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LA TACTIQUE DU GROS MENSONGE |
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L'un des développements les plus surprenants de ces dernières semaines a été le
soutien qu'ont exprimé nombre d'Américains et d'Européens ordinaires en faveur du
"droit au retour" en Israël des réfugiés palestiniens. Cette idée a en effet
été mise en avant dans de nombreuses lettres et opinions publiées récemment par les
médias et ce qui est remarquable, c'est qu'elle accorde aux Palestiniens un
"droit" dont n'a bénéficié pratiquement aucun autre réfugié au cours de
l'histoire. Chose que la plupart de ceux qui se sont exprimés sur ce sujet ignorent.
Mais que tant de gens bien intentionnés puissent colporter sans réfléchir, comme des
perroquets, ce ragot selon lequel le rapatriement de réfugiés constitue un "droit
inaliénable",
est une preuve supplémentaire de l'efficacité de la tactique bien connue qui consiste à
dire de
"gros mensonges", et selon laquelle l'on finira par croire n'importe quel
mensonge, aussi
monstrueux soit-il, si on le répète suffisamment de fois.
Or, s'il est un mensonge réfutable, c'est bien celui qui consiste à alléguer le
"droit au
retour" des réfugiés à leur contrée d'origine.
L'histoire du XXe siècle démontre à longueur d'années la fausseté de cette
affirmation. En
voici quelques exemples :
Des millions de Musulmans ont fui l'Inde pour le Pakistan, à la suite des émeutes
sanglantes
de 1947. Non seulement l'Inde les a dépouillés de leur citoyenneté, mais, en
l'inscrivant dans
sa constitution, elle leur a interdit de revenir à jamais. Personne n'a jamais suggéré
que ces
réfugiés avaient "un droit au retour".
Après la Seconde Guerre mondiale, la Tchécoslovaquie a expulsé tous ses citoyens
allemands. Et pourtant, personne n'a suggéré que ces millions d'Allemands des Sudètes
avaient "un droit au retour". En 1997, l'Allemagne a même signé un traité
reconnaissant que ces expulsions avaient un caractère irrévocable.
Lorsque les communistes ont pris le pouvoir au Vietnam, des millions de "boat
people" ont fui aux Etats-Unis et dans divers pays asiatiques. Personne n'a jamais
suggéré que ces gens avaient "un droit au retour".
Dans les cinq années qui ont suivi sa création, en 1948, Israël a absorbé près de
500 000
réfugiés juifs. Environ la moitié d'entre eux étaient des rescapés de la Shoa et le
reste
venaient de pays arabes.
Un nombre équivalent est arrivé, tel un torrent, pendant les trois années qui ont
suivi. Il en
a résulté que la population du nouvel Etat avait doublé en 1953 et triplé en 1956. Et
pourtant,
personne n'a suggéré que ces réfugiés avaient "un droit au retour" dans leur
pays d'origine.
En fait, aucune compensation financière n'a été garantie aux réfugiés. Ce qui, selon
les
Palestiniens, constitue un autre "droit inaliénable". Et il ne manque pas
d'autres exemples du
même type. Pourquoi, dans ce cas, accorderait-on aux Palestiniens, de manière si
péremptoire, un "droit" que n'a eu pratiquement aucun autre précédent au
cours de l'histoire?
La meilleure explication vient d'un élément qui s'avère être pratiquement unique en ce
qui
concerne les Palestiniens : contrairement à ce qui caractérise l'histoire de la plupart
des
réfugiés, les pays vers lesquels les Palestiniens ont fui ont refusé de les absorber,
préférant
les laisser croupir dans de sordides camps de réfugiés afin d'encourager l'éveil de
sentiments
anti-israéliens.
Les Musulmans qui ont fui l'Inde sont devenus des citoyens pakistanais à part entière.
Les
Allemands des Sudètes ont été totalement intégrés par l'Allemagne. Les "boat
people"
vietnamiens sont aujourd'hui des citoyens productifs aux Etats-Unis. Les réfugiés juifs
venus
du monde arabe ont été entièrement intégrés en Israël.
Et pourtant, les Palestiniens et leurs hôtes arabes ont une responsabilité directe
dans leur
fuite puisqu'ils avaient pris la décision de déclarer la guerre à Israël plutôt que
d'accepter
le projet de partage des Nations unies languissent toujours, 52 ans plus tard, dans des
camps
de réfugiés.
La Jordanie, elle, a accordé la citoyenneté à ses réfugiés palestiniens, mais n'a
fait aucun
effort pour les faire sortir des camps. C'est pour cette raison qu'il y avait toujours des
camps de réfugiés en Judée-Samarie lorsque Israël a conquis ces régions en 1967,
alors que la
Jordanie y avait régné pendant 19 ans.
Et pourtant, les réfugiés qui ont fui dans des territoires contrôlés par la Jordanie
ont eu de
la chance.
Ceux qui sont allés au Liban, par exemple, non seulement n'ont pas reçu la citoyenneté
de ce
pays, mais ils ont été privés, de surcroît, des droits civiques de base, tels que le
droit de
pratiquer certaines professions dont le nombre est supérieur à 70.
Fait des plus ironiques, le seul pays qui ait essayé d'améliorer le sort de ces
réfugiés aura
été Israël.
A Gaza, par exemple, quelque 36 000 réfugiés ont été transférés, avant 1973, dans
des logements moins précaires, avant que les pressions internationales et les menaces de
l'OLP ne mettent un terme à ce projet.
L'élément le plus surprenant, en ce qui concerne ces personnes délaissées, est
cependant le
rôle joué par les Palestiniens eux-mêmes.
La plupart des réfugiés ont été sous contrôle palestinien au sein de l'autonomie,
depuis ces
cinq dernières années au moins. Et pourtant, l'Autorité palestinienne n'a pas dépensé
un seul
centime sur les millions de dollars qu'elle a reçus pour améliorer leurs conditions de
vie.
Apparemment, celle-ci préfère également laisser souffrir son peuple à des fins de
propagande.
Il est impossible de ne pas s'apitoyer sur le sort des réfugiés qui, grâce à
l'indifférence et
à l'inflexibilité de leurs frères arabes, vivent dans la misère depuis ces 50
dernières années. Mais cela ne leur confère pas pour autant un "droit au
retour" qui n'a été accordé à aucun autre réfugié au cours de l'histoire.
La seule solution équitable serait que le monde arabe et plus particulièrement l'Etat
palestinien à venir les intègre, tout comme Israël a intégré des réfugiés juifs
venus du monde entier depuis 1948.
par Evelyn Gordon
© Jerusalem Post du 24 janvier 2001, page 7
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