| Page d'accueil | Objectif | Histoire | Religion | Coutumes | Délires | Commentaires | Arts | La bouffe | |Links | Galerie Photo | Contacts | Musique | Tunes Célèbres | Chatroom | Annonces | Enregistrement | Souvenirs | |Communautés | Recherche | Samsara | Fun |
|
Israël-Palestine : les vraies causes du conflit, par Arno Klarsfeld |
Forum Medias Culture Sommaire Harissatheque Genealogie Plan du site Kandil |
Israël-Palestine : les vraies causes du conflit, par Arno Klarsfeld
avocat - Le Monde - 4 décembre 2001
La racine du conflit du Moyen-Orient, ce n'est ni Jérusalem ni l'étendue des territoires
dévolus au futur Etat palestinien. La racine est le refus des dirigeants arabes et des
dirigeants palestiniens d'accepter l'Etat d'Israël comme un Etat juif.
L'échec des négociations de Camp David et de Taba est dû à la volonté des
Palestiniens d'imposer à l'Etat d'Israël le droit de retour aux réfugiés palestiniens
et à leurs descendants. Ainsi les juifs seraient minoritaires en Israël et les
Palestiniens majoritaires dans trois Etats : la Jordanie, le nouvel Etat palestinien et
Israël.
"S'il n'y avait pas eu d'Etat d'Israël, il n'y aurait pas eu de réfugiés
palestiniens." Cette affirmation est exacte, mais implique-t-elle corollairement une
responsabilité morale et/ou politique ? Si les Etats arabes ne s'étaient pas opposés à
la création conjointe d'un Etat arabe et d'un Etat juif en Palestine, comme le prévoyait
la résolution du 24 novembre 1947 de l'ONU, il n'y aurait pas eu de réfugiés
palestiniens.
Si les dirigeants arabes et les "élites palestiniennes" n'avaient pas appelé
la population palestinienne à fuir dans les pays avoisinants, en attendant que les juifs
fussent "jetés à la mer", il n'y aurait eu sinon aucun, tout au moins
sensiblement moins de réfugiés palestiniens.
Les Etats arabes n'ont rien fait pour assimiler ces réfugiés, pourtant "leurs
frères". Ces réfugiés ont été laissés volontairement dans un état de misère
et de dénuement par leurs dirigeants pendant des décennies (événement inédit dans
l'histoire), pour être utilisés comme une "arme" contre Israël. Ces
réfugiés peuvent s'installer dans le nouvel Etat palestinien. Enfin, il est possible et
légitime de considérer qu'un échange de population a eu lieu, 900 000 juifs ayant été
expulsés à la même période des pays arabes, devant tout laisser derrière eux. Ces
réfugiés ont été pour la plupart accueillis par Israël. Les réfugiés palestiniens
étaient environ 700 000 en 1948.
Si l'on accepte la légitimité de l'Etat d'Israël par les votes de l'ONU quant au
partage de la Palestine et à la reconnaissance de l'Etat d'Israël, en mai 1948, on est
tenu par la logique d'admettre que la responsabilité de l'existence des réfugiés ne
provient pas de l'Etat d'Israël, mais de l'intransigeance des pays arabes à accepter son
existence.
L'établissement du mandat britannique en Palestine doit son origine à une décision des
principales puissances de 1917, relayée plus tard solennellement par la Société des
nations, de venir en aide au peuple juif, et, plus particulièrement, aux masses juives
persécutées en Europe, afin que celles-ci puissent à la fois trouver un abri séculier
et réaliser leur idéal religieux en s'établissant en Palestine pour y créer à nouveau
une vie nationale juive.
Cette décision était une application politique du principe reconnu par les puissances
alliées du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes.
A travers siècles et époques, les juifs ont conservé et maintenu leurs traditions sans
s'assimiler, et cette non-assimilation était la preuve non seulement de leur foi
religieuse, mais aussi de leur amour profond pour leur patrie perdue.
Le Congrès de Bâle, en 1897, marque le début institutionnel du mouvement sioniste
moderne s'appuyant sur deux idées fortes de Théodore Herzl : un Etat pour les
populations juives persécutées en Europe ; une législation du travail à bien des
égards nouvelle pour l'époque, puisque y figure la semaine des 35 heures, tout juste
adoptée en France.
La Palestine de 1917, année où la déclaration Balfour fut énoncée, était constituée
du territoire couvert aujourd'hui par Israël, la Cisjordanie et la Transjordanie. Ce
dernier Etat, amputé de la Palestine, ne fut créé qu'en 1922.
La déclaration Balfour avait été précédée, le 4 juin 1917, d'une lettre de Jules
Cambon, secrétaire général des affaires étrangères de la France, dans laquelle il
déclarait la sympathie du gouvernement français pour la cause sioniste, ayant en vue,
notamment, l'établissement en Palestine d'une nationalité juive.
En février et en mai 1918, les gouvernements français et italien signifièrent leur
acceptation de la déclaration Balfour et, au mois d'août de la même année, le
président Wilson exprima sa satisfaction de voir les progrès réalisés par le sionisme
et son accord avec la déclaration.
Par l'effet de la déclaration Balfour, qui a été reproduite dans le préambule du
mandat britannique sur la Palestine accordé par la Société des nations, le droit
d'établir un foyer national en Palestine ne pouvait être conféré qu'au peuple juif ;
ce droit excluait l'établissement de tout autre foyer national dans le territoire sous
mandat, et les Arabes en Palestine ne semblaient pas alors constituer une nation en raison
des liens sociaux, ethniques, culturels et religieux qui les unissaient aux Arabes de
Syrie, du Hedjaz et de Mésopotamie.
Ce foyer national destiné à accueillir les juifs persécutés en Europe, les Arabes
l'ont refusé, poussant les Anglais à limiter de manière drastique l'émigration juive
dans une terre qui leur avait pourtant été promise.
Lorsque les dirigeants arabes affirment qu'ils n'ont aucune responsabilité, même
indirecte, dans la Shoah, c'est faux. Si les juifs persécutés d'Allemagne, de Pologne,
de Hongrie, de Roumanie et d'ailleurs avaient été admis à immigrer en Palestine, ainsi
qu'il avait été convenu et reconnu par la Société des nations, sans doute le nombre de
juifs exterminés aurait été très inférieur à ce qu'il fut. On ne peut à la fois
reprocher aux Suisses de ne pas avoir ouvert toutes grandes leurs frontières aux juifs
pourchassés et ne pas rappeler aux Arabes de Palestine et d'ailleurs qu'ils ont
consciemment fermé les leurs à une population juive en danger mortel, alors que l'espace
pour l'accueillir ne manquait nullement.
Le Grand Mufti de Jérusalem s'était engagé auprès des nazis, il avait rallié Berlin
en 1941, encouragé l'extermination des juifs en Palestine et demandé à Hitler de
"régler la question juive dans l'intérêt national et populaire sur le modèle
allemand".
Les dirigeants arabes persistent à éduquer leurs peuples dans la haine des juifs.
Lorsque Bachar El Assad déclare devant le pape qu'"Israël est un peuple
déicide", et que le "sionisme est l'équivalent du racisme", ce n'est rien
ou presque rien par rapport à ce qui est imprimé dans les journaux, prêché dans les
mosquées, vu à la télévision, entendu à la radio de la plupart des pays arabes, sans
compter l'endoctrinement des âmes de toute une génération d'élèves à la haine des
juifs par le contenu des manuels scolaires.
Pour que la paix puisse s'établir entre deux nations, il faut, avant toute chose,
renoncer à la haine et au terrorisme comme moyen politique. Mais les dirigeants arabes et
l'Autorité palestinienne ont-ils intérêt à une telle renonciation ? Une paix avec
Israël signifierait, à plus ou moins long terme, la démocratisation des régimes
arabes, et donc la chute des dictatures. Mieux vaut pour les dictateurs maintenir leur
population dans la haine des juifs et d'Israël.
Arafat sait certainement que, si les violences d'aujourd'hui n'étaient pas dirigées
contre Israël, elles le seraient à l'encontre d'une Autorité palestinienne corrompue,
alors que le peuple, lui, vit depuis des générations dans une situation de marginalité,
dépourvu de presque tout. C'est là le choix délibéré des dirigeants arabes et
palestiniens.
On dit : "Israël occupe la Cisjordanie." C'est vrai, mais on ne le reprochait
pas au royaume hachémite qui avait annexé la région à la Jordanie jusqu'en 1967, date
à laquelle les troupes israéliennes l'ont occupée. Mais, si Israël a occupé la
Cisjordanie, c'était non par ambitions territoriales, mais afin de disposer d'un moyen de
pression pour engager des pourparlers de paix avec ses voisins. Israël a toujours
considéré cette occupation comme temporaire, en attendant la signature d'un traité de
paix en bonne et due forme. Seule la partie orientale de Jérusalem (parce qu'elle
contenait le mur des Lamentations et le mont du Temple) fut annexée par décision de la
Knesset.
L'Etat d'Israël a toujours reconnu et respecté les lieux de culte musulmans, ce qui n'a
pas été le cas des Arabes : avant 1967, ils détruisaient les synagogues du quartier
juif de Jérusalem, interdisaient aux juifs de prier au mur des Lamentations ou
utilisaient les pierres tombales juives du cimetière du mont des Oliviers pour construire
des latrines.
Certains proposent qu'Israël se retire des territoires et construise un mur pour garantir
sa sécurité. Outre le symbole négatif, sur quelle ligne construirait-on le mur ? Tout
Etat a besoin de frontières définies et reconnues.
On dit : "Les implantations juives dans les territoires occupés sont un obstacle à
la paix." Peut-être. Mais on peut aussi retourner le propos. Pourquoi des juifs ne
pourraient-ils pas habiter en Cisjordanie et à Gaza, alors qu'un million d'Arabes vivent
en Israël ?
On dit : "Il faut mettre un terme au cycle de violence."Quel cycle ? Il y a d'un
côté une volonté génocidaire d'exterminer le plus de juifs possible et, de l'autre,
une volonté légitime de châtier les terroristes responsables de ces atrocités et qui
se préparent à en commettre d'autres.
On dit : "La France et l'Allemagne se sont réconciliées, et pourtant, combien de
millions de morts entre les deux peuples !" C'est vrai, mais jamais la France ou
l'Allemagne n'a nié à l'autre le droit d'exister en tant qu'Etat.
Les négociations ne pourront valablement reprendre que si, en préambule, du côté
palestinien, on renonce à un droit de retour qui sonnerait le glas d'Israël en tant
qu'Etat juif et que si, du côté israélien, on accepte de se retirer de la Cisjordanie
et de Gaza. Après, et seulement après, pendant la phase de négociations, on pourrait
discuter d'un droit de retour pour certains réfugiés et d'échange de territoires entre
l'Etat palestinien et Israël afin de permettre à Israël d'annexer des implantations de
peuplement en Cisjordanie.
On peut se demander, enfin, quelle logique il y aurait à un Etat palestinien exigu,
divisé et surpeuplé, alors que la Jordanie est vaste, peu peuplée et habitée
majoritairement par des Palestiniens. Il faudra bien penser un jour à résoudre cette
absurdité territoriale. Peut-être retrouvera-t-on alors l'"option
jordanienne", mais après la création d'un Etat palestinien indépendant.
| Page d'accueil | Objectif | Histoire | Religion | Coutumes | Délires | Commentaires | Arts | La bouffe | |Links | Galerie Photo | Contacts | Musique | Tunes Célèbres | Chatroom | Annonces | Enregistrement | Souvenirs | |Communautés | Recherche | Samsara | Fun |
Pour toutes informations, critiques et commentaires, envoyez un émail a : jhalfon@mediaone.net