Vous avez le bonjour d¹Ilan !, par Ilan Tsadik

Vous avez le bonjour d¹Ilan !

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Vous avez le bonjour d¹Ilan ! (info # 012410)
Par Ilan Tsadik © Metula News Agency

Papa et Stéph sont partis faire un tour, du côté de Bethléem, histoire de s¹imprégner des détails des opérations de Tsahal en zone A, en me laissant les clés de la boîte. Moi qui voulais vous entretenir du match de samedi contre l¹Autriche et des dernières frasques de la formation visiteuse, me voici contraint, par les événements, de laisser cela à plus tard ! Sachez seulement, que la Fédération autrichienne de foot poursuit dans ses tentatives d¹aggraver l¹ambiance déjà pourrie de cette rencontre fatidique. Hier, ils refusaient de manger de la bouffe réchauffée, à l¹occasion du Shabbat, dans l¹hôtel Dan Intercontinental et ils s¹opposaient catégoriquement à manger dans le restaurant de leur choix, à Tel Aviv, même si ça devait être sur le compte des Israéliens. Ce matin, les Autrichiens ont découvert des « failles » dans le système de protection des joueurs, ainsi que dans les procédures d¹approche de l¹aéroport Ben Gurion ! Demain, ils vont prétendre, que la fanfare du stade, ne sait pas jouer correctement leur hymne nationalŠ

Dans cet environnement haineux, créé de toutes pièces par nos hôtes, l¹esprit sportif n¹a plus de raison d¹être. Les Autrichiens, qui sont persuadés, qu¹à hauteur de pelouse, ils n¹ont aucune chance de s¹en sortir, s¹essaient désormais à déconcentrer les footballeurs à l¹étoile de David, par ces embrouilles de dernière minute. Il est difficile, en effet, de se concentrer sur l¹entraînement, lorsqu¹on risque de jouer dimanche soir, à la place de samedi, comme c¹est prévu par la ligue internationale. Pour le sous-autre-chien (l¹underdog), le risque sportif est le même, puisqu¹il jouera certainement aussi mal dimanche que samedi ! Alors, l¹espoir des Tyroliens, c¹est de jouer plutôt sur les nerfs de nos sportifs, que sur les pourtours du ballon rond. A Métula et dans le reste de l¹Empire footbalistique hébreu, on espère que ces manigances indignes, verront leur dénouement heureux sur l¹herbe de Ramat Gan. On rêve tous, que ces hooligans administratifs, se prennent une telle baffe sportive, qu¹ils en regrettent leur dernière excursion à Tel Aviv, il y a deux ans, où ils s¹étaient pourtant ramassés l¹une des plus grosses corrections de leur histoire. 5 à 0 !

Bon, comme promis à mon rédacteur en chef, je n¹ai donc pas abordé les circonstances du match Israël-Autriche. Si on vous pose la question, ne faites pas les rapportapets (mouchards en romand) et dites, que je vous ai juste expliqué ce dont je ne pouvais pas vous entretenir ! Il y a encore certains avantages, à écrire pour une petite agence, qui n¹est pas soumise à la censure des commissaires politiques de Védrine, ces experts du « désinformatiquement correct ! ».

Au plan politico-stratégique, on a aussi plein de choses à vous dire ! Avant de prendre ma plume, j¹ai parlé longuement à Gunnar-Michael, notre voisin du Nord. Pour ceux qui imaginent que nos moyens de communication sont empruntés à un film de James Bond, je suis désolé de les faire déchanter ! Il suffit de posséder un téléphone mobile étranger et d¹appeler nos deux copains libanais. Les Barbouzes d¹Assad n¹ont alors aucun moyen de savoir d¹où nous appelons, surtout qu¹à Métula, nous nous branchons aussi bien sur le réseau libanais, que sur les réseaux israéliens. Je vous rappelle que nous sommes plus près, ici, de Beyrouth (120 kms) et de Damas (90 kms), que de Tel Aviv (180 kms) ! Le téléphone fonctionne aussi en automatique, à partir d¹un portable juif mais c¹est un coup à convoquer une réunion de taupes sur la ligne et à mettre en danger la santé physique de nos correspondants et amis !

Cette nuit, la région de Métula n¹était pas recommandée aux touristes ayant le sommeil léger, Durant de longues heures, en effet, les chasseurs de Hel Avir (l¹armée de l¹air israélienne), ont survolé notre belle contrée à toutes les altitudes. Les F-16 et les F-15 sont allés faire des boums supersoniques sur la Bekaa et aux alentours de la ville de Tripoli, mais surtout, ils se sont livrés à des attaques simulées des positions syriennes. D¹après Michael, ces exercices ont eu lieu sur tout le territoire libanais, avec un accent spécial, pour la bande frontière libano-syrienne, au Nord et à l¹Est du pays des cèdres.

En termes tactiques, tout le monde sait pertinemment, que le gouvernement de Jérusalem ne prendrait jamais le risque de mettre en péril la vie de ses pilotes, s¹ils encouraient le moindre péril. Pour ceux qui n¹ont pas encore compris (les nouveaux !), les Israéliens ont lancé un message en clair à Brutus Assad, en lui démontrant, que c¹est « où ils veulent et quand ils veulent », que l¹IAF réduira en bouillie les soldats des forces d¹occupation syriennes au Liban.

Cette démonstration de body-building, intervient en réponse à l¹attaque effectuée par les terroristes du Hezbollah, sous les ordres de leur chef terroriste, recherché par les Américains, le cheik Nassrallah, contre la position israélienne de Gladiola et dont la Ména vous avait décrit les péripéties en primeur. Là-dessus aussi, les choses ne sont pas aussi évidentes qu¹il n¹y paraîtrait au premier regard ! En fait d¹attaque du Hezbollah, à Métula, où on l¹a suivi comme un film de Steven Spielberg, nous sommes absolument persuadés, que l¹organisation islamique a fait exprès de tirer à côté de nos positions. Car pour tirer cinquante obus de mortier et autres missiles anti-tanks, à une distance de trois cents mètres, sans atteindre l¹ombre du début de la périphérie des installations israéliennes, qui ont pourtant la taille d¹un terrain de rugby (j¹ai promis de ne plus parler de foot !), il faut vraiment y mettre du sien. Et dans cette bataille de faux-semblants, que dire dès lors des négligences des canonniers hébreux et des imprécisions des pilotes du Hel, qui ont tiré, respectivement cent obus de 155 et quatre missiles air-sol, sans égratigner la moindre vache virtuelle, des non moins virtuelles Fermes de Chabaa ?

La réponse, que vous ne lirez que sur la Ména, bien sûr, tient au fait que tous ces gens d¹armes ont troqué leur rôle nominal de héros, pour celui de hérauts des intentions politiques des uns et des autres ! Le Hezbollah mais surtout leur patron damassé, faisant la nique à Bush, en l¹informant, comme l¹a souligné un des responsables islamistes, Ammar Moussaoui, à l¹agence al-Markaziya, que « l¹attaque dans les fermes de Chebaa avait pour objectif d¹illustrer la volonté du Hezbollah de poursuivre dans la voie de la résistance, (Š) mais aussi de faire savoir que le Hezbollah n¹est nullement concerné par toute tentative (américaine) d¹imposer au Liban un ordre du jour différent du sien ! »

A Damas, donc, on bouge « ma non troppo », afin de présenter ses vues quant aux objectifs des « Libertés immuables », contre le terrorisme arabe, tandis qu¹à Jérusalem, on fait comprendre à Bush « qu¹il ne fait pas son boulot par rapport à la Syrie » et que les méthodes employées par le Département d¹État sur l¹Opticien alaouite, ont autant d¹effet qu¹un pet de nonne dans la bouche de Gargantua ! La séance de Flight simulator sur les positions de Béchar, soulignant également, que si ses supplétifs barbus se mettaient à tirer plus juste, les pilotes israéliens, n¹auraient aucune vergogne à appuyer sur le bouton de tir sous leur collimateur !

Parlant de l¹Amérique, l¹AP rapporte, hier, des déclarations intéressantes de James Woosley, l¹ancien patron de la CIA. D¹après Woosley, l¹implication de l¹Irak dans les attentats du 11 septembre ne ferait plus de doute et de poursuivre : « Il y a trop de faits, trop d¹exemples de fabrications d¹identités, de documents falsifiés avec intelligence, de coordination par-dessus les continents et les pays (Š) pour ne pas aboutir à la conclusion obligatoire, qu¹un Etat, ainsi que des services de renseignement bien emmenés, sont impliqués dans ces événements ! » Si je me rappelle bien, c¹est exactement le thème, qui était soutenu par la Ména, le soir même des attentats ! Et Woolsey d¹ajouter, « que la planification à long terme et l¹usage d¹Anthrax « raffiné » sont des évidences qu¹un État a supervisé ces attaques. »

Le message de Woolsey devrait inquiéter le Président Bush, car si l¹ancien directeur de la CIA et la Ména ont raison, il se pourrait tout à fait, que la guerre d¹Afghanistan soit dirigée, contre des ennemis qui n¹ont rien à faire avec les événements du 11 septembre, ni avec le bio-terrorisme ! Dès lors, il serait difficile, pour l¹Administration US, de justifier les centaines de civils tués lors des « Libertés immuables », ainsi que les centaines de milliers de réfugiés, qui s¹agglutinent sur tous les chemins qui fuient Kaboul. Comment, aussi, ne pas faire le parallèle, entre l¹action américaine en Afghanistan et les critiques acerbes de Washington, contre les entreprises militaires du gouvernement israélien ? L¹opération de police, menée ces jours en zone A, a fait une trentaine de morts, pour la plupart des Palestiniens armés, appartenant à des organisations para-militaires ou terroristes. Quant à la justification morale de l¹opération, si on admet le principe du droit d¹Israël d¹exister, il faudra bien lui concéder également le droit de défendre la sécurité de ses citoyens ! Or, depuis l¹élection du Premier ministre Barak et jusqu¹à maintenant, on ne voit vraiment pas d¹acte de violence gratuite, qui serait imputable aux dirigeants israéliens !

Il faut aussi comprendre, que l¹État hébreu ne peut pas attendre passivement les prochains attentats du Hamas ou du Jihad et passer son temps à compter ses morts civils. Dans l¹injonction américaine « de se retirer immédiatement des territoires palestiniens et de n¹y jamais revenir », qui a surpris le gouvernement, ainsi que la population israéliens, tout est déplaisant, inique et déplacé ! Le vocabulaire utilisé, d¹abord, qui tient lieu de dictat et qui ne convient pas à la nature des relations stratégiques bilatérales ! Bush aurait meilleur temps de s¹exprimer ainsi, contre les régimes totalitaires, qui abritent le terrorisme arabe, que de manquer de dignité élémentaire, en s¹adressant ainsi à la seule démocratie du Moyen Orient. Ensuite, l¹ordre de Washington est irréalisable, en regard de la situation stratégique prévalant dans la région. A Métula, on s¹étonne, que l¹Administration US n¹a pas mieux analysé la portée de ses déclarations. Pourtant, comment ne pas comprendre, que « si Israël se retirait immédiatement et avant d¹avoir reçu des assurances monnayables des Palestiniens, quant à l¹instauration du cessez-le-feu, » Israël exposerait ses citoyens à de nouveaux attentats. L¹ordre de Washington, s¹il était écouté, représenterait un feu vert pour le terrorisme arabe et lui procurerait un bouclier hermétique, valable contre la poursuite des responsables du terrorisme, par les forces israéliennes.

Finalement, la forme de la déclaration américaine, est, elle aussi discutable ! C¹est le porte-parole du gouvernement US, qui a lu le communiqué, pas le Président, ni un secrétaire d¹État. En matière de codes diplomatiques, il s¹agit d¹un signe de dédain, auquel Sharon a d¹ailleurs fait répondre par le porte-parole du gouvernement israélien, en envoyant balader l¹Administration américaine. Pour éviter que George Bush ou que les voisins d¹Israël, ne se méprennent sur les intentions le l¹État hébreu, celui-ci a joint le geste à la parole. Tôt ce matin, Tsahal a investi le village de Bet Rima, près de Ramallah, en territoire autonome. D¹après les renseignements israéliens, les assassins du ministre Rakhavam Zeevi et d¹autres responsables de meurtres de civils innocents, provenaient de Bet Rima. Les soldats, faisant partie des forces spéciales anti-terroristes, soutenus par des blindés, disposaient d¹une liste de 15 noms de terroristes. A 13h. , l¹armée faisait état de cinq terroristes armés abattus, ainsi que d¹une vingtaine de prisonniers. Aucun civil palestinien et aucun militaire israélien n¹ont été blessés lors de l¹opération de Bet Rima.

A Métula, on se dit que l¹irascibilité du Président Bush et ses mauvaises manières, pourraient bien être dues au seuil des doutes, qui l¹envahissent à propos de sa guerre contre l¹Afghanistan ! Autant il est évident, en Israël, de comprendre pourquoi nous nous battons, autant devient-il de plus en plus compliqué, d¹assimiler la phase actuelle des « Libertés immuables » à une campagne contre le terrorisme islamique. En entendant la réponse israélienne à sa tentative d¹injonction de retrait immédiat de Tsahal, George Bush aurait lancé : « Eh bien qu¹ils aillent au diable ! » Ce sur quoi, je me permettrai deux remarques, M. le Président : Premièrement, nous y sommes déjà ! Deuxièmement, Welcome to the club, Mr. President !

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