Par Cacouboulou (Cacouboulou) le jeudi 31 mai 2007 - 15h39: |
Galileo n'a t il pas été obligé d'abjurer sa théorie géocentriste autour du soleil, pour ne pas finir sur le bûcher, et les géométries de Riemann et Lobachevsky, n'ont elles pas pris le relais de celle d'Euclide, pour expliquer l'inexplicable ?
Pour ceux qui s'y intèressent, voir de nombreux article, sur : https://en.wikipedia.org/
Par Girelle (Girelle) le jeudi 31 mai 2007 - 15h30: |
Cher Messaoud,
Si je suis ton regard, voudrais tu dire que l'on ne suivrait pas un astrophysicien juif?
Ce qui m'amène à poser une question: les juifs sont ils nombreux ou pas en astrophysique?
Parce qu'en physique ou en science en général, si on se mettait à ne pas suivre les avis et découvertes des juifs, on aurait des siècles de retard!!! en toute modestie naturellement, mdr.
Par ailleurs, j'ai une bonne nouvelle pour toi:
Comme certains le savent ici, j'ai pour l'école de la République, une grande prédilection, elle est laïque et gratuite et devrait permettre un brassage qui tendrait à réduire les différences de chance entre les enfants.
Eh bien, rencontrant une femme, chef d'établissement dans un lycée de Nice, j'ai eu le plaisir, la joie et la fierté de l'entendre dire que les meilleurs élèves qu'elle accueillait dans son lycée venaient tous de l'école juive. Après un moment de stupéfaction dont Henri voudra bien m'excuser, j'en ai ressenti un vrai bonheur.
Par Henri (Henri) le jeudi 31 mai 2007 - 14h03: |
Meyer chalom,
Newton revisite par un physicien israelien.
Tres interressant cet article, il vient renforcer ce que j'ai appris dernierement, que lorsque le Machia viendra, il nous enseignera une NOUVELLE Torah.
Et tout de suite vient la question, y aurait-il une autre Torah, cela est contre tout ce que l'on a dit jusqu'a present, qu'il n'y a qu'une seule torah.
Cette meme et unique Torah est si profonde, qu'il y a certainement une face cachee, que l'on ne voit pas aujourd'hui, mais que l'on verra plus tard lorsque le Machia viendra et nous l'enseignera.
Chalom et brahka.
Par Messaoud (Messaoud) le jeudi 31 mai 2007 - 13h10: |
Mon cher Victor
si je peux me permettre! Votre article qui en fait n'en est pas un; nous transmet une definition de la communauté juive francaise a travers le choix des parents dans l'inscription de leur enfant dans une ecole
Pour etre partial et en cela le sujet traité admirablement dans un recent numero d'actualité Juive nous eclaire sur les pratiques de nombreuses ecoles juives qui soucieuses de l'image et la carte de visite de leur etablissement trompent leur monde en fournissant des resultats aux examens que je qualifierais de miraculeux et pour cause n'y sont presentés que les bons quand aux autres!!! vive les candidats libres quand aux mauvais eleves ils sont tres souvents reorientés vers d'aures cieux (a lire dans l'article) et moi je me demande les pauvres parents qui n'ont pas de genies dans leur progenitures que doivent ils faire a votre avis?
non quand on traite un sujet allez jusqu'au bout!!!car les verités quelquefois sont elle bonnes a lire??
Par Messaoud (Messaoud) le jeudi 31 mai 2007 - 12h56: |
meyer
de guerre lasse et apres je ne sais combien de cachets contre les maux de tetes je me resous a vous ecrire car vous seul serait a meme de donner la reponse je l'espere en tout cas car comme le disait si bien Boujenah dans son spectacle :oui d'ou vient le vent ?oui D'ou D'ou???
je me dit quelle est la RELATIVITé entre votre article si bien ecrit et ce site de adra si Tun et si dfadlik car on n'aime pas trop s'y prendre la tete . Cela aussi est une forme de philosophie qui permet de ne pas trop prendre les rides des soucis de la vie; certains comme ils l'on ecrit sur d'autre sujets plus douloureux me diront que je prefere la philo plus exactement (la boulidik) de l'autruche mais Baroukh Hachem dans ce pays qui a su si bien nous acceuillir et dont certains ne disent jamais un mot de remerciement mais plutot de denigrement.
En particulier sur la politique et la je me demande bien si ils auraient pu s'exprimer comme ils l'ont su si bien le faire il n'y a pas si longtemps.
Pourquoi se sont ils expatrier et avoir quitter ainsi cette terre natale si agreable et si ...oui si je continue je serais desagreable et la n'est pas mon souhait
donc mon cher Meyer je n'ai qu'une reponse c'est pour nous souligner la solitude de fond de ce savant Israelien dans ce monde d"asrophysicien
mais faut il comprendre que l'on ne le suit pas pour sa theorie ?ou pour autre chose?
Suivez mon regard!!!
A vous et tres amicalement en filigramme j'avoue avoir appris quelque chose avec votre article enfin votre !!!cela reste une facon de parler
et avec un peu d'avance dans le temps mais qu"est qu'un jour dans cette espace sideral donc avec un peu d'avance je vous Souhaite un tres bon chabat et le chalom en plus !!!
Par Cacouboulou (Cacouboulou) le jeudi 31 mai 2007 - 12h16: |
Lu sur :
https://www.leparisien.com/home/maville/paris/articles.htm?articleid=276089750
L'événement
«VOUS ALLEZ brûler dans les vingt-quatre heures. » La voix est masculine, menaçante, déterminée.
A dix reprises, hier matin entre 9 heures et 10 heures, elle a semé la panique dans une dizaine d'écoles juives de Paris, au point de contraindre certains chefs d'établissement à évacuer les enfants placés sous leur responsabilité.
L'inconnu, qui téléphonait de chez lui, se revendiquant du Front national, a finalement été interpellé par la police en début d'après-midi : il s'agirait d'un ancien enseignant d'une soixantaine d'années, lui-même de confession juive, et souffrant de troubles psychiatriques.
Candidat malheureux au poste de professeur dans les dix écoles concernées, il aurait tenté de se
venger, par téléphone interposé, proférant des menaces particulièrement violentes, immédiatement
prises au sérieux par la police. « Chaque commissariat d'arrondissement a tout de suite pris attache avec les chefs d'établissement, confie une source proche de l'enquête, afin que toutes les mesures de sécurité soient prises pour protéger les enfants.
Nous pensions que ces menaces n'étaient pas réellement fondées, mais nous avons souhaité parer toutes les éventualités. » Claude Habib, le directeur de l'école Lucien-de-Hirsch, avenue Secrétan (XIX e ), n'a pas hésité : il a immédiatement fait évacuer les 1 000 élèves de son établissement.
Une affaire de vengeancee Claude Habib, comme les directeurs des collèges Diane-Benvenuti, dans le XVI e ou Georges-Leven (XII e ), sont allés déposer plainte hier dans l'après-midi...
Ils ont appris par la même occasion, non sans soulagement, l'arrestation du mauvais plaisant, qui a été placé en garde à vue. De son côté, Samy Gozlan, le président du Bureau de vigilance contre l'antisémitisme, a immédiatement flairé une affaire de vengeance : « Je n'ai pas du tout cru à cette revendication du Front national, révèle-t-il.
Sans penser, il est vrai, qu'il pouvait s'agir d'un enseignant, j'avais imaginé une vengeance d'élève exclu ou puni. Mais, quoi qu'il en soit, il est inadmissible de proférer de telles menaces, d'effrayer ainsi les gens et de provoquer l'évacuation d'enfants. » L'auteur des alertes au feu qui a été examiné hier par un psychiatre, devrait être déféré ce matin au parquet de Paris.
Par Meyer (Meyer) le jeudi 31 mai 2007 - 11h54: |
Newton revisité par un physicien israélien.
Les astrophysiciens sont divisés par une théorie qui révise les lois du cosmos et de la gravitation
LE MONDE | 29.05.07
Lorsque les astronomes constatent que leurs observations ne concordent pas avec les lois de la physique, ils ont deux solutions. Soit ils rajoutent arbitrairement au cosmos un ingrédient, une matière invisible qui permet de justifier les anomalies détectées, soit ils modifient les lois.
Depuis les années 1930, dans leur très grande majorité, ils ont privilégié la première voie. L'ajout d'une bonne dose de matière noire à la recette de l'Univers règle ainsi, d'un seul coup, trois problèmes : la vitesse des galaxies, bien plus élevée que prévu au sein des grands amas qui les rassemblent ; celle des étoiles éloignées des centres galactiques, tout aussi excessive ; et le fait que ces galaxies, étant donné la quantité de matière visible qu'elles contiennent, n'ont matériellement pas eu le temps de prendre forme dans la chronologie très serrée qu'impose le scénario dominant du Big Bang.
En fournissant un important surcroît de masse aux grandes structures célestes, cette substance invisible justifie que la gravité y soit beaucoup plus forte que ce que montrent les télescopes et que leur formation et leurs mouvements soient donc beaucoup plus rapides.
Aux 19es Rencontres de Blois, consacrées, du 20 au 26 mai, à "la matière et l'énergie dans l'Univers", nombre d'astrophysiciens ont présenté des travaux sur la nature supposée et sur les programmes de détection de ce mystérieux matériau dont personne n'a jamais pu percevoir la moindre manifestation directe. Cette imperceptibilité persistante devient de plus en plus gênante pour la théorie dominante.
A Blois, cette impuissance n'a pas manqué d'être relevée par les tenants de la deuxième voie. "Vous n'avez pas besoin d'une matière non identifiée pour expliquer la masse manquante dans les galaxies, si vous acceptez de vous détacher légèrement des lois classiques de la physique", a assuré Mordehai Milgrom. Ce physicien israélien a osé, dès 1983, proposer une retouche de l'un des piliers de l'astronomie, les lois de Newton sur la gravitation.
Sa théorie, baptisée MOND (acronyme anglais de dynamique newtonienne modifiée), suggère que la variation de la gravitation en fonction de la distance est différente de ce que pensait le génie anglais. Au-delà d'un certain seuil, à très grande échelle, elle se mettrait à décroître beaucoup moins rapidement que prévu. Ce changement de régime explique très bien qu'en périphérie des galaxies les étoiles tournent plus vite que la loi classique le laissait supposer, et ce sans recours à aucune substance exotique.
Les premiers succès de MOND n'ont pas empêché Mordehai Milgrom de demeurer longtemps isolé. Pour l'immense majorité des physiciens, "une modification ad hoc des lois apparaît comme une hérésie, même si elle explique bien certains phénomènes", dit Luc Blanchet (CNRS), de l'Institut d'astrophysique de Paris. "Des révisions radicales de la physique ont déjà eu lieu au cours de l'histoire, rétorque M. Milgrom. Les travaux d'Einstein ont modifié la dynamique de Newton."
Justement, l'un des défauts de MOND a longtemps été de ne pouvoir se glisser dans le cadre rénové que la relativité a offert à l'astronomie contemporaine. Ses partisans n'y sont parvenus qu'en 2004, donnant un nouvel élan à la théorie. "Il n'y a aucune raison de favoriser aujourd'hui le scénario de la matière noire, dit Françoise Combes, de l'Observatoire de Paris. Il faut explorer les deux propositions, et un nombre croissant d'équipes se penche sur MOND. Davantage d'étudiants y travaillent également, ce qui signifie qu'on ne considère plus la théorie comme étant trop spéculative et risquée pour y lancer des jeunes."
Ce surcroît d'intérêt lui a même rapporté de nouveaux succès. Les simulations de formations de galaxies en ordinateurs fonctionnent ainsi bien mieux avec MOND qu'avec la matière noire.
En revanche, aux très grandes échelles, cette théorie peine toujours à justifier tous les mouvements des amas de galaxie. Pour expliquer les récentes observations indirectes de halos où l'attraction semble très forte, elle a besoin, à son tour de postuler un surcroît de matière. "Cela pourrait être un peu de matière ordinaire, mais invisible", selon M. Milgrom, ou bien des neutrinos, des particules très chaudes et légères.
Ces suppositions ont l'avantage de permettre, à terme, une validation ou une réfutation de MOND par de nouvelles mesures. Mais des astronomes déplorent qu'elles aient aussi fait perdre un peu de son élégance et de sa simplicité à cette théorie.
Jérôme Fenoglio
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Lexique
Matière ordinaire : selon les dernières observations de la sonde WMAP, l'Univers ne contiendrait que 4 % de cette matière. La matière visible qui constitue les étoiles et les corps célestes compte pour un dixième de ce total.
Matière noire : si elle existe bien, cette substance invisible, électriquement neutre et n'interagissant pas avec la matière ordinaire, représente 22 % de la masse du cosmos.
Energie noire : cette force répulsive inconnue, considérée comme responsable d'une accélération récente de l'expansion de l'Univers, ne pèserait pas moins de 74 % du contenu du cosmos.
Article paru dans l'édition du 30.05.07
https://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3244,36-916227,0.html
Par Mena (Mena) le jeudi 31 mai 2007 - 08h31: |
L’islam, la laïcité et la démocratie – 1ère partie (info # 013005/7) [Analyse]
Par Masri Feki © Metula News Agency
L’islam est-il hostile à la laïcité ?
Les symptômes de l’ingérence de la religion dans la vie politique sont le plus souvent tragiques : emprisonnements, violations des libertés publiques, assassinats ; le diagnostic est implacable : l’Etat porte une lourde responsabilité, à la fois historique et contemporaine, dans ces évènements. La solution, pourtant controversée, se pose en forme de question : une amélioration de la condition des minorités religieuses dans les pays arabes du Moyen-Orient implique-t-elle une modernisation de l’islam ou des changements socio-économiques impulsés par la mise en œuvre d’une volonté politique éclairée ?
La première hypothèse est fréquemment évoquée dans le cadre d’un discours qui met dos-à-dos l’islam et les autres monothéismes. Ainsi, pour un historien comme Bernard Lewis, c’est dans la particularité même du christianisme, et précisément dans la distinction qu’il fait entre ce qui appartient à Dieu et ce qui appartient à César, entre l’Eglise et l’Etat comme deux institutions séparées, que se trouve le germe du sécularisme, même si ce « germe » a dû attendre plus de quinze siècles, et quelques guerres de religion, pour éclore. D’autres chercheurs, qui se sont penchés sur les processus par lesquels la sécularisation s’est accomplie, sont arrivés à des conclusions opposées : « … la religion chrétienne est depuis si longtemps mêlée au tissu social européen qu’il a fallu une mobilisation militante pour créer un espace séculier, mobilisation responsable d’un conflit qui a duré au moins deux siècles. La séparation de l’Eglise et de la société a nécessité une « opération chirurgicale » qui a gravement meurtri l’Eglise et qui, de surcroît, a entraîné la religion dans une réaction politique, surtout dans les sociétés catholiques [1]. ».
Cette « mobilisation militante », qui prit, en France, le nom de « laïcité », a revêtu au Moyen-Orient des années cinquante et soixante le visage du socialisme nassérien et de ses tentatives de nationalisation du religieux. Trente-cinq ans (et de nombreux attentats islamistes) après la disparition de Nasser, de nombreux observateurs commencent à penser que les effets secondaires de la laïcisation ne se limiteraient pas aux « sociétés catholiques ». Une constatation s’impose en effet : l’expérience nassérienne est un échec dont les minorités religieuses payent aujourd’hui le prix. En outre, les mesures discriminatoires qui régissent le champ religieux s’inscrivent dans le cadre plus global du pluralisme, et, par extension, de la démocratie, dont les avancées égyptiennes sont relativement symboliques.
S’interroger sur les rapports entre ces deux éléments, c’est tenter de vérifier la validité du syllogisme suivant :
L’islam est hostile à la laïcité
Or la laïcité est indispensable à la démocratie
Donc l’islam est incompatible avec la démocratie.
Pour vérifier, à la manière des logiciens, la « valeur de vérité » de cette première prémisse, il convient de s’interroger sur la signification des deux termes clé : islam et laïcité.
L’islam, des ambiguïtés meurtrières
Sur la définition de l’islam, trois visions s’affrontent. La première, essentialiste, postule que l’islam, composé de valeurs immuables, posséderait des propriétés intrinsèques. Ces dernières seraient méconnues à la fois par le profane et par certains acteurs religieux, qui, selon Abdelmajid Charfi [2], assimileraient implicitement trois niveaux : l’ensemble des valeurs énoncées par le Coran et la sunna, la pratique historique, principalement constituée de la pensée religieuse avec l’ensemble de ses composantes (commentaires des textes [tafsir], théologie [kalam, uçul al-fiqh], droit [fiqh], etc.), et la foi individuelle, du vécu intériorisé, où interviennent les caractéristiques propres à chaque individu et les influences des différents courants de pensée, des modèles humains et des évènements vécus.
Seul le premier niveau permettrait de juger de la nature véritable de l’islam, et donc de déterminer si, oui ou non, il a des visées politiques ; le deuxième niveau, induit une confusion entre credo et histoire, alors même qu’une distinction est faite entre christianisme et chrétienté ; et enfin, le troisième niveau donne libre cours au interprétations les plus fantaisistes.
A cette conception s’oppose une vision, que l’on pourrait qualifier d’« existentialiste », selon laquelle l’islam est une Weltanschauung – une vue métaphysique du monde – étalée sur quatorze siècles dans un espace qui recouvre un quart de la planète et qui regroupe presque un milliard de personnes. Il ne serait donc pas possible de lui attribuer des qualités politiques univoques.
La dernière vision, apologétique, qui a pour but de défendre la religion contre les attaques dont elle est l’objet, n’a, à mon avis, d’intérêt que dans la mesure où elle rend compte d’une réalité qui intéresse la deuxième conception. Elle relève par ailleurs plus de la théologie que des sciences sociales.
La vision essentialiste
Pour ses tenants, l’islam des dérives n’est pas l’islam de la révélation. A l’origine de cet amalgame figurent un certain nombre de confusions, dont les plus notables et les plus pernicieuses sont celles qui mêlent principes moraux et systèmes politiques, communauté religieuse et Etat et commandements religieux et droit. Le point commun à ces approches est l’idée qu’il existe, dans les textes fondateurs, quoique à l’état invisible au premier abord, un modèle bien défini, destiné à organiser la communauté des croyants. Il existe une constitution islamique et l’islam est à la fois, non seulement une religion et une orientation dans la vie temporelle (Din wa Dunya), mais une religion et un Etat (Din wa Dawla). Un tel amalgame, on s’en rend compte, conduit à assimiler islam et islamisme.
Mais quelles sont dès lors les frontières de l’islam véritable et faut-il en conclure que les oulémas [3] représentent l’orthodoxie islamique ?
Puisqu’il il n’existe pas d’interprétation qui porterait le sceau d’une autorité officielle, il faut alors s’en remettre à l’interprétation dominante, qui devient ainsi l’interprétation légitime. En raison de sa compromission avec le pouvoir, les oulémas d’Al-Azhar ont vu leur rôle dans ce domaine contesté dans les dernières décennies par les islamistes. Ces derniers considèrent que les lettrés religieux se sont compromis avec le pouvoir et prônent un retour à l’orthodoxie qu’ils prétendent incarner.
La vision existentialiste
Il n’existe pas d’orthodoxie islamique, pas de réalité intrinsèque. La Weltanschauung évolue au fur et à mesure que le monde évolue. L’islam doit s’adapter à la modernité. Le « retour aux origines » est une idée constamment avancée, qui est souvent associée, à l’instar du wahhabisme, à la mise en œuvre des tendances dures. En fait, l’islam recouvre des réalités diverses qui se réclament toutes de l’orthodoxie.
Pour Goldziher, le rôle du dogme dans l’islam ne peut être comparé à celui qu’il joue dans la vie religieuse d’aucune des Eglises chrétiennes. Il n’y a ni conciles, ni synodes pour, après une controverse animée, fixer les formules qui désormais seront censées embrasser l’ensemble de la vraie foi. Il n’y a pas d’institution ecclésiastique qui serve de mesure à l’orthodoxie, pas d’interprétation autorisée des Ecritures saintes qui soit unique, sur laquelle la doctrine et l’exégèse de l’Eglise puissent être bâties. « Le consensus, l’autorité suprême, dans toutes les questions de pratique religieuse, exerce une juridiction élastique, en un sens à peine définissable, dont la conception même est, de plus, expliquée de façon variée. (…) Ce qui est accepté comme consensus par un parti est loin d’être accepté comme tel par un autre [4]. »
Les principes moraux et les valeurs de l’islam forment un corpus suffisamment généraliste pour autoriser un comportement et son contraire. A titre d’exemple, la choura (« principe de consultation ») et la ta’a (« principe d’obéissance ») sont énoncés par le Coran comme des vertus qui doivent orienter le comportement des musulmans vivant en communauté, mais la manière dont les deux principes doivent être réalisés dans les faits n’est pas spécifiée par les textes sacrés. La loi islamique ne peut donc se passer de « décrets d’application » qui relèvent naturellement de la compétence des lettrés, les oulémas. Pour cette raison, l’absence doctrinale de clergé n’a pas suffi à empêcher la création d’un corps hiérarchisé d’hommes de religion. Dès lors, même Al-Azhar ne saurait être considérée comme le porte-parole de l’orthodoxie et le « décodeur » de la révélation, pas plus, d’ailleurs, que les convergences d’opinion occasionnelles entre les islamistes et les lettrés traditionnels.
Notes :
[1] David Martin, « Remise en question de la théorie de la sécularisation », in Grace Davie et Danièle Hervieu-Léger (dir.), Identités religieuses en Europe, La découverte, 1996, page 26.
[2] Abdelmajid Charfi, Al-Islam wa Al-Hadathah (Islam et modernité), Tunis, Ad-Dar at-Tunisiya li an-Nashr, 1990.
[3] Docteurs de la loi islamique formés à l’université d’Al-Azhar.
[4] I. Goldziher, Le dogme et la loi de l’islam, Histoire du développement dogmatique et juridique de la religion musulmane, Librairie Paul Geuthner, 1920, pages 183-184.
Par Cacouboulou (Cacouboulou) le jeudi 31 mai 2007 - 00h29: |
L'actualité est un devoir d'Infos
Par Girelle (Girelle) le jeudi 31 mai 2007 - 00h16: |
Merci Braham
Par Braham (Braham) le mercredi 30 mai 2007 - 23h53: |
Une photo d'actualite que j'ai publiee.
Par Emma (Emma) le mercredi 30 mai 2007 - 23h32: |
Pour un concile œcuménique des trois religions
par PAR NOUREDDINE MEJDOUB*
La chaire Ben Ali pour le dialogue entre les civilisations et les religions a organisé du 7 au 9 mai, à l’université de Tunis, un séminaire international sur « Raison et foi dans un monde solidaire », thème débattu depuis des siècles mais toujours d’actualité. Voici un extrait d’une communication qui suggère « un dialogue inventif » entre les confessions abrahamiques.
Théologiens et intellectuels semblent aujourd’hui acquis à l’idée d’un grand débat œcuménique sur les questions les plus urgentes du devenir humain, y compris les questions de la violence et du terrorisme.
Nous devrions encourager la logique d’un processus de convergence. Les acteurs seraient coresponsables et ils seraient appelés à une recherche commune non seulement sur la foi, mais aussi sur la philosophie immanente d’un dialogue dans les dimensions politiques, économiques, sociales et humaines.
Le Coran nous dit : « Ne discutez avec les gens du Livre que de la manière la plus courtoise. » De Moïse, le texte coranique souligne : « Nous l’avons appelé sur le côté droit du Mont et, tel un Confident, Nous l’avons fait approcher de Nous. » Jésus est proclamé « signe pour les hommes et miséricorde venue de Nous ».
Nous avons en Tunisie, à Djerba, un lieu particulièrement symbolique en terre d’Islam où l’une des plus anciennes communautés juives s’est installée il y a quelque 2 500 ans. La synagogue de la Ghriba est le témoin permanent de la tolérance et de l’œcuménisme de notre pays. Maïmonide écrit dans son Code : « Tout ce qui se rapporte à Jésus de Nazareth et à l’Ismaïlien Mohammed qui est venu après lui a servi à préparer le monde entier à adorer Dieu d’un commun accord. »
Nous pourrions, au niveau universitaire, réfléchir aux voies et moyens susceptibles d’aboutir à une stratégie à court terme. Celle-ci pourrait se limiter à deux ou trois problèmes sur lesquels les trois religions devraient dégager une préoccupation de globalité : la pauvreté dans le monde, la solution du conflit israélo-palestinien, les problèmes de l’environnement.
L’idée d’un concile œcuménique unique des trois religions est certes encore prématurée. Mais pour l’entretenir et lui donner vie, commençons à poser des questions pratiques. Quels participants ? On pourrait penser à des théologiens soucieux de paix et de justice et qui soient des autorités dans leurs communautés et dans le monde. Il faudrait qu’ils soient des personnages fidèles à l’écriture, à la tradition, et qui bénéficient du respect de leurs pairs. Quels thèmes traiter ? Nous avons évoqué plus haut quelques sujets tirés de l’actualité. Mais c’est aux équipes de les découvrir elles-mêmes et ce ne sera ni le plus facile ni le moins important de cette immense tâche.
Quelles étapes prévoir avant d’aménager un concile à trois ? L’on se souvient sans doute que la Tunisie avait préconisé la réunion d’un concile œcuménique musulman dont l’objet aurait été de faire apparaître l’immortalité d’une religion, avant tout dynamique. L’Église hiérarchisée et structurée pourrait réunir toutes les conditions de sa propre préparation. Le peuple juif a assez d’autorités responsables et d’esprits éclairés pour répandre avec nous des convictions nouvelles dans un monde nouveau. La préparation devrait se faire d’abord d’une manière centripète à l’intérieur de chacune des trois religions. On pourrait imaginer une coordination informelle des équipes préparatoires, en quelque sorte la formule des sherpas entre les trois religions.
Notre vœu est que l’on participe à un dialogue inventif pour aider les acteurs politiques à coller au monde actuel. Nous voulons une communication réelle pour un dialogue vrai. Nous attendons un travail marqué par l’objectivité, personnellement déculpabilisé, collectivement responsabilisé.
La force d’un concile œcuménique réside dans sa capacité à convaincre par des références conséquentes à des normes éthiques et juridiques. On ne pourrait pas l’accuser de partialité. Il interviendrait dans les problèmes liés à la promotion de la paix, à la promotion des droits humains, au respect de la justice, à l’action humanitaire, il contribuerait à identifier les causes des injustices et des déséquilibres mondiaux. Ce serait la meilleure manière de proposer à notre humanité les règles divines de notre comportement sur la planète.
* Ambassadeur, ancien représentant permanent de la Tunisie auprès des Nations unies.