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Réponse à Chlomo et à Gérard Maman à propos de Faut-il bruler les Juifs de Kippour? 

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La vérité scientifique, à l’instar de la vérité révélée (la Torah), necessite pour s’imposer la confirmation expérimentale, la reproductibilité et surtout l’approbation des pairs de la communauté scientifique. Elle ne progresse que grace à la critique et à la contestation permanente, ce qui n’est pas le cas de la Religion, où toute critique est considérée comme blasphème ou hérésie.
Vouloir déconsidérer, minimiser ou ridiculiser la Science est un combat perdu d’avance, car la Religion ne dispose que de sa foi comme argument, et n’a ni les laboratoires ni les moyens matériels et humains pour lui opposer des arguments valables. Science et Religion ne boxent pas dans la même catégorie. La Science ne s’interesse pas au problème des « valeurs ». Elle est indifférente aux questions du « bien » et du « mal », elle est impuissante devant l’angoisse de la maladie, de la souffrance, de la guerre et de la mort. Elle est incapable d’inventer les merveilleuses fêtes de Pourim, de Hanouccah ou de Roch Hachana. Elle se fiche de savoir si
ses travaux contredisent ou non ce qui est écit dans la Bible. Galilée répondait aux autorités religieuses : « Contentez-vous de nous dire comment on va au ciel, et laissez nous le soin de dire comment va le ciel. » Si chacun restait sur son terrain, il n’y aurait pas de conflit. Seulement, Science et Religion ont besoin de savoir d’où vient le Monde. Ce qui pose problème avec la Bible, c’est qu‘elle contient tellement d’invraisemblances qu’on est amené à s’interroger sur sa nature divine. Si la Torah était d’essence Divine, sa Vérité résisterait à la nuit des temps et nous ne serions pas là à en discuter. Si au contraire elle est d’essence humaine, certes considérable mais inspirée, elle ne peut que réfléter la connaissance à un temps T et elle peut donc être soumise à l’analyse critique. Ce que nous dit la Torah à propos de la Création ne « colle » pas avec les résultats des méthodes modernes de datation et
d’observation du ciel. Ceci ne serait pas grave si la Torah était considérée comme le mythe fondateur du Judaïsme avec son message primordial, et qu’elle devait être comprise dans son esprit plutot que dans sa lettre. Seulement voilà ! Certains esprits religieux prenant la Torah à la lettre se sentent seuls investis de la « Vérité Divine », et refusent d’imaginer qu’ils existe d’autres vérités pourtant indéniables qu’ils considèrent comme blasphématoires.
Il se trouve que je suis chimiste, et je ne puis souscrire aux explications approximatives et emberlificotées de Chlomo concernant la méthode de datation au Carbone 14. Cette méthode, découverte par William Libby en 1948 (prix Nobel 1960) fait l’objet de normes ASTM et elle est donc fiable avec une précision de plus ou moins 5%. Lorsqu’un organisme vivant meurt, il cesse d’échanger le CO2 avec l’environnement, et sa teneur en 14C radioactif décroit selon une cinétique d’ordre 1 qui est indépendante des facteurs extérieurs tels que température et constitution chimique et ne peut en aucun cas être catalysée par quoi que ce soit. La désintégration du 14C en 14N se fait avec emission de rayons b avec une durée de demi-vie égale à 5730 ans, soit 15,3 désintégrations par minute et par gramme de carbone total. Cette méthode est le plus souvent souvent corrélée par d’autres méthodes telles que la dendrochronologie (comptage des cernes de croissance des arbres) et la spectrométrie de masse. C’est ainsi que le suaire de Turin a été daté à 1300 ans après J.C par trois laboratoires indépendants. La grotte de Lascaux a été datée à -17000 ans, celle de Cosquer a -21000 ans, et celle de Chauvet-Pont d’Arc à -32000 ans. On est déjà loin de la Genèse à – 5761 ans. Au delà de -40.000 ans, la datation au 14C ne s’applique plus, et on a recours à d’autres méthodes telles que le Potassium-Argon et l’Uranium-Thorium. Pourquoi la datation du squelette de Lucy, notre Eve provisoire, par Yves Coppens à environ –3,5 millions d’années est-elle incontestable ? Parce que ses os étaient enrobés par une roche éruptive, ce qui a permis d’appliquer avec succès la méthode Potassium-Argon. La datation des fossiles humains de diverses périodes avec une boite cranienne de plus en plus développée a permis de confirmer la théorie Darwinienne de l’Evolution, observée également sur de nombreuses espèces, et reconnue par le Vatican depuis 1996. Persévérer dans une lecture littérale de la Bible, soutenir que la Terre n’est agée que de 5761 ans, et que Dieu a créé l’être humain quelques jours seulement après le début du temps planétaire est une fable inacceptable pour
des gens réfléchis qui font de plus en plus d’études, lisent et regardent les émissions documentaires à la télévision (comme celle de jeudi dernier sur Arte) et ne peuvent se satisfaire des réponses toutes faites de Mr Maman (« prouvez moi le contraire! »)
Quand à soutenir comme Gérard Maman que la théorie du Big Bang relève d’une foi plus grande que celle de la création décrite par la Torah, c’est encore une fois méconnaitre l’éthique et la rigueur scientifique des chercheurs. Quand une théorie ne « colle » pas
avec les observations scientifiques, elle sombre dans le ridicule, ou dans l’oubli. Je n’ai pas le temps de développer toutes les preuves établies en faveur du Big Bang, et j’invite Mr Maman à lire les ouvrages de Hubert Reeves, Trinh Xuan Thuan, Stephen Hawking ou Carl Sagan. Disons pour simplifier que la théorie du Big Bang repose sur trois piliers :

1. Le bruit de fond fossile à 3°K , identique dans toutes les directions, résidu à basse température d’un immense cataclysme datant de 15 milliards d’années et dans lequel baignent étoiles et galaxies.

2. L’expansion de l’Univers prouvée par le décalage du spectre des galaxies vers le rouge par
effet Doppler, qui a donné naissance à la loi de Hubble V=H.d (V = vitesse d’éloignement en Km/s ; d = distance en millions de parsecs (1Mpc=3,26 millions d’années lumière) et H=constante de Hubble qui vaut environ 70 km/s/Mpc) qui indique que les galaxies fuient d’autant plus vite qu’elles sont plus éloignées les unes des autres. En appliquant cette formule, on peut démontrer que l’Univers a entre 13 et 15 milliards d’années. L’expansion de l’Univers permet également d’expliquer pourquoi les nuits sont noires, et pourquoi le 2ème principe de la Thermodynamique créateur de désordre ne peut s’appliquer en système ouvert

3. L’abondance de l’Helium à peu près constante et égale à environ 30% dans les galaxies, dont 25% dus au Big Bang.

Je comprends que le narcissisme de l’homme en prenne un coup quand il se rend compte qu’il n’est qu’une espèce animale comme les autres ayant suivi les mêmes règles de l’évolution, qu’il habite une petite planète gravitant autour d’une étoile ordinaire située dans la grande banlieue d’une galaxie appelée voie lactée ayant une forme de disque long de 100.000 années lumière et épais de 400 années lumière et comprenant plusieurs milliards d’étoiles, voie lactée qui fait elle même partie d’un Univers constitué de plusieurs milliards de galaxies et dont on ignore encore l’essentiel. La découverte en 1995 à Genève par Mayor et Queloz de la
première planète extra-solaire autour de l’étoile 51 Pegasi a lancé la course à la découverte de la vie autour des autres étoiles. Nul doute que l’on découvrira une autre planète vivante dans les prochaines décénnies. On aura alors une pensée pour Giordano Bruno, brûlé vif à Rome le 17 février 1600 pour avoir prophétisé qu’il existait une infinité d’autres mondes habités.
Le judaïsme n’a rien à craindre en affrontant la réalité scientifique en face, réalité à laquelle contribuent d’ailleurs de nombreux savants juifs. Ce n’est pas celà qui enlèvera la foi aux plus convaincus. Des catholiques ont accompli cette démarche en distinguant la partie mythique de la partie historique et du message des évangiles, comme on l’a vu dans l’émission courageuse Corpus Christi sur Arte. Faute d’une telle démarche, le Judaïsme risque de se couper de ses élites et de se replier dans un fort retranché, aux antipodes du Judaïsme des lumières de Maïmonide.

HUBERT MIMOUN

Hmimoun@libertysurf.fr  


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