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Reconnaître l’antisémite |
Reconnaître
l’antisémite
Nous sommes injustes.
Nous avons trop tendance à voir de l’antisémitisme partout, et on nous le fait
savoir. « On ne peut plus critiquer Israël sans être taxé d’antisémitisme »,
nous dit-on. « On a le droit d’être antisioniste sans être antisémite » nous
martèle-t-on.
C’est évident et que peut-on y répondre ?
Et comment pourrait-on communiquer à ces bonnes âmes, tout à leur compassion
pour le peuple palestinien, les blessures et le désarroi que le sentiment
d’incompréhension provoque en nous ? On nous reproche le repli communautaire,
voire la paranoïa, là où il n'y a qu'une légitime réaction devant l'injustice
historique et l'information biaisée.
Que faire alors ? Fermer les yeux et ne plus penser ? Songer à quitter ces
terres hostiles ? Rejoindre les rares pays où ces idées sont encore
minoritaires ?
Ou relever la tête. Réfléchir, analyser et enfin comprendre. Ah ! Comprendre :
la plus efficace des thérapies. Eurêka médicinal, source de jouvence pour Juif
sioniste qui n’aura plus honte de l’être.
Comprendre qu’un tel unanimisme palestinolâtre qui enjambe tous les clivages
politiques n’a rien de vraiment naturel, qu’il ne peut qu’avoir été importé,
instillé dans les esprits.
Comprendre que sa genèse est économique parce qu’il faut bien bouffer, ou
plutôt qu’il faut bien rouler. Au volant de la DS break qui le mène vers la
Riviera de ses rêves, l’automobiliste de 1973 n’imagine pas qu’il est le
premier acteur concerné, la base sur laquelle va se construire en trente ans
un discours qui va assurer la pérennité de son plein d’essence.
Les pays producteurs de pétrole tiendront désormais, pendant des décennies,
les pays occidentaux, à l’exception des USA, par une partie du corps
suffisamment douloureuse pour qu’une « politique arabe » soit un prix modique
pour obtenir que l’étreinte se desserre. Et qui dit « politique arabe » dit
abandon de quelques principes moraux et de certains amis moins fortunés.
Une fois le décor économique planté, tout le reste n’est que roupie de
sansonnet. La scène devant ce décor n’a plus qu’à se remplir de toutes sortes
de protagonistes, y compris de ceux qui le trouvent moche. On y verra circuler
le révolutionnaire de 68 reconverti en riche propriétaire du Marais. Le
néo-nazi, avide de ratonnade, qui finira, vers la fin de la pièce, par prendre
un pot avec son souffre-douleur arabe après avoir découvert qu’ils avaient des
ennemis communs. L’homme politique humaniste et responsable, sans doute
idéaliste au début de L’acte I, mais à qui on a fourgué la gestion de ce foutu
plein d’essence. L’intégriste religieux catholique qui nous fait sa réécriture
des évangiles en nous en promettant une version cinématographique. L’Imam au
regard sombre, sûr de son bon droit, vu qu’il est dans les parages par
définition étant donné les « accords » décrits ci-dessus.
Et puis, il y a les figurants. Tout ceux qui n’ont connu que ce décor, qui
n’en veulent pas d’autre, et qui parlent dans l’unique novlangue acquise –
celle où sioniste = pas bieeeen ! et où palestinien = bieeeen ! – en
déambulant de plateau de Starac’ en manifestation anti-américano-sioniste.
Et enfin, parmi tout ce joli monde, les antisémites. Ils sont bel et bien là
mais si difficiles à identifier. Ils savent que la France dispose d’un arsenal
juridique très répressif à leur égard s’ils expriment publiquement leurs
idées. Aussi choisissent-ils de se fondre dans cette foule bigarrée et d’en
épouser certains extraits du discours, ceux qui leur conviennent le mieux.
Eux aussi réclament le droit légitime à la critique d’Israël, trop heureux de
tomber sur une telle aubaine.
Eux aussi participent au FSE, persuadés d’y trouver un atelier où il sera
question de la mainmise de la juiverie internationale sur l’économie mondiale.
Eux aussi estiment que l’on peut rire de tout et soutiennent donc Dieudonné
dans son délire antisémite.
Eux aussi aiment bien, tout compte fait, le noir et blanc et finissent par
choisir un Keffieh en guise d’écharpe.
Eux aussi trouvent que l’on fait un mauvais procès aux beurettes qui arrivent
voilées en classe.
Eux aussi pensent que Le Monde est un organe sioniste.
Eux aussi affichent leur soutien aux palestiniens « opprimés » tout en s’en
fichant royalement, vu que seuls les « oppresseurs » les intéressent.
Eux aussi adhèrent pêle-mêle aux déclarations et aux écrits de Pascal
Boniface, Mouloud Aounit, Roger Garaudy.
Il n’y a pas que des antisémites qui se réclament de ce genre de positions. En
revanche, tous les antisémites y souscriraient volontiers.
Alors, c’est vrai, nous sommes parfois injustes. Injustes d’amalgamer les uns
et les autres dans l’accusation d’antisémitisme. Injustes de voir de
l’antijudaïsme là où il n’y a que suivisme et inculture. Injustes de prêter à
certains l’intention du discours alors que ce dernier ne leur a été qu’imposé.
Injustes de les sommer de faire le tri dans leurs rangs quand ils sont
incapables d’en comprendre la nécessité.
Injustes…et sionistes par-dessus le marché !
Jean-Pierre Chemla, 11 mars 2004
© Primo-Europe
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