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URGENCES

Auteur papy breitou 
URGENCES
Paris le 1/8/2006.

PASSE LE 3/08/2006 AU BB ET PTB.

âURGENCESâ


Hôpital de la Pitié- Salpetrière.
Lâ Antichambre de lâEnfer.
Le couloir des comateux.
Là où lâon défile devant des personnes de tout age entubées de partout.
La bouche ouverte et les yeux clos.
Là où le bip sonore des machines vous transperce la cervelle.
Là où lâodeur des aseptisant vous donne la nausée.
Jâai envie de vomir devant tant de souffrances et de misère.

Le couloir des morts vivants quâon tente de ressusciter , câest lâhorreur.
Là où lâon tente de ranimer les personnes malades, très gravement malades qui tombent dans le coma pour une raison ou une autre , suite à un microbe qui se ballade dans lâair ou à un accident de parcours. Peut un être un virus de la grippe qui a pris un autre cheminement. Ou un virus inconnu, qq chose de ce genre que bien souvent les médecins peinent à endiguer

Quâest ce que je fais làAAAAAAAAAAA⦠?
Alors que jâaurai dû être en vacances avec ma famille et sa famille.

Je nâai pas le courage de rentrer voir mon fils à chaque fois que jây vais dans sa chambre la 106.

Cela fait un mois que je me rends à lâhosto des soins intensifs.

Huit fois en 30 jours que je passe devant cette galerie de chambres alignées, sans détourner les yeux de ces baies vitrées où une noria dâinfirmières vaquent à leur tache à tour de rôles 24 heures sur 24. Une curiosité malsaine. La blouse bleue est de rigeur.

Après la visite à mon beau-fils qui ne dure que qqs minutes, je ressorts, sans cacher mes larmes et mes sanglots que je peine à étouffer devant mes proches et les inconnus assis dans la salle dâattente.

Je les regarde tous sans un mot tant les visages sont affligés, déconfis.
Je reste qqs instants puis je prends lâascenseur pour la énième fois.
Je me retrouve dans le hall pour une petite pause, un time out.
Un rituel qui prend lâallure dâun calvaire.

19 heures 30.
Assis sur un banc triplé, je sort une clope, parmi tant dâautres.
Ma nourriture de fumée.

Je croise les jambes.
Jâenlace lâépaule de mon voisin vide, le banc, et jâaspire une bouffée de poison.
Je contemple lâendroit. Il est grand ce parc où les enfants ne jouent pas.
Un grand espace vert où même les oiseaux se font discrets.
Le gazon est bien mieux rasé que moi. Bien coupé et ordonné alors que mes pensées sont désordonnées.

Les arbres figés, se sont habitués à ma présence.
A notre présence.
Quelques feuilles vertes tombent au grès du vent, sans doute fatiguées dâentendre les sanglots étouffés des gens qui gémissent en solitaires ou en groupe pour un parent ou un proche.
Le silence est brisé par tant de tristesse.
La douleur et le chagrin sont communes et respectés par tout le monde.

Je suis en bas du pavillon du service de REA.
.

La science à ses limites mais la nature est sans limite.
Les médecins sâen remettent parfois à D ieu, reconnaissant par là leur impuissance devant certains cas quâils jugent âperdusâ. Alors ils pensent à la âdernière piqûreâ celle qui envoie un jeune ou un vieillard, dans lâautre monde.

Dans ces cas là, ils pense au miracle sâils revient à la vie.
Et les MIRACLES EXISTENT LORSQUE TOUT SEMBLE PERDU.
LA FORCE DE LA PRIERE RENTRE EN JEU ET D IEU DANS SA GRANDE
MENSEITUDE ENTEND LES LAMENTATIONS ET LES GEMISSEMENTS
DE CEUX QUI PRIENT AVEC FERVEUR ET AMOUR.
( Je reviendrais sur le sujet plus tard, le temps de mâêtre mes idées en place.)

Je ne sens pas la chaleur, jâai même froid par moment. Je me frotte les bras par instinct.

Il y a du monde qui sort par les deux battants de portes vitrées qui sâouvrent automatiquement à leur approche. Dâautres prennent le relais.

Un joggeur passe, un autre jeune sur ses roulettes, glisse sur ses patins.
Un homme dâun certain âge, de couleur noire, vêtu dâun boubou presse le pas dans les allées, vers la sortie. Il psalmodie tout en trottinant.

Un groupe de patients en chaise roulante squatte un coin du gazon.
Ils palabrent.

Dans la rue, les gens prient tout en pleurant.
Debout ou assis à même un rebord de trottoir. Il nây pas de position idéale pour atténuer sa peine et sa tristesse.

La dame musulmane dâen haut, celle que je côtoie presque chaque jour attend ses enfants
pour rentrer en voiture. Le rituel est immuable depuis une semaine.
Nous avons parle ensemble un soir dans un coin du premier étage.
Assise toujours à la même place, elle porte le hijab, un petit livre de coran et une âsebhaâ
Entre ses doigts tremblants, elle égrène son chapelet, en silence.
Je lui fais face. Je récite mes tehilims dans mon for intérieur.
Ici, il nây a plus de religion qui nous sépare.
Nous prions un seul D ieu.
La souffrance et la douleur marient toutes les races toutes les identités dans un même élan commun et nos larmes se ressemblent.
On a envie de se serrer dans les bras pour se réconforter.
Nous sommes tous dans la même galère.
On se confond dans la tristesse et nous partageons dans un même esprit la douleur qui nous accable.
Elle pleure. Jâai envie de pleurer aussi. Je me retiens.

ââ¦Chedah fi rabi, ye madame.. !â

Elle me regarde, je la regarde et nous pensons fortement à ce même D ieu qui un jour sans doute se fera entendre.


Jâai laisse là haut, au premier étage , la belle-famille de ma fille Doris est à assise.
Les amis de Sam sont là , toujours plus nombreux.
Ils attendent la sortie de la chambre du papa de Sam pour les informer.

Je remonte. Jâattends. Il sort presque en titubant peinant à marcher. Je cherche dans ses yeux une lueur dâespoir. Jây crois fortement.

Nous sommes accrochés aux bords de ses lèvres dés quâil ressort par cette grosse porte qui nous fait sursauter ; essayant de comprendre dans ses yeux la situation du moment.
Ce que nous refusons dâailleurs à comprendre depuis le début.
Jâessaye de déchiffrer, de trouver un mot qui me rassure, qui me fait espérer.
Nous formulons des analyses comme des âprosâ médicaux.
Nous palabrons sans fin juste pour nous rassurer et rassurer la maman, les frères et le papa, ma fille qui fait preuve dâun courage et dâun amour exemplaire.

Puis nous descendons tous pour aller nous rasseoir sur un autre banc enraciné dans la terre.
Chacun de nous essaye dâinterpréter à sa façon les nouvelles fraîches.
On se perd en conjectures à vrai dire on ne sait rien.
On échafaude de vaines théories
21 heures ma fille Doris est prête à partir après être restée auprès de son mari durant quatre heures dâaffilées, interrompues seulement par qqs minutes, histoire de téléphoner à sa maman pour avoir des nouvelles de sa fille SHARON.

Jâai mal au cÅur.

Un mois que cela dure.
Le temps semble figé.
Pénibles sont les jours. Les nuits sans sommeil.
Pénibles à entendre sont les sonneries du portable de ma fille qui veille.
Pénible cette petite sonnerie du téléphone qui retentit dans la chambre de son ancienne chambre, elle est réveillée à toutes les heures de la nuit.
Elle sursaute à chaque SMS.

Je nâose pas lui demander les nouvelles reçues à deux heures, trois heures etc⦠du mat.
Je ne dors pas, je guette cache de derrière la porte de la chambre pour tenter de surprendre un brin de conversation.
Une petite lueur dâespoir qui pourrait faire reprendre mon sommeil.
Ma petite fille dort paisiblement demandant par moment dans son sommeil son père.

â...Papa⦠! Papa.. !â

Je nâen puis plus. Je double la dose de mon âlexomilâ. Je pense pouvoir avaler dâun seul trait les cachets et même la boite. Je ne mâen sentirai que mieux surtout après que MEYER détenteur de mon numéro de CB me vole à mon insu. Dans mon désarroi.

Après tout quâest ce qui mâen empêche⦠? Vivre avec une CB détournée et mon gendre mal en point.. ??? Que me reste tâil ????? Pour la CB, je mâen fou mais pas pour celui que jâaime plus quâun fils.

Je recule devant ce que jâestime être une lâcheté.
Me libérer de cette façon serait indigne dâun père qui voit ses responsabilités quadruplées. Que vont tâils devenir ⦠!â Me dis-je et ââ¦Emmanuel mon petit fils, qui ne connaît pas encore la voix de son papyâ¦.. ? Que lui dira tâon lorsquâil sera en âge de comprendreâ¦. ? Que son papy est parti en prenant des cachets.. ???

Je recule. JE RECULE PAR COUARDISE.

Je sors dans le balcon, mes pensées sont en compote.
Mes jambes ressemblent à de la guimauve.
Jâessaye de me reprendre.
Je lève les yeux vers le ciel, cherchant un signe divin.
Et pourquoi D ieu mâenverrai tâil un signe ???
Je ne suis pas prophète, je ne suis quâune merde assise sur un petit tabouret.
Un mécréant de la plus belle espèce qui se reproche toutes les fautes du monde alors je demande pardon à D IEU, au monde des vivants et à celui des morts.
Je les implore de me pardonner pour tout le mal que jâai pu faire involontairement.
Jâessaye de me rappeler les personnes à qui jâai pu faire du mal.
Devant lâampleur de mes fautes, jâabandonne.
Je me trompe dans le décompte, jâessaye de me justifier mais en vain.
Je décide de me jeter du haut de mon balcon. 3 métres, câest peu.
La hauteur nâest pas suffisante.
En plus, le gazon pourrait amortir ma chute et je risque de me retrouver avec une bosse, cela ne vaut pas le coup. Jâabandonne, je recommencerai demain.
Je me rassois.
Mon coin de balcon sâillumine par la petite clarté du feu de mon briquet.
Ma femme vient me rejoindre.
Elle a vieillit dâun seul coup moi aussi.

Jâavale un peu de bien, et nous respirons un bon coup de vent frais.
Sans rien dire.
Deux choses à la fois.
Il fait bon à cette heure de la nuit sous le manteau épais et noir du ciel étoilé.
Tout est calme dehors mais ailleurs, mon fils lutte et nous, nous souffrons chacun à notre manière.

Je recherche mon briquet. Il est à terre. Jâallume une clope. Une autre bonne clope salvatrice pour mieux entasser la nicotine sur la tonne de goudron que jâai dans les poumons.
Ca me fait du bien.
Ma femme va rejoindre Sharon qui dort entre nous.
Je lui promets de ne pas rentrer tard dans la chambre à coucher.

La petite fumée grise sâenvole dans la nuit éclairée par les lampions de mon quartier.

Je sens froid, je rentre.
Je passe par la cuisine pour rallumer lâénième bougie.
Et rajouter de lâhuile sainte, venue expressément de Jerba, dans le kandil.

Mon D ieu, je nâose même pas te demander pourquoi en ce 2 juillet notre SOLEIL A ETE TOUCHE.

Quelquâun peut tâil nous aider à supporter ???
Je vous en prie.

D IEU Ayez pitié de nous comme ayez pitié pour tous ceux qui en ce moment vont au devant de la mort en Israël⦠!!!!!















Re: URGENCES
ALBERT,pour le papa de Sharon,pour sa maman ,pour vous et votre famille j'ai lu les psaumes et particulièrement le psaume 102.je souhaite que mes prières jointes à toutes celles des harissiens s'accomplissent et que bientot vous nous raconterez ,à nouveau,(avec pudeur svp,je suis délicate!!!)vos histoires droles....

Lisez et répétez:

"Eternel,écoute de grace ma prière,que ma supplication vienne jusqu'à toi.Ne me dérobe pas ta face au jour de ma détresse,incline vers moi ton oreille;lorsque je t'invoque,exauce-moi sans retard"... amen



ps et pour rire:
abandonnez l'exomil,comme dit ma fille il peut y avoir addiction

ne sautez pas du troisième étage,vous risquerez de vous faire mal.

et puis tenez un journal de bord que vous lirez à Sharon quand elle sera grande en y ajoutant en annexe les petits mots de réconfort de vos amis harissiens.

chabat chalom

Re: URGENCES
Sans probléme Nonette, rabi lei yech'ouiq.
Amin.
Re: URGENCES
Je suis déja adduquè.
J'habite au premier celà ne risque pas que je me fasse mal.
En plus il y a un tapis de gazon.
Re: URGENCES
ah bon! nous voilà tous soulagés(pour le tapis de gazon!!!) et heureux...bienvenue à Sam dans le monde des vivants...
gros bisous à Sharon
Re: URGENCES
Node le Adochem ki tov !!!

Que D accorde a tout ceux qui souffrent , a Sam , a nos blesses , une refoua chlema et la paix et le calme pour Israel et dans nos coeurs !!!

Amen ve amen !!!

AM ISRAEL HAY
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