Yael Dayan

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Yaël Dayan, députée travailliste, justifie les représailles israéliennes.
«Si on ne réagit pas, demain, on aura un autre attentat» Par ALEXANDRA SCHWARTZBROD
Jérusalem de notre correspondante

Yael Dayan, députée de la gauche travailliste, fille de Moshe Dayan refuse de condamner la riposte brutale d'Ariel Sharon à l'attentat de Netanya.

- La gauche israélienne n'a pas réagi ces derniers jours à l'escalade de la violence. N'éprouve-t-elle pas le besoin de dire quelque chose ?

- Dire quoi ? Je ne crois pas que nous, Israéliens, ayons initié quoi que ce soit. Nous ne sommes pas seuls responsables de la violence. Nous utilisons la force dont nous disposons et les Palestiniens utilisent la leur. Nous faisons ce que nous pouvons pour mettre fin à la violence. Je ne vois pas la gauche, y compris les travaillistes, poser la moindre condition à cette tâche.

- L'utilisation des avions de chasse ne marque-t-elle pas le passage à un nouveau palier ?

- C'est complètement hypocrite de dire qu'Israël riposte de façon disproportionnée ! Ariel Sharon se devait de réagir à l'acte terroriste de Netanya, qui est totalement inacceptable. Un avion de chasse, un hélicoptère ou un char, cela ne fait aucune différence ! Je suppose qu'il a choisi d'utiliser ces avions très sophistiqués pour éviter de toucher des civils.

- Que pensez-vous de la condamnation par la communauté internationale de la brutalité de la riposte ?

- J'accepte les reproches de la communauté internationale. Mais, encore une fois, si on ne réagit pas, alors on aura demain un nouvel attentat comme celui de Netanya, et après-demain aussi. Vous savez comment arrêter autrement des tirs de mortier ? Il faudrait que les autres aussi arrêtent la violence. Le problème, c'est que nous n'avons aucun élément nous permettant de penser que, côté palestinien, quelque chose est en train de changer.

- Cette escalade ne montre-t-elle pas qu'il est temps de trouver un compromis sur les colonies ?

- Les colonies, ce n'est pas quelque chose de nouveau ! Je crois que, de toute façon, il y aurait eu une Intifada, avec ou sans le problème de la colonisation. Ehud Barak a bien offert l'évacuation de la majorité des colonies, et cela n'a rien changé ! En plus, je ne pense pas que l'on doive faire ça sous la pression de la violence. On ne peut quand même pas décemment continuer à dire aux Israéliens : les Palestiniens n'ont pas accepté vos propositions car ils pensaient qu'en tuant des juifs ils pourraient obtenir davantage ! Bien sûr que la gauche est pour un Etat palestinien, pour l'évacuation des colonies, etc. Mais que l'on soit de droite ou de gauche, cela ne change rien au fait que l'on ne doit rien faire sous la pression de la violence.

- A vous entendre, les travaillistes ne sont pas près de quitter le gouvernement Sharon ?

- J'étais contre le gouvernement d'unité, mais je ne pense pas que cela changera grand-chose si les travaillistes quittent le gouvernement. Peut-être même qu'Arafat n'attend que ça, d'avoir affaire au seul Ariel Sharon. Car cela justifierait alors, de façon très superficielle, sa stratégie de la violence. Non, je crois que tant que nous pourrons peser d'un certain poids dans les décisions du gouvernement, il sera important de rester. Je pense que, grâce à Shimon Pérès, certains canaux restent ouverts. Avec l'Egypte et la Jordanie, notamment. Peut-être bien que notre présence est justifiée. De toute façon, la Realpolitik dit que Sharon pourrait former un gouvernement même sans nous.

- Vous ne craignez pas la régionalisation du conflit ?

- Je crois surtout que l'Egypte et la Jordanie pourraient user du pouvoir qu'elles ont sur Arafat pour le convaincre d'arrêter la violence.

- Comment voyez-vous les semaines et les jours qui viennent ?

- J'espère qu'il y aura, non pas des sanctions, mais des pressions exercées sur les deux côtés par l'Union européenne et les Etats-Unis pour arrêter la violence immédiatement. Israël n'a aucun problème pour l'accepter.

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