Oublier la realite, par Sandy Thorn Clark

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Israel vu du satellite

CNN, les médias américains et britanniques portent peut-être à Israël un coup plus fort encore que ne le fait Yasser Arafat
  C'est ma conclusion après avoir été témoin sur le terrain des effets terrifiants qu'ont les médias sur le tourisme en Israël, et après avoir entendu les Israéliens, en particulier ceux qui sont impliqués dans l'industrie touristique- - accuser et condamner plus sévèrement CNN et la BBC qu'Arafat et l'Autorité palestinienne.
  Les projectiles de CNN attaquent sous la forme de bits-son de 20 secondes et de flash- vidéos de 2 minutes, des moments les plus forts des troubles, des bains de sang et assassinats quotidiens au Moyen Orient.
  Pour ce qui est des médias américains et britanniques, eux participent en envoyant des informations fragmentées de 2-3 minutes qui parviennent à la plupart des rédactions internationales et presque quotidiennement des photos de couverture des tirs et des assassinats au Moyen Orient.

On ne se bat pas dans "tout le Moyen Orient " comme on le fait croire par les grands titres

On ne se bat pas non plus dans "tout Israël "
Dans la plupart des cas, cela se passe dans la Bande de Gaza, le long de la frontière occidentale d'Israël. Parfois c'est à Ramallah. Parfois c'est à Bethlehem ou à Hébron.Jéricho ou Nazareth. Parfois sur le Mont du Temple, et aussi, oui, parfois à Jérusalem.

Bien que les jets de pierre, les insultes, les soulèvements, les bombardements ou les actions de kamikazes soient limités à certains secteurs ou quartiers en Israël, la conséquence trompeuse des séquences et des photos dramatiques conduit à croire que tout Israël est engagé dans la guerre.
Or tout Israël n'est pas en guerre.

Je viens de me promener sur les rivages de la Méditerranée, de grimper les allées pavées du paisible Vieux Jaffa, et fait tranquillement des emplettes au marché coloré de Carmel à Tel Aviv. J'ai fait un voyage de six heures en autobus depuis Tel Aviv jusqu'à Eilat, et cheminé quatre heures durant à travers le désert et les montagnes, sur le dos d'un gentil chameau.. Je me suis détendue au calme pendant quatre heures, en croisière sur la mer Rouge, j'ai dégusté des falafels sur une terrasse de café, me suis assise au balcon de ma chambre au prestigieux Crowne Plaza d'Eilat d'où on peut voir la frontière jordanienne, j'ai exploré l'histoire étonnante du peuple juif au Musée de la Diaspora, dévoré une "Spicy Craze "pizza chez Pizza Hut à Eilat et vu les darises folkloriques israéliennes sur une place. J'ai côtoyé les jeunes militaires israéliens et passé un minimum de procédures de sécurité à l'aéroport Ben Gurion - aussi simplement et avec le même sentiment de sécurité que lorsque chaque jour je traverse Glenbrook Square.

Il est vrai que je ne me suis pas approchée de la Bande de Gaza - mais je ne l'ai jamais visité- ni n'en ai eu le désir- lors de mes deux visites précédentes en lsraël.

'J'habite Israël depuis 50 ans et je ne me suis jamais rendu à Gaza, me dit un employé du parc de Timna, une réserve naturelle au Sud d'Israël. "Qui vient en Israël pour visiter Gaza ?'

Impression fausse.

Or, ce qui se passe dans la Bande de Gaza et dans certains lieux isolés est la matière première des informations de CNN, des photos et des grands titres de la presse, et bien qu'inexacte, crée l'impression qu'Israël est totalement en guerre.

Ce sont ces visions qui provoqueront à coup sûr l'ultime blessure à Israël.

Car Israël est dépendant du Tourisme. Le Tourisme est son industrie N’1. Dans les années 60, 1 10 000 touristes sont arrivées dans le pays, dans les années 90, il y en a eu 2,2 millions.
Ce nombre est arrivé à un palier en deux mois de batailles entre deux peuples blessés.
Le tourisme a baissé de 90% et l'industrie va perdre entre 500 millions et 600 millions de dollars pendant le quatrième trimestre de l'année 2000 ' rapporte le quotidien israélien Ha'Aretz.
Sur les 2500 guides licenciés du tourisme, plus de 2000 sont au chômage technique. Cela signifie que non seulement ils perdent leur salaire journalier de 1 00 dollars, mais aussi les pourboires et les commissions accordées par les boutiques. La raison en est simple: les pèlerins étrangers, craignant pour leur sécurité, ont annulé des voyages en terre sainte. Ou bien les groupes se sont réduits : allant de 70 participants payants à 17 voyageurs résolus et inconditionnels.
Demandez donc à Nola Moss ou bien Beryl Razer, deux guides parmi les plus actifs et les plus connus, qui est le coupable : ils ne citeront pas le nom de Yasser Arafat - les deux répondront - comme tous ceux qui touchent à l'industrie du tourisme - 'CNN, la BBC et les organes de presse pour la représentation fausse de l'ampleur et de la situation exacte des combats.
Ratzer va jusqu'à qualifier CNN et la BBC d'anfi-israeliens et antisémites.

Les subtilités du parti-pris des médias .

0 Le parti- pris tendancieux commence très subtilement. Dans un grand nombre d'entretiens, le représentant arabe a une bonne élocution et une bonne présentation à l'écran- tandis que l'Israélien soit s'exprime mal soit présente une allure bien peu photogénique ( auriez vous envie de lui confier vos clés?) soit représente les opinions les plus pro-palestiniennes.
Dans ces entretiens, on ne leur pose jamais les questions les plus pointues... On ne leur demande pas d'expliquer pourquoi des enfants figurent parmi les belligérants adultes - généralement des membres de la police palestinienne qui utilisent des armes illégalement. On ne leur demande pas pourquoi on ne procède à aucune autopsie - il apparaît clairement que certains des blessés et des morts aient été en vérité atteints par des tirs dans le dos'.
Ratzer poursuit: "personne ne s'est soucié de demander pourquoi les Palestiniens n'ont pas arrêté leur tir quand le père et l'enfant ont été pris sous des tirs croisés. A propos, selon les analyses balistiques et l'examen du diagramme du site, il apparaît que les Israéliens ne pouvaient pas être responsables de cela.
" Et un grand titre ou une légende de photo ne peuvent jamais être corrigés - tout comme ceux qui ont accompagné la photo( prétendument celle d'un Palestinien) sur le mont du Temple, battu par des Israéliens. Qui s'est soucié de savoir que c'était un Israélien - un juif américain - tabassé en réalité par des Palestiniens ?

L'effet d'onde de choc des pèlerinages annulés se fait sentir bien au-delà de gens comme Nola Moss ou BMI Ratzer. Près de 700 chauffeurs de taxis sont presque entièrement immobilisés par manque de travail selon Yehuda Vaknin, à la direction de la station de taxis de l'aéroport Ben Gurion. Près de 1 000 compagnies privées de transports qui desservent l'aéroport sont au bord de la faillite, car 90 % de leur travail est en relation avec le tourisme. Les commerces de souvenirs sont en sommeil. Auparavant, les touristes étaient au coude à coude dans les ruelles pavées du Vieux Jaffa. Il y a trois semaines la place était vide à l'exception de quelques écoliers. Assis dans un fauteuil roulant, un marchand refusait de baisser son prix sur une croix de Jérusalem, affirmant qu'un bénéfice de 2 dollars n'était pas suffisant ces derniers temps. Le directeur de la boutique de souvenirs à l'hôtel Crowne Plaza à Tel Aviv, expliquait pourquoi il fermait deux ou trois heures plus tôt -" et c'est ainsi depuis six semaines... Il va falloir faire quelque chose sinon... il ne finit pas sa phrase, désespéré.

Par suite du manque total de clients, on estime que 1 0 000 employés de l'hôtellerie perdront leur emploi cette année, un phénomène qui n'est pas pris à la légère par Monsieur Elie Voder, Directeur Adjoint du marketing pour la chaîne des hôtels Holiday Inn Crowne Plazza Africa Israël;
. Tandis qu'il discutait de l'état déplorable de l'industrie touristique, depuis le salon réservé aux hommes d'affaires situé au 9e étage du riche hôtel Crowne Plaza à Tel Aviv, Verter a déclaré que sa seule consolation a été la visite de 1700 Japonais représentant une usine d'additifs alimentaires, et qui étaient descendus au Crowne Plaza d'Eilat.
Leur mission: étudier la teneur en bêta- carotène des algues marines à Eilat.

La volonté des Japonais de passer outre les problèmes que connaît en ce moment Israël incite les Israéliens à critiquer l'avertissement du Département d'Etat américain, avisant d'ajourner tout voyage en Israël.
' Le gouvernement japonais se soucierait-il moins de ses ressortissants ? ' interroge Ratzer, qui prédit qu'il faudra une année avant que le tourisme ne reprenne.
Il m’est particulièrement douloureux de voir que les dirigeants des grandes organisations juives américaines, qui sont si prompts à nous donner leur avis sur la façon dont nous devons résoudre nos problèmes, soit se tiennent à l'écart, soit font eux-mêmes des visites très médiatisées, mais n'accompagnent pas de groupes réguliers de leurs fidèles ou de leurs membres ' ajoute Ratzer, qui, comme les autres est reconnaissant à la Grande Bretagne qui incite les Juifs à aller en Israël en ces périodes de besoin.
C'est vrai les Japonais ne représentaient pas un pays qui venait de connaître une période d’attentats terroristes. Et c'est vrai encore, les Japonais étaient plus intéressés par les algues que par les Lieux Saints.

Mais Israël représente plus que les Lieux Saints. C'est un pays merveilleux, chaleureux, avec des paysages magnifiques de bord de mer, des montagnes majestueuses, des déserts saisissants et une histoire extraordinairement riche.
C'est un pays qui doit 'Oublier la réalité', ce graffiti tagué que l'on peut lire sur une cabane abandonnée sur une plage proche de Tel Aviv.
La vie continue, car après tout, les troubles font partie du mode de vie en Israël. Arthur Goldberg, un Juif canadien affable qui s'est installé il y a cinquante ans en pionnier du tourisme israélien, réagit à la situation chaotique actuelle, en deux mots : ' déjà vu.
" C'est comme ça depuis 30 ans" dit-il.
'Dieu nous enjoint de prier pour la paix à Jérusalem ( Psaume 122 : 6 ) Je prie pour que les objectifs des caméras s'en aillent- alors peut-être la vie reprendra avec autant de paix qu'il est humainement possible. Alors reviendront les visiteurs, dans un Israël radieux.'

PUBLIE DIMANCHE 19 NOVEMBRE 2000 - FORT WAYNE INDIANA -

SANDY THORN CLARKE

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