Rav Leibovich, dans son livre ‘’Daat Torah’’, fait remarquer que, dans notre generation, nous sommes malheureusement tellement fiers et egoistes, que nous ne parvenons que tres difficilement a avouer que nous avons parfois
tort. Pour chaque evenement, qu’il soit tres important ou minime, il y a toujours un responsable, autre que nous.
Si je suis arrive en retard, c’est l’autobus qui est responsable ; Si je ne trouve plus mon livre, c’est que mon enfant y a touche ; si j’ai oublie un rendez-vous, c’est que ma femme a oublie de me le rappeler…
En bref, nous sommes parfaits, mais les autres feraient bien de s’ameliorer…

Dans la Guemara, il est ecrit que lorsqu’un malheur ou une epidemie s’abattait sur le peuple juif, on instituait un jeune collectif, et l’on sortait les Sifrei Torah dans la rue. Chacun, en voyant la Torah, avait honte de ses mauvais actes et faisait de suite Techouva. Cette Techouva donnait des merites au peuple, et l’epidemie cessait.
De nos jours, si l’on agissait de la sorte, on entendrait plutot ce genre de reflexions : ‘’Eh bien j’espere qu’ils vont faire passer le Sefer Torah dans la rue de Moshe, parce que lui, il en a des choses a se reprocher … C’est certainement a cause de personnes comme lui que le peuple connait tous ces malheurs…’’

En realite, tout le monde doit se sentir concerne par la Techouva, car il n’existe pas un homme qui ne faute jamais. Quand le peuple juif est dans une
situation difficile, qui sait quelle en est la cause ? Ce peut etre la faute d’un mecreant, qui a vole, tue… Mais ce peut etre aussi la faute d’un ‘’presque Tsaddik’’ qui a manque de Kavana (attention) dans sa priere. Chacun doit se remettre en cause, et prendre sur soi de s’ameliorer.
Lorsque chacun compte sur l’autre pour faire Techouva, et donner ainsi des merites au peuple entier, c’est bien connu, rien ne se fait !

Pour illustrer cette idee, on raconte l’histoire suivante : dans une ville se trouvaient deux synagogues, l’une frequentee par des riches, et l’autre frequentee par des pauvres. A l’occasion de Simh’at Torah, les riches dansaient avec joie, buvaient du vin, dansaient a nouveau… Les pauvres, moins chanceux, n’avaient pas de quoi acheter du vin pour alimenter la joie de la fete. Il fut donc decide, dans la synagogue des pauvres, que le jour du Shabbat, chaque fidele apporterait un verre de vin qui lui restait des repas de Shabbat. Tout le vin serait verse dans un immense tonneau. Ainsi, a Simh’at Torah, ils auraient de quoi boire !
Durant toute l’annee, chacun apporta donc son verre de vin, chaque Shabbat.
Quand Simh’at Torah arriva enfin, tous les fideles s’approcherent du tonneau, et l’on servit largement chacun, a la joie de tous.
Mais quelle ne fut pas leur stupefaction lorsqu’ils decouvrirent que ce n’etait pas du vin, mais de l’eau ! Inutile de rejeter la faute sur X ou Y, il etait clair que TOUS les fideles avaient verse de l’eau dans le tonneau, et non du vin. Il n’y avait pas une seule goutte de vin dans l’eau qui leur fut servie…
Il s’avera que chacun s’etait dit : ‘’ Puisque tout le monde apportera du vin, qui se rendra compte que moi j’apporte de l’eau ?’’. En fait, chacun comptait sur l’autre…

A l’image de ces fideles, si nous comptons toujours sur l’autre pour s’ameliorer, pour faire Techouva, il se pourrait bien que la situation n’avance pas d’un millimetre… Par contre, si chacun bouge d’un millimetre, on peut augmenter considerablement les merites du peuple et eviter, par cela, des dizaines, des centaines, des milliers, peut-etre, de malheurs au sein du
peuple. Nous avons chacun une responsabilite immense, et le devoir de nous ameliorer, pour notre bien et pour le bien de toute la communaute…Si seulement nous savons reconnaitre nos erreurs, et faire un petit effort…

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