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plaidoyer pour ma terre

Envoyé par hajkloufette 
plaidoyer pour ma terre
04 juillet 2003, 18:31

Plaidoyer pour ma terre
Herbet Pagani



11 novembre 1975

Hier, j'étais dans le métro et j'entends deux dames dire :
"T'as vu encore ces Juifs avec leurs histoires à l'O.N.U.
Quels emmerdeurs !"
C'est vrai.
Nous sommes des emmerdeurs.
Ça fait des siècles qu'on emmerde le monde.
C'est dans notre nature, que voulez-vous !
Abraham avec son D'ieu unique,
Moïse avec ses Tables de la Loi,
Jésus avec son autre joue toujours prête à la deuxième baffe.
Puis Freud, Marx, Einstein,
tous ont été des gêneurs, des révolutionnaires, des ennemis de l'Ordre.

Pourquoi?

Parce qu'aucun ordre, quel que fut le siècle, ne pouvait les satisfaire,
puisqu'ils en étaient toujours exclus.
Remettre en question, voir plus loin,
changer le monde pour changer de destin,
tel fut le destin de mes Ancêtres.
C'est pourquoi ils sont haïs par les défenseurs de tous les ordres établis.

L'antisémite de droite reproche aux Juifs d'avoir fait la révolution bolchévique.
C'est vrai, il y en avait beaucoup, en 1917.
L'antisémite de gauche reproche aux Juifs d'être les propriétaires de Manhattan.
C'est vrai, il y a beaucoup de capitalistes juifs.
La raison est simple :
la religion, la culture, l'idéal révolutionnaire d'un côté,
les portefeuilles et les banques de l'autre,
sont les seules valeurs transportables,
les seules patries possibles pour ceux qui n'ont pas de patrie.
Et maintenant qu'il en existe une,
l'antisémitisme renaît de ses cendres...
- pardon ! de nos cendres -
et s'appelle antisionisme.
Il s'appliquait aux individus, il s'applique à une nation.

Israël est un ghetto,
Jérusalem, c'est Varsovie...
Les nazis qui nous assiègent parlent l'arabe.
Et si leur croissant se déguise parfois en fauçille,
c'est pour mieux piéger les Gauches du monde entier.
Moi qui suis un Juif de gauche, je n'en ai rien à faire d'une certaine gauche
qui veut libérer tous les hommes du monde aux dépens de certains d'entre eux, car je suis précisément de ceux-là.

D'accord pour la lutte des classes,
mais aussi pour le droit à la différence.
Si la gauche veut me compter parmi les siens,
elle ne peut pas faire l'économie de mon problème.
Et mon problème est que depuis les déportations romaines
du 1er siècle après Jésus-Christ,
nous avons été partout honnis, bannis, traqués, dénoncés, écrasés, spoliés, brûlés et convertis de force.

Pourquoi?

Parce que notre religion,
c'est-à-dire notre culture était dangereuse.
Eh oui!

Quelques exemples...
Le judaïsme a été le premier à créer le Chabbat, jour du Seigneur,
c'est-à-dire le jour de repos hebdomadaire obligatoire.
Vous imaginez la joie des pharaons, toujours en retard d'une pyramide !

Le judaïsme interdit l'esclavage.
Vous imaginez la sympathie des Romains,
les plus importants grossistes de main-d'oeuvre @#$%& de l'Antiquité !
Il est dit dans la Bible :
"La terre n'appartient pas à l'homme, mais à D'ieu."
De cette phrase découle une loi,
celle de la remise en question automatique
de la propriété foncière tous les 49 ans.
Vous voyez l'effet d'une loi pareille sur les papes du Moyen Âge
et les bâtisseurs d'empire de la Renaissance !

Il ne fallait pas que les peuples sachent.

On commença par interdire la Bible,
puis ce furent les médisances,
des murs de calomnies qui devinrent murs de pierres
et qu'on appela ghettos.
Ensuite ce fut l'Inquisition, les bûchers et plus tard les étoiles jaunes.
Auschwitz n'est qu'un exemple industriel de génocide,
mais il y a eu des génocides artisanaux par milliers.
J'en aurais pour trois jours rien qu'a nommer tous les pogroms
d'Espagne, de Russie, de Pologne et d'Afrique du Nord.

À force de fuir, de bouger, le Juif est allé partout.
On extrapole et voilà : il n'est de nulle part.
Nous sommes parmi les peuples comme l'enfant à l'assistance publique.
Je ne veux plus être adopté.
Je ne veux plus que ma vie dépende de l'humeur de mes propriétaires.
Je ne veux plus être un citoyen-locataire.
J'en ai assez de frapper aux portes de l'Histoire et d'attendre qu'on me dise : "Entrez."
Je rentre et je gueule !

Je suis chez moi sur terre et sur terre j'ai ma terre :
elle m'a été promise, elle sera maintenue.

Qu'est ce que le Sionisme?
Ça se réduit à une simple phrase :
"L'an prochain à Jérusalem."
Non, ce n'est pas un slogan du Club Méditerranée.
C'est écrit dans la Bible,
le livre le plus vendu et le plus mal lu du monde.
Et cette prière est devenue un cri,
un cri qui a plus de 2000 ans,
et le père de Christophe Colomb,
de Kafka,
de Proust,
de Chagall,
de Marx,
d'Einstein
et même de monsieur Kissinger,
l'ont répétée, cette phrase, ce cri,
au moins une fois par an, le jour de Pâques.

Alors le Sionisme, c’est du racisme ?
Faites moi rire !
Est-ce que : "Douce France, cher pays de mon enfance" est un hymne raciste ?
Le Sionisme, c'est le nom d'un combat de libération.

Dans le monde, chacun a ses Juifs.
Les Français ont les leurs :
ce sont les Bretons, les Occitans, les Corses, les travailleurs immigrés.
Les Italiens ont les Siciliens,
les Yankees ont leurs Noirs,
les Espagnols leurs Basques.

Nous, nous sommes les Juifs de TOUS.

À ceux qui me disent : "Et les Palestiniens ?",
je réponds : "Je suis un Palestinien d'il y a 2000 ans.
Je suis l'opprimé le plus vieux du monde."
Je discuterai avec eux, mais je ne leur céderai pas ma place.
Il y a là-bas de la place pour deux peuples et deux nations.
Les frontières sont à déterminer ensemble.
Mais l'existence d'un pays ne peut en aucun cas exclure l'existence de l'autre
et les options politiques d'un gouvernement n'ont jamais remis en cause l'existence d'une nation, quelle qu'elle soit.

Alors pourquoi Israël ?

Quand Israël sera hors de danger,
je choisirai parmi les Juifs et mes voisins arabes,
ceux qui me sont frères par les idées.
Aujourd'hui, je me dois d'être solidaire avec tous les miens,
même ceux que je déteste, au nom de cet ennemi insurmontable :
le RACISME.

Descartes avait tort :
je pense donc je suis, ça ne veut rien dire.
Nous, ça fait 5000 ans qu'on pense, et nous n'existons toujours pas.
Je me défends, donc je suis.

Herbert Pagani

je viens de relire ce texte magnifique , et j en suis toute bouleversee ce texte a 30 ans et encore tellement d actualite .... pourquoi ai je apres avoir lu ce texte d un immobilisme seculaire ... avancons nous ou tournons nous en rond depuis des siecles ???



AM ISRAEL HAY
Re: plaidoyer pour ma terre
25 juillet 2003, 04:54
Garder une grande modération par Aaron Rubinstein

Aaron Rubinstein est le doyen de la faculté de Droit du centre inter-disciplinaire d’Herzlia, un ancien membre de la Knesset et un ancien ministre.

Non, nous n’avons gagné la guerre contre le terrorisme que les Palestiniens mènent contre nous. Ils ne se sont pas rendus et nous n’avons pas crié victoire. Au contraire, la crainte d’un renouveau du terrorisme est plus grande que l’espoir de voir se terminer ce conflit, mais il y a une trêve, même partielle, et Israël a toujours su comment devenir plus fort durant les trèves.

Non, nous n’avons gagné mais Yasser Arafat a perdu. Avant qu’il ait déclenché cette nouvelle guerre contre nous, il était un leader mondialement reconnu. Aujourd’hui il dirige l’opposition à un accord, qu’il a lui-même signé. Peut être est-il perçu par la rue palestinienne comme un grand homme, mais le monde arabe est rempli de dictateurs qui font le malheur de leurs peuples.

Non, nous n’avons pas gagné mais Arafat a perdu son double pari : détruire notre moral afin de nous obliger à partir comme au Sud-Liban, et obtenir l’internalisation du conflit avec le déploiement de troupes étrangères sur nos frontières. Arafat n’a reçu aucune aide des états arabes. La Jordanie et L’Egypte ont bien rappelé leurs ambassadeurs mais ils se sont bien gardés de venir le soutenir. L’image d’Israël s’est peut être dégradée dans l’opinion publique européenne, mais les européens n’ont pas proposé l’envoi de troupes, ici. Aux Etats-Unis, Arafat ne compte plus et la Russie l’a oublié.

Non, nous n’avons pas gagné mais notre société, à l’étonnement de beaucoup, s’est montrée extrêmement résistante. Ce qu’a fait Israël, dans cette guerre, est unique. Dans une situation de terrorisme, contre les civils, et des difficultés sans nombre, pour les réservistes, dans les territoires, l’Etat a permis a ses habitants de quitter le pays, quand ils le voulaient.

Les démocraties les plus anciennes ont interdit à leurs citoyens de quitter leur pays, en temps de guerre, ou, d’envoyer leurs capitaux à l’étranger. En Israel les civils et les réservistes ont toujours pu partir, en achetant un billet d’avion. Malgré cela, les gens n’ont pas fui le pays et les réservistes ont répondu aux appels. Aucune autre société n’a connu une telle situation, l’enfer à la maison, et le portes grandes ouvertes, mais personne n’est parti.

La société israélienne a réussi un autre pari, et pas des moindre. Malgré le terrorisme, malgré l’aide qu’un petit nombre d’arabes israéliens ont accordé aux terroristes, malgré les discours provocateurs et haineux de certains députés arabes à la Knesset, aucun incident ethnique n’a eu lieu, comme il y en a eu en Irlande du Nord, dans l’ex-Yougoslavie et même en France durant les événements d’Algérie, ou des centaines d’Algériens ont été jetés à la Seine.

Bien plus, bien que la violence et la terreur conduisent habituellement à une radicalisation de la société vers l’extrême droite, en Israël, c’est le contraire qui s’est produit.

En Belgique, en Autriche, en France, aux Pays-Bas les partis d’extrême droite se sont renforcés en raison de la peur de l’immigration musulmane, bien que ces pays n’aient pas souffert du terrorisme. En Israël, cependant, au milieu des actes de violence, le parti Herout de Michael Kleiner et Baruch Marzel n’ a pas dépassé la barre, pourtant bien basse, des 1,5% (pour entrer à, la Knesset) et la liste électorale Union Nationale - Israël Beitenou ( le parti russophone de droite), qui s’attendait à un grand succès , a perdu un siège. Les électeurs ont voté en masse pour le Likoud, mais seulement après que ce dernier, se soit prononcé en faveur de « concessions douloureuses », et la création d’un état palestinien. Le Likoud s’est adapté à l’opinion publique qui est devenue plus modérée.

Dans quelle autre démocratie un tel processus aurait il pu avoir lieu pendant une guerre ? C’est pourquoi on peut affirmer au sens profond du terme qu’Israël qu’ Israël a gagné cette guerre, parce que durant ce cauchemar qui a duré trois ans, il a démontré à la fois une profonde résistance et une grande modération.

Article paru dans Haarets



AM ISRAEL HAY
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