compris quelques Israéliens) refusent de prendre en compte -
considérant qu'il s'agit d'une regrettable rhétorique - est au contraire l'expression
exacte de ces griefs, dont le but n'est pas de parvenir à un accord, mais de l'empêcher.
Car comment peut-on sceller un accord avec un peuple qui n'est constitué que de
meurtriers d'enfants, d'ourdisseurs de conspiration mondiale, d'ennemis jurés de la
vérité religieuse et historique, et de gens qui ont porté à sa perfection la
brutalité nazie - un peuple qui, selon les autorités islamiques, doit être expulsé et
mis à mort, les morceaux de leurs corps "étant pendus à tous les arbres et poteaux
électriques"?
Non, l'antisémitisme au Proche-Orient n'est pas une autre manière de faire de la
politique : il est une fin en soi.
* Ces traductions et bien d'autres de la presse arabe ont été réalisées par le Middle
East Media and Research Institute (MEMRI), dont le website est www.memri.org.
Fiamma Nirenstein, une journaliste italienne qui réside en Israël et écrit pour le
quotidien La Stampa et l'hbdomadaire Panorama. Elle est l'auteur de Israel: Peace in War
[Israël : Paix en guerre]. Son article, "The Journalists & the
Palestinians", est paru dans Commentary, January 2001.
© Commentary, Septembre 2001.
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