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Le point des positions israéliennes le 28 novembre 2000
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Jeudi 30 novembre 2000 - 3 Kislev 5761
Source: "Service d'Information de l'Ambassade d'Israël en France"
1. Sur le plan diplomatique, la priorité du gouvernement d'Israël est de renouveler la
négociation avec l'Autorité palestinienne sur la base des pourparlers de Camp David.
La seule issue du conflit réside en un compromis négocié. Les bases d'un éventuel
accord de paix reposent sur ce qui avait été acquis lors des discussions qui ont eu lieu
à Camp David. Rappelons qu'à l'issue de ce sommet, une déclaration conjointe a été
publiée, dans laquelle les parties affirment que le but de la négociation est de mettre
fin au conflit ; s'engagent à créer un environnement propice aux pourparlers sans
pression ni violence ; soulignent l'importance de s'abstenir de tout acte unilatéral ;
réaffirment que les différends ne doivent être résolus que par des négociations de
bonne foi.
Toutefois, pour que les pourparlers reprennent, il faudrait que les violences baissent de
manière significative.
2. Israël ne s'oppose pas à la création d'un Etat palestinien indépendant. Une grande
majorité de la classe politique et de l'opinion publique en Israël y voit un fait
acquis, quand bien même celui-ci ne serait pas préconisé par les résolutions 242 et
338 du Conseil de Sécurité de l'ONU, ni par les accords d'Oslo.
Pourtant pour que cet Etat soit viable, il faudrait déterminer, de commun accord, quel
serait le tracé exact de ses frontières, la nature des relations militaires et
économiques qu'il entretiendra avec Israël, le statut de Jérusalem, des implantations
et des réfugiés. Toutes ces questions complexes ne peuvent être réglées par une
déclaration d'indépendance unilatérale, qui ne ferait qu'endiguer la situation.
Les discussions qui ont été menées à Camp David avaient abordé tous ces dossiers et
des avancées très importantes ont été accomplies, jusqu'à un point très proche d'un
accord définitif. La communauté internationale a reconnu que dans un effort exceptionnel
en vue d'aboutir à un accord de paix, Israël est allé jusqu'à briser ses propres
tabous pour parvenir à un compromis avec les Palestiniens.
L'avènement d'un Etat palestinien devrait donc être le résultat d'un processus de
négociation et en aucun cas d'émeutes sanglantes ou de violences ininterrompues.
3. Les violences ont commencé quand les Palestiniens se sont mis à attaquer les
positions de l'armée israélienne par des pierres, des cocktails molotov et des armes à
feu.
La déclaration de Sharm el Sheikh avait envisagé que des mesures soient prises afin que
les deux parties fassent baisser la tension. Israël a commencé à redéployer ses
troupes immédiatement après le sommet conformément à la déclaration. Israël a
maintenu ce redéploiement pendant 48 heures malgré le fait qu'Arafat, de son côté,
n'ait pas tenu ses engagements : il n'y a eu ni appel public à la cessation des
violences, ni reprise de la coordination entre les forces de sécurité, ni instructions
d'arrêter les tirs. Devant la recrudescence des attaques contre des civils et des
militaires israéliens - y compris par l'utilisation de charges explosives et voitures
piégées - Tsahal n'a fait que riposter et, le cas échéant, à engager des
représailles, notamment après le lynchage de réservistes ou l'attentat qui a été
commis contre un bus scolaire. Quelle que soit la situation politique, le gouvernement se
doit de protéger ses ressortissants. Faut-il rappeler qu'aucun gouvernement ne
tolérerait que ses citoyens soient quotidiennement pris pour cible par des émeutiers,
des tireurs et des terroristes ?
4. L'initiative d'envoyer une force internationale de L'ONU dans les territoires n'est pas
acceptable aux yeux d'Israël.
Cette force ne pourrait qu'être instrumentalisée pour envenimer encore plus
l'atmosphère, lorsque ses positions ou ses troupes seront transformées en boucliers par
des éléments armés palestiniens qui continueront d'attaquer des civils et des
militaires israéliens en espérant par ailleurs que des casques bleus soient touchés par
la riposte israélienne. L'expérience, notamment de la FINUL au sud Liban, le démontre
bien.
Une force internationale, qui n'est pas acceptée par les deux parties, n'apaise en rien
la situation. Qui plus est, le fait même de déterminer le territoire d'opération et de
juridiction de cette éventuelle force reviendrait à fixer - hors négociation et par
imposition extérieure - les frontières entre Israël et le futur Etat palestinien, ce
qui est inacceptable. Pour autant, dans le cadre d'un accord de paix et en fonction de
celui ci, Israël n'exclut pas l'éventuelle présence d'une force internationale.
5. Lorsqu'il avait été question de Commission d'enquête internationale, Israël a
accepté - déjà au sommet qui s'est tenu à Paris le 4 octobre 2000 - la création d'une
Commission pour la vérification des faits (et non pas bien entendu pour juger les uns ou
les autres). Israël accueille
favorablement la Commission telle qu'elle a été constituée et mandatée, et à
l'intention de pleinement coopérer avec elle afin que toute la lumière soit faite sur
les origines et le déroulement des violences. Néanmoins, Israël rappelle que, d'après
la déclaration de Sharm el Sheikh, la commission devrait commencer ses travaux une fois
que les violences auront considérablement baissé.
6. A Camp David, Ehud Barak avait accepté, en prenant des risques politiques
considérables, de discuter un partage de la souveraineté de Jérusalem. Arafat a refusé
cette discussion. Les violences et les émeutes se comprennent d'autant moins que ce
problème aurait pu être résolu par la négociation. Celle-ci reste la seule voie qui
peut aboutir à une solution juste et équitable, qui ne saurait ignorer l'attachement
historique du peuple Juif à la ville de Jérusalem et au Mont du Temple.
7. La décision de certains pays arabes de rompre leurs relations avec Israël est à
déplorer. Cette décision ne peut contribuer ni à apaiser les esprits, ni à forger
l'entente, ni à faire avancer la cause de la paix. Il est clair que ce n'est pas en
coupant les liens que l'on améliore le dialogue. Ce n'est pas en se repliant sur soi que
l'on arrive à faire comprendre son point de vue. Israël espère que, dans l'intérêt du
bon voisinage et de la coopération régionale, ces relations se renouvelleront dans un
avenir proche.
8. Lorsque Israël s'est retiré du Sud Liban, la ligne de frontière entre les deux pays
(appelée « ligne bleue ») a été déterminée par l'ONU et confirmée par le
Secrétaire général, M. Kofi Anan. Les actions armées du Hezbollah au-delà de cette
ligne constituent non seulement une violation de la résolution 425 du Conseil de
Sécurité - ainsi que l'a reconnu M. Anan - et une violation du territoire national
israélien, mais mettent également en cause la souveraineté du gouvernement libanais sur
son sol. Celui-ci n'étend pas son autorité sur le sud de son pays et laisse les mains
libres au Hezbollah qui attaque en permanence les positions et civils israéliens. Israël
a prévenu à maintes reprises qu'il ne saurait tolérer de telles provocations dont les
conséquences sont le rapt, les blessures et le décès d'Israéliens sur leur propre
territoire, alors qu'Israël s'est conformé au mètre près au tracé exigé par l'ONU.
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