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UN LIVOURNAIS SUR LES TRACES DE SON PASSE
Mon grand-père paternel Gastone Soria était un excellent photographe. Il a laissé à ma famille beaucoup de photos, particulièrement du temps où mon père et mon oncle étaient enfants. Une collection entière de ces images, et aussi d’ images plus anciennes de notre famille, ont été gardées jusqu’à nos jours ainsi que d'autres documents (lettres, dessins, chansons, caricatures, cartes postales).
J'ai toujours aimé regarder ces mementos des nos antécédents familiaux, et les arbres généalogiques ont eu une place importante dans toute la collection. Ceux-ci avaient été elaborés par mon grand-père Gastone, mais conçus par mon arrière-grand-père paternel Carlo Soria. Carlo venait d'une famille riche de banquiers de Livourne, un port alors prospère sur la côte de la Toscane, où les juifs avaient véçu au moins depuis le 16ème siècle. Voilà comment, dans son livre de 1848 "L'histoire des juifs d’ Espagne et du Portugal ", l’historien E. H. Lindo donne une description synthétique de l'histoire de la communauté juive de cette ville:
" Livourne avait été fondée par les Medici, et sa situation géographique promettait de le rendre un endroit commercial important. Un quartier avait été assigné aux émigrants (juifs) espagnols et portugais; ils avaient été reçus plus comme des colonisateurs, qu'en tant qu'étrangers plus ou moins tolérés. C'était en réalité une colonie juive, qui a prospéré et a duré plus longtemps que tout leurs autres établissements dans le sud de l'Europe; car Livorno est encore dans le plus grand et solide des épanouissements (note: c'était en 1848!; helas de nos jours, la situation a beaucoup diminué).
Que leur malheurs avaient rendu les exiles prudents, ou bien que ces colons, admis par le Medici, étaient naturellement amis de l’ordre et de la justice; et d’ailleurs, ayant les moyens de maintenir ce genre d’établissement, et poursuivant la fondation de leur colonie avec grande sagesse, tout cela leur avait assuré la faveur du granduc. Ils avaient donc formé une constitution où la theocratie ne reignait pas; c’est la preuve que c'était les négociants, et pas les rabbins, qui avaient fondé la communauté juive à Livourne. Les exiles avaient modelé leur gouvernement sur les républiques italiennes; ils l'avaient placé dans les mains d’un corps aristocratique, un sénat de soixante personnes, qui avaient élu parmi d'elles-mêmes un comite de gestion de cinq membres, dont une partie étaient choisis semestriellement; mais ils étaient élus seulement aprés l’approvation du granduc, à qui une liste de candidats était soumise. Ce sénat jugeait les coutumes de la communauté, et pouvait même infliger des punitions corporelles, et bannir les coupables hors de Livourne.
La langue espagnole est encore préservée dans des sujets de la congregation, et même dans leurs transactions quotidiennes; le culte mosaïque est exécuté avec grande splendeur. La communauté possède des revenus considérables, qui, ainsi que quelques tributs, servent à supporter la grande synagogue, les écoles, et l'hôpital. La médecine et la chirurgie y sont étudiées et pratiquées autant qu'autrefois par beaucoup d'Israelites, négociants et rabbins. Les négociants, par leurs spéculations commerciales, particulièrement avec l’Afrique, ont fait d'immenses fortunes [.... ]. Ils sont de même banquiers et courtiers. L'invasion des Français pendant la periode révolutionnaire les a placés sur une égalité avec les autres citoyens; a partir de cela, le sénat n'exerce plus le pouvoir juridique à l’exception des sujets religieux, et il a été réduit à quarante membres."
En effet, après Napoleon, les juifs avaient gagné une influence progressivement plus grande sur la société dans toute l’ Italie, y compris l'accès aux carrières et aux positions influentes. Cependant, dans Livourne même dans l'ère pre-Napoleonique ils avaient veçu bien mieux que leur corréligionaires dans d'autres régions du monde. Les granducs de Toscane n'avaient jamais manqué d'identifier les grands avantages économiques dérivant, à leur centre principal de port et de commerce, par la présence de la Nation Juive comme elle s' appelait de ces jours. Ainsi, un ghetto proprement dit n'avait jamais existé dans Livourne: la nation juive avait co-existé paisiblement côte à côte avec les habitants locaux et avec d'autres nations étrangères (Arméniens, Grecs, Néerlandais, Anglais, etc...) qui toutes étaient engagées dans des activités commerciales avec la Méditerranée, l'Orient, l'Europe du nord, ou des sites encore plus éloignés.
Carlo Soria et son frère ainé Dario avaient decide dans la tradition de leur leur père, Raffaello Soria, et de leur grand-père Beniamino, de s’occuper des affaires du bureau de change familial. Cependant, à la fin du dix-neuvième siècle, Dario Soria avait fait faillite, et aprés avoir payé toutes ses dettes, s'etait suicide. La famille, comprenant aussi d'autres frères occupés dans les mémes activitées économiques, avait du se disperser dans d'autres villes comme Genes, Rome, et allant même jusqu’à Tunis. Carlo Soria s’était rendu à Naples: là, il avait ouvert le premier bureau public dans la ville pour machines à écrire, qui s’appelait " The Empire ". Avec son épouse Amelia Vitta, qui venait d'une famille riche de Florence, ils avaient toujours gardé des liens trés étroits avec le reste de la famille et du clan juif, autant à Livourne qu'à Florence. Amelia gardait chez elle un livret où elle annotait les dates et les événements plus importants de sa vie; à la fin du livret, plusieurs arbres généalogiques dépeignaient les rapports parmi les familles et les individus, pas seulement dans Livourne mais aussi avec le reste de l'Italie. Ce livret à heureusement surveçu de nos jours dans ma famille.
Mon père et ma grand-mère paternelle étaient toujours préts à me raconter un bon nombre d'histoires au sujet des antécédents familiaux, des vicissitudes de la famille pendant la guerre, etc... Ainsi, je pus sans risque déclamer que l’histoire familiale m’a fasciné et intéressé depuis que j'étais trés jeune. Il est tout récent, cependant, que cet intérêt a pris un état plus organisé. L'occasion pour un essai sérieux de compilation de données familiales antécédentes est venue à la suite de la Bar Mitzva de mon plus jeune fils Daniel Soria en 1993. J'avais photocopié une collection de documents sur notre famille que j'avais assemblés et édité sur mon unité de traitement de texte, y compris des arbres génealogiques remontant à beaucoup de générations précédentes. Pendant la réception de famille, j'avais distribué le livret aux parents et aux amis: inutile de dire que celà avait suscité un trés grand intérêt, et la petite compilation était le point culminant de la reception familiale. Depuis ce temps-là, j'ai ajouté de plus en plus de documents historiques au livret initial: d’autres publications, encore plus de souvenirs, quelques poémes,des testaments, etc., de façon que ma petite récolte s’est maintenant agrandie remarquablement.
Retournant de nouveau à la genealogie, tous les arbres présent dans ma collection de famille commencent par mon aieul Livournais Beniamino Soria, qui avait eu deux fils, Roberto et Raffaello, et beaucoup de filles. Les noms de tous les descendants des deux fils et de quelques filles, ainsi que leur relations, avaient été enregistrés tout à fait exactement dans les arbres de la famille. Cependant aujourd'hui, de cette famille toutefois très nombreuse, seulement 3 garçons restent de tous ces descendants qui portent encore notre nom de famille Soria: il s’agit de Max Soria, qui vit aux États-Unis, qui est descendant de Roberto Soria; et de mes propres fils, Alex et Daniel, qui descendent du frére de Roberto, Raffaello Soria.
Ce qui était trés étrange pour moi dès le début, c’ était que très peu avait été enregistré dans les documents de famille concernant Beniamino Soria, le premier ancêtre. Il était grand-père de mon arrière-grand-père Carlo Soria, après tout; cependant, aucune autre information n'avait été enregistrée dans les arbres généalogiques élaborés par son petit-fils Carlo, autre que son nom. Son petit-fils ne semblait méme pas de se rappeler du prénom de sa grand-mère, également ne le mentionnant méme pas dans un arbre généalogique autrement trés étendu.
Au début des années '80 j'ai eu de la chance dans ma recherche des traces plus eloignees de ma famille, à l’occasion d’une rencontre à Milan avec Mr Guido Lopez, également d'origine Livournaise et auteur bien connu d’articles et de livres d'histoire italienne (surtout Milanaise) et juive-italienne. Le père de Mr Lopez, Sabatino, était un écrivain et critique de théâtre trés célèbre dans l’Italie du debut de siècle. Sa mère, Sisa Tabet, venait aussi de Livourne avant d’habiter Milan, et elle aussi avait écrit des comptes détaillés de la vie quotidienne et des traditions des juifs Livournais. J’étais en train de visiter l’ appartement de Mr Lopez, plein des livres et des documents de grand intérêt, quand mon attention a été attirée par un article dans une revue spécialisée consacrée à l'histoire italienne dans la période de Napoléon, la " Rivista Italiana di Studi Napoleonici ". Dans un article, l’historien J.P. Filippini avait décrit les vicissitudes des juifs de Livourne sous la domination de Napoleon. Dans l'article il y avait une liste de chefs de famille juives, extraits du recensement de 1809. Alors je lis l’article et... le voilà! Biniamin Soria.....de Aron! Pour la première fois je pouvais aperçevoir quelques antécédants familiaux précédant les enregistrements étendus de la fin du 19ème siècle, tels que je les connaissais, et remontant bien en arrière vers la moitié du 18ème siècle. Cela parce que la date de naissance de mon ancêtre Beniamino-Biniamin Soria pouvait être déduite de remonter à 1749, puisqu'il avait été enregistré comme ayant 60 ans dans le recensement de 1809. Il avait eu 6 filles et 2 fils, et déclarait d’être " mezzano di cambio ", ou courtier de change . Toute cette information confirmait bien ce que j'avais connu sur lui jusqu’à ce moment-là.
Le nom de Biniamin apparaissait encore dans un autre article dans le méme numéro de la Revue d’études napoléoniques par Mr Gabriele Bédarida, dans lequel les démarches d'une " Nedabà " (récolte d’argent) pour les réfugiés du pogrom d’ Alger avaient été enregistrées également en 1809. Beniamino-Biniamin Soria n'avait pas donné beaucoup d’argent pour la Nedabà, cela devait être bien dur pour lui que de méner une vie décente avec toutes ces filles à marier... En plus, pendant ces années, le bloc continental imposé par les Anglais contre Napoleon avait eu des effets dévastateurs sur le commerce de Livourne, aussi que sur l'industrie et sur les activités marchandes.
Après ma petite " découverte ", quelques années ont passé. Mais à la fin de 1992, sur le bulletin mensuel de la Communauté juive de Milan, j'ai lu qu'un livre venait de paraître sur l'histoire des juifs dans Livourne pendant le 17ème siècle. Le livre, écrit en italien, a pour titre " La nation Juive à Livourne et à Pise 1591-1700 ". Il a été écrit par Renzo Toaff, un médecin Livournais qui avait émigré en Israel jeune médecin pendant les persécutions fascistes dans l'Italie de 1938. Après une carrière médicale trés distinguée, il s'etait retiré de la médecine pour consacrer tout son temps à sa passion perpétuelle: l'histoire des Communautés juives en Toscane, particulièrement Livourne et Pise. Il était le frère du Grand Rabbin de Rome Elio Toaff, qui a eu le privilège historique d'être le premier à accueillir le pape Jean-Paul II dans la grande synagogue de Rome il y a quelques années. Le père de Renzo et de Elio Toaff était lui aussi Grand Rabbin de Livourne, et également un historien trés distingué, pendant les années bien difficiles entre les deux guerres mondiales.
Laissez-moi vous dire que mes propres intérêts professionnels n'avaient jamais été dans le domaine humaniste, puisque je travaille dans le domaine des sciences biomédicales. Ainsi d'abord j’ ignorais totalement que le livre par Mr Renzo Toaff avait été précédé par beaucoup d'autres publications sur ce sujet, par lui et par d'autres auteurs tel que Messieurs Filippini et Bédarida, qui documentaient avec détail l'histoire des juifs en Toscane et à Livourne en particulier. Tout à fait fasciné et avec ma grande surprise, je pouvais lire dans le livre de Mr Toaff qu'une famille entière nommée De Soria avait été parmi les négociants les plus riches d'origine Sepharade dans la ville de Livourne au 17ème siècle. Un d'entre eux, Mordohai De Soria, avait même eu sa propre " Yeshivà " privée, dont un rabbin célèbre avait été le chef, le Grand Rabbin Jacob Sasportas. Soit Mordohai que son frère Jacob De Soria, et encore leur neveu Abram (fils d’un autre frère, David), avaient eu accès aux plus hauts bureaux de la Nation Juive de Livourne dans la seconde moitié de 1600. Ils avaient été élus à plusieurs occasions " Massari ", c.-à-d. Parnassim ou membres du sénat, comme l’historien E.H. Lindo les avait appelées dans son livre de 1848. Beaucoup de Hasqamot (actes) avait été promulgués par Mordohai et par Jacob De Soria pendant leur période comme Parnassim, et ces Hasqamot avaient été toutes enregistrés dans le livre de Mr Toaff. D'autres membres de la famille Soria et De Soria étaient également mentionnés dans ce livre: étaient-ils tous mes ancêtres? Comment pouvais-je le découvrir?
Celà s'est avéré étonnamment facile. Beaucoup d'archives des communautés juives en Italie ont été détruits pendant la guerre, et ceux de Livorno n'ont malheureusement pas fait exception. Cependant, beaucoup de documents précieux de ces archives ont été préservés à nos jours, et certains ont même été restaurés récemment. Ainsi, quand j'ai visité les bureaux de la communauté juive de Livourne et j’ai demandé au Secrétaire de la Communauté, le mème Mr Gabriele Bédarida d’auparavant, de consulter les archives, ma demande a été aisément accomplie. Mr Bédarida m’a permis de consulter les enregistrements des naissances (Registri delle Nascite) de la Nation Juive de 1668 à 1740, et d'autres enregistrements de noms et de dates de naissance jusqu' à 1860, quand tous les enregistrements anagraphiques municipaux avaient été établis dans chaque ville de l’ Italie unifiée. J'ai donc transcrit meticuleusement tous les noms et les dates de naissance de tous les Sorias et De Sorias que je rencontrais. C'était pour moi un jour mémorable, c’était mon quarante-septième anniversaire et aucun cadeau d’anniversaire n’aurait été mieux apprecie que celui-ci. Les enregistrements sont écrits en portugais, la langue officielle (avec l'espagnol) des anciennes Nations Juives non seulement dans Livourne, mais également dans d’autres villes telles qu’à Tunis, à Amsterdam et à Hambourg. Par exemple, un des enregistrements auquel j'était intéressé lisait: " A Abram de Aron e Raquel de Soria llhe nasceu um filho que chamarão Aron Haim à di vernes 15 de março 1726".
Rentré à la maison, j'ai essayé d'établir les relations entre les Parnassim du 17ème siècle et mon ancêtre Beniamino-Biniamin de Aron Soria, fondés sur les renseignements recueillis dans Livourne. Ceci s'est averé excessivement difficile en raison de l'existence de 4 différents Aron (de)Soria dans Livourne pendant ces années! Cependant, avec plus de recherches sur d'autres documents, il ne devrait pas être impossible d’arriver à des attributions correctes, et à connecter ces ancêtres aux autres membres de la famille. Par exemple, beaucoup d'enregistrements de Ketuboth sont maintenus dans différents archives, avec les noms et les dates du mariage à partir du 17ème siècle; il y a les archives des notaires, les archives d’Etat, etc... Assez pour tenir quiconque occupé pendant des années! Quoi qu'il en soit, pour l’instant je pouvais confirmer la date exacte de naissance de Beniamino-Biniamin, et les noms et les dates de naissance de tous ses enfants, y compris Reuben/Roberto Soria et son frère Raphael/Raffaello qui étaient les banquiers du 19ème siècle que je connaissais dejà.
Un aspect historique intéressant de ma recherche généalogique avait documenté la transition, à la fin du 18ème siècle, à partir des fortes traditions Sepharades de ma famille vers les coutumes et les prénoms tout à fait italiens. Tous mes arbres généalogiques gardés à la maison étaient en italien, et tous mes ancêtres du 19ème siècle avaient eu des prénoms italiens. Cependant, Beniamino Soria était né Biniamin Haim de Aron, et ses nombreux enfants avaient été enregistrés à la fin du 18ème siècle comme Aron, Moise, Jacob Raphael, Joseph Haim, Ester, Rosa, Raquel, Reuben, Berahà, Mazaltob, Isaque Haim Samuel, et Raffael. Mais ceux qui avaient survécu étaient devenus dans la vie quotidienne Esterina, Rosina, Rachelina, Roberto (Reuben), Benedetta (Berahà), Fortunata (Mazaltob), et Raffaello: c'est ainsi qu’ ils avaient été enregistrés dans les arbres généalogiques des mon arrière-grand-père. Donc, aprés l'arrivée de Napoleon et l'émancipation, le temps était venu pour que mes ancêtres deviennent intégrés dans la langue et la culture de la naissante identité nationaliste, en tant que Italiens de foi juive. Une autre transition, l’abolition du "De" dans le nom de famille (de) Soria avait eu lieu beaucoup plus tôt, peut-être 100 ans à l'avance.
D’ailleurs, mes visites aux archives de Livourne ne s’etaient pas terminées là. Pendant une visite de travail en Israel, je me suis rendu à la bibliothèque du Centre et Musée "Umberto Nahon" des Communautès Juives Italiennes, situé dans le bâtiment de la synagogue italienne à Rehov Hillel, Jérusalem. C’est là que Mme Luisa Franchetti Naor, directrice du Centre pour l'étude du Judaisme Italien, m'a fourni un renseignement très important pour ma recherche sur les documents historiques de ma famille: l'emplacement des Archives Centrales pour l'Histoire des Communautés Juives, situés dans le sous-sol du bâtiment Sprinzak au campus de Givat Ram de l'Université Juive à Jérusalem. Ainsi je me suis rendu là-bas et j’ai pu parler avec Mr Renato Spiegel, lui aussi d’origine italienne, qui m'a montré comment accéder à leur catalogue des documents microfilmés provenant des archives de la plupart des communautés juives du monde entier. Même avec le temps très limité à ma disposition, je pouvais parcourir les documents du 17ème siècle microfilmés à partir de Livourne, et trouver un document fort important pour mon projet de recherche: le testament de Jacob De Soria, un des deux frères de Parnassim de la Nation, daté 1689. Par conséquent, je pouvais maintenant consulter l’original dans les archives de Livourne!
Je me suis donc rendu aux Archives du Centre Communautaire de Livourne pendant les vacances de Pâques avec toute ma famille. J’ai dicté le testament dans mon magnétophone à la main, de façon à pouvoir le copier plus tard en traitement de texte, pour préparer le livret d'antécédents familiaux que je preparais pour le Bar Mitzva de Daniel, mon deuxième né. Pendant que je dictais, un nom soudainement apparait dans le testament de Jacob De Soria: il avait laissé une somme d'argent au fils d’Abraham De Soria, un autre frère qui habitait en Turquie dans la ville de Smyrne. Ce neveu s’appelait Daniel De Soria. Voilà que trois siècles plus tard, pour la première fois dans toute la genealogie de ma famille, un autre Daniel Soria se tenait à côté de moi pendant que je dictais: c’était mon fils, et c’était bien pour son Bar Mitzva que j’étais en train d’élaborer ma recherche!. À ma connaissance, ce sont les seuls deux (De) Soria dans notre famille à s’appeler Daniel pendant 10 générations.
J'ai illustré comment, par la voie de Jérusalem, j’ai pu trouver ces documents gardés dans Livourne, afin de soumettre un point douloureux concernant l'accès aux sources historiques pour les savants et pour les dilettantes comme moi: dans les archives de Livourne je n'aurais jamais pu trouver les dernières volontés de mon ancêtre Jacob De Soria, parce que les copies microfilmées de tous les documents de cette ville ne sont cataloguées que à Jérusalem. Il est tout à fait regrettable que de tels enregistrements si valables de notre passé historique ne soient pas gardés dans des archives spécialisés, tels qu’une bibliothèque nationale, pour l'étude par les savants et pour leur conservation optimale. Je crois que ce serait une grande Mitzva que de recueullir des fonds pour appliquer les nouvelles technologies de l'information à de tels trésors, avec des modules de balayage, des CD-ROM, la disponibilité d’Internet, etc... Peut-être tout ceux qui sont intéressés aux études de famille pourraient faire des campagnes avec des savants et des collecteurs de fonds professionels pour alimenter le soutien de ces initiatives. Avec le monde ressemblant de plus en plus à un shtetl global, il serait vraiment fantastique si les gens vivant n'importe où sur le globe pouvaient accéder et rechercher leurs racines familiales à partir de leur ordinateurs on-line.
Marco R. Soria, MD, PhD
Head, Biotechnology Unit
Dibit-Department of Biological and Technological Research
San Raffaele Scientific Institute phone +39.02.2643-4762
via Olgettina 58 fax +39.02.2643-4861
20132 MILANO, Italy E-mail:<m.soria@hsr.it>
WorldWideWeb URL: http://www.geocities.com/CapeCanaveral/8037
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