Lettre à Mrs Bourrasse et Ardisson suite à l’émission « Tout le Monde en parle » du 28 octobre 2000

Monsieur Ardisson, l’audimat ne peut tout excuser. Sous le couvert d’un « droit de réponse », vous avez orchestré un déballage de haine sur les ondes de la Télévision Française. En donnant la parole à Mr Djamel Bourrasse, « au camp d’en face » comme vous l’avez nommé, au nom de la cause palestinienne, vous avez participé à l’alimentation dangereuse de la haine raciale.

Quelle est donc votre notion d’équilibre ? Aux paroles engagées de Michel Boujenah parlant sans haine et humainement du sort d’une région où gronde l’horreur, vous avez opposé celles de Monsieur Bourrasse qui s’est permis de donner des leçons d’appartenance à la communauté nationale des Français de confession juive, ayant servi et servant la France. Djamel Bourrasse s’est livré à un discours raciste et xénophobe. Vous avez non seulement laisser dire mais surtout vous êtes intervenu. Vous avez orienté le discours, vous avez synthétisé les propos incohérents afin de les rendre percutants, vous avez prémédité ses dires et ses attaques. Vos interventions étaient-elles là pour faire échapper le judoka au risque d’être attaqué pour incitation à la haine raciale ?

Non, Mr Bourrasse vous n’êtes pas le porte parole d’une cause que vos propos désordonnés et haineux rendent caduque.

Non, Mr Bourrasse, nous ne laisserons pas attiser la haine et mettre le feu entre des communautés vivant sur le sol français.

Mr Bourrasse, il y a une différence entre les parents israéliens et palestiniens. Certains choississent de se sacrifier pour leurs enfants, d’autres de sacrifier leurs enfants.

Oui, Mr Bourrasse, l’argent manque aux palestiniens mais vous posez vous la question de savoir que deviennent les milliards d’euros qui sont attribués à l’autorité palestinienne depuis 1993. Pourquoi ne servent-ils pas à créer des écoles, des jardins, des lieux de vie où serait enseigné l’amour du prochain plutôt que la haine et le fanatisme.

Monsieur Bourrasse, vous vous trompez de combat. Agissez plutôt pour faire changer l’éducation que l’on donne à ces malheureux enfants palestiniens que l’on maintient dans la misère et auxquels est inculquée la « grandeur » de mourir en martyr.

La vie n’est pas un tatami et vos gesticulations ne peuvent mettre à terre les véritables valeurs d’amour et de fraternité qui sont enseignées dans les écoles de notre pays et sur les bancs des enfants israéliens.
Quant à vous, Monsieur Ardisson, vous êtes coupable d’avoir laisser dire qu’un juif n’est pas toujours français, en laissant Djamel Bourrasse poser avec mépris la question de la nationalité de Michel Boujenah ou de celle d’Enrico Macias.

Vous avez laissé se salir les valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité.

Monsieur Ardisson, vous avez hélas agi en complice bien plus qu’en journaliste.

Dr Gil TAIEB