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Conclusions intermédiaires

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Conclusions intermédiaires (info # 011209)
Par Stéphane Juffa © Metula News Agency

A Métula, comme partout dans le monde, on suit bien sûr, de minute en minute, le déroulement des événements tragiques qui secouent les USA. Ici, cependant, et comme dans tous les centres d'analyses stratégiques du globe, on se concentre surtout sur les enseignements immédiats, qu'il est nécessaire de déduire, à partir de ce qu'on qualifie déjà de plus important acte de terrorisme jamais perpétré.

On ne détient pas toutes les clés, c'est un fait mais ce ne sont toutefois pas les indices et les enseignements initiaux qui manquent. Les attentats de New York et de Washington ont surpris les services de sécurité, tous les services de sécurité, par leur ampleur, par leur sophistication et par l'engagement logistique et humain, qu'ils ont nécessités.

Dans bien des domaines, il y aura désormais l'avant 11 septembre et l'après 11 septembre. Aussi, si les évidences positives ne sont pas encore réunies, loin s'en faut, on peut déjà pratiquer par élimination. Ainsi, à la Ména, on sait déjà affirmer que toute la lumière pourra être faite sur les événements tragiques de cette journée et que ce n'est qu'une question d'heures, voire de quelques jours, avant que le FBI et la CIA ne découvrent les réponses aux trois questions principales qui se posent à eux :

a) Qui a organisé ces attaques ?
b) Comment ces attaques ont-elles été perpétrées ?
c) Dans quel but ont-elles été perpétrées ?

Comment pouvons nous être aussi sûrs que les Américains et leurs alliés trouveront rapidement les solutions de ces interrogations ?
Simplement parce qu'il s'agit d'opérations multiples à très grande échelle et qu'elles ont nécessité une immense mise en place, qui a impérativement laissé de nombreuses traces. En comparaison avec l'attentat d'Oklahoma City, par exemple, l'enquête ici sera un jeu d'enfants.

Imaginez que les terroristes (hommes armés s'attaquant systématiquement à des civils) ont beaucoup voyagé et qu'ils ont pratiqué de très nombreux repérages. Ils ont ainsi acheté des billets d'avion, loué des véhicules, emprunté des taxis, séjourné dans des hôtels, fait des achats, posé des questions etc. Ce sont donc un très grand nombre d'Américains, qui ont été, de manière obligée, en contact avec les terroristes et dont les témoignages amèneront les enquêteurs sur la trace des responsables.

Deuxièmement, ont peut d'ores et déjà exclure, que ce soit une organisation non gouvernementale, qui ait organisé ces attaques. On est ici en présence d'une organisation énorme, ainsi que d'une tâche de synchronisation, qui dépasse les capacités de toutes les organisations terroristes, que nous connaissons bien. Même pour n'importe quel État du Moyen Orient, les moyens engagés, sont considérables et ils ont nécessité aussi bien des structures, que des ressources humaines mais encore, une centralisation des données, qui dépasse de très loin les capacités de toutes les organisations islamiques et de la plupart des États du Proche Orient.

Lorsque l'on consulte l'environnement politique de la région, on arrive très rapidement à la conclusion, que l'entrepreneur de ces actions se trouve sur une liste extrêmement réduite de suspects. Il s'agit de la Libye, du Soudan, de la Syrie, de l'Iran et surtout, de l'Irak de Saddam
Hussein. Sans prendre de risques énormes, les analystes de la Ména, d'accord avec les autres experts avec lesquels nous avons échangé nos points de vue, s'entendent pour dire, qu'ils seraient tous extrêmement surpris, que Saddam Hussein, n'ait pas joué un rôle majeur dans cette affaire. L'Irak est en effet le seul composant, qui dispose des moyens nécessaires afin de réaliser une telle entreprise. Il détient tous les éléments requis, afin de préparer une telle action : les infrastructures, les hommes, la profondeur territoriale, les bases d'entraînement, les simulateurs de vol pour les pilotes kamikazes, les accès aux bases de données internationales, ainsi qu'aux sites physiques, qu'impliquent les paramètres connus des attaques.

Plus que tout cela encore, à l'heure où les chefs terroristes s'empressent de montrer patte blanche, en affirmant que le gâteau est trop grand pour leurs appétits, l'analyse du type de motivation des attentats, désigne également le chemin de Bagdad. Ceux qui se sont attaqué au c¦ur de l'Amérique, savent que la réponse de l'Oncle Sam sera proportionnée à l'étendue de ses blessures. Tout, dans ces actes de violence, et pas seulement le sacrifice des pilotes kamikazes, sent l'irrationalité à pleines narines ! L'auteur de ces attaques est irrationnel, en ce qu'il ne poursuivait aucun but tactique ou stratégique. Il n'existe pas d'après militaires à l'attaque du World Trade Center et du Pentagone. Leur auteur ne se retrouve pas plus près d'aucun but, même s'il a investi dans ces opérations des ressources considérables. Il n'entend pas vaincre les USA, ni les forcer à modifier une attitude politique, il a juste voulu se mesurer à l'Amérique et lui prouver, de façon désespérée, qu'il pouvait lui infliger des blessures conséquentes ! Ces attaques sont l'oeuvre d'un chef d'État schizophrène, ça me paraît évident.

Pour beaucoup de commentateurs politiques et de politiciens, qui voyaient dans les choix tactiques d'Israël la cause du terrorisme arabe, l'heure est venue de manger leur chapeau ! L'observation des attaques contre l'Amérique, démontre à bien plaire, que les agressions dont nous venons d'être les spectateurs, ne constituent pas un épisode de la lutte contre l'État hébreu mais bien plutôt, que la bataille contre Israël constituait un passage obligé vers la guerre contre l'occident et contre son fer de lance, les États-Unis d'Amérique. Et c'est la proportion des moyens employés et des dégâts infligés, qui nous dictent cette conclusion. L'action violente d'aujourd'hui est un phénomène d'apothéose, pas un moyen d'influencer le cours du conflit arabo-israélien ! Un certain Islam vomit les valeurs de l'occident mais il ne voit dans Israël, que l'ambassadeur de ces valeurs. L'ambition de cet Islam-là se veut d'une envergure mondiale et il l'a démontrée aujourd'hui de façon sanglante.

Jusqu'à maintenant, Israël mettait en garde contre l'ascension du nationalisme para-religieux, qui saisit une partie des nations arabes. Mais l'État hébreu était le seul à faire les frais de l'expression de son arme naturelle, le terrorisme. Certains cultivaient le doute et avançaient, que les actes violents, contre les citoyens israéliens, constituaient la réponse palestinienne à une pseudo intransigeance des dirigeants de Jérusalem. A la Ména, on répète depuis longtemps, pourtant, que la violence palestinienne n'est pas conditionnée par la volonté d'améliorer les positions de l'entité palestinienne, en vue de négociations mais qu'elle est émotionnelle, ayant pour but ultime, d'anéantir un régime étranger, une culture étrangère, dont l'existence même insupporte. Le parallèle des situations se prolonge au-delà de cette dernière affirmation : Les États occidentaux, avaient de la peine à admettre que Yasser Arafat pouvait mobiliser un peuple tout entier, dans une guerre, dont il sait fort bien, qu'il ne dispose pas des moyens de la gagner. Dans le rationnel politique judéo-chrétien, on ne se livre pas à des actes gratuits. On peut, à l'extrême rigueur, se livrer à une guerre mais encore faut-il, que ses conséquences plausibles soient de nature à servir des intérêts tangibles et durables. Les dirigeants de ces États ont reçu aujourd'hui une leçon d'importance, en découvrant que le monde disposait de plus d'un système d'opération et qu'il n'est pas encore soumis aux principes calculateurs des occidentaux.

La menace terroriste n'est pourtant guère différente de ce qu'elle était hier encore. La différence réside dans le fait, que désormais, les occidentaux comprennent, par la force des images, que les Israéliens ne sont pas la seule cible du fondamentalisme islamique et que c'est la même démence, qui habite le kamikaze qui se fait sauter dans un bistro de Jérusalem, que celle qui guide la démarche des pilotes suicidaires. Il s'agit de la même motivation de la croisade contre les juifs et contre les croisés, telle qu'elle est encouragée par les Imams dans toutes les mosquées de l'Orient.

On reste abasourdi, tout de même, par la détermination des pilotes kamikazes, plus encore, que par celle des bombes humaines. Ces kamikazes-là savaient piloter, ce n'étaient donc pas des desperados. Ils auraient pu faire autre chose, gagner leur vie et s'aménager des existences agréables.
Bien sûr, ce qui est effrayant dans le cas précis, c'est de constater que, pour la première fois, lors de déroutement d'avions, il ne s'agit pas de détournements ! Aucun pilote au monde, n'aurait précipité son appareil sur un immeuble habité. Cela s'est donc déroulé ainsi : les terroristes ont choisi des vols, dont l'itinéraire passait à proximité des cibles qu'ils voulaient détruire. Ils ont vraisemblablement laissé le personnel naviguant diriger les avions, jusqu'à ce qu'ils s'approchent de la zone des attaques et ce, en suivant les voies aériennes habituelles, afin de ne pas attirer l'attention. Là, ils se sont levés de leurs sièges de passagers et ils ont froidement assassiné le commandant des Boeing, ainsi que le premier officier. Ils ont dès lors pris les commandes et ils ont mis le cap sur leurs objectifs.

Le pilotage de ce genre d'appareils, la navigation, afin d'identifier un objectif au milieu d'une cité et la précision du vol, nécessaire à écraser un appareil de la taille d'un 767 spécifiquement sur un bâtiment précis, requièrent une grande dose de sang froid et de détermination suicidaire mais également un entraînement de plusieurs mois, sur des simulateurs très complets. La synchronisation des attaques, en tenant compte de provenances différentes et de voies aériennes diverses, ont certainement fait appel à des pilotes-kamikazes relativement expérimentés. Il semble d'ailleurs bien, que l'appareil qui s'est craché en Pennsylvanie, a, quant à lui, manqué son objectif. Est-que les pilotes légitimes de cet avion ont été capables de s'opposer à la volonté des agresseurs ? L'avion a-t-il été endommagé lors de la prise de contrôle des terroristes ? Ou est-ce que lesdits terroristes se sont montrés incapables de piloter un 747 ? On pourrait avoir les réponses à ces questions, après l'analyse de
l'enregistrement des communications entre les aéronefs et les aiguilleurs du ciel ou des boites noires, qui enregistrent les communications à l'intérieur du cockpit. Est-ce que les pilotes légitimes ont eu le temps de donner des détails sur leurs assaillants, est-ce que les assaillants ont communiqué avec les tours de contrôle, ce sont là des questions qui vont rapidement trouver leur réponses. Une chose est déjà certaine, à ce stade des conclusions intermédiaires, c'est que celui qui identifiera les pilotes kamikazes, saura à coup sur remonter à leur commanditaire !

Voilà ce qu'on peut écrire, huit heures après le premier impact, d'une tragédie qui s'est déroulée sans armes. Les auteurs de science fiction avaient tout imaginé, des attaques atomiques, jusqu'aux agressions biologiques. Ils avaient pourtant omis de considérer, qu'on pouvait tuer des milliers de personnes avec des avions civils. Dans l'état de paix, dans lequel se considérait l'Amérique avant d'être attaquée, le plan des assaillants était pratiquement imparable. Il découlait d'une bonne observation des procédures de contrôle en vigueur dans les aéroports, d'une bonne préparation et d'une excellente évaluation des moyens employés. Pour le surplus, il était impossible de prévoir, que des hommes sachant piloter des avions, seraient prêts à sacrifier leur vie, juste pour gagner le titre de martyr. Il était aussi impensable, de concevoir qu'un État pourrait vouloir générer un tel carnage, sans en tirer aucun profit politique. Ces innovations, utilisées de façon synergique, constituaient trop
d'éléments imprévisibles, pour qu'il ait été possible de prévoir cette tragédie. Contrairement à ce qui a été dit, on n'est pas en présence d'une faille gérable, dans le système des renseignements américains, ni d'une faiblesse. Dans une situation donnée, on ne peut que prévoir des démarches assimilables à des comportements humains prévisibles. La volonté religieuse de rechercher la mort, le manque de crainte face à icelle, sont autant d'éléments qui ne se remarquent que par le truchement de l'expérience. Désormais l'Amérique est avertie. L'auteur de ces attaques, comme les Japonais à Pearl Harbour, a introduit de force les USA et le monde libre, qui refusaient de s'y résoudre, dans le conflit ouvert face au terrorisme islamiste et ou pan-arabiste. A partir de demain matin, cette guerre là ne sera plus l'apanage d'Israël, dont le rôle dans ce conflit se voit instantanément marginalisé. On a à faire désormais à une nouvelle donne militaire, qui va engendrer des conceptions nouvelles et des interventions à l'échelle globale, dans un monde qui vient de changer !

 


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