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La fin d'Oslo |
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La fin d'Oslo : Yasser Arafat est un obstacle à la paix.
par Tom Rose The Weekly Standard, Washington.
Le débat en cours depuis longtemps à Washington sur la responsabilité de Yasser Arafat dans la
campagne de terreur contre des civils israéliens aurait dû trouver sa conclusion le 2 juin, le
lendemain de l'assassinat par un kamikaze palestinien de 20 Israéliens, pour la plupart des
adolescentes, à l'extérieur d'une discothèque de Tel Aviv. Ce jour-là, le dictateur palestinien
a publiquement appelé pour la première fois au cessez-le-feu et la violence s'est pratiquement
arrêtée, révélant aux yeux du monde la lourde responsabilité d'Arafat dans son déclenchement.
Le 9 juin, au moment d'écrire ces lignes, l'armée israélienne signalait une réduction
"significative" des activités terroristes palestiniennes, justifiant par là l'assouplissement
de certaines restrictions imposées aux déplacements des Palestiniens.
Maintenant qu'Arafat est clairement exposé comme l'organisateur délibéré du conflit dans la
région, il n'y a plus à nier l'erreur inscrite au coeur du processus d'Oslo. En 1993, Israël et
les Etats-Unis ont sciemment choisi de ressusciter un Arafat discrédité par son engagement aux
côtés de Saddam Hussein dans la guerre du Golfe et d'en faire leur interlocuteur dans les
négociations de paix. Depuis lors, Washington s'est comporté comme s'il n'existait que deux
alternatives au Proche-Orient, Arafat ou la guerre. Mais pour les Israéliens, l'option Arafat
équivaut à la guerre et comme telle ne peut être soutenue. Même les Israéliens de gauche le
constatent maintenant. Le ministre de la Défense, Benjamin Ben Eliezer, un membre du parti
Travailliste favorable à Oslo, a crée l'événement quand il a déclaré, le 6 juin, au sujet
d'Arafat : "Il a fait son temps. Le moment est venu pour Israël de rechercher de nouveaux
partenaires et une voie nouvelle vers la paix".
Washington pourrait mettre davantage de temps à l'admettre. De fait, elle continue de
s'accrocher à son approche désastreuse, pressant Israël "de pratiquer la retenue" en réponse
aux attaques meurtrières sur d'innocents adolescents, et en envoyant à nouveau dans la région
un officiel de haut rang, cette fois le directeur de la CIA, George Tenet, pour "parler" aux
protagonistes. Ce faisant, les Etats-Unis prolongent la vie d'Arafat et lui offrent une autre
occasion de plonger le Proche-Orient dans la guerre.
Pour Israël et ses principaux alliés, il est temps de dépouiller Arafat de son manteau de
légitimité, de cesser de financer son état policier et de commencer à réfléchir à l'après-Oslo.
Observons ce qui s'est passé. Au cours des huit derniers mois, Arafat s'est servi des médias
étroitement contrôlés de l'Autorité palestinienne pour libérer un flot d'incitations
antisémites à glacer le sang, poussant les Palestiniens à apporter leur concours à des actes de
terreur toujours plus cyniques contre des civils israéliens. Un spot diffusé des semaines
durant sur les ondes de la télévision de l'Autorité palestinienne montrait Muhammad al-Durra,
le garçon palestinien de 12 ans tué dans un échange de tirs entre soldats israéliens et tireurs
palestiniens et dont la mort télévisée a choqué le monde entier. On y voit al-Durra implorant
d'autres enfants palestiniens de le rejoindre au paradis en devenant des enfants martyrs. Ce
spot n'a été retiré que le 2 juin, au lendemain de l'attentat contre la discothèque.
Une autre illustration de l'incitation antisémite sous patronage officiel a été l'accusation
personnelle lancée par Arafat, blâmant Israël pour la mort de Faisal Husseini, un officiel de
l'Autorité palestinienne. Husseini, âgé de 60 ans, est décédé d'une crise cardiaque le 30 mai,
dans sa chambre d'hôtel de Kuwait City. Il souffrait depuis longtemps d'asthme et
d'hypertension. Une telle déclaration était à peine de nature à surprendre les Palestiniens,
soumis à un régime continu de vitriol antisémite depuis que les Etats-Unis et Israël ont offert
à Arafat son propre empire médiatique en 1994. Pas plus tard qu'en mai, l'Autorité
palestinienne signalait que l'aviation israélienne larguait des bonbons empoisonnés dans les
cours d'écoles palestiniennes et complotait de détruire la mosquée Al-Aksa, qui a donné son nom
à la dernière guerre d'Arafat, "Aksa Intifada".
Comme l'histoire l'a montré de manière répétée, les paroles violentes sont le prélude aux
actions violentes.
Au cours des huit derniers mois, les lieutenants et alliés d'Arafat ont recruté et déployé des
dizaines de kamikazes, planté des centaines de bombes sur les routes et déclenché des milliers
de tirs. Tout cela faisait partie d'une stratégie soigneusement planifiée et publiquement
annoncée -- rarement rapportée en dehors de la presse arabe -- visant à tuer suffisamment de
Juifs pour provoquer une riposte israélienne qui inciterait les états arabes à mener une
nouvelle guerre contre l'état juif. Une telle guerre pourrait soit réussir à détruire Israël,
soit servir les intérêts palestiniens en provoquant l'intervention d'une force internationale
qui donnerait légitimité, aide et protection aux Palestiniens. Les Palestiniens pourraient
ainsi atteindre leurs objectifs sans avoir à faire la seule concession qu'Israël réclamait à la
table de négociation : la fin formelle du conflit avec Israël et la renonciation à toute
exigence future à son égard.
Qu'Arafat lutte non pour établir un état palestinien mais pour détruire l'état juif est apparu
clairement à Camp David en juillet dernier. Il s'est vu offrir pratiquement tout ce qu'il
affirmait réclamer. D'un trait de plume, Arafat aurait pu avoir 95 % de la Cisjordanie, 100 %
de Gaza, la partition de Jérusalem, la fin de "l'occupation" et le démantèlement de dizaines de
colonies juives de la rive Ouest. Mais en insistant pour que tous les descendants des réfugiés
palestiniens, qui avaient pris la fuite à la suite de l'invasion arabe d'Israël le lendemain de
sa naissance en 1948, soient autorisés à revenir, Arafat a clairement démontré que pour lui et
sa cause rien de moins que la destruction d'Israël en tant qu'état juif ne suffirait.
Si l'année écoulée a confirmé le manque total de crédibilité d'Arafat comme partenaire pour la
paix, dans quelle direction se tourner à partir d'ici ? La tâche immédiate de Washington est
d'essayer de prévenir une guerre régionale, plus proche qu'elle ne l'a été depuis 30 ans. Une
telle guerre menacerait non seulement les alliés américains dans la région mais pourrait aussi
causer des dommages considérables aux Etats-Unis, déjà aux prises avec leur pire crise
énergétique depuis la dernière guerre du Moyen-Orient. Grâce aux progrès des capacités
offensives des participants potentiels et en raison de la disposition de certains ennemis
d'Israël à recourir aux armes de destruction massive, une telle guerre pourrait avoir des
conséquences humaines catastrophiques.
Plus menaçant pour Israël - et avantageux pour Arafat et ses alliés arabes radicaux -- est le
fait qu'Israël doive faire face à une population palestinienne farouchement hostile et
fortement armée dans sa propre arrière-cour, tant dans les zones que contrôle l'Autorité
palestinienne d'Arafat qu'en Israël même. Les états arabes radicaux, comme la Syrie et l'Irak,
perçoivent clairement cette vulnérabilité : pour la première fois dans l'histoire du conflit,
Israël est confronté à la perspective simultanée d'un engagement militaire sur plusieurs fronts
et d'un combat à l'intérieur de ses frontières contre une cinquième colonne armée qui, entre
autres, pourrait faire le siège des routes sur lesquelles repose la capacité de mobilisation
d'une armée composée essentiellement de civils. La force militaire d'Israël, tant vantée, ne
pèserait pas lourd si ses citoyens-soldats ne pouvaient rejoindre leurs bases. Avec si peu de
marge pour l'erreur, un retard de seulement quelques heures pourrait sérieusement compromettre
la capacité d'Israël à repousser une invasion de blindés.
Face à cette menace de guerre, Israël dispose d'une puissance militaire, technologique et
économique sans précédent. Son armée de terre et son aviation figurent parmi les meilleures du
monde. Ne comptant que 6 millions d'habitants, sans ressources naturelles et avec un pays plus
petit que le New Jersey, Israël a construit la plus grande économie entre l'Europe et l'Inde.
Le pays a plus d'ingénieurs par tête que toute autre nation. Mais de touts ses points forts,
c'est encore sa relation avec les Etats-Unis qui constitue son plus grand atout. En réaffirmant
publiquement le lien fondamental et inviolable de l'Amérique avec l'état juif, en prévenant les
agresseurs potentiels qu'Israël ne sera jamais abandonné à son sort, Washington pourrait
grandement réduire la probabilité d'une guerre.
Avec en toile de fond une alliance américaine réaffirmée, Israël doit renforcer sa propre
attitude de dissuasion en renouant avec les politiques musclées qui ont si bien fonctionné dans
un passé encore récent. Même les Israéliens aux mémoires les plus courtes peuvent se souvenir
du milieu des années 90, quand leur pays connaissait une vague de terrorisme plus meurtrière,
si moins étendue, que celle qu'ils constatent actuellement. Tel Aviv était en feu, en dépit des
premières promesses du processus de paix. Des bus explosaient, tuant et mutilant des centaines
de civils. C'est alors que le jeune et inéprouvé Benjamin Netanyahu avait remporté une victoire
surprenante contre le Premier ministre en fonction, Shimon Peres, aux élections de 1993.
Suivant de quelques mois l'assassinat du Premier ministre Yitzhak Rabin, le succès inattendu de
Netanyahu fut amèrement accueilli par l'establishment de gauche, contribuant par là même à
consacrer aux yeux du monde l'image "d'obstacle à la paix" du nouveau dirigeant.
Netanyahu affirmait avec insistance que le seul moyen de stopper le terrorisme était d'exposer
et de punir les coupables. Arafat devait être tenu personnellement responsable pour toute
activité terroriste prenant sa source dans le territoire qu'il contrôlait. En public et en
privé, Netanyahu martelait le message qu'Arafat ne recevrait rien sans contrepartie. Ce que le
monde et certains Israéliens qualifiaient "d'obstruction de droite", le Premier ministre
l'appelait "réciprocité". Netanyahu avait cependant raison, en dépit des propos désobligeants
tenus à son égard à Washington. Sa stratégie a pratiquement arrêté le terrorisme. Que les
Israéliens puissent énumérer chaque attentat terroriste survenu pendant son mandat atteste de
leur faible nombre : moins qu'au cours de toute période semblable avant ou depuis.
De fait, la politique de Netanyahu du "stop à Arafat" a si bien marché que les Israéliens ont
rapidement oublié ce pourquoi ils l'avaient élu. Sous son mandat, le pourcentage du public
invoquant la sécurité comme souci premier est tombé de 73 % en 1996 à un minimum historique de
39 % en 1999. Hélas, ce fut le succès de Netanyahu à isoler et punir Arafat qui berça les
Israéliens dans ce sentiment de sécurité et les amena à troquer leur réalisme éprouvé pour le
rêve utopique d'un "Nouveau Proche-Orient", et à échanger Netanyahu contre Ehud Barak en 1999.
Mais même si Israël en revient à une fermeté calquée sur celle de Netanyahu et entreprend de
combattre efficacement le terrorisme, il est vital que les Israéliens comme les Américains
comprennent que le mieux qu'ils puissent espérer dans un proche avenir est une paix froide.
Quant à une solution définitive au conflit israélo-palestinien, la violence prolongée,
engendrée par le rejet d'Arafat d'un accord qu'il prétendait vouloir, nous rappelle qu'il n'en
existe qu'une : la reconnaissance par le monde arabe de la réalité d'Israël et sa décision de
vivre en paix avec lui.
La campagne, vieille de plusieurs décennies, pour isoler Israël diplomatiquement et
politiquement est destinée à refuser la pérennité d'Israël. C'est pourquoi les Etats-Unis
doivent sans relâche contrer cette campagne à chaque occasion. Washington devrait dans le même
temps indiqué son intention de corriger l'erreur d'Oslo en se dissociant formellement,
complètement et de manière définitive de Yasser Arafat et de son Autorité palestinienne.
Le fait que les Etats-Unis soient ouvertement dénigrés dans les médias palestiniens, que des
drapeaux américains et israéliens soient brûlés côte à côte dans les rassemblements officiels
organisés par l'O.L.P., devrait à lui seul suffire à mettre fin à toute aide financière au
régime d'Arafat. Maintenant que l'implication d'Arafat dans les actes de terrorisme est
établie, il est temps que l'Autorité palestinienne soit portée sur la liste, tenue par le
département d'état, des sponsors du terrorisme et interdite de séjour aux Etats-Unis, ainsi que
l'OLP à nouveau. Le signal émis par de telles initiatives vers un monde arabe saisi de
nervosité serait très profond. En dépouillant Arafat de sa légitimité et de ses subsides, les
Etats-Unis adresseraient un avertissement aux régimes arabes radicaux, tout en rassurant les
modérés.
De fait, permettre à Arafat d'user de violence continue pour atteindre ses objectifs politiques
menace l'Egypte et la Jordanie -- alliés des Etats-Unis et seuls pays arabes formellement en
paix avec l'état juif -- davantage qu'Israël. Si par ses exhortations répétées, lancées aux
masses arabes, Arafat est à même d'entraîner les dirigeants de ces deux nations dans une guerre
contre Israël, non seulement leurs armées seront écrasées et leurs pays dévastés, mais ils
perdront aussi presque à coup sûr le pouvoir. Et ils le savent bien. Le Président Mubarak, qui
émaille son répertoire habituel d'attaques acerbes contre Israël de déclarations telles que "Je
ne sacrifierai pas un seul Egyptien pour la Palestine", adresse pratiquement une supplique aux
Etats-Unis pour qu'ils stoppent Arafat.
La leçon à retirer du badinage avorté avec Arafat est que les dictateurs sont par nature des
partenaires non fiables parce qu'ils ont besoin d'ennemis extérieurs pour se maintenir au
pouvoir. Il leur faut des ennemis pour leur permettre de justifier la répression contre leur
peuple et consolider leur propre contrôle, ce qu'une démocratie aguerrie comme les Etats-Unis
aurait dû savoir depuis le début.
Un homme a montré de la clairvoyance à cet égard, Nathan Sharansky, l'activiste des Droits de
l'Homme et aujourd'hui vice-Premier ministre d'Israël. Il annonçait depuis des années que le
processus d'Oslo était voué à l'échec, fondé qu'il était sur la conviction qu'on pouvait faire
confiance à Arafat pour arrêter le terrorisme, précisément parce qu'il était un ancien
terroriste lui-même et un dictateur s'embarrassant peu des règles de la démocratie. L'idée
était de faire du renard le gardien du poulailler. Comme le disait feu le Premier ministre
Yitzhak Rabin, "Arafat peut réprimer le terrorisme palestinien sans avoir à se soucier d'une
presse libre, d'une Cour Suprême ou de ces agaçants groupes de défense des Droits de l'Homme."
Mais en fin de compte, Arafat n'était pas prêt à combattre son propre peuple pour protéger
Israël. Et la tentative de transformer un dictateur corrompu et sanguinaire en allié, en le
gratifiant d'un pouvoir défiant l'imagination, s'est révélée désastreuse.
Par qui ou par quoi remplacer Arafat ? Répondre à cette question est moins urgent que de
reconnaître qu'il doit s'en aller. Les Etats-Unis s'attachent régulièrement à favoriser des
"changements de régime" dans les situations où leurs intérêts sont en jeu. Et aujourd'hui,
leurs intérêts ne sont nulle part davantage menacés que par Yasser Arafat. Si l'histoire et la
culture des mondes arabe et islamique suggèrent que la démocratisation n'est pas une option
réaliste à court terme, celle-ci doit cependant demeurer un objectif déclaré à long terme.
L'erreur de la précédente décennie a été de penser que la paix pouvait se construire en
soutenant un individu plutôt que les principes et les institutions propices à l'épanouissement
d'une société libre et ouverte. Au plus tôt cette erreur sera reconnue, rejetée et corrigée, au
plus tôt la stabilité pourra être rétablie, et peut-être même un jour la paix instaurée au
Proche-Orient.
© The Weekly Standard, 2001.
Traduction © Nathan Dubinski, 2001. <Matteusz.dubinski@TESSENDERLO.com>
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