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Ben Laden, héros secret de nombreux Tunisiens |
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Ben Laden, héros secret de nombreux Tunisiens
LE MONDE | 10.11.01 | 12h33
Difficile de sonder une opinion publique baillonnée. Si le président Ben Ali a été
l'un des premiers à condamner les attentats terroristes et à marquer sa solidarité avec
les Américains, les Tunisiens marquent en privé leur hostilité à Washington COMMENT
sonder une opinion publique qui ne s'exprime pas, prendre le pouls d'une population qui
doit retenir ses battements de cur, interroger la "rue" lorsque la plus
timide de ses manifestations est interdite ? Comme si, deux mois après les attentats de
New York et alors que les bombes pleuvent sur l'Afghanistan, la crise mondiale avait
épargné le plus développé des pays du Maghreb.
Après le 11 septembre, Zine El Abidine Ben Ali a été parmi les premiers chefs d'Etat à
condamner les raids terroristes et à exprimer sa solidarité au peuple américain. Quant
à la riposte armée, il en a approuvé le principe, sinon la forme. Ces positions
officielles ayant été prises au nom du "peuple tunisien tout entier", celui-ci
était invité à approuver. Et à se taire.
Même si les plus jeunes n'ont parfois pas pu cacher, y compris aux touristes, une joie
revancharde, la rue tunisienne n'a pas bronché, intériorisant ses sentiments. La
tentative de quelques lycéens de protester contre les frappes américaines a vite été
étouffée et les barrières de sécurité disposées devant les ambassades des Etats-Unis
et de Grande-Bretagne se sont révélées inutiles. Pourtant, lors de la clôture des Jeux
méditerranéens, des sifflets et des slogans antiaméricains s'étaient opposé à la
minute de silence en hommage aux victimes des Twin Towers.
A Tunis, les murs n'ont pas la parole. Aucune banderole autre que celles célébrant
l'anniversaire du 7 novembre 1987 et la prise du pouvoir du président Ben Ali dont les
portraits s'affichent partout. Les tracts ou les graffitis sont impensables et l'on
chercherait en vain la moindre image de Ben Laden, sauf sur un collage obscène glissé
dans quelques boîtes à lettres.
Pour beaucoup de Tunisiens, le chef d'Al-Qaïda fait pourtant figure de héros. Une blague
qui circule parmi les couches moyennes illustre la fascination qu'il peut exercer.
"Une femme se présente au hammam un matin. "Il faut revenir cet après-midi, ce
matin le hammam est réservé aux hommes", lui indique-t-on. Et elle de répondre :
"Ah bon, Ben Laden est ici ?"" Cette sournoise apologie rejoint celle d'une
boutade glanée dans la page "Jeux et humour" de La Presse, le quotidien le plus
lié au pouvoir dans un paysage médiatique monocolore. "Les Américains ont fêté
Halloween... Ça les a changés un peu des horreurs terroristes!" Tout en se
présentant comme le champion de la lutte contre l'intégrisme -"Bush, Ben Ali, même
combat", grincent les opposants - le gouvernement laisse ainsi filtrer quelques
bouffées séditieuses plus qu'ambiguës.
Dans les quartiers populaires de la capitale, recueillir des commentaires sur "la
guerre" nécessite des détours dialectiques qui peuvent aboutir à des bribes
révélatrices. "Massacrer des milliers d'innocents à Manhattan et aujourd'hui
bombarder les malheureux Afghans, c'est n'importe quoi ! Et ici tout reste lisse et plat
!",s'emporte un jeune ingénieur du bâtiment. "Je ne crois pas que Ben Laden
soit capable d'avoir monté cette opération...", glisse sentencieusement un
technicien de maintenance au chômage.
"Passé le premier mouvement de satisfaction, on est un peu inquiet pour
l'avenir...", confie, sans sourciller, un cadre fraîchement émoulu de l'école
hôtelière. Chez Habib, un coiffeur proche de la gare dont le shampouineur se prénomme
Oussama, la coupe-friction à l'ancienne n'est émaillée que de généralités prudentes
: "Ça va, chouia-chouia, la Tunisie est un cercle de paix."
"Parce que Ben Ali l'éradicateur a mieux réussi que Moubarak en Egypte, les
islamistes sont soit à Londres soit à l'ombre", résume un observateur. De fait, il
ne faut pas longtemps pour vérifier qu'à Tunis il n'y a "plus de barbus mais des
barbouzes". Comme les opposants, les journalistes ne peuvent faire un pas sans être
suivis par des policiers en civil. En rusant, on peut les démasquer, rarement les semer,
un duo prenant vite le relais de celui qui s'est fait repérer. Avenue Habib-Bourguiba,
sous les ficus où des milliers de passereaux couvrent la rumeur publique, les
"mouchards" sont plus nombreux que les marchands de jasmin. Cette omniprésence
policière dissuade les confidences d'une population rendue timorée par la crainte de
représailles qui peuvent dépasser les tracasseries.
Ainsi, dans les souks de la Médina dont de nombreux rideaux de fer restent baissés
(est-ce dû à la préparation du ramadan ou à la désertion des chalands ?), les
marchands de tapis ou de souvenirs se cantonnent obstinément dans des palabres purement
commerciales. Sur l'immense campus d'El Manar, la foule studieuse des filles et des
garçons débarquant de bus jaunes hors d'âge témoigne du dynamisme d'un pays où 30 %
des jeunes font des études supérieures. Mais les étudiants sont aussi frileux et peu
diserts.
AUTOUR de la fac de sciences, des étudiants de 4e année, plus audacieux, ne démentent
pourtant pas un réflexe généralisé de sympathie pour Ben Laden. "Nous sommes aux
antipodes des talibans et le panarabisme est pour beaucoup d'entre nous une notion
dépassée, lâche Zied, vingt-quatre ans. Il n'empêche que le soutien inconditionnel des
Américains à Israël nous place dans le camp de leurs adversaires. Bush a voulu
diaboliser Ben Laden, mais pour nous le diable c'est Sharon. Si les souffrances de nos
frères palestiniens éveillaient plus de compassion chez les Occidentaux, nous n'en
serions pas là. Les pays arabes ont lâché la Palestine mais les peuples restent
solidaires." Et Fayçal, vingt-trois ans, renchérit : "A vouloir s'imposer
comme les maîtres du monde, les USA ont bien cherché ce qui leur arrive." Comme
l'ensemble de la population, les étudiants regardent beaucoup la télévision.
Prioritairement Al-Jazira dont le passage de l'analogique au numérique a provoqué une
ruée chez les vendeurs de décodeurs. "Dans la guerre des images, nous avons enfin
notre armée", se réjouit une étudiante en lettres, tout en remarquant qu'à côté
des tranches d'information, "très professionnelles", les programmes culturels
"propagent l'idéologie archaïque des Etats du Golfe".
C'est évidemment chez les opposants déclarés que le verbe est le plus libre, même
s'ils en subissent quotidiennement les conséquences : e-mails piratés, écoutes,
filatures, pertes d'emploi, etc. Vendredi 2 novembre, un meeting visant à réclamer une
"amnistie générale" pour les quelque six cents prisonniers politiques a réuni
une large brochette d'intellectuels au siège du Parti démocrate progressiste (PDP),
reconnu mais sans financement et sans élus au Parlement.
En présence de quelques islamistes modérés, plutôt discrets, les orateurs,
représentant l'ensemble des associations et mouvements d'opposition, la plupart
illégaux, réclament que "la page de la répression soit tournée". A l'image
de Nejib Chabbi, secrétaire général du PDP, ils souhaitent une reconnaissance des
partis, une réforme du code de la presse et de la loi électorale, pour éviter les
"élections à la soviétique". "Les Américains ne pouvant se permettre
une défaite ni espérer une victoire avec des armes conventionnelles, j'ai peur que le
monde ne soit pris dans un engrenage, avoue M. Chabbi. En Tunisie comme ailleurs, la paix
et la sécurité ne peuvent être assurées que s'il y a démocratie. Hélas, les
Européens ne semblent pas se rendre à cette évidence."
"Nous sommes pris entre le marteau et l'enclume, d'un côté le terrorisme, de
l'autre les bombardements aveugles, or un crime ne justifie pas un autre crime !",
s'indigne le docteur Moncef Mazrouki, président du Congrès pour la République,
condamné à un an de prison avec sursis. "Ici, au nom de la sécurité intérieure,
il faudrait se taire face à une dictature corrompue. Ce n'est pas parce qu'il y a les
talibans, fascistes moyenâgeux, qu'il faut traiter les opposants comme des islamistes.
Résultat de cet amalgame, la rue est pour Ben Laden."
Mohammed Charfi, ancien ministre de l'éducation du général Ben Ali, qui a démissionné
en 1994, au lendemain de sa réélection à plus de 99 %, est aussi préoccupé. Opposant
"non systématique", M. Charfi constate que Ben Ali est "l'un des
dirigeants du monde arabe les plus autoritaires et néanmoins le plus moderniste". Il
reconnaît les nombreuses réussites de la Tunisie, sur les plans économique, social, de
la santé, de l'éducation. "Le malheur de la Tunisie, dit-il, est d'avoir à sa
gauche un pays ravagé par la violence l'Algérie et à sa droite un régime fou la Libye.
Elle a ainsi perdu sa liberté. Pendant les premières années de Ben Ali, on trouvait
dans les kiosques le journal des intégristes et celui de l'extrême gauche. Tous mes amis
des milieux intellectuels sont à 100 % contre Ben Laden et reconnaissent la légitimité
d'une réaction. Mais pas avec des armes sophistiquées. Le vrai danger vient de l'Arabie
saoudite, le pays le plus fanatique et, paradoxalement, le plus inféodé aux Etats-unis
à cause du pétrole. Les Saoudiens financent partout la formation des futurs poseurs de
bombes."
Robert Belleret
Alors mes amis Arabes Tunisiens de ce forum qui ne supportent pas Bin Laden, EXPRIMEZ
VOUS!!!
Ecrivez a ce journal-torchon et faite leur savoir ce que vous pensez.....autrement vous
serez stigmatises. Je pense a Slim ou Toufiq principalement. Si les arabes moderes ne se
feront pas entendre, je crains bien que l'espoir de paix est mince et que votre situation
deviendra de plus en plus precaire.
Shabat Shalom et bonne fete de Ramaddan.
A ce sujet, je me rapelle de l'assida extraordinaire que mes voisins arabes nous faisaient
gouter. Les plats que nous echangions etaient bien plus que de la nourriture mais une
acceptation tacite du droit de l'autre a vivre en paix. Meme dans ces heures graves je
suis confiant que l'humanite et la paix prevaudront.
Seulement si les arabes moderes ne parlent pas et n'agissent pas nous devrons passer par
des evenements tragiques avant de trouver la paix.
La balle est dans votre camp....sauvez vous de vos demons et vos extremistes. Pour vous et
pour nous.
David Eden
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