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| RABBIN SCHACH |
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Une foule immense aux funérailles d'un rabbin centenaire vénéré
BNEI BRAK (Israël), 2 nov (AFP) - Une foule immense, estimée à plus de 400. 000
personnes, a assisté vendredi à Bnei Brak aux funérailles du rabbin Eliezer Menachem
Shach, chef spirituel d'une grande partie de la communauté juive ultra-orthodoxe.
La route de deux kilomètres menant de la yéchiva (séminaire talmudique) Ponivetz que
dirigeait le rabbin, mort à 103 ans, au cimetière de Bnei Brak, près de Tel-Aviv,
déborde d'hommes vêtus du costume traditionnel noir.
Les femmes sont gardées à l'écart du cortège funèbre.
La majorité des étudiants des yéchivas d'Israël ont afflué dans ce bastion
ultra-orthodoxe pour pleurer un défenseur sourcilleux de la Halakha (la tradition
religieuse juive), décédé avant le lever du soleil après plusieurs jours d'agonie.
Au milieu de la foule en larmes, l'ambulance blanche transportant la dépouille du
"maître" est assaillie de toute part et peine à se frayer un chemin.
Selon la police, 400.000 personnes ont participé aux obsèques, l'une des plus imposantes
de l'histoire d'Israël.
La cérémonie funèbre a commencé par la lecture de nombreux psaumes, en présence de
dignitaires religieux qui, conformément aux souhaits du défunt, n'ont pas prononcé
d'éloge funèbre.
La seule personne à prendre la parole pour évoquer la mémoire du mort est son gendre,
le rabbin Meir Zvi Bergman. Il raconte un souvenir. A quelqu'un qui lui demandait qui
était son maître, le rabbin Shach avait un jour répondu: "Je n'ai qu'un rabbi
(maître), le Dieu tout-puissant".
S'adressant à la foule au nom de son beau-père, le rabbin Bergman demande ensuite aux
gens présents de "faire des bonnes actions et d'étudier avec zèle la Torah".
Avant l'inhumation, dans l'intimité, les funérailles ont duré deux heures: le temps
presse car tout le monde doit être rentré chez soi avant le shabbat, le repos juif qui
commence le vendredi en fin d'après-midi et pendant lequel il est interdit de conduire.
Dans les jours qui ont précédé sa mort, de nombreux fidèles de cet homme chétif et
charismatique s'étaient rassemblés un peu partout en Israël pour prier Dieu de garder
en vie leur père spirituel.
Parmi la multitude rassemblée à Bnei Brak, chacun témoigne à sa façon de sa peine,
pleurant ou évoquant le souvenir du maître, présenté par les radios, comme l'une
personnalités religieuses juive les plus marquante du XXe siècle.
Juif ashkénaze (originaire d'Europe de l'Est), non sioniste, opposé à l'usage de la
force et partisan du retrait des territoires palestiniens occupés, le rabbin Shach était
effectivement la principale figure de la communauté des ultra-orthodoxes, qui
représentent 8 à 10% de la population d'Israël.
"Il était le chef spirituel de tout le monde juif ; quand on perd quelqu'un comme
ça, on ressent une peine intense", dit Naftali Blonder, juif new-yorkais, venu
étudier dans la yéchiva de Bnei Brak, fondé par le rabbin Shach.
"Il était l'honnêteté incarnée. Il voulait que vous soyez quelqu'un de
bien", ajoute-t-il.
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