LU SUR ADRA
Par Lapid - le vendredi 04 mai 2007 - 18h55:
Deux Copies/colles pour eclairer certains harissiens. Il suffira de chercher sur google "suisse or nazi" et"suisse refugies juifs". Je sais tres bien que bien d'autres pays ont joue un role equivalent mais la Suisse avait et a toujours la pretention de se considerer comme un pays neutre ! En publiant ces textes, mon intention n'est pas de soulever un debat autour de ce sujet qui ont ete d'actualite il y a quelques annees deja!
Lâor nazi et les receleurs
"Une conférence internationale se tient à Londres, du 2 au 4 décembre, pour faire enfin la lumière sur les périples des biens pillés par les dignitaires hitlériens. Au bout du chemin très souvent, mais pas exclusivement, se trouvaient les coffres helvétiques.
OUVERTURE hier à Londres de la conférence internationale censée dissiper les mystères environnant lâor pillé par les hommes dâaffaires et dignitaires nazis, de 1933 à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans le collimateur, les banques suisses accusées de sâêtre montrées plus que complaisantes et intéressées. LâAllemagne nazie a volé à ses victimes un stock dâor évalué à 146 millions de dollars (estimation basée sur les prix de 1945), selon une étude suisse publiée lundi, dont les rédacteurs affirment quâelle est la première à retracer les flux dâor entrant et sortant de la banque centrale de Hitler. Dâaprès cette étude, réalisée par plusieurs historiens internationaux nommés par le gouvernement helvétique, les banques commerciales suisses ont accueilli 61,2 millions de dollars dâor venant dâAllemagne nazie. Un chiffre trois fois supérieur à celui avancé jusquâalors. Toutes ces estimations sont elles aussi calculées sur le dollar de 1945.
Ce nouveau rapport confirme les précédentes études qui classaient la Suisse neutre au premier rang des acheteurs dâor de la Reichsbank. Entre 1939 et 1945, la Banque nationale suisse (BNS) a acheté pour 280 millions de dollars à lâAllemagne nazie. Le document passe sous silence dâautres complicités émanant dâautres états neutres : le Portugal de Salazar rivaliserait sans doute allègrement avec la Suisse si la lumière était totalement faite.
Le rapport précise que 2,5 millions de dollars dâor avait été volés par les SS aux victimes dâAuschwitz et de plusieurs autres camps de concentration dâEurope de lâEst. Les experts précisent quâil sâagit dâune estimation minimale et provisoire. Lâétude nâindique cependant pas si les dirigeants de la BNS et des banques commerciales helvétiques connaissaient lâorigine exacte de cet or ou si ces achats ont prolongé la Seconde Guerre mondiale en fournissant au régime nazi les liquidités nécessaires pour continuer la guerre.
Précision : des banques privées, et pas seulement la Banque nationale suisse (BNS), avaient acheté de lâor nazi durant la Seconde Guerre mondiale. La commission dâexperts estime dâautre part quâau total « lâor confisqué ou dérobé aux personnes privées, puis livré à la Reichsbank » (la banque centrale allemande avant et durant la période nazie) avait atteint la somme de 146 millions de dollars de lâépoque (environ 1,4 milliard de dollars aujourdâhui). La BNS, indique ce rapport, avait, de son côté, acquis 389,2 millions de dollars de lâépoque (près de 4 milliards de dollars dâaujourdâhui) dâor de la Reichsbank.
La Suisse,.et les autres...
Autres banques concernées : la Société de banque suisse (SBS : 36,6 millions de dollars de lâépoque), la banque Leu (12 millions), lâUnion de banques suisses (UBS : 8,5), la Banque commerciale de Bâle (2,2) et le Crédit suisse (CS : 1,8)...
La commission Bergier propose dâaller au-delà de la distinction entre « or monétaire » (des banques) et « or non monétaire » (bijoux, dents en or de victimes) et de distinguer cinq catégories : or acquis par des méthodes de contrainte étatique ; or confisqué ou dérobé ; or des personnes tuées ; or des réserves monétaires des banques centrales ; or acquis par la Reichsbank avant lâaccession de Hitler au pouvoir en 1933 ou encore lors de transactions régulières avant la Seconde Guerre mondiale.
Devant ces révélations, lâopinion suisse réagit de façon contradictoire. Emotion réelle dâun côté, énervement de certains estimant leur pays placé en position de bouc émissaire. Les banquiers suisses nâont effectivement pas été les seuls à se faire les complices des pillages nazis ; il y a eu aussi leurs homologues portugais déjà cités, et, en France même, ceux qui nâont pas hésité à bénéficier de « lâaryanisation économique » orchestrée par lâoccupant et ses amis pétainistes. Là aussi, la lumière serait à faire. On peut craindre quâun demi-siècle plus tard les conditions ne soient toujours pas réunies pour cela.
JEAN CHATAIN" (L'Humanite)
2/
La Suisse et les réfugiés juifs à l'époque du national-socialisme
Le 22 août 1942, trois Juifs apatrides, Eduard Gros, Hubert et Paul Kan franchissent la frontière suisse, près de Genève. Ils sont arrêtés peu après par la Gendarmerie de l'Armée, reconduits en voiture jusqu'au poste-frontière allemand de La Plaine et obligés à repasser la frontière à pied pour retourner en France occupée. Dès que ces réfugiés aperçoivent les policiers allemands, ils sautent dans le Rhône et retournent, à la nage, sur la rive suisse.
Désespérés, ils supplient les autorités de leur accorder l'asile, en vain. L'un d'eux tente de s'ouvrir les veines. Prévenant cette tentative, les gardes-frontières et les soldats suisses traînent les trois hommes qui se cramponnent les uns aux autres, pour les éloigner de la berge et les remettre aux fonctionnaires allemands qui s'apprêtent à les recevoir. Vu la résistance des trois réfugiés, l'extradition s'avère impossible. Comme il faut éviter d'attirer l'attention par des actions intempestives,l'officier de police de l'Arrondissement territorial de Genève, Daniel Odier, a convenu avec les fonctionnaires frontaliers allemands la remise officielle des réfugiés sur le sol de la France occupée. Les trois Juifs sont finalement arrêtés par la police frontalière allemande et, comme l'ontrapporté plus tard d'autres réfugiés, ils sont internés dans la prison de Gex. Le 18 septembre 1942, Eduard Gros, Hubert et Paul Kan seront déportés vers Auschwitz via Drancy.
Rapport Bergier, p. 145** Commission Indépendante dâExperts Suisse â Seconde Guerre mondiale : la Suisse et les réfugiés à lâépoque du national-socialisme. Berne, 1999.
La politique des réfugiés menée par la Suisse à l'époque du national-socialisme mobilisait l'opinion publique et faisait l'objet de débats houleux déjà bien avant la publication, en décembre 1999, du rapport de la Commission Bergier. Ce constat nous invite à nous
interroger sur les raisons qui font que la politique des réfugiés de cette époque nous touche autant. C'est sans doute qu'elle ouvre la réflexion sur des sujets tels que les responsabilités individuelle et collective, la culpabilité et l'humanité, qui ne sauraient ni ne doivent laisser personne indifférent......"