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La paix ou quoi d'autre?

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Par Stéphane Juffa (c) Metula News Agency

C'est, en fait, le 4 février 2000, que le mouvement palestinien a choisi son destin. A cette date, le Conseil Central Palestinien, l'organe exécutif suprême de l'OLP, a déclaré la guerre, non seulement à Israël mais également, à toute perspective de paix entre les Palestiniens et les Israéliens.

A cette date, le Conseil de l'OLP a adopté plusieurs résolutions politiques mais parmi celles-ci, une seule fait l'économie de la lecture du reste: Le droit au retour des réfugiés de 47 ! Et pour ne laisser subsister aucun doute, quant à ses intentions, l'organe palestinien à cru bon de préciser: "c'est la pierre angulaire du processus de paix tout entier", pas de retour des réfugiés, pas de d'ultimatum de "punition" économique ne suffisait pas, elle est suivie, dans le document présenté par Arafat à Camp David, des détails de l'exécution du plan du retour des réfugiés arabes. Il s'agit de conférer à tous ceux qui le désireraient, "sans aucune limite dans le temps" et sous la supervision d'une commission internationale, à la fois la nationalité israélienne "automatique" et encore, le droit de s'installer dans l'Etat hébreu.

Ce qui précède constitue donc la réponse palestinienne à la demande de signer la fin des hostilités. La réponse, c'est non! Non dans tous les cas de figures. Non, le différend n'est pas d'ordre géographique, non, Jérusalem n'en est pas l'élément central, pas plus que le droit de créer un Etat palestinien indépendant. Ce "non", c'est le non palestinien à toute expression de toute forme de légitimité des Israéliens.

Pour Arafat, tant que les négociations pouvaient s'apparenter à la négociation d'un "pacte d'Hudalaibiya", à l'instar de l'accord endossé par le prophète Mohamed avec les Infidèles, en attendant d'établir sa supériorité militaire, le "Chairman" n'avait pas de raison de refuser ces négociations. A l'usage interne, palestinien et arabe, il ne manquait jamais une occasion de préciser sa stratégie. Pour lui, "Oslo", c'était l'occasion de gagner une étape, en instaurant déjà un Etat palestinien indépendant, avec Jérusalem comme capitale. Cependant, le plan suprême, le but, ça a toujours été, pour le Raïs, la création d'un Etat de la rivière à la mer, l'éradication d'Israël! Aussi, à l'heure du choix, lorsque Barak et Clinton exigent de lui l'abandon ad æternam de cette perspective, il est contraint de baisser le masque, de décliner la proposition et d'en revenir à une autre tactique disponible, afin de réaliser son but. Cette tactique s'avérera être, à partir de septembre 2000, l'usage illimité de la violence.

A ce stade de l'explication, le lecteur éveillé devrait se demander si les Américains et les architectes israéliens du processus d'Oslo, n'ont pas pêché par naïveté. La bibliographie palestinienne et celle de m. Arafat, regorgent de textes affirmant le refus arabe de l'existence d'Israël et si l'on tient compte de ce que les analystes savent lire, on en arrive effectivement à se demander ce qu'ils cherchaient tous à obtenir de Yasser Arafat?

En tant que supporter du processus d'Oslo, permettez-moi de répondre brièvement à cette interrogation: L'idée d'Oslo, "des terres contre la paix", n'a pas germé dans une situation de différend "normal", entre une nation et une autre mais bien de la nécessité sine qua none pour Israël, de mettre fin à l'état de guerre permanent, dans lequel elle évolue depuis sa création!

Nous reviendrons d'ailleurs sur cette considération, qui à prêté son nom à cet article, "La paix ou quoi d'autre?"

Après que toutes les issues possibles avaient été explorées, sans succès, durant les années précédentes, les partisans d'Oslo, conscients de ce que les données d'ouverture n'étaient pas bonnes, ont misé sur des négociations dynamiques, dont plusieurs éléments étaient censés venir "bousculer" le refus palestinien de coexister avec Israël. Au titre de ces éléments d'influence dynamique, je citerai en vrac: l'obtention d'un Etat indépendant, reconnu et soutenu par la communauté internationale, le désenclavement de la cause palestinienne, l'amélioration de la situation économique des palestiniens et l'instauration d'un ordre économique moyen oriental, ainsi que la perspective, pour l'AP, de fructueux échanges avec Israël. A ces éléments d'influence positifs, venaient s'en ajouter d'autres, plus politiques, dont la raison d'être était, petit à petit, d'empêcher Yasser Arafat de redescendre des rails de la paix. Les protagonistes de ces "éléments d'influence politique" auraient du être, en plus des Etats-Unis, l'Union européenne et les Etats arabes modérés, tels que le Maroc, la Tunisie, l'Egypte, les pays du Golfe, l'Arabie saoudite et la Jordanie.

Au bout du compte et à l'heure du constat d'échec, je note que si Arafat n'a pas été suffisamment "bousculé", c'est surtout à cause de deux facteurs. L'un était imprévisible par les architectes d'Oslo, qui tient dans le degré de l'irrationalité lyrique des dirigeants palestiniens et surtout de leur leader. Pour ceux que ma définition gêne et qui prétendront, non sans avoir partiellement raison, que toute conduite systématique dénote forcément d'un rationnel, je corrigerai mon affirmation de la manière suivante: le fossé entre la méthode de prise de décisions politiques dans les systèmes arabes de gouvernements et les systèmes "modernes", est encore plus profond qu'il n'y paraissait et même, peut-être, sont-ils inconciliables en l'état!

L'autre facteur, pourtant, était prévisible et son échec est d'origine humaine. L'influence politique des Etats arabes modérés et surtout de l'Europe, qui aurait sans doute été suffisante à empêcher l'effondrement complet du processus de paix, s'est avérée inefficace, dans le meilleur des cas et inexistante, dans leur généralité.

Le statut de la négociation, à l'époque de Camp David et tout de suite après, constitue l'infime point de rencontre possible, entre Israéliens et Palestiniens. Les concessions proposées par Ehud Barak et qui jouissaient, jusqu'à Camp David, du soutien d'une majorité d'Israéliens, représentent le point le plus éloigné, qu'un gouvernement israélien ne pourra jamais atteindre, en échange de la paix. L'Europe le savait pourtant, qui a démontré pour l'occasion, son inconsistance politique et dans le cas de Jacques Chirac, qui a continuellement encouragé Arafat à délaisser Oslo (pour aller où?), on doit même parler d'amateurisme et d'interventions instinctives et "émotionnelles"!

A qui la faute? A qui la faute de cette mauvaise préparation du terrain diplomatique, pourtant si nécessaire dans ce cas de figure? A l'Administration Clinton, sans nul doute, qui a tout misé sur le charisme du Président, en délaissant la préparation diplomatique, alors que tous les deux étaient absolument et simultanément nécessaires au succès de Camp David.

Et maintenant, la paix ou quoi d'autre?

La semaine dernière, la télévision palestinienne, en relatant l'attentat de Kiriat Motzkin, a parlé d'un attentat dans "l'implantation de Kiriat Motzkin". A bon entendeur, Kiriat Motzkin est pourtant située loin derrière la ligne verte et elle constituait, jusqu'à maintenant, l'exemple même de ces agglomérations dont l'identité israélienne ne saurait être mise en doute. Appeler Kiriat Motzkin, une implantation, c'est faire la preuve, mais il y longtemps que ça n'était plus nécessaire, de ce que nous nous trouvons bien engagés dans la bataille des Palestiniens, en vue de mettre la main sur toute la Palestine historique et il semble bien, qu'ils ne cesseront cette offensive, qu'après avoir atteint leur but. Leur but ou quoi d'autre? Qu'est-ce qui pourrait mettre fin à cette seconde Intifada?

Quelle est donc la liberté de man?uvres du gouvernement israélien? Que faire, lorsqu'on se trouve dans l'inconfortable situation, d'être forcé à faire la guerre, sans que cela ne réponde à aucun de vos besoins stratégiques? Que faire lorsque la victoire militaire définitive est inconcevable, hors de portée? Réoccuper les territoires palestiniens? Pour quoi faire? Pour imposer la lex israeliana sur 3,5 millions d'Arabes, sans que cela n'améliore en rien, ni votre économie, ni votre situation sécuritaire, pas plus que votre déploiement stratégique et certainement pas votre image de marque?

"Sharon yavi shalom", Sharon amènera la paix, c'était l'affiche principale du Likoud, lors des dernières élections. Déjà à l'époque, j'étais persuadé que ça n'était qu'une affiche, que du papier avec le sourire jovial et rassurant d'Arik Sharon dessus et en couleurs. En fait, Sharon pouvait promettre beaucoup de choses aux Israéliens mais sûrement pas la paix. La paix constitue l'une de ces rares situations, dans lesquelles l'acquiescement des deux protagonistes est requis et l'acquiescement des Palestiniens est justement refusé à Israël, la confinant dans une attitude palliative.

Il y a trois jours, j'en parlais avec l'un des stratèges du gouvernement israélien. "L'attitude politique d'Arafat," me disait-il, "dans toute la profondeur de sa faiblesse, contraint Israël à n'appliquer que des moyens tactiques et nous prive de toute considération stratégique. C'est comme nous forcer à jouer un match de football, dont les règles auraient été modifiées par l'arbitre", ajoute mon interlocuteur, "l'équipe adverse joue sur tout le terrain mais nous, nous avons l'interdiction de dépasser le milieu du terrain!" Et qu'arriverait-il, si nous dépassons le milieu du terrain, demandais-je? "et bien l'adversaire introduit une nouvelle équipe, à chaque fois que nous traversons la ligne médiane et c'est le même match qui continue. L'adversaire a 50 équipes, qui se chauffent sur le terrain annexe et nous, nous n'en avons qu'une! Dans ces conditions, mon cher Stéph," conclue le conseiller, "tu entrevois l'inutilité de posséder une meilleure équipe. Selon ces règles modifiées, tu ne peux même pas envisager de gagner le match, heureusement seulement, que nous avons quand même une bonne équipe, ça nous évite de prendre des goals!"

Ce commentaire sportif n'a rien d'enthousiasment, hein! Il a au moins le mérite de l'exactitude. Arafat, faute de pouvoir menacer militairement l'existence d'Israël, nous force à partager son cauchemar. A notre bouclage des villes de l'AP, qui empêche quasiment toute activité civile en Cisjordanie et à Gaza, (je suis allé voir, c'est impressionnant. Les Palestiniens ne peuvent pas sortir de leurs conurbations et les routes principales sont absolument vides de véhicules palestiniens), Arafat répond, en paralysant le développement de notre économie. Qui voudrait, en effet, investir dans un pays dont les rues sont hantées par la menace kamikaze? Et, question plus saugrenue encore, qui voudrait y passer ses vacances?

Nul doute, que le vieux Raïs, dans sa démence destructrice, a parfaitement intégré les données du conflit et les avantages et les faiblesses des uns et des autres. C'est aussi l'histoire de la grenouille, qui prend un scorpion sur son dos, pour traverser la rivière. Arrivés au milieu, le scorpion pique la grenouille et tous les deux se noient. Dans un dernier élan, la grenouille demande "mais pourquoi as-tu fait ça, nous allons mourir tous les deux, alors que nous aurions pu vivre heureux?" Parce que je suis un scorpion, répond l'insecte, en pensant encore, que tout cela est parfaitement dans l'ordre des choses!

Même sans considérer la menace de globalisation du conflit, la tactique d'Arafat nous place dans la perspective "d'une guerre sans fin". Il rend le titre de mon article caduc. "Quoi d'autre?", c'est ce qui en demeure! Des attentats de kamikazes edennistes, des tirs de mortier et d'armes automatiques, c'est ce à quoi la rationalité d'Arafat nous condamne et ça n'a rien de très excitant. Et si, d'aventure, on menace d'investir Bet Jalla, au cas où les Tanzim tireraient de nouveau sur Gilo, comme l'a fait récemment le Premier ministre Ariel Sharon, on donne alors à Arafat une prérogative inespérée: C'est lui désormais, qui décidera du moment où nous attaquerons Bet Jalla et dans le cadre de sa tactique de provocations, ça équivaut à donner au loup la clé de la bergerie.

En cette fin de semaine, le correspondent de la Ména à Gaza, Sami, nous dit que Yasser Arafat est très satisfait du vent de "panique", que ses attentats susciteraient en Israël. Il y verrait "un succès stratégique (sic)". Fort de cette conclusion, il a ordonné à ses aides, Saher Habash, Tawfik Tirawi (chef du renseignement en Cisjordanie) et à Muhammad Dahlan (chef des services dits "de renseignement préventif"), de redoubler les attentats suicides et particulièrement à Jérusalem.

Ce ne sont pas des paroles en l'air. Pendant qu'Arafat fabrique des heurts, génère artificiellement des violences et essaie de mettre sur pieds une protestation internationale, face à la fermeture de l'Orient House, les forces de sécurité israélienne arrêtaient Samir Tubassi, 19 ans et Azzam Diyab, 24 ans, près de la localité israélienne de Baka el-Garbbyeh. Ils étaient bourrés d'explosifs, en route pour tuer des juifs, dans la discothèque du "Club City Hall", à Haïfa.

Il est temps que quelqu'un prenne le temps d'expliquer à Arafat l'histoire du scorpion, non?

 


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