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Débat palestinien sur l'inclusion d'un enseignement sur l'Holocauste dans les programmes scolaires.

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Lors d'un symposium qui s'est tenu à Nicosie, sur l'île de Chypre, en avril 2000, Palestiniens et Israéliens ont discuté du thème suivant : « Comment renforcer la paix par l'éducation ».

Des représentants d'Egypte, de Jordanie, du Maroc et de la Tunisie étaient également présents.
A la tête de la délégation israélienne se trouvait le ministre de l'éducation, Yossi Sarid. Quant à la délégation palestinienne, elle était menée par Anis Al-Qaq, sous-secrétaire à l'Organisation et à la Coopération internationale de l'Autorité Palestinienne.

Lors du symposium, Al-Qaq a déclaré qu'il était « intéressé à ce que l'histoire de l'Holocauste soit mise au programme des écoles arabes et palestiniennes. « Je crois que la Palestine et l'ensemble du monde arabe ont besoin d'étudier l'Holocauste, et par conséquent ce sujet devrait être inclus dans le programme scolaire ». Et Al-Qaq d'ajouter : « Nous ne pouvons
être fiers de rien avant d'être au fait de ce sujet [l'Holocauste] ».
Cependant, il a reconnu qu'il « sera difficile de supprimer des programmes scolaires arabes les expressions hostiles à Israël. (1)

La presse palestinienne n'a pas rendu compte du symposium, à l'exception d'un journal qui a omis la déclaration de Al-Qaq. Par contre, les médias arabes ont relaté le fait que Al-Qaq a dit au Ministre israélien de l'Éducation que l'Autorité Palestinienne avait créé une commission, au sein du Ministère de l'Éducation et de celui de l'Organisation et de la Coopération Internationale, pour examiner la possibilité d'inclure l'Holocauste dans le
programme scolaire palestinien de la prochaine rentrée scolaire. Les propos d'Al-Qaq ont déclenché la colère des intellectuels palestiniens.

On lira ci-après une brève revue de quelques-unes des réactions de personnalités palestiniennes en vue.

Le Dr. Musa Al-Zu'but, Président de la Commission de l'Éducation du Conseil législatif Palestinien (PLC) a déclaré : « Il n'y aura aucune tentative telle que celle d'inclure l'histoire de l'Holocauste dans le programme scolaire palestinien. Le Conseil législatif a mis au point une loi sur le cadre général [du programme scolaire]. Le Conseil en général, et la Commission de l'Éducation en particulier, examinent ce qui est enseigné dans le programme scolaire et vérifient que rien ne contredit ni ne nuit à l'histoire palestinienne.

Al-Zu'but poursuit : « On a exagéré l'Holocauste en présentant les Juifs comme les victimes d'un crime majeur afin de justifier [la prétention] qu'ils ont besoin de la Palestine comme patrie, et leur donner le droit de demander une compensation. Quand l'histoire de l'Holocauste sera enseignée [dans les écoles palestiniennes], il faudra expliquer aux élèves que
l'Holocauste a été exagéré et que c'est nous, Palestiniens, qui avons dû en subir la conséquence : nous avons perdu notre pays, la Palestine, qui a été occupé par Israël. Il vaut mieux enseigner aux étudiants ce qui arrive à notre peuple ».

Al-Zu'but a exprimé l'espoir que, dans ses déclarations, Al-Qaq avait voulu dire qu'il fallait enseigner que l'Holocauste avait pris des proportions excessives. Et de conclure en disant : « Nous [Palestiniens] n'avons aucun intérêt à enseigner l'Holocauste. Si le but est d'exprimer de la sympathie, c'est inutile en ce qui nous concerne, puisque c'est nous qui avons supporté
les conséquences ». (2)

Président de la Commission Politique du PLC, Ziyad Abu Amr s'est interrogé sur l'explication donnée par Al-Qaq pour justifier la nécessité d'enseigner l'Holocauste aux Palestiniens. « Est-ce à cause de l'initiative de Sarid d'inclure les poèmes de Mahmoud Darwish dans le programme scolaire israélien que Al-Qaq appelle à l'enseignement de l'Holocauste ? », a-t-il demandé, en ajoutant: « Pourquoi devons-nous enseigner la littérature [c.-à-d. la 'version juive' de l'Holocauste] d'un peuple et d'un Etat qui ont occupé notre terre? Quand la situation changera, nous serons en mesure d'être plus ouverts à leur littérature et à leur héritage, exactement comme nous le sommes à présent à l'égard d'autres pays ».

Abu Amr a ajouté qu'en tout cas, « ce sujet ne peut pas être obligatoire. Ceux qui ont étudié l'histoire de l'Holocauste dans le passé sont parvenus à des conclusions très différentes. Pourquoi donc contraindrions-nous nos étudiants à étudier l'histoire et l'héritage des Juifs ? Nous avons terriblement besoin d'étudier notre propre héritage et l'histoire. De même, nos relations avec eux doivent être rétablies en premier lieu, [et cela passe] par leur reconnaissance des droits de notre peuple dans leur intégralité. Les problèmes fondamentaux entre nous et eux n'ont pas encore été résolus et je ne crois pas que ce soit le moment de conditionner nos enfants en leur apprenant l'histoire juive en général, et encore moins
l'Holocaust ». (3)

Membre du PLC et chef du Fatah, Hatem Abd Al-Qader, a estimé que l'enseignement de
l'Holocauste dans les écoles palestiniennes « constituerait une grande menace pour le développement de la mentalité palestinienne. Il serait dangereux d'orienter le programme scolaire palestinien dans une telle direction. En premier lieu, les Juifs devraient étudier notre catastrophe, les massacres, le meurtre et l'exil [dont nous avons été victimes], parce que cette catastrophe est encore vivante. Quant à ce qu'on appelle l'Holocauste, il a déjà été remisé
au musée de l'Histoire ».

Et Abd Al-Qader d'ajouter : « Nous ne pouvons anéantir le rêve historique palestinien, même si nous le supprimons de la rhétorique palestinienne officielle. Cette terre nous a été promise par Allah, alors qu'elle a été promise aux Juifs par Balfour. Si une telle décision [concernant l'
enseignement de l'Holocauste] devait être prise, elle ruinerait indubitablement le rêve et les aspirations des Palestiniens. Elle oblitérerait complètement leur passé, leur présent et leur futur. Au sein du Conseil Législatif, nous nous opposerons à toute expérience qui serait de
nature à nuire à l'esprit, à l'identité ou aux racines historiques des Palestiniens ». (4)

Le Dr. Isam Sisalem, historien palestinien qui, par le passé, a nié l'existence des chambres à gaz, a exprimé son étonnement des déclarations de Al-Qaq : « En tant que Palestiniens, a-t-il dit, nous condamnons la mise à mort indistincte de tant de gens par les Allemands, mais nous ne pouvons pas permettre que le meurtre des Juifs soit utilisé pour opprimer une autre
nation, à savoir les Palestiniens. Le tribunal de Nuremberg a exploité les mensonges [juifs] pour partager la Palestine, en affirmant que la communauté juive avait été victime d'annihilation et avait besoin d'une patrie pour s'y installer. Alors que ce qui nous intéresse, c'est notre propre peuple qui a souffert de l'exil et de la destruction de milliers des siens. Nous avons, plus [que les Juifs], droit au soutien de toutes les nations ».

Pour le Dr. Sisalem, depuis que la convention de Stockholm, en 2000, a demandé à tous les États européens d'inclure l'histoire de l'Holocauste dans leurs programmes scolaires, la presse occidentale a menti et exagéré à propos de l'Holocauste. « Le mouvement sioniste a exploité cela pour masquer ses répugnants délits en Palestine. Il continue également à extorquer les états européens jusqu'à ce jour. La vérité est que les dirigeants sionistes ont négocié avec les Nazis et signé avec eux des accords aux termes desquels beaucoup de Juifs ont été expulsés vers la Palestine ". (5)

Abdallah Horani, intellectuel palestinien, a également exprimé sa surprise des déclarations d'Al-Qaq : « Je ne crois pas qu'Israël et le mouvement sioniste aient besoin des efforts des Palestiniens pour répandre l'histoire mensongère de l'Holocauste. Il y a des gens dont la loyauté envers Israël est plus grande que leur loyauté à la cause nationale et pan-arabe. Au lieu de parler du ce qu'on appelle l'Holocauste, Al-Qaq aurait dû tenir compte des doutes [à ce propos] qui gagnent en force dans l'arène internationale et parmi les principaux intellectuels européens. Il aurait dû parler des massacres perpétrés par les Israéliens contre des Palestiniens sans défense qui, où qu'ils se trouvent, souffrent encore de la cruelle terreur sioniste.

Al - Horani a ajouté que les déclarations de Al-Qaq « lui rappellent ceux qui se sont 'spontanément' abstenus de parler du retour des réfugiés sur la terre dont ils avaient été chassés en 1948. Ces déclarations s'inscrivent dans le cadre de ce qui est connu sous le vocable de 'culture de paix', conception encouragée par les USA... Le but de cette 'culture de paix' est de propager l'interprétation américaine de la globalisation, c'est-à-dire se soumettre aux conditions américaines, et par conséquent aux conditions israéliennes. L'intention de cette globalisation est également de gommer la mémoire de nations, d'effacer leur héritage national et leur histoire, [et de neutraliser] toute opposition à l'invasion idéologique ou culturelle
étrangère. »

Horani a mis en garde contre la « culture de la paix et ses partisans » dans la région, et appelé les intellectuels arabes qui ont le souci de l'histoire et de l'héritage de leur nation... à adopter une approche antagoniste à l'égard de cette culture et d'une paix de cette nature. » (6)
Le chef du Mouvement du « Jihad islamique palestinien » à Gaza, Cheik Nafez 'Azzam, a déclaré, en réaction aux déclarations d'Al-Qaq, que, « à la lumière de la situation politique présente, quelqu'un pourrait parfois en venir à croire qu'il vit dans un monde imaginaire. Il est inconcevable qu'une nation respecte ses assassins et les voleurs de ses droits et de sa terre. Pourquoi certains parlent-ils seulement des victimes juives de la Seconde Guerre mondiale ? Pourquoi ne mentionnons-nous même pas nos [propres] victimes et martyrs?! Avant toute autre chose, nous devons enseigner l'histoire de ce conflit qui illustre la grande injustice que
causent au peuple palestinien le silence et les complots auxquels la plupart des gouvernements du monde participent.

'Azzam a encore affirmé : « Quiconque fait confiance au lavage de cerveau est sûr de faire faillite... » Et de conclure : « Un tel programme n'aura aucune influence sur la formation des esprits des [membres de] la nation. Le projet d'enseigner l'Holocauste dans les écoles palestiniennes contredit l'ordre naturel de l'univers. » (7)

Par ailleurs, le Cheik Jamal Mansour, un dirigeant du Hamas, a déclaré : «Il n'est pas juste de nier l'Holocauste ou de minimiser l'importance de la persécution dont les Juifs ont souffert. Nous devons condamner cela clairement et prendre le parti des opprimés, quels qu'ils soient, contre l'oppresseur ». Le Cheik Mansour a expliqué toutefois que le problème vient de « l'Occident, qui adopte une attitude rigide quand il s'agit de l'histoire des Juifs avec les Nazis et oblige tous les gouvernements et les peuples à enseigner 'une' histoire de l'Holocauste. De plus, l'Occident se réfère aux historiens sionistes pour élaborer ce [récit] et le transformer en un axiome que nul n'a le droit de remettre en question ».

« En même temps, ajoute le Cheik Mansour, ils veulent que nous oubliions tout des massacres, des dizaines de milliers de victimes, des millions d'exilés, de notre terre confisquée, occupée, et de notre sang qui continue à être répandu. Les Juifs ont mobilisé le monde dit libre et civilisé pour faire courber la tête à leurs victimes, pour s'excuser de leur histoire et pour se préoccuper de leur bien-être et assurer leur puissance dans l'avenir, et tout cela à cause d'un fou qui fut l'ennemi du monde entier, et pas seulement des Juifs, et qui assassina vingt millions de Russes de ses propres mains ». (8)



NOTES

(1) Al - Quds Al - Arabi (Londres), le 11 avril 2000.

(2) Al - Risala (PAPA), le 13 avril 2000.

(3) Al - Risala, le 13 avril 2000.

(4) Al - Istiqlal (PAPA), le 20 avril 2000.

(5) AlRisala, le 13 avril 2000.

(6) Al - Istiqlal, le 20 avril 2000.

(7) Al - Istiqlal, le 20 avril 2000.

(8) Al - Risala, le 13 avril 2000.


Le Middle East Media and Research Institute (MEMRI) est une organisation indépendante, à but non lucratif, qui fournit des traductions d'articles de la presse du Proche Orient et une analyse originale des développements concernant la région. Des copies d'articles et de documents cités, ainsi que des renseignements sur leur l'origine, sont disponibles sur demande.

 


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