Reunion sur l'Intifada

Réunion sur l'Intifada: Khamenei juge "exagérés" les chiffres de l'Holocauste par Kianouche DORRANIE

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TEHERAN, 24 avr (AFP) - Le numéro un iranien, le Guide de la république islamique Ali Khamenei, a jugé mardi "exagérés" les chiffres de l'Holocauste lors d'une réunion internationale de soutien à l'Intifada marquée par de nombreux appels au renforcement de la lutte armée contre Israël.

"Il existe des preuves démontrant que les sionistes entretenaient des relations intimes avec les nazis allemands et que les statistiques sur le massacre des juifs sont exagérées", a déclaré l'ayatollah Ali Khamenei à l'ouverture à Téhéran de cette conférence regroupant des représentants de 34 pays islamiques.

Selon lui, "la présentation de statistiques exagérées sur le massacre des juifs n'a été qu'un moyen d'attirer la compassion de l'opinion publique et de faciliter l'occupation de la Palestine en justifiant les crimes des sionistes".

Hostile à l'existence même d'Israël, l'Iran accueille jusqu'à mercredi à Téhéran près de 300 personnalités du monde islamique, notamment des dirigeants palestiniens et libanais, au cours d'une réunion destinée à créer un consensus arabo-islamique pour soutenir le soulèvement palestinien.

"Il faut d'abord isoler le régime sioniste au niveau politique et économique, et ensuite poursuivre la résistance armée contre lui", a affirmé M. Khamenei.

Pour le Guide iranien, dont la présence à cette conférence visait à souligner l'intransigeance de l'Iran face à son ennemi numéro un dans la région, "le régime israélien est pourri de l'intérieur et la nouvelle génération d'Israéliens n'est plus motivée pour défendre ce régime".

Il a longuement évoqué "l'exemple libanais" en rendant hommage au mouvement chiite Hezbollah, fer de lance de la résistance contre l'occupation israélienne du Liban sud qui a pris fin en mai 2000, et en appelant les Palestiniens "à suivre le modèle de cette résistance".

"Nous sommes devant deux modèles, celui de la résistance, comme au Liban sud, ou celui qui consiste à mendier la paix et le compromis", a-t-il affirmé.

Le président réformateur iranien Mohammad Khatami a aussi appelé les pays islamiques à "boycotter Israël" et demandé que les dirigeants israéliens soient jugés comme "criminels de
guerre".

M. Khatami a proposé une nouvelle fois "le retour de tous les réfugiés palestiniens, un référendum sur l'avenir de la Palestine auquel participeraient tous les habitants (musulmans, juifs et chrétiens) de Palestine et la création d'un Etat indépendant sur toute la Palestine avec Jérusalem comme capitale".

Les autres orateurs ont tous préconisé une escalade de l'Intifada.

Le secrétaire général du Hezbollah, cheikh Hassan Nasrallah, "vedette" de la réunion de Téhéran, a appelé à "l'intensification de l'Intifada sacrée" pour "libérer tous les territoires occupés" à l'instar de ce qui s'est passé au Liban sud.

"Nous devons viser les obstacles dressés par (le Premier ministre israélien) Ariel Sharon et, comme au Liban, chasser l'ennemi par une résistance acharnée", a déclaré le chef du Hezbollah.

Le chef du bureau politique du Hamas, le principal mouvement islamiste palestinien, Khaled Mechaal, a appelé de son côté "à lancer des opérations suicide et des attaques aux mortiers" contre Israël.

"Oslo (ndlr: les accords sur l'autonomie palestinienne en 1993) était une illusion, un château de sable et une plaisanterie", a affirmé pour sa part le président du Conseil central de l'OLP (CCOLP) Selim al-Zaanoun, qui représente le président palestinien Yasser Arafat à la réunion de Téhéran.

La conférence de soutien à l'Intifada rassemble des représentants parlementaires de 34 pays islamiques, pour la plupart membres de l'Organisation de la conférence islamique (OCI), ainsi que des dirigeants de mouvements radicaux hostiles à Israël.

© AFP, 2001.

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