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Un mur contre la terreur |
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Un mur contre la terreur, par Ehoud Barak LE MONDE | 31.05.01
LE rapport Mitchell ouvre un nouveau chapitre de l'histoire du conflit au
Proche-Orient. Les conditions qu'il met au cessez-le-feu, la période d'apaisement qu'il préconise, les mesures destinées à restaurer la confiance
avant de retourner enfin à la table des négociations, constituent un apport positif.
Deux éléments méritent une attention particulière. Le premier est qu'il est exigé un arrêt total, inconditionnel de la violence. Cela, sans atténuation
aucune. Le second est qu'Israël ne doit pas, pour sa part, créer d'implantations nouvelles. Mais il ne faut pas non plus empêcher un jeune
homme qui rentre du service militaire et veut fonder un foyer de bâtir sa maison à côté de celle de son père. C'est une affaire de mesure et de bon
sens, comme tant de choses dans la vie.
La violence, elle, n'est pas affaire de mesure. Elle est, ou elle n'est pas.
Et elle doit cesser. Pour les Israéliens, les efforts de paix des dix dernières années s'effondrent. Lorsque Yasser Arafat a, l'été dernier,
rejeté la paix au sommet de Camp David, la gauche israélienne a compris que le désir de paix d'Israël et notre empressement à envisager un compromis ne
suffisaient pas, à eux seuls, pour qu'on parvienne à un accord. Et la droite a, de son côté, compris que le rêve de voir les juifs vivre dans toute la
Judée et la Samarie n'était pas un objectif politique réaliste.
Il nous faut donc une stratégie nouvelle, et ne pas nous contenter d'une succession de mesures tactiques. La stratégie du Likoud de la génération
précédente, dont Ariel Sharon fut un grand artisan, consistait à établir des
colonies partout, et non pas uniquement dans les territoires indispensables à la sécurité d'Israël. Pour signifier clairement aux Palestiniens que plus
ils tarderaient à conclure la paix, plus les termes en seraient contraignants. Cette stratégie a échoué. Elle ne pouvait, en fait,
qu'échouer.
Israël doit à présent adopter des mesures pour assurer l'existence à long terme de sa majorité juive. Cela implique de prendre ses distances - même
unilatéralement, si nécessaire - par rapport aux Palestiniens et d'établir progressivement des frontières sûres et défendables, délimitées de telle
sorte qu'elles englobent plus de 80 % des colons juifs sur plusieurs ensembles d'implantations qui couvriraient quelque 15 % de la Judée et de la
Samarie, ainsi que de garantir une large zone de sécurité dans la vallée du Jourdain. Dans les circonstances actuelles, ce processus devra être amorcé
de façon unilatérale, mais il nous faut garder la porte grande ouverte à une possible reprise des négociations, si des responsables palestiniens devaient
faire la preuve d'une authentique bonne volonté en prenant certaines décisions difficiles.
Les Palestiniens auront pour cela à se montrer de nouveau prêts à honorer les accords, à mettre fin à la violence et à faire face à leurs propres
militants extrémistes. Garder la porte ouverte à un nouveau dialogue assurerait à Israël le soutien international dans sa lutte contre le
terrorisme.
Hélas ! Le gouvernement Sharon ne semble guère disposé à mener une telle stratégie. A court terme, on peut prévoir davantage de violence, et une
escalade dans cette violence ; mais aussi l'intervention de la communauté internationale ; et peut-être un mode d'accord intérimaire dans lequel plus
de territoire serait cédé à l'Autorité palestinienne - on achète des périodes d'accalmie, sans s'atteler aux questions qui sont au coeur du
conflit.
Pour l'heure, l'administration Bush a raison de poursuivre son effort pour rétablir le calme en s'appuyant sur le rapport de la commission Mitchell.
Mais elle doit concevoir une stratégie plus large (comme je crois qu'elle le fera), afin de lutter contre le terrorisme, de défendre la seule démocratie
de la région et de maintenir des liens étroits avec les régimes arabes modérés, tout en se préparant à affronter les réfractaires, si nécessaire.
Au final, ainsi que je l'ai dit plus d'une fois à Yasser Arafat à Camp David, les problèmes de notre région ne seront pas résolus par un ange
descendu du ciel, mais par des dirigeants qui auront la compétence et le courage de prendre les décisions difficiles, douloureuses, audacieuses qui
feront avancer la paix.
Malgré l'amertume et les morts de ces derniers mois, lorsque se présenteront des chefs palestiniens pourvus de ce courage, l'opinion israélienne les
acceptera et coopérera vraiment.
Le cadre sera pour l'essentiel celui qu'Arafat a rejeté l'été dernier. Chaque vie israélienne et palestinienne absurdement fauchée depuis lors est
une conséquence de son absence de vision de l'avenir.
Ehoud barak est ancien premier ministre d'Israël.© New York Times 2001.
(Traduit de l'anglais par Sylvette Gleize).
ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 01.06.01
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